Je remercie l'auteur du SP confié et l'invite à faire des commentaires sur mes remarques.
Je classerai le roman dans une catégorie idéale pour adolescents qui apprécient les intrigues. Tapi tout au long de la lecture le suspens serait décuplé sans la présence du prologue qui suggère trop d'éléments pour ne pas deviner l'issue finale.
L'histoire serait parfaite si la date des évènements n'avait pas été fixée à 1961. En effet, si on fait abstraction de cette précision, le lecteur ne serait pas confronté à l'écueil des anachronismes à répétition :
- Anachronisme sociologique : car même aux USA, la question du divorce ainsi traitée ne semble pas réaliste. Dans le livre, elle s'apparente dans le roman à celle des années 2000. Dans les années 60-70 les divorces, les familles monoparentales, demeurent marginales et insolites. Ces situations familiales ne sont pas vécues et ressenties avec la même légèreté que dans le livre.
de même, les attitudes sont décalées par rapport à la société des lieux et de l'époque : la mère-copine est une notion récente. Je ne vois pas à l'époque des années 60 une mère encouragée (au moins au début) sa fille dans une relation. Et si tel est le cas pour la nécessité de l'histoire, il aurait été judicieux de signaler le personnage atypique pour l'époque.
- Anachronisme de langage : Une maman des années 60, devant un plat succulent, ne dira pas : « c'est trop bon ».
- Incohérence matérielle : Leur logement d'appoint où elles sont recueillies est équipé de téléphone, lave-linge… pourquoi pas, mais pas logique pour une bonne crédibilité du récit… et pour la chipoteuse que je fais.
- Anachronisme culturel : l'action se situe à l'automne et West Side Story (piquée de doutes et une recherche Wikipédia plus tard) est sortie en décembre sur les écrans en province US.
L'attitude de Sybil n'est pas très convaincante à la fin malgré sa certaine maturité dans sa réaction face aux vicissitudes de sa mère. de la même manière, si on replace dans le contexte des années 60, sa relation avec Tom paraît décalée, mais je ne suis née que dans les 70's, alors...
Je n'ai pas compris l'insistance des protagonistes à se faire appeler « mademoiselle » dans le texte à plusieurs reprises ; une femme divorcée ou veuve continue à se faire appeler Madame, même si elles sont célibataires. D'ailleurs par convenance, déjà dans les années 80, on dira « Madame » à une femme non mariée au décès de son conjoint.
Outre ces incohérences, l'écriture et la syntaxe agréable nous offre une lecture ; et on se prend au jeu de ces adolescents qui nous promènent dans une intrigue au fin fond des Etat Unis.
Je prie par avance l'auteur d'excuser ma sévérité sur son livre, cette entreprise longue et périlleuse dans le domaine de l'écriture.
Lien :
http://lesparolesenvolent.bl..