Le château des nuages

J'avais une petite appréhension en commençant le château des nuages. Difficile de rivaliser avec le château de Hurle, et j'avais lu quelques avis mitigés d'ailleurs. Mais j'avais envie de découvrir ce que l'auteur avait imaginé pour cette trilogie. Je me suis donc lancée.

La comparaison avec Les mille et une nuits n'est pas volée du tout. Pour ma part, j'y ai vu une adaptation, d'un certain côté, du conte d'Aladin et les quarante voleurs. Cela ne m'a pas du tout déplu, surtout que Diana Wynne Jones arrive à donner un côté très humoristique, un peu moqueur, sans être méchante à ses personnages. Je vous avoue tout de même que la première partie ne m'a pas trop émoustillée. Je pensais même me séparer de mon livre un fois ma lecture finie. Et puis, je ne sais pas, à un moment donné, il y a eu ce déclic. Quand Abdallah doit fuir sa ville natale et se prendre enfin par la main.

Abdallah, un peu comme Hurle dans le premier tome, n'est pas un héros typique. En pensant à lui, je pense à quelque de mou… Il se satisfait de sa vie, ne veut pas d'ennui, chétif. Quelqu'un de « normal » qui ne fait pas de vague. Il n'a pas ce petit quelque chose qui vous fait l'apprécier directement. A contrario, les nombreux défauts de Hurle le rendent absolument génial et solaire. C'est peut-être cela qui fait qu'on peut avoir du mal à avoir le déclic dès les premières pages. Mais notre héros est débrouillard, rêveur, un romantique dans l'âme. C'est quelqu'un de gentil et de bon. Il n'évolue pas forcément tout au loin du Château des nuages, mais il reste sur ses convictions, s'adapte et découvre le monde avec enthousiasme.

Ce sont les autres personnages qui le bousculent un peu. le génie, le vétéran, Minuit, Sophie… Au fil des rencontres son monde change. Je pense que c'est cela qui est le plus important. On part d'un univers assez étriqué, pour finir par un océan de possibilités. Et puis l'aventure est au final plein d'actions et de rebondissements. de rencontres drôles et surprenantes. Une quête avec un schéma classique et une grosse pincée de fantaisie et d'humour british.

Je ne vous le cache pas, revoir les héros du premier tome rend l'histoire encore plus intéressante. J'ai même une sacrée envie de relire le château de Hurle car l'anime me reste bien plus en tête que le roman, et j'ai eu l'impression d'avoir oublié pas mal de choses essentiels par rapport à certaines rencontres que fait Abdallah. Sophie, en particulier, avec son franc parlé et ses manières brusques. C'est drôle de voir combien un personnage vous a manqué en le revoyant ainsi.

La fin est absolument géniale. Diana Wynne Jones donne à ses héroïnes l'opportunité de briller avec brio. La tension monte, toujours avec des situations cocasses, mais aussi des messages et des prises de conscience très matures. Il y a également un côté rêveur et optimiste à l'image de notre héros. J'espère que les éditions Ynnis publieront le dernier tome de cette trilogie, car j'ai bien envie d'en connaître le fin.

Difficile de dire de but en blanc que "Le Château des nuages" est moins bien que "le Château de Hurle" tant il est différent tant par son fond que par sa forme. C'est surtout pour cette raison que j'ai moins aimé, même si je pense que c'est un très bon conte.

*SPOILERS*
Comme dans "Le Château de Hurle" on trouve beaucoup de clins d'oeil aux classiques des contes de fée, de l'humour, une construction d'histoire originale, etc. C'est bien écrit, c'est vivant, il se passe plein de choses.

Ceci étant dit, j'ai trouvé le récit moins inspiré que "Le château de Hurle", moins fin aussi. Je me suis moins attachée aux personnages principaux, Abdullah et le soldat ne me plaisaient pas trop. Il faut dire que leur aventure est sans cesse en mouvement, ils se posent peu, et on a moins le droit à leurs pensées générales ou initiatives libres que pour Sophie dans le tome précédent.

On retrouve vite fait Lettie, Suliman, Hurle et Sophie, mais pour le coup j'ai été assez déçue de leur traitement. Le peu qui est dit du couple Hurle-Sophie c'est que leur relation est "orageuse" et qu'ils se "disputent" tout le temps... ça ne fait pas vraiment rêver, en fait je suis triste pour eux.

Même si on est censés comprendre qu'ils s'aiment, comme on ne le voit pas et qu'on ne le voyait déjà pas dans le précédent tome, les retrouver comme 2 personnages criant plus qu'ils ne réfléchissent, c'est dommage.

J'avais bon espoir qu'après le 1er tome, les 2 apprendraient à se connaître mieux et s'entendraient bien puisqu'ils "s'aiment", ou s'aiment au moins assez pour n'être pas le plus souvent en train de s'énerver l'un sur l'autre.

Je pense que c'est l'histoire aussi qui veut que ce tome passe moins bien. Dans le 1er tome on a une personne maudite, qui part pour chercher à défaire sa malédiction mais qui finit avec philosophie par se contenter de ce qu'elle peut trouver, s'étonner de son quotidien mystérieux chez un magicien, se prendre d'affection pour lui et essayer de l'aider.
On rencontre peu de nouveaux personnages, c'est plutôt qu'ils sont établis dans l'univers, et qu'on peut aller à leur rencontre ponctuellement.

Ce 2e tome n'a rien à voir, c'est une poursuite : très vite, il faut retrouver la princesse, et c'est une constante fuite en avant (on est soi-même poursuivis), on rencontre des gens au fil de la poursuite qui viennent grossir le rang des alliés ou des ennemis.

Il faut faire des choix, vite, on est énervé et à cran, on doit déjouer la malice des djinns et cetera. En fait ce 2e tome, c'est un peu comme si le 1er tome n'avait raconté que le moment où Sophie est enlevée par le démon du feu de la sorcière, et qu'on étirait sans fin ce moment jusqu'à sa résolution.

C'est moins mon type d'histoire. J'aime les récits qui se posent, qui prennent le temps, où les enjeux sont plus petits, où des personnes riches en personnalité se rencontrent. Alors comme, en plus de l'histoire, je n'ai pas aimé les personnages, et que les personnages du tome précédent que j'aimais, je les aime toujours mais je n'aime pas leur relation... forcément, il ne me reste plus grand-chose... mais pour un lecteur avec des goûts différents, ça doit le faire !

J'ai eu un peu plus de mal à me plonger dans ce deuxième volet de la Trilogie des Châteaux… Il faut dire que le premier tome : le Château de Hurle, est le roman qui a inspiré Hayao Miyazaki pour son chef d'oeuvre le Château Ambulant, qui est l'un de mes Ghibli préféré donc… La barre était haute.

Nous sommes loin d'Ingarie et de ses sorciers qui m'attirent tant. Ici, l'on est plus dans une ambiance des Milles et une nuit et d'ailleurs, il y a de nombreuses similitudes avec le conte d'Aladdin… Un tapis volant, un génie, un jeune orphelin qui se rêve en prince et tombe amoureux d'une belle princesse… Mais finalement, je me suis laissée portée et me suis prise au jeu. Ma lecture est alors devenue agréable.

Dans ce second tome, nous suivons donc les aventures d'Abdallah et les rebondissements ne manquent pas. On y rencontre un Sultan en colère, des brigands sanguinaires, des êtres maléfiques et magiques, et toute une palette de personnages hauts en couleur. Les dangers ainsi que les épreuves que se doit de traverser notre jeune héros afin de retrouver sa douce et charmante princesse adorée sont légions et il n'y a aucun temps mort dans le récit.

Au fil des pages, on finit par se prendre de sympathie pour les personnages, tel que ce soldat errant, mystérieux, à la fois bon et malveillant. Abdallah est brave et humble, bien que son langage trop élogieux et alambiqué soit quelque peu agaçant à la fin - et à ce titre je comprends le Génie qui l'accompagne !

Et quel plaisir que de retrouver Sophie, Hurle et Calcifer, même si ce n'est que succinctement…

Enfin, bien que ce soit clairement de la littérature jeunesse, cela se lit bien, encore une fois et l'on est transporté dans un univers magique qui permet un moment d'évasion bien agréable ! En revanche au niveau du scénario, rien d'extraordinaire en soi et avouons le, il y a beaucoup de clichés…

Je me demande de fait, ce que me réserve le dernier tome de cette trilogie, et c'est avec grand plaisir que je me plongerai dans La Maison aux mille détours !

Challenge ABC 2021-2022
Challenge Multi-Défis 2022

Le Château des Nuages est le second tome de la Trilogie de Hurle, la suite, donc, du Château ambulant. Cependant, surprise ! on n'en retrouve pas les personnages, ou en tous cas, pas immédiatement. On suit donc Abdallah, un jeune marchand de tapis qui vit une vie loin d'être trépidante, et même un peu miséreuse, dans le sultanat de Rajput ... jusqu'au jour où o lui vend un tapis volant. S'il croit au début avoir été victime d'une arnaque, il s'avère en réalité qu'il ne sait simplement pas comment lui parler, car il se retrouve en plein milieu de la nuit dans les jardins du palais du sultan, où il fat connaissance de Fleur de la Nuit, la princesse, dont il tombe immédiatement amoureux. Cependant, après plusieurs rencontres, il assiste à son enlèvement, dont il est immédiatement accusé. Il fuit alors dans le désert, autant pour échapper à la mort que pour retrouver sa bien-aimée, où il va faire de nombreuses rencontres, dont un génie et des brigands, avant d'arriver dans un nouveau royaume où il va faire la connaissance d'un vieux soldat. Cependant, cela ne semble aps le rapprocher des djinns qui lui ont dérobé Fleur de la Nuit ... Et si la réponse se trouvait dans les nuages ?

De nouveau, on est dans un roman foisonnant de personnages, où l'on retrouve un jeu de masques et de nombreuses identités. On finit d'ailleurs par retrouver les personnages du premier tome, quelques années après leurs aventures précédemment narrées ... et parfois sous des formes étonnantes !
Si leur absence parait au début très surprenante, on s'y fait vite, et on s'attache assez rapidement à Abdallah et à son univers clairement inspiré des Mille et Une Nuits. Ses aventures sont fantasques, et la parole y est grandement mise en avant, que ce soit par son usage dans le sultanat, ou bien par l'étonnant pouvoir d'Abdallah, ou encore par le présence du génie. Il est également assez intéressant de voir la manière dont Abdallah découvre avec surprise et effarement le monde qui l'entoure, et les métaphores et comparaisons sont amusantes et bien trouvées.
J'ai cependant moins apprécié ce second tome: j'ai trouvé le personnages moins attachants, l'histoire moins prenante. J'ai parfois eu la sensation d'un enchaînement de clichés et d'orientalisme. Il y a cependant des points très agréables, et on retrouve le final ébouriffant qui faisait le sel du premier tome.

Après avoir lu et adoré le premier tome de la trilogie dite du Château, il me tardait d'en découvrir le second tome. Un deuxième volet qui m'a toutefois moins convaincue que le précédent, malgré une lecture cependant très agréable.

Très au sud du pays d'Ingarie existe un pays appelé sultanat de Rajpout. C'est là que vit Abdallah, jeune marchand de tapis, qui rêve d'une vie bien différente de la sienne. Il s'imagine être le fils caché d'un roi, et promis depuis toujours à une belle princesse. Alors quand un étranger lui vend un tapis magique, la vie d'Abdallah pourrait bien changer pour toujours, pour le meilleur et pour le pire. Entre enlèvement de princesse par un djinn, courses poursuites dans le désert, rencontre avec des génies sortis de lampes et des soldats du Nord, il faudra à Abdallah tout son courage et sa patience pour retrouver la princesse de ses rêves, cachée dans un étonnant château au milieu des nuages.

Une fois encore, tous les ingrédients étaient réunis pour passer un bon moment de lecture. J'ai malgré tout été un peu moins séduite par ce second roman, dans lequel j'ai trouvé des lenteurs et des longueurs.

J'ai eu du mal à m'attacher à Abdallah, personnage central de l'histoire, que j'ai trouvé souvent un peu trop passif, et que j'ai eu envie de secouer à de nombreuses reprises pour qu'il agisse plutôt que de subir. Sa façon de parler, caricaturale de son pays d'origine, m'a amusée au début puis très vite agacée. Quant à la princesse de ses rêves, c'est un personnage attachant mais qu'on ne voit pas assez à mon goût pour avoir réellement le temps de s'attacher à elle.

En réalité, j'ai trouvé que les personnages principaux n'étaient pas assez nuancés, un peu trop clichés. C'est également le cas du reste des troupes : le génie capricieux, la famille éloignée d'Abdhallah, le sultan et père de la princesse, le voisin d'échoppe d'Abdhallah et son chien, le soldat qui devient le compagnon de voyage du jeune homme. Ce panel de personnages, et tous ceux qui jalonnent le périple du héros, manque un peu de relief mais reste essentiel au développement de l'histoire. Mention spéciale à Hurle, Sophie et Calcifer, qui font une petite mais géniale apparition dans ce tome, et nous donnent de leurs nouvelles par la même occasion.

Concernant l'histoire, elle est à mon sens un peu trop longue et un peu trop décousue par moment. Malgré tout, parce que Diana Wynne Jones possède un talent indéniable de conteuse, on se laisse prendre au jeu et on suit encore et toujours le héros dans ses aventures pour savoir si, après tout cela, il parviendra enfin à retrouver la princesse de ses rêves.

Une fois encore, l'univers créé par l'autrice joue un rôle prégnant dans cette narration. On retrouve un univers à la fois poétique, magique et un peu dingue, inspiré davantage cette fois des légendes du Moyen Orient et des contes des mille et une nuits. On est plongé dans cette ambiance orientale, à la fois suave et électrique, qui nous emporte totalement.

J'ai donc été un peu moins séduite par ce second volet qui m'a malgré tout permis de passer un agréable bien qu'un peu long moment de lecture. Il me tarde à présent de voir ce que Diana Wynne Jones nous réserve dans le troisième et dernier tome de la trilogie.
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