C'EST QUOI ÊTRE MÈRE ?
Aussitôt reçu, aussitôt lu, (presque) aussitôt chroniqué.
Et c'est suffisamment rare pour être souligné.
J'ai lu les premières lignes du texte d'
Edwige Coupez sans vraiment avoir l'intention de le poursuivre à ce moment-là. Et finalement, une heure plus tard j'en avais déjà lu plus de la moitié.
Sur la quatrième de couverture les éditions du Rocher soulignent le caractère addictif de ce premier roman; argument qui pourrait paraître commercial, pourtant ici non dénué de vérité.
Car oui, une fois commencé on peut difficilement quitter Léa et Gabrielle, sa fille. et les mots d'
Edwige Coupez qui défilent sous nos yeux avec la fluidité caractéristique des textes sincères, intimes, s'écrivant dans un souffle quasi vital pour dire une expérience vécue à fleur de peau.
« Je suis allée au commissariat
j'ai dit ‘bonsoir, ma fille a fugué'
je me souviens très bien avoir dit ‘bonsoir' »
Gabrielle a 14 ans
Elle est éprise de liberté (quoi de plus normal à son âge ?)
Elle fugue
et c'est toute la fragilité de l'adolescence qui explose et s'expose.
C'est une mère angoissée, honteuse ou en colère, et surtout désarmée et pétrie de culpabilité qui voit son enfant jusqu'alors idéalisée prendre d'autres chemins que ceux dont elle avait rêvé pour elleS.
Car oui, il y a les enfants que l'on fantasme mais il y a surtout ceux qu'ils sont réellement et cherchent à devenir, parfois dans la douleur.
Un roman en trois actes pour s'apprivoiser à nouveau, par la fuite, l'errance puis la valse de la vie.
Une écriture concise faite de détails et de petits riens qui traduisent toute la profondeur des indéfectibles liens qui unissent de manière inouïe une mère et son enfant.
Sans aller jusqu'au coup de coeur, ce texte m'a surtout beaucoup touchée je crois en tant que mère.
Chacune (et chacun) discernera son expérience présente, passée ou à venir, et saura reconnaître que finalement c'est bien dans les choses simples et la légèreté qu'on parvient à se retrouver…