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Critique de fanfanouche24


UN immense coup de coeur !!----Une lecture aussi jubilatoire que remplie d'émotions !

Antoine Duris, brillant professeur aux Beaux-Arts de Lyon, décide de tout
quitter du jour au lendemain : son appartement, sa ville, son travail
d'enseignant qu'il adore pourtant...

Le morceau visible de l'iceberg ...est une rupture amoureuse très douloureuse mais on pressent qu'une autre peine violente mine notre "héros"... Il se présente à un poste sous-qualifié, au Musée d'Orsay, comme gardien.

Il est accueilli et embauché par une D.R.H, Mathilde, femme bienveillante,
et fort intriguée par la singularité...de son nouvel employé !!

Besoin de silence et de beauté...spécialiste de Modigliani, Antoine Duris, spécialiste et auteur d'une thèse sur cet artiste... débute justement son contrat au Musée d'Orsay, au moment d'une rétrospective sur ce peintre...Il parle le matin aux tableaux et plus spécialement au portrait mélancolique de "Jeanne Heurtebise", compagne et muse de l'artiste....

De magnifiques passages sur l'apaisement qu'offre la contemplation
du "Beau", des oeuvres... Dans cette fuite dans l'Art, Antoine Duris met sa vie entre parenthèses...tente de se "réparer"... Car dans ce roman, il s'agit bien de personnes abîmées de failles et de chagrins, que l'Art, la contemplation du Beau vont aider à "tenir debout", à dépasser leurs peines...!

"Elle demanda à ses parents de passer quelques jours à Paris au lieu de filer directement vers la Bretagne.
Ils ne pouvaient rien lui refuser; ses envies étaient de la vie. Elle voulait tant revisiter les musées de la capitale, celui d'Orsay notamment. (...) Elle comprenait la puissance cicatrisante de la beauté. Face à un tableau, nous ne sommes pas jugés, l'échange est pur, l'oeuvre semble comprendre notre douleur et nous console par le silence, elle demeure dans une éternité fixe
et rassurante, son seul but est de vous combler par les ondes du beau. Les tristesses s'oublient avec Botticelli, les peurs s'atténuent avec Rembrandt, et les chagrins se réduisent avec Chagall". (p. 172-173)

Une autre vie "blessée" , celle de Camille, va entrer en scène...Jeune fille,
étudiante en Art, peignant elle-même avec beaucoup de talent et d'originalité...cache un drame... et les destins de Antoine Duris et de Camille, vont se croiser !

Une double histoire poignante, où l'Art, la peinture ont une place de
choix...et même une nécessité vitale dans l'existence de "nos"
protagonistes...

" Quoi ? Comment j'en suis venu à enseigner l'histoire de l'art ?
- Oui
-Par hasard aussi. Je ne sais pas comment est venu mon amour de la peinture. le simple plaisir de me promener dans les musées, un peu comme vous, je crois bien. Fuir une adolescence compliquée. C'étaient les endroits qui m'apaisaient le plus.
- Oui, la beauté apaise..." , fit Camille avec une gravité subite." (p. 188)

Je ne ferai pas plus de commentaires sur cette lecture "tourne-boulante"
afin de ne pas réduire l' intense émotion et poésie qui s'en dégagent ,et
qui nous prennent aux coeur et aux tripes !!..

"Jeanne [Heurtebise] lui faisait survoler les heures. Il continuait parfois à lui parler, comme à une confidente. Cela lui faisait du bien. Chacun cherche son propre chemin vers la consolation.
Peut-on se soigner en se confiant à un tableau ? On parle bien d'art-thérapie (...) Pour Antoine, la contemplation de la beauté était un pansement sur la laideur. (...) Quand il se sentait mal, il allait se promener dans un musée. le merveilleux demeurait la meilleure arme contre
la fragilité. "(p. 30)


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