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EAN : 9782702166741
500 pages
Calmann-Lévy (04/10/2023)
4.04/5   12 notes
Résumé :
Née en 1898, Léonie Bathiat aurait pu être paysanne ou ouvrière, mais le hasard et l’amour la conduisent à un autre destin. Avec sa silhouette qui prend la lumière, son goût de la fête, sa joie de vivre et son solide tempérament, elle démarre une fulgurante carrière de comédienne.
Elle se lie d’amitié avec Marcel Carné, Sacha Guitry ou encore Jacques Prévert, qui lui offriront ses plus beaux rôles. Léonie est devenue Arletty, une femme amoureuse, envers et co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Léonie Bathiat est née en 1898. Sa mère était lingère. C'était une femme de conviction, très pieuse, avec un caractère affirmé. Son père travaillait à la Compagnie des tramways. D'un tempérament discret, c'était un libre-penseur. A seize ans, en juin 1914, Léonie a rencontré son premier amour, elle ne l'oubliera jamais. Elle l'appelait Ciel, en référence au bleu de ses yeux. Hélas, le 15 août 1914, le jeune homme a été tué au front. La souffrance de la jeune fille était incommensurable. « Ni veuve de guerre, ni mère de soldat. » (p. 47) est devenu sa devise. C'est la raison pour laquelle elle a refusé toutes les demandes en mariage qu'elle a reçues.

Ce drame, la mort de son père, son idylle avec Jacques-Georges Lévy, ses débuts dans le mannequinat, puis sa répartie, lors d'une rencontre du hasard l'ont menée sur les planches. En 1919, Léonie Bathiat est devenue Arletty. D'elle, je savais seulement qu'elle avait été comédienne et actrice et il me semblait que son attitude, pendant la guerre, était contestable. J'ai demandé à mon époux ce qu'elle lui évoquait, il m'a cité la célèbre réplique : « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? »

Si j'ai voulu lire ce roman, c'est en raison de son auteur. Depuis que j'ai lu Les fidélités successives, j'éprouve une passion et une fascination pour la plume de Nicolas d'Estienne D'Orves. Aussi, je suis prête à le suivre dans toutes les aventures littéraires.

Avec Arletty, un coeur libre, j'ai ressenti que ma perception de cette artiste était étriquée. J'ai découvert le portrait d'une femme libre, talentueuse et amoureuse. Même si le grade et le nom du « parrain » de celui qu'elle a aimé, pendant l'Occupation et une grande partie de sa vie, continuent à me glacer, j'ai compris que les faits et les sentiments ne sont pas binaires. Lorsqu'il se rendait chez elle, son amant n'était pas en uniforme, il n'était pas un officier, il était « Monsieur ». Arletty était très amie avec la fille de Laval, mais aussi avec des Résistants. En 1943, elle a tourné Les enfants du Paradis, un scénario de Jacques Prévert, réalisé par Marcel Carné. Ce film semble être une parabole de la présence allemande.

Le récit est écrit à la première personne du singulier, ce qui donne une sensation de proximité avec Arletty. Elle attise l'empathie et invite à entendre ses choix, ses élans, à gratter l'aura pour approcher son coeur et ses pensées. Sans jugement, l'auteur déroule la vie de l'icône, sous le prisme de la femme indépendante, soufflée par un élan romanesque époustouflant. J'ai eu un immense coup de coeur pour Arletty, un coeur libre.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Nicolas d'Estienne d'Orves s'est glissé dans la peau de Léonie Bathiat, mieux connue comme "Arletty", au crépuscule de sa vie pour raconter ses mémoires.

Je connais un peu la plume d'Estienne d'Orves et ici c'est un style très différent par rapport aux autres de ses livres que j'ai lus

Arletty, nonagénaire et aveugle depuis presque 20 ans, décide de raconter sa vie, ses mémoires ...

On découvre la jeune Léonie Bathiat dans son Auvergne natale. Après la première guerre mondiale, ayant perdu son premier amour, dit "Ciel" au front, elle décide d'aller à Paris, il y a un monde qui s'ouvre à elle. Elle fait des rencontres avec des hommes, mais aucun ne devient son époux, car après la mort de Ciel, elle a décidé de ne jamais se marier.

Assez rapidement elle se fait un nom dans le monde du théâtre et cinéma parisien. Léonie Bathiat est devenue "Arletty", elle vit dans une vie assez bourgeoise et mondaine et côtoie tout le gratin parisien (Jacques Prévert, Sacha Quitry, Jean Gabin, etc...).

La seconde guerre mondiale éclate et la situation professionnelle devient plus difficile pour le monde artistique. Arletty va faire connaissance d'un officier nazi Hans Jürgen Soehrig, dix ans de son cadet, de qui elle tombe amoureuse et avec qui elle va entretenir une relation pendant plusieurs années.

Cette relation lui faut une enquête pour "collaboration avec l'occupant" après la guerre, qui va lui empêcher de retrouver sa vie professionnelle et sa liberté. Finalement elle sera innocentée, elle retrouve Hans, mais leur relation n'est plus ce que c'était.

Au fur et à mesure qu'elle avance en âge, les rôles proposés se font plus rares ou ne correspondent pas à ce qu'elle souhaite faire. Un évènement va radicalement mettre fin à sa vie d'artiste. Elle devient aveugle et passera les deux dernières décennies de sa vie quasiment seule dans son appartement parisien.

J'ai bien aimé ce roman écrit sous forme d'une (auto)biographie romancée. On remarque que Nicolas d'Estienne d'Orves s'est bien documenté sur la vie d'Arletty.

Les circonstances dans lesquelles elle s'est trouvée pendant l'occupation allemande, ses amitiés avec les pronazis (Pierre Laval et sa fille Josée entre autres) peuvent poser des questions. C'est d'ailleurs cette période qui est la plus développée dans ce roman.

Je n'ai pas apprécié le personnage d'Arletty : elle est égoïste, égocentrique et assez autoritaire. le monde tourne autour de son nombril à elle.

Néanmoins, j'ai bien aimé ce roman écrit sous forme d'une (auto)biographie romancée.

Challenge Multi-défis
Challenge ABC
Challenge Coeur d'Artichaut






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La vie d'Arletty, née Léonie Bathiat, est un roman, un destin que nul romancier aurait pu imaginer : en 1898, à Courbevoie, dans une masure, Léonie voit le jour en pleine nuit face à la Seine - mot quasi polysémique pour la future femme de théâtre qu'elle sera. Souffrant de problèmes respiratoires, elle part chez sa grand-mère en Auvergne et y garde, malgré son jeune-âge, un souvenir inoubliable. À peine deux ans plus tard, retour au bercail, ou presque. À Puteaux, dans un appartement un peu plus digne. Adolescente, elle verra son père mourir sous ses yeux lors d'un accident de tramway puis montera sur les planches : un grand théâtre de la vie qui sera la sienne. Jusqu'au jour où la nuit deviendra son seul domaine : fin des années 60, elle perd définitivement la vue.

Pourtant, elle a cru en un « Ciel », celui de son premier amour qui sera happé par le feu de la guerre en 1914. Cet amour platonique restera celui de sa vie et elle ne cessera de penser à cet homme, celui qui aurait pu devenir son mari. En apprenant sa mort, elle s'est jurée de ne jamais prendre un homme pour époux. Ce qu'elle fit. Libre elle a décidé, libre elle mourra.

Sa voix de crécelle et ses répliques dignes d'Audiard lui porteront chance pour trouver ses premiers engagements sur scène jusqu'au jour où le succès et la renommée l'entourent de ses bras avec Fric-Frac. Elle n'aime guère le cinéma mais il faut gagner sa vie. C'est avec lui qu'elle deviendra éternelle, depuis l'Hôtel du Nord jusqu'aux Enfants du Paradis, film qui la marquera pour les difficultés de tournage et sa mise à l'écart lors de la sortie : elle est suspectée de trahison avec l'ennemi. En cause : sa relation passionnée avec Hans Jürgen Soehring, un officier de la Luftwaffe.

Elle n'a jamais pactisé avec le diable et a même pu sauver de ses griffes Tristan Bernard (sauvetage que Sacha Guitry ramenait exclusivement à lui). Beaucoup d'artistes ont eu des soucis avec la période de l'épuration, le fait de jouer pendant la guerre étant synonyme de collaboration. Pourtant, certains y échappent comme Edith Piaf qui, pourtant, faisait plus que chanter du côté de la rue Lauriston… Toujours se méfier des indignations à géométrie variable et des effets de masse.

Jeux de scène, amours plus ou moins fugaces, la ligne d'Arletty a été bien sinueuse pour cette femme restée toujours droite dans ses bottes. Sans fard, avec sa gouaille, son franc-parler, elle se fichait des jugements que d'aucuns portaient sur elle : un coeur en morceaux mais une âme libre.

Nicolas d'Estienne d'Orves a pris les habits de l'actrice pour narrer son histoire, cette biographie se lit logiquement comme un roman, flamboyante comme la couleur garance. Et puis un livre où un écrivain qui énumère les titres d'une pièce dont « L'école des cocottes » et écrit au paragraphe suivant que « le succès est volatil » ne peut être qu'excellent !
Lien : https://squirelito.blogspot...
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J'ai toujours une petite appréhension lorsque je débute une biographie romancée et qui plus est écrite à la première personne.
Avec son "Arletty ..." je dois reconnaitre que Nicolas d'Estienne d'Orves m'a bluffé . Bien documentée ; facile à lire avec ses courts chapitres et puis surtout en le lisant j'entendais la voix d'Arletty avec toute sa gouaille lorsque l'auteur la fait parler .
Pour ma part ce récit est une réussite totale et je vais inscrire sur ma liste les autres romans de cet auteur qui m'a enchanté.
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critiques presse (2)
LeFigaro
07 novembre 2023
L’écrivain restitue les merveilles de la vie de l’actrice tissée de grandes amitiés.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
RevueTransfuge
17 octobre 2023
Dans cette autobiographie romancée, le romancier chausse avec délectation les talons de la plus grande star française sous l’Occupation qui n’avait qu’un seul crédo : demeurer libre et n’appartenir à personne.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge

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Vidéo de Nicolas d' Estienne d'Orves
Les passionnés de cinéma ont en mémoire le visage et la gouaille d'Arletty avec sa célèbre réplique : « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ??? »… Se mettant dans la peau de Garance, l'héroïne des « Enfants du Paradis », Nicolas d'Estienne d'Orves nous raconte Arletty, dans l'ombre et dans la lumière.Coup de coeur Web TV Culture !
Retrouvez l'émission intégrale sur https://www.web-tv-culture.com/
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