Le problème est toujours plus ou moins le même avec les livres au succès retentissant : tu brûles d'envie de les lire, tout en ayant peur de passer à coté et ne pas comprendre le phénomène, mais… on est d'accord, tu finis toujours par craquer.
C'est exactement ce qu'il s'est passer pour moi avec L'Amie Prodigieuse d'
Elena Ferrante. Cette grande fresque sur l'amitié liant Elena et Lila dans une Italie napolitaine des années 50 m'a toujours fait un peu peur. Il y avait tant d'enthousiasme dans les retours de lecture, que j'ai préféré attendre que les choses se tassent un peu avant de le lire et m'en faire ma propre opinion.
C'est donc des plombes après tout le monde, comme bien souvent, que j'ai lu le premier tome de cette quadrilogie (ça se dit, dit?!).
Je ne vais pas vous en faire un résumé trop long : nous suivons dans ce premier tome Elena et Lila. Ce sont deux petites filles (de 10 à 16 ans environ dans ce premier tome) qui vivent à Naples en Italie dans les années 50. Elena et Lila sont brillantes et studieuses et une amitié lie rapidement les deux jeunes filles. Si Elena poursuit ses études, soutenue par ses parents et professeurs, Lila, malgré sa précocité et ses facilités, abandonne ses études pour travailler dans la cordonnerie de son père. Pourtant, elle nourrit de grandes ambitions.
Comment vous parler de ce roman, pour lequel j'ai eu des sentiments diamétralement opposés. Je ne peux pas dire avoir détesté, mais ce livre me laisse perplexe à plus d'un titre et ne me donne pour le moment, aucunement envie de me jeter sur les 3 autres tomes.
Tout d'abord, j'ai failli abandonner dans les 150 premières pages ! Merci aux amis lecteurs d'instagram qui m'ont encouragée à poursuivre !
En effet, j'ai d'abord été noyée par la profusion de détails. Certes, ils participent à créer cette ambiance particulière, moite et pleine de langueur, mais franchement, par moment, c'était carrément chiant, on ne va pas se le cacher ! J'avais envie de lire en diagonal ou sauter certains passages. C'était vraiment long et surtout je n'ai pas eu le sentiment que cela me mette d'avantage dans l'ambiance et la chaleur italienne. Cette Italie que j'aime tant, je ne l'ai malheureusement pas ressentie à travers les pages. Or, c'était une des raisons qui me poussait à lire ce roman. J'aime tellement ce pays, cette culture, que je souhaitais y retourner un peu. Mais non, je suis bel et bien restée chez moi !
Mais ma plus grande déception concerne le fond. J'avais le sentiment que ce livre nous était présenté comme la grande fresque d'une amitié complice et indéfectible entre Elena et Lila.
Mais… Mais qu'est ce que c'est que cette amitié ? Et peut-on d'ailleurs qualifier cette relation ainsi ? Une relation faite de comparaison, de compétition, de subordination parfois... Ça me dépasse ! Ça n'a rien à voir avec l'amitié ça ! Certes, il y a certainement un fond de vérité absolue dans cette description. Et certes, nous avons parfois une certaine ambiguïté dans les sentiments ressentis pour nos proches.
Mais là, la comparaison est constante. Et Elena se réjouit intérieurement presque constamment des échecs de Lila. Bref, cette vision des choses, largement appuyée et constante dans le roman m'a littéralement exaspérée ! J'avais le sentiment de lire l'épopée d'une compétition féminine et non celle d'une amitié. Certes, les choses doivent s'ancrer et s'approfondir dans les prochains tomes, mais cette vision des relations m'a tellement énervée, que je n'ai aucunement envie de poursuivre !
Pour les points positifs, parce qu'il y en a quand même, je dois admettre que l'écriture d'
Elena Ferrante a quelque chose d'hypnotique, qui me donnait envie de poursuivre. Presque tout m'exaspérait, mais je continuais à lire quand même. Il y a une sorte de fluidité dans l'écriture. Finalement, la profusion de détails, en plus de t'exaspérer, te donne envie de poursuivre, car tu te dis que l'auteur, a un moment donné, va bien finir par arriver à la profondeur de sentiments que tu attends.
D'autre part, il y a à travers les pages un peu de cette mentalité d'autrefois, propre aux pays méditerranéens : une sorte de domination masculine qui n'est finalement que surface. Les femmes ont parfaitement conscience de cette situation et manoeuvre en sous-main pour finalement aboutir à ce qu'elles souhaitent. Cela donne cette ambiguïté que j'aime tant : la culture de l'époque voulait que les hommes décident, mais tout le monde sait bien que ce sont les femmes qui portent la culotte dans une famille !
Bref, tu l'auras noté, ce roman qui a fait tant couler d'encre, ne m'aura absolument pas séduite ! Quatre tomes, c'est beaucoup trop pour moi, vu comme j'ai lutté pour terminer le premier !
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