« Petite fille Afghane, de l'autre côté de la Terre,
Jamais entendu parler de Manhattan,
Mon quotidien c'est la misère et la guerre... »
L'Odyssée de Ferriel, petite Afghane, et de son frère Hamza, débutera dans les ruines d'un Kaboul dévasté et sans avenir...
Fuir ce néant, pour survivre, ne pas mourir à petit feu, entretenir la flamme de la vie et retrouver leur grand frère Toraj qui les attend quelque part en Europe...
Passer... Un barrage, une rivière, une frontière...
Passer... Les barrières successives du monde, celles de la langue, celles de l'inconnu...
Passer devient l'obsession... Passer, c'est exister...
Éviter tous les Charybde et Scylla qui se dresseront devant eux sur ce long chemin vers l'espoir.
Et garder sa dignité, ne pas céder aux sirènes de la déshumanisation...
Iran, Syrie, Turquie, la porte de l'Europe, puis la Grèce... Leur Odysée conduira Ferriel et Hamza jusqu'à un petit village hellène, petit coin d'ailleurs et de nulle part que surplombe la maisonnette de la vieille grecque, Elliniki.
Elliniki, c'est la déglinguée du village, l'originale, la sorcière, la vieille qui habite au bout du sentier, sur la dernière marche avant la fin de la civilisation, au point de rencontre des vents et les nuages. Elliniki, elle les a connues, elle aussi, les souillures de la guerre, elle a vécu et survécu.
Alors, pour quelques gâteaux échangés, avec le langage de l'amour pour briser les frontières, elle deviendra Nausicaa dans le coeur de Ferriel, petite naufragée en quête d'un rivage accueillant.
Ensemble, elles s'apprivoiseront, partageront leurs souvenirs et leurs attentes, tapissant leurs maux respectifs d'un voile de douceur. Avec, au bout de cette Odyssée désormais commune, la perspective de retrouver les leurs.
Les enfants d'Ulysse, ce sont tous ces passants anonymes en quête d'un peu d'humanité hors des camps de réfugiés, ces ombres oubliées fuyant la guerre et la misère, à la recherche d'une aube où le soleil illumine l'horizon du possible, au-delà des terres de désolations d'Arès et des mers houleuses de Poseidon.
Il y a énormément de générosité et de sincérité dans l'écriture de
Carole Declercq. Une odyssée moderne qu'elle conte avec beaucoup de sensibilité et qui rend ses personnages si attachants. Un voyage ensoleillé au coeur de l'Humanité où les différences ne doivent pas laisser indifférent.
Merci pour ce beau partage et la dédicace amicale, Carole. Je continuerai volontiers le voyage en compagnie de vos autres romans.