Le quotidien de deux jeunes filles latino-américaines, au début des années 90, dans une petite ville du sud de la Californie... Maggie et Hopey, toutes deux différentes et pourtant semblables, vivent leurs galères de jeunes punks ensembles, vont à des concerts - Hopey est bassiste dans un groupe. Maggie prend du poids. Elle est amoureuse, puis non, puis si... Hopey l'aime mais ne lui dit pas. Elles couchent ensembles parfois, mais leur relation est basée sur l'amitié. Elles s'engueulent, se réconcilient, et recommencent. Autour d'elles gravitent Izzy, la perchée, Terry, la belle garce, Speedy, le beau bad boy ténébreux, et toute une tripotée de gens qui ne font que passer... dont des catcheuses, des super-héros, des héros de bande-dessinées mexicaines. Toutes ces historiettes - publiées à l'origine dans des journaux - sont parfois difficiles à suivre, la représentation des hommes notamment, étant un peu toujours la même, on a parfois du mal à ne pas les confondre.
Un dessin très "comics", des histoires un peu trop banales (j'ai eu un peu l'impression de revoir mon adolescence par moments...), un mode de vie un peu "rétro", qui a vieilli (écrit et dessiné en 1986 - 1990), mais qui montre que cette culture "des bandes" qui a toujours eu lieu en Amérique - bandes de filles avec les Black Widows, bandes de garçons avec les Creeps par exemple - se transforme lentement en culte des gangs beaucoup plus dangereux.
On me l'avait vantée comme étant proche de Ghost World, et j'ai été déçue. Rien à voir en effet avec l'ambiance étrange et décalée de Ghost World. Les deux héroïnes de Locas, Hopey et Maggie, n'ont également rien à voir avec Enid et Becky, celles de GW, ni les mêmes préoccupations, ni la même façon de vivre. Leur seul point commun est l'âge.
Le style de dessin de
Jaime Hernandez n'est pas de ceux que je préfère, un peu trop "comics" comme déjà dit, pour servir une histoire assez réaliste, mais où l'on peut croiser des super-héros et des catcheurs mexicains. Cette bonne idée est abandonnée au fil des planches. Hernandez se focalise ensuite sur l'histoire de Maggie. Et c'est limite ennuyeux quand Hopey n'est pas là pour apporter une touche de fantaisie.
Le fait d'avoir réuni en 2 volumes bien épais ces historiettes n'en fait pas pour autant un bon roman graphique, tout au plus une bande-dessinée agréable à lire mais décousue. Les chroniques disparates d'une époque révolue...