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EAN : 9782081427952
192 pages
Flammarion (21/03/2018)
3.23/5   40 notes
Résumé :
Peut-on empêcher quelqu un de se détruire ? Cela fait presque trente ans que ses parents comme son frère et ses s urs ressassent cette question et tentent, chacun à sa façon, de sauver Romain de lui-même. Ce fils, ce frère à la si déconcertante gentillesse s est patiemment abîmé, bouleversant malgré lui la vie de toute la famille. Et aujourd hui, alors que sa s ur vient d accoucher, tous découvrent que Romain a de nouveau disparu.
Pascale Kramer met admirable... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Voici le portrait vertigineux d'une famille bordelaise, bourgeoise et catholique qui s'apprête à vivre une très belle journée, la venue au monde d'une deuxième petite fille au foyer de Lou et Jean -Baptiste, elle , une des filles de Danielle et Olivier, que du bonheur !
Las ! L'ombre de Romain , l'oncle, 38 ans , l'aîné des quatre enfants, Lou, Édouard et Mathilde plane .......Charmant , aimable et facile,mais abîmé il cache une forte addiction à l'alcool, traques, cures, anxiolytiques, mensonges, absences,perte de travail, petits larcins chez ses frères et soeurs, paresse à vivre, conscient de rien, corps détruit par huit années de vie dans la rue, à la merci des bandes, de leur appétit de violence, des fous et des chiens , du froid, des dérapages de sa propre démence et totale amnésie à son corps souffrant ........
Peut- on empêcher quelqu'un de se détruire ?
Cela fait presque vingt- cinq ans que ses parents comme son frére et ses soeurs tentent , chacun à leur façon de sauver Romain , de lui- même ........
Chaque membre de la famille se demande une fois de plus où il a disparu ........
Olivier , le père, 68 ans , trop brutalement à la retraite , Danielle , la mère , trop parfaite, accomplie, effrayée, usée par les questions et par deux décennies de souci constant , anxieuse et grave , oublieuse parfois de ses autres enfants , au coeur comprimé, oppressé qui suffoque à chaque rechute de Romain, à la douleur neuve , aiguisée, intraitable de larmes ; de colére et de défaite devant ce fils ivrogne, parfois assommé d'alcool et puant, ses vertiges, sa crasse ........une obsession constante .........
Les frères et soeurs , Mathilde, de 15 ans sa cadette, forte , partie à Barcelone faire ses études, secrète et déchirée, empêtrée dans ses soucis d'étudiante , ayant l'impression d'avoir été délaissée par les parents , la mére surtout , occupée à tenter de sauver Romain, de l'aider à vivre, s'il ne savait ni vivre ni mourir .......
Édouard , très chrétien ,marié à Aurore, même profil , confronté au cancer de l'oeil de leur petit Thibault , et père d'une petite Clémence tente lui aussi d'aider Romain et le recueille chez lui ........
Lou : qui désirait compenser les douleurs de ses parents par un profil de très bonne éléve, mère de Marie et la petite Jeanne , venue au monde il y a deux jours........souffre malgré sa joie d'avoir donné la vie !
Sans prendre parti ni insister , à l'aide d'une écriture sensitive, la romancière traque les moindres détails de ces vies avec leurs égoïsmes, leurs angoisses, leur étouffement , leur mauvaise conscience et leur désarroi et surtout , surtout .......leur manque de communication, on se croirait parfois dans un film à la Chabrol : lorsqu'elle donne la parole à chaque membre aux prises avec cette énigme , on se demande ce qu'il va advenir ........ L'ombre s'épaissit ........
Pourquoi ? Pourquoi ? Des années aprés, chacun se souvient lors d'instantanés de vie et de souvenirs épars ........
Un vilain petit canard au sein d'une couvée trop parfaite !
On ne se confie plus, on n'exprime rien et, au fil des années Romain a déposé un peu de sa misére auprès de chacun d'eux !
Un roman intéressant , entre souvenirs, regrets, tristesse ,pétri de détails dévoilant des abîmes de douleurs et de remords .
Un reproche toutefois : un ouvrage un peu embrouillé , le fil n'est pas toujours droit au sein des relations fraternelles et filiales , on cherche parfois qui est qui !
L'auteur a reçu le grand prix Suisse de litterature pour l'ensemble de son oeuvre .
Édité chez Flammarion .
Merci à ma fidèle libraire Marie de '"La Taverne du Livre à Nancy .
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Danielle a un jeune fils, Romain, lorsqu'elle épouse Olivier. Ils ont trois autres enfants.
A l'adolescence, Romain commence à se déconnecter, à s'alcooliser, mais reste toujours tendre et doux.
Plus tard il quitte la maison. Il disparait huit ans, devient sdf alcoolique.
Chacun des membres de la famille raconte comment il est dépassé par cette situation et comment il tente de sauver Romain.
Un véritable drame qui empoisonne tout le monde.
C'est pathétique.
Comment la souffrance d'un seul être peut sensibiliser et faire souffrir toute une famille.
Le style m'a semblé un peu lourd et embrouillé, décousu, et je me suis parfois perdue dans les personnages, mais les sentiments et le désarroi sont très bien rendus.
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Une famille bordelaise classique : bourgeoise et catholique.
Un couple traditionnel, Danielle et Olivier, et leurs enfants.
Une naissance qui fait d'eux pour la deuxième fois des grands-parents.
Une façade qui devrait annoncer une famille parfaite : bienveillante, attentive, chaleureuse.
Mais le vernis cache mal une réalité bien différente : Romain, l'un de leurs fils, se détruit petit à petit.
Peut-on empêcher quelqu'un de se détruire ? C'est le thème auquel s'est attaqué Pascale Kramer, une auteure suisse vivant en France, qui déroule en cinq chapitres un drame familial. Car la situation de Romain, qui a passé huit ans dans la rue, gentil et passif, fragilise l'ensemble de la famille.
« Romain était un doux, un paisible, un attendri. Rien, jamais, ne transparaissait du mal-être qui le poussait à engranger certains soirs de quoi s'abrutir quasiment jusqu'au coma en seulement quelques heures. »
En cinq chapitres, chacun dédié à l'un des membres de la famille, Pascale Kramer les met en scène deux à deux ; comme ce duo entre Mathilde l'étudiante et Lou sa soeur qui vient d'accoucher. Les relations fraternelles et filiales y sont disséquées avec beaucoup de perspicacité.

Avec l'arrivée d'un nouveau membre en son sein, à l'occasion aussi d'une nouvelle disparition de Romain, c'est toute une série de souvenirs enfouis qui remontent à la surface – des non-dits qui ont fossilisé les relations inter-familiales, au point d'en faire une parodie.
Tous les sentiments sont convoqués, de la bienveillance au désarroi, ou à la colère – colère contre ce fils ou ce frère qui ne répond pas aux attendus d'une famille «bien comme il faut ».

C'est le syndrome du « Patient désigné » : « Une des personnes de la famille va être identifiée, ou sera désignée, comme étant une personne malade et elle sera le porteur de la souffrance familiale. Cela prouve la puissance de l'homéostasie qui, pour préserver l'équilibre, peut rendre malade un de ses membres » explique un thérapeute spécialiste de la question. Car il existe des thérapies familiales qui peuvent tenter de venir à bout de ce type de situation. Romain est en quelque sorte le catalyseur des failles et des défaillances de la famille formée par Danielle et Olivier.
Mais rien de tel dans la famille bordelaise : tout au plus fermera-t-on les yeux sur ses mensonges et ses vols pour se payer son alcool, tout au plus enferme-t-on Romain dans un lieu propice à une cure de désintoxication, mais en vain.

Malgré tous leurs efforts, c'est à une forme d'échec collectif auquel on assiste, puisque la famille ne parviendra pas à masquer la déchéance de Romain, qui, lui, ne prendra jamais la parole - on ne disposera de lui que d'un portrait en creux, au travers de ce qu'en disent les autres membres de la fratrie.

Pour moi il s'agit là du contrepoint du livre de @les Bourgeois d'Alice Ferney auquel la famille décrite par Pascale Kramer aurait voulu ressembler.
Mais il aurait fallu pour cela lever le voile et ne pas chercher à sauver les apparences à tout prix. Un prix trop élevé pour cette famille, selon Pascale Kramer.
Lien : http://versionlibreorg.blogs..
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Une famille est ma deuxième lecture dans le cadre du coup de coeur des lectrices Femina, une auteure que je ne connaissais pas ! Et pourtant Pascale Kramer a reçu l'an passé le Grand Prix suisse de littérature pour l'ensemble de son oeuvre.

C'est l'histoire d'une famille où rien n'est naturel dans les relations fraternelles et filiales. C'est une famille disloquée, qui subit le comportement de Romain le fils aîné, un être pourtant si gentil et généreux mais un être dont la souffrance est plus forte que le reste. A l'occasion de la naissance du deuxième bébé de Lou, l'une des soeurs, la famille se retrouve et découvre que Romain a à nouveau disparu... Pascale Kramer nous livre l'histoire de cette famille en cinq parties, cinq points de vue.

Au fils des pages on se rend compte que finalement, c'est une famille complètement déchirée, qui ne communique que très peu, ou alors deux par deux, jamais tous ensemble. Les informations circulent doucement, ou pas, d'un membre à l'autre. Une famille qui manque d'union, mais une famille qui cherche à émerger. Chacun tente, de son côté d'être heureux, de préserver les autres. Mais ce qui semble être une bonne intention n'est finalement peut-être que le début de secrets, de non-dits, d'incompréhension les uns envers les autres. C'est une famille où l'on n'a pas l'habitude des confidences, de partager ses émotions avec l'autre, on tait ses sentiments, on est pudique, une famille où les liens sont sur le point de rompre.

"Le crâne était à peine couvert d'un duvet transparent, le dessin et la légère dépression de la fontanelle y étaient parfaitement visible. Olivier y apposa sa paume, troublé qu'il soit ainsi donné d'effleurer une âme. Il ne savait nommer l'émotion qu'il ressentait. Ce n'était rien de véritablement agréable, mais d'une telle intensité.  Quelque chose à quoi il ne lui était pas possible de se confronter longtemps et qui lui rendait si impénétrable la patience des mères soumises à ces êtres aveugles, d'une vulnérabilité absolue."

Tour à tour, Olivier le père, Mathilde la petite dernière, Edouard le frère, Danielle la mère, et Lou l'autre soeur vont nous distiller des informations, on va comprendre petit à petit le mal qui ronge Romain, ce membre de la famille qui les unit et les éloigne à la fois. Romain, ce frère, dont l'entrée dans la vie n'a pas été facile, Romain, ce frère si fragile, qui a besoin des autres et qui en même temps les fuit. Romain, ce personnage qui restera un mystère pour tous, sa famille et le lecteur. Romain ce personnage central du roman mais absent à chaque instant.

"En fait Romain avait toujours fait ça, se dit-il : déposer un peu de sa misère auprès de chacun d'eux, juste  ce qu'il les savait capables de supporter sans qu'il ait à subir leur trop grande sollicitude."

Une famille, c'est le roman d'une famille mi-catholique mi-chaotique, une famille qui souffre et qui finalement n'est heureuse que dans l'éloignement, quand les problèmes sont loin des yeux. Cela n'empêche pas les tracas, mais cela permet d'avancer chacun de son côté. Mais Une famille c'est aussi, l'histoire d'une famille qui malgré le nombre de ses membres souffre de solitude. Les amis fuient ce malheur, cela fait peur, on ne sait pas comment aborder une famille qui a ce genre de problèmes, alors on s'en éloigne, involontairement.

"Cela aurait l'occasion de le faire, se dit-elle, se reprochant de ne pas oser, tout comme personne ne s'était jamais autorisé à leur parler de Romain pendant les années où ils avaient été sans nouvelles. Par discrétion, songea-t-elle, les gens nous laissent seuls avec nos malheurs."

Le style et la construction du roman donne de l'ampleur au récit. Il n'y a aucun dialogue, à l'instar de cette famille qui a perdu l'aptitude à communiquer. On a le temps de s'imprégner de l'ambiance, de la tristesse, de l'impuissance de Danielle, Olivier, Edouard, Lou et Mathilde à porter assistance à Romain.

Une famille, c'est un roman que je conseille si vous aimez les histoires de familles dysfonctionnelles, où rien ne coule de source, où la communication n'est pas leur force mais où l'amour est là, indéniablement. Une famille où le bonheur pourrait être présent si l'on prenait les petites joies comme elles viennent et qu'on profitait de chaque instant ; mais où à l'inverse, ce sont les membres qui la composent, qui sont absents de ce bonheur potentiel, à s'inquiéter pour l'un des leurs qui se détruit.

"Nous sommes en train de passer à côté de nos petits-enfants, se dit-elle, nous sommes grands-parents comme nous avons été parents, jamais complètement présents au bonheur."
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
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Peut-on empêcher quelqu'un de se détruire ? Cela fait presque trente ans que ses parents comme son frère et ses soeurs ressassent cette question et tentent, chacun à sa façon, de sauver Romain de lui-même. Ce fils, ce frère à la si déconcertante gentillesse s'est patiemment abîmé, bouleversant malgré lui la vie de toute la famille. Et aujourd'hui, alors que sa soeur vient d'accoucher, tous découvrent que Romain a de nouveau disparu.
Pascale Kramer offre tour à tour la parole à 5 membres de cette famille aux prises avec l'énigme que constitue Romain. Ce roman montre comment l'addiction à l'alcool de ce dernier peut faire dérailler la mécanique fonctionnelle de cette famille. Chacun des intervenants va donner son point de vue, sa façon de traiter ce douloureux problème qui pèse sur tous et toutes de façon différente.
Merci à VersionFemina pour l'envoi de ce roman mais malheureusement je n'ai pas aimé ce roman dans lequel je ne suis pas rentrée.Je n'y ai trouvé aucune union/unité entre les membres de cette famille, chacun essayant de s'en sortir et d'aider ou non Romain. J'ai trouvé la lecture longue et quelque peu décousue...
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critiques presse (3)
LePoint
01 juin 2018
Le merveilleux Romain se détruit par l'alcool. Parents, frères et sœurs tentent l'impossible pour le sauver. « Une famille » le raconte magnifiquement.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
27 avril 2018
La romancière traduit avec justesse les sentiments angoissés que suscite, au sein d’une famille convenable, la déchéance d’un des leurs.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
04 avril 2018
Pascale Kramer décrit obsessionnellement l'onde de choc provoquée par la découverte d'un chat noir dans une fratrie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Ses paresseux mensonges étaient un puits pour l'esprit; il les avaient tous détruits plus ou moins, sans que lui n'en ait conscience ou n'en ait cure. Son désintérêt pour leur désespoir à son sujet tranchait tellement avec ses attentions, nombreuses, inventives, comme s'il était habité par deux âmes qui s'ignoraient ou s'asservissaient l'une l'autre ."
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Les premières notes d'un CD écouté mille fois avec Thibaut à la clinique lui arrivèrent bientôt du couloir, et les cris perçants de Marie que son père faisait rouler sur le lit. Ces scènes lui donnaient la nostalgie de ce qui avait été irrémédiablement manqué, gâché par la maladie de Thibaut, à la naissance de Clémence, quelque chose qui n'avait pas encore fini de les endeuiller.
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Il faisait frais, l’orage avait laissé des perles tremblantes au cœur des œillets. Danielle essuya la rambarde et s’y accouda fermement pour prendre le temps de penser à Jeanne. C’était un cérémonial intérieur auquel elle s’adonnait pour accueillir les nouveau-nés dans la famille…
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En fait Romain avait toujours fait ça, se dit-il : déposer un peu de sa misère auprès de chacun d'eux, juste  ce qu'il les savait capables de supporter sans qu'il ait à subir leur trop grande sollicitude. 
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C'était trente-trois années de jeunesse à la maison dont il leur fallait faire le deuil, de jeunesse et des respirations, des fracas qui vont avec.
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Vidéo de Pascale Kramer
Pascale Kramer vous présente son ouvrage "Les indulgences" aux éditions Flammarion. Rentrée littéraire Janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2986870/pascale-kramer-les-indulgences
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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