«
William Henry n'avait jamais eu de chance avec les Blancs, et maintenant, son propre fils était blanc. (…)
William Henry observa Jackson avec attention chaque fois que Josie le lui amenait pour le tenter, mais le bébé ne présentait aucun signe de coloration. Il était résolument blanc. On aurait même dit que son teint était de plus en plus clair. Presque dix-huit ans plus tard, Jackson était toujours aussi clair que le drap porté par les membres du Ku Klux Klan. »
Voici un extrait qui résume en quelques mots l'histoire de
le jour de l'émancipation (à noter qu'il est celui qui marque l'abolition de l'esclavage).
Jackson est Noir mais né blanc. Son père a toujours eu du mal à considérer ce fils comme sien. de son côté, Jackson n'arrivait pas à trouver sa place dans la communauté noire. Alors Jackson est devenu un Blanc puisque ceux-ci l'acceptaient, ne voyant pas du tout en lui un Noir… car en 1943 aux Etats-Unis, votre couleur vous range dans des mondes séparés. Il est Jack pour les Blancs et est partagé entre un mépris certain pour les Noirs qui l'ont rejeté et la peur d'être découvert par les Blancs… Plus étonnant encore, Jackson ne ment pas qu'à son entourage, il se ment à lui-même : il est un Blanc.
Il rencontre Vivian, une Blanche, avec qui il finit par se marier tout en prenant soin de lui dissimuler la vérité. Elle ressent un certain malaise dans l'attitude de Jack, elle sent que quelque chose « cloche » sans toutefois pouvoir mettre le doigt dessus, jusqu'à ce qu'enfin les pièces du puzzle s'assemblent et là le roman devient véritablement très accrocheur…
« Un jour il lui faudra choisir son camp ou briser les barrières… ».
Jack(son) est un personnage assez antipathique et il est difficile au départ d'entrer vraiment dans l'histoire. Mais le livre vaut vraiment la peine de persévérer de par l'ambiguïté des sentiments : ceux de l'identité et de l'appartenance quand vous n'êtes ni d'un monde ni d'un autre, traitée de façon subtile et originale. Quant à la fin elle ne manque pas de surprise…