Valise bouclée, passeport et billets d'avion en poche, Jung s'apprête à mettre enfin ses pieds sur son pays natal. Celui qu'il a quitté il y a presque 40 ans et qui, malgré ses quelques voyages en Asie, n'aura pas refoulé. Ce voyage n'est pas sans lui rappeler celui effectué à Barcelone. Dans l'avion qui le conduit vers la Corée du Sud, il ne peut s'empêcher de penser à sa mère biologique... Mais de nombreuses questions l'assaillent aussi. Reconnaîtra-t-il son pays ? Se sentira-t-il à sa place ? Y aurait-il des chances qu'il retrouve le policier qui l'avait recueilli dans la rue et amené à l'orphelinat ? Ce voyage l'aidera-t-il dans sa quête d'identité ?
Dans ce troisième volet, Jung revient sur les traces de son passé, accompagné d'une équipe de tournage qui veut adapter ses albums pour le cinéma. La peur au ventre, ce voyage initiatique sera surtout pour lui l'occasion de retrouver le petit garçon de 5 ans qu'il était et à qui il avait promis ce retour. Outre ce retour aux sources émouvant, Jung relate quelques souvenirs comme ce voyage en Espagne, son goût immodéré pour le piment ou encore son amitié avec Mohamed. Toujours, en arrière-plan, le fantôme de sa maman. Une autobiographie touchante, sincère et d'une profonde humanité. L'auteur se livre avec émotions mais évoque aussi la difficulté d'être adopté et de se sentir quelque part chez soi. D'une délicatesse et d'une sensibilité incroyables, Jung nous offre un album remarquable et bouleversant magnifié par un noir et blanc profond et un trait délicat.
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Je suis bien contente d'avoir pu boucler la boucle en découvrant ce troisième tome, que j'avais en grande partie découvert dans l'émouvant film que Jung a effectué. C'est près de quarante ans après son départ, alors qu'il est âgé de 44 ans que Jung décide de retourner sur la terre qui l'a vue naître, en Corée du Sud. Même si il s'était promis de faire ce voyage en famille (promesse faite à lui-même lorsqu'il n'était qu'un petit garçon de 5 ans nouvellement arrivé e Belgique dans ce qui sera désormais sa famille, - famille d'adoption mais famille tout de même), c'est pour les raisons de son film que Jung prend la direction de la Corée du Sud et de Séoul pour commencer son périple. Ce qu'il espère y découvrir : son précieux dossier d'adoption qui attend d'être ouvert depuis près de quarante ans, ce que fera notre auteur devant les caméras ! Ce qu'il découvrira ? Pas grand-chose à vrai dire !
Aura-t-il eu les réponses qu'il espérait trouver en se rendant enfin dans son pays ? Mais d'ailleurs, ce dernier l'est-il réellement ? Retrouvera-t-il sa mère biologique et d'ailleurs le souhaite-il réellement ? Autant de questions et notamment sur celle de 'identité que vous découvrirez en vous plongeant dans ce troisième et dernier tome !
Un ouvrage très émouvant, toujours aussi bien travaillé sur le plan graphique et que je ne peux que vous inciter à découvrir ! Une seule critique suite à la lecture des trois tomes : parfois un peu trop de redites mais bon, étant donné que ce n'est pas dans le même ouvrage à chaque foi, l'on peut se dire que cela laisse une porte ouverte pour les lecteurs qui n'auraient pas la chance de lire les 3 !
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Dans le troisième de "Couleur de Peau : Miel", Jung ne raconte plus vraiment ses souvenirs d'enfant coréen adopté en Belgique, mais il fait le récit de son premier voyage en Corée sur les traces de ses origines.
Cette fois encore, il ne se limite à sa seule expérience : il évoque également le parcours d'autres adoptés qui retournent en Corée une fois adultes, qui recherchent leurs parents biologiques en passant dans des émissions de télé, etc.
C'est très émouvant de voir l'adulte confronté à ses souvenirs et ses espoirs d'enfants qui doit apprendre à accepter qu'il n'est plus vraiment coréen même s'il ne sent pas tout à fait belge non plus...
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Jung a désormais 40 ans. Comme il l'a promis à ce petit garcon de 5 ans qu'il était, il retourne en Corée du Sud. Il cherche dans son dossier des informations sur sa famille biologique mais tout est bien mince...
Ne jamais se sentir à sa place, être vu différent tant dans son pays d'origine que dans celui qui vous a adopté : telles sont les difficultés que rencontrent Jung et la plupart des enfants abandonnés... un troisième tome vraiment touchant et émouvant...
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Dans ce troisième opus, Jung revient brièvement sur des souvenirs de jeunesse. Mais surtout, il évoque son premier retour dans son pays natal : "Il m'aura fallu presque quarante ans pour y retourner. Quarante ans... Notez que j'aurais pu attendre encore plus longtemps !". Jung est parti à la (re)découverte des lieux, des goûts, des odeurs de sa prime enfance, mais aussi à la recherche de son dossier d'adoption et de ses parents biologiques.
Superbe graphisme, fin, délicat, émouvant, qui exprime brillamment le manque de la mère, de sa tendresse, de ses bras. Mais aussi, et surtout, les problèmes autour de l'identité (masques, puzzles) et de la filiation, notamment grâce à des arbres. Des arbres aux racines énormes, visibles, posées ou au contraire en suspens entre ciel et terre - racines dans lesquelles le narrateur s'empêtre parfois, qui le soulèvent (le portent et l'élèvent ou lui font perdre pied ?).
Jung rappelle aussi que le dessin fut et reste une thérapie pour lui, et revient sur le mal-être et le suicide de camarades coréens adoptés également, qui n'ont pas su s'y retrouver.
Ce qui m'a frappée : l'auteur s'y dessine, adulte, avec des traits d'enfant - ce qui peut s'expliquer par une immersion dans ses premières années.
Je me suis interrogée également sur la présence d'une équipe de tournage lors de ces premières retrouvailles avec le pays d'origine. Mais on peut y trouver une explication dans l'ambivalence qu'éprouve l'auteur à l'égard des émissions coréennes de téléréalité, destinées à rapprocher ces enfants adoptés de leurs parents biologiques.
C'est, je pense, ce détail qui m'a empêchée d'apprécier ce troisième volet autant que les précédents, l'impression d'un récit moins 'spontané'.
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Ce récit autobiographique touchera j'en suis sûre un large public, pas seulement les adoptés. Il parlera aux adolescents, aux métissés, aux parents adoptants.
La BD et le film sont à voir de façon complémentaires.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Ponctué d’un humour qui désamorce la tension dramatique, tout en conservant la justesse du propos, le récit file à travers le temps, passant d’aujourd’hui à hier, pour revenir au présent.
Lire la critique sur le site : BDGest
Quand le fil de la vie a été interrompu, il faut le reconstruire. Et la reconstruction de soi passe inévitablement par l'acceptation de ce qu'on est... de ses origines... de ses racines.
Vais-je pousser plus loin les recherches de mes parents biologiques, aller dans les archives de la police pour savoir s'ils sont réellement morts ? Il est probable que je n'y trouverai rien. D'ailleurs, ai-je vraiment envie de les retrouver ? Aucun père n'habite mon imaginaire... Quant à ma mère biologique, n'est-il pas plus confortable pour moi de continuer à la rêver ?...
(p. 80)
Il me fait bien comprendre qu'à partir du moment où je ne parle plus leur langue, que je ne partage pas les mêmes valeurs, la plupart des Coréens ne verront en moi qu'un étranger. Il me répète que je ne suis plus d'ici, et que la meilleure façon de revenir dans son pays natal, c'est d'abord d'accepter que ce n'est plus le sien... et de construire une nouvelle relation avec lui.
Rappelle-toi que c'est moins l'origine que la qualité de la terre qui te permettra de plonger tes racines au plus profond de ton être.
"Quand le fil de la vie a été interrompu, il faut le reconstruire. Et la reconstruction de soi passe inévitablement par l'acceptation de ce que l'on est...de ses origines...De ses racines."
Jung en interview sur planetebd.com