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EAN : 978B0874CNXXT
Talents Hauts Editions (16/04/2020)
4.25/5   20 notes
Résumé :
Avril 1994, Rwanda. Jean vient de fêter son septième anniversaire quand il assiste au massacre, par ses voisins et amis, de sa famille et de tous les Tutsis de son village.Caché dans un grenier, réduit en esclavage par un des hommes qui a tué sa famille, pris pour mort et chargé dans un camion transportant les corps d’autres Tutsis, Jean n’en est pas moins déterminé à vivre et fait de son imagination un rempart contre la douleur et la folie. Sa rencontre avec Espéra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis innocent est une plongée ardue, rude, dérangeante au coeur du génocide rwandais.
Si je m'attendais à un sujet difficile et peu reposant, je ne m'étais pas préparée à la force des mots qui expriment clairement et abruptement tout au long des pages l'inénarrable, l'insoutenable et l'indicible de ce génocide terrifiant.

Heureusement que Jean était là à mes côtés. Ce petit garçon tutsi de 7 ans m'a tenu la main et m'a rassurée avec sa naïveté enthousiaste, ses rêves rassurants et ses images colorées et positives du monde.
Car il faut les chercher ces signes d'espoir et de bienveillance au coeur du récit.
On souffre.
On se questionne.
On s'indigne.
On a mal à notre humanité.

Ce livre me rappelle à quel point il est facile pour moi d'ignorer ces conflits, de minimiser ces drames, de tourner la tête lorsqu'une situation est trop violente.

Ce livre s'adresse à des jeunes avant tout.
Et je trouve Pierre-François Kettler courageux de s'être adressé à eux sans minimiser les faits, sans cacher la violence ou ignorer l'ignoble.
Tout y est. Les images marquent les esprits. Fortement.
Les guerres fratricides, les génocides et les conflits en général ne sont pas des parties de plaisir.
Ne les banalisons pas.
Il faut que l'on sache, pour ne pas reproduire et pour apprécier la chance que nous avons de vivre dans des pays paisibles.

Je suis innocent.
Je suis au courant.
Je ne peux pas faire comme si je ne savais pas.

Merci aux Editions Talents Hauts et à Babelio pour cette découverte décapante.
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Avril 1994, Rwanda. Jean vient de fêter son septième anniversaire quand commence les combats entre les hutus et les tutsis. Les trois mois les plus difficiles du Rwanda. Ce génocide est terrible.
Jean va perdre toute sa famille, et voit sa tante et des amis mourir devant lui. Dans ses rêves, il voit des membres de sa famille lui parler et éclaircir des choses qu'il ne comprend pas. Sur son chemin, il va rencontrer des gens qui seront bienveillants envers lui et d'autres qui voudront le tuer. On va le suivre dans ses pérégrinations.
L'originalité de ce livre réside dans le fait que ce soit un enfant qui narre cette histoire.
Les faits relatés sont durs et féroces mais collent vraiment à l'histoire du Rwanda. Un livre pour les plus de treize ans, qui leur révèlent la réalité des atrocités qui ont eu lieu au Rwanda. Un livre poignant et terrible. Ce livre jeunesse est un vrai petit bijou.
Merci aux Premières 68 et aux Éditions Talents hauts de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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J'ai lu JE SUIS INNOCENT de Pierre-Francois Kettler , edité chez @talentshauts et reçu dans le cadre de la masse critique jeunesse de @babelio_

Ce livre faut partie de la série LES HÉROÏQUES
Ici, on parle de cette partie terrible de l'histoire du RWANDA, le génocide de la population Tutsi dans les années 1990.
Si j'ai toujours une partance à approfondir des événements historiques marquants, ici, je n'ai pas réussi à accrocher à ma lecture.
Gardons à l'idée que cette lecture est destinée à la jeunesse, conseillee à partir de 13 ans, et que j'ai aussi des garçons de cet âge.
Ce qui m'a gênée, c'est la position du narrateur : les faits sont racontés par un enfant de 13/14 ans qui raconte son histoire vécue à 7/8 ans lors de sa fuite au RWANDA pendant le génocide.
Mais je n'ai pas accroché la manière si enfantine de s'exprimer, mais avec des réflexions d'adulte.
Et si le narrateur s'exprime comme un enfant de 7 ans, il se base sur des choses apprises après pour s'exprimer.
En bref, cette position narrative que j'ai trouvée complètement incohérente (ce n'est que mon avis personnel) m'a complètement gâché ma lecture, m'empechant même d'être bouleversé à ces descriptions de charniers, de corps démembrés.

J'ai beaucoup repensé aux discussions que j'ai avec mes grands-parents de leur manière d'avoir vécu la guerre , comme un jeu...
Bref , une lecture ratée, cela arrive, mais je suis contente d'avoir pu en échanger avec ma colectrice qui est plutôt du même avis.
J'ai toutefois envie de lire d'autres @talentshauts comme la fille du tramway, , les mangues vertes ou les baleines.
J'aimerais vraiment pouvoir en échanger avec vous si vous avez lu cet ouvrage.
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Quel roman jeunesse magnifique et bouleversant sur le massacre des Tutsis au Rwanda. Les faits nous sont narrés par Jean, qui s'appelle également Munyangoma (ce qui signifie "celui qui frappe du tambour), petit garçon très courageux de sept ans. Nous suivons ses aventures et voyons les massacres par ses yeux d'enfants, des yeux innocents et candides qui ne comprennent pas ce qui se passe.
Je suis très émue et choquée à la fin de cette lecture par les atrocités vécues par Jean, sa famille et ses amis, par l'absurdité de ce qui est survenu, mais aussi très touchée par la solidarité, l'amitié et l'entraide de certaines personnes qui donnent encore à espérer malgré la noirceur du monde. Jean n'est pas seul, et heureusement certains sont prêts à risquer leur vie pour lui : le fidèle Donatien, la douce Espérance et la courageuse Veneranda.
Roman que je recommande donc très chaudement
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Parfois, il y a des romans dont on attendait beaucoup, depuis longtemps, mais qui finalement ne fonctionnent pas pour nous... C'est le cas de celui-ci : Je suis Innocent de Pierre-François Kettler chez @talentshauts
Il était dans ma PAL depuis cet été, alors quand j'ai vu que @bountynette_litterature le commençait, je me suis jointe à elle pour une lecture commune. 📚
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Pourquoi j'en attendais beaucoup ? D'abord pour son sujet : le génocide au Rwanda. C'est un sujet nécessaire à aborder, mon père m'y avait préparée par son travail associatif. Alors le voir abordé en littérature jeunesse, je trouvais ça très bien. Talents hauts, ensuite, est une maison d'édition à laquelle j'accorde une grande confiance : des textes bien travaillés, des sujets nécessaires pour ouvrir l'esprit des jeunes, elle fait un travail éditorial d'une grande qualité ! ❤
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Pourtant ça n'a pas marché cette fois. En fait, j'ai été déstabilisée par le choix d'écriture. L'auteur fait le pari de se mettre dans la peau d'un enfant ayant vécu le génocide de près, à 7 ans. Mais il écrit ce récit alors qu'il a 13 ans. Sauf que vraiment, le ton de ce roman est celui de l'enfant de 7 ans, de son innocence sur la mort, de son ignorance des évènements politiques. Pas celui de l'enfant de 13 réfugié en France, qui a eu un autre éclairage sur les choses depuis. Bref, dans ce choix d'écriture, ça ne colle pas et ça manque de cohérence.

Ensuite, bon, on passe sur la question du ownvoice (un homme blanc qui se met dans la peau d'un enfant noir ?), parce qu'en fait il y a quelque chose qui m'a plus dérangée que ça. Dès le début, il y a un chapitre où l'enfant est seul avec sa grande soeur, qu'il admire. Jusque là, d'accord. Sauf que dans les descriptions physiques de la grande soeur, il y a clairement la projection d'un regard sexué adulte, et non pas juste des termes enfantins. 💔
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Bref, c'est un roman dont je n'ai pas aimé l'écriture, qui aurait pourtant dû m'émouvoir par la dureté de certaines scènes, tragiques. Mais ça n'a pas pris, l'émotion n'était pas au rendez-vous...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Soudain, une grande main effleure avec délicatesse mon épaule. De longs doigts effilés exercent une pression caressante, apaisante. Cela dure quelques secondes, à peine. Je lève les yeux. Je vois un oiseau s’envoler. Le sourire du vieillard s’est élargi. Son bras droit pend le long de son corps, immobile. Je ne frissonne plus. La vie est un fil tendu entre ce flamboiement spectaculaire, accompagné par la fraîcheur de la nuit qui vient, et mon regard ouvert ou fermé.
Je n’ai plus peur. Je ne comprends pas. Je vais mourir. Le monde est beau. Le monde est vivant. Papa me tient la main. « Poussière, tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » Je ferme les yeux. Pour garder avec moi cet embrasement des collines. Mon pays. Le Rwanda.
J’entends un choc, juste à côté de moi. Un frôlement. Comme une plume glissant vers le sol. Un souffle me parvient. Je le reçois. Mon cœur se remet à frapper du tambour. Mais ce battement est lent. Chaque percussion est espacée. C’est mon tour. Sur mes pupilles, il y a tout l’or du soir qui tombe.
Je flotte dans les airs.
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A la sortie, j'entends un parent dire à mon oncle : "Picasso, un grand peintre ? Allons donc ! Mes enfants peignent aussi bien que lui !" Je suis surpris : comment un adulte peut-il dire une bêtise pareille ? Avant, j'aurais pensé qu'il blaguait, mais là, il a l'air sérieux. Certains adultes m'étonnent, en France. Moi, quand je regarde les tableaux de Picasso, de sa période cubiste, je pense à tous les Tutsi découpés à la machette. Certains ont survécu. Comme Picasso les a dessinés. Mais même ceux qui ont survécu, sans blessures apparentes, ils sont en morceaux. A l'intérieur. C'est ce que les gens heureux ne peuvent comprendre. Sauf ceux qui passent, comme nous, de l'autre côté.
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Pas même fétu, je suis grain de poussière. Pas de sable ! Ce serait trop gros, trop important, capable de bloquer le monstre sombre qui enveloppe mon pays, le Rwanda, et le dévore peu à peu. Ses dents sont ses habitants. Ils tranchent, coupent, déchirent d'autres habitants. Comme eux. Leurs voisins. Leurs amis. Leurs parents. Leurs enfants.
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Ils remettent leurs lunettes noires, mes orteils. Ils butent dans toutes ces formes poisseuses. Ils ne veulent pas voir. Ils ferment leurs yeux d'orteils. Et moi, je glisse, je vacille. Je me rattrape sans rien toucher, en équilibre sur cette terre difforme, visqueuse. J'avance toujours. "Il faut que tu vives".
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Ses mots me parviennent, délicate musique. Je lui souris. Je voudrais ne jamais interrompre cet instant. Ses yeux sont verts, sa peau d'un noir de jais. Sa bouche est un fruit, goyave entrouverte sur le mystère de la vie des adultes.
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