2'27". Visiblement, la nouvelle recrue se démerde pas mal au test que Ferrand lui a fait passer, à savoir traverser un champ de blé avec un sac de 15 kilos sur le dos et un masque à gaz sur le nez. Au grand dam de José, il s'agit d'une femme, Cassidy. Romuald, lui, la trouve plutôt pas mal et la jeune femme semble avoir du répondant. Elle va ainsi rejoindre le trio de braqueurs qui s'apprête à dévaliser une nouvelle banque. Malgré la présence de flics, le casse se passe comme sur des roulettes et le quatuor s'enfuit avec un sacré magot. Afin de se faire oublier pour un temps par la police, il décide de se mettre au vert et Ferrand emmène tout le monde à la campagne, dans la ferme familiale aujourd'hui gérée par son oncle et son cousin, Jacky. Ce dernier ne semble pas très content de voir débarquer ainsi Ferrand et l'accueille avec un coup de poing. Un coup bien mérité selon lui qui l'attendait depuis 15 ans. Les quatre complices s'installent dans la petite maison attenante à la ferme, espérant que tout se passera bien...
Aurélien Ducoudray nous offre un album jouissif et enlevé, aux dialogues ciselés, aux répliques parfois fleuries et aux personnages hauts en couleurs. Après cet énième braquage pour ce couple d'amoureux, José et Ferrand, ce dernier n'a pas trouvé mieux que de se réfugier chez son oncle et son cousin, avec qui l'entente est pour le moins glaciale. Une vacherie que Jacky n'est visiblement pas prêt d'oublier, même si elle date de 15 ans. Aussi, nos deux couples d'amoureux, José et Ferrand d'un côté, Romu et Cassidy de l'autre, vont devoir faire preuve de patience et d'ingéniosité s'ils veulent passer un tant soit peu inaperçus dans ce petit coin de campagne. C'est sans compter sur les caractères bien trempés de ces braqueurs. Des relations houleuses, de la vache folle, un bien étrange réseau matrimonial, des histoires d'amour tendues, des copains gendarmes... L'on ne s'ennuie pas un seul instant dans cet album, qui n'est pas sans rappeler Les tontons flingueurs, d'autant que la fin réserve son lot de surprises. Graphiquement, le trait semi-réaliste de
François Ravard ainsi que ce noir et blanc siéent parfaitement à ce polar rural malin.