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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9782322525836
82 pages
BoD books on demand (08/04/2024)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Avec une lucidité presque cynique Camelia Cornea déclare au début, dans la lignée du célèbre philosophe que Dieu est mort ! Ou du mois que lui, l'être humain, ne peut l'entendre, il n'en est plus capable :

Dieu se tait
je ne l'entends plus.
Je m'en suis séparée.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Omniprésente dans ce court recueil, la mort, poétiquement sublimée, n'est plus source d'angoisse, mais elle revêt, au contraire, les habits d'une douce amie. Elle est suite logique et acceptation résignée d'une vie parfois sous le signe des animosités, voire des inimitiés d'une société devenue intolérante.

Des fulgurances poétiques qui n'ont rien de morbide et qui se situent plutôt sous le signe angélique de l'amour (charnel, filial, de la vie, artistique).

Un silence bienfaisant parcourt les poèmes et j'espère que ma transposition en français permettra à un plus grand nombre d'en ressentir le message lumineux. (« la lumière la plus pure./Au-delà des mots ».) :

La mort nous mord jusqu'aux os,
j'ai envie de rire dans cet enfer michto,
la ville des gens aux préjugés
qui ont perdu le train du salut.
Elle collectionne l'absurde,
la folie et l'oubli.
Nous avons écrit nos propres épitaphes,
de sorte que les pierres tombales
se souviennent de leurs tombes.

(La mort nous mord)


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Cette lèvre flâneuse n'est pas porteuse de mort même si celle-ci est régulièrement évoquée au fil des différents poèmes de ce recueil, elle m'a paru porteuse de vie, d'amour, de désir tout donnant à la mort une dimension lyrique que les romantiques français lui faisaient bien souvent revêtir.

Deux saisons reviennent dans ces poèmes, automne et hiver, il est vrai qu'ils sont pour l'un les prémices de la future mort proche de la nature, pour l'autre le dépouillement du deuil des printemps et étés passés.

J'ai beau coup aimé les "yeux hypnotiques" de l'automne, ainsi que toutes les références à la présence ou à l'absence, aux ailes qui poussent pendant le sommeil, à ce "jour parfait pour mourir ou renaître".

La lumière dans, les lèvres tremblent, les secrets disparaissent et même la lune cette "frivole amante" vue telle par Théodore de Banville, est présente dans les poèmes de Camelia Monica Cornea.

"La mort est juste un poème
pour s'endormir, toujours en vie
il nous emmène dans le monde au-delà"

Quelle belle image poétique pour confondre vie et mort par la grâce du sommeil.

Merci Gabrielle pour cette très belle découverte.
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Très belle découverte pour moi que ce recueil de la roumaine Camelia Monica Cornea! Merci à Gabrielle pour cet envoi enthousiasmant.

Pourtant, le titre , si joli soit-il, suppose une thématique plutôt sombre. Si la mort est effectivement le leimotiv des textes, elle est vue comme une composante de la vie elle-même :

" La mort est juste un poème
pour s'endormir, toujours en vie" (...)

Les textes sont de longueur très variée. J'ai été particulièrement sensible à certains d'entre eux, très courts, presque des haikus, ils dégagent une atmosphère envoûtante :

" Quand la lumière dort
les ténèbres dansent
avec les rêves en promenade "

Même lorsqu'ils m'ont paru difficiles à appréhender, les poèmes m'ont toujours interpellée. Il y a une empreinte singulière, personnelle qui donne à ce recueil un charme, une force attractive.
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La couverture est vive et colorée, les textes sont courts et incisifs. La poésie de Camelia Monica Cornea ne nous laisse pas de répit. Elle harponne des thèmes, réflexions, observations qu'elle nous livre avec une douce et puissante sincérité. L'amour est omniprésent, dans le manque, l'aveu, l'espoir, le souvenir, le délire... La mort n'a qu'à bien se tenir ! Éros et Thanatos sont enfermés dans le labyrinthe du Minotaure pour une joute ancestrale. Dans ce voyage poétique qui m'a grandement contenté, j'ai particulièrement apprécié les textes plus mordants tels que "Dans la simplicité d'un instant", le final "Rien" et par-dessus tout "Au nom de la renommée". La parole n'est jamais indemne, intacte, inodore. Ce recueil saisit nos sens et ouvre la porte d'un partage sans concession. La poésie n'a jamais tué personne, n'est-ce pas ?
Encore merci à Gabrielle Danoux pour son engagement et la découverte de plumes trop rares.
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Sur « La Lèvre flâneuse de la mort » de Camelia Monica CONEA, traduit du roumain par Gabrielle DANOUX, se posent des bulles de silence, qui éclatent, en mots à vif, empreints d'amour, de solitude, d'impuissance et toujours d'acceptation de cette mort qui frôle la vie du bout de « La Lèvre flâneuse ». A l'instar de la couverture très colorée, les mots ne laissent planer aucune tristesse sur cette ultime évidence. de temps en temps, de minuscules bulles de tendresse se posent même sur nos coeurs sans éclater : / Un papillon sur ma tempe/ s'est posé. / Je suis devenue une fleur. / , /Quand la lumière dort/les ténèbres dansent/avec les rêves en promenade. / , / Des anges parmi nous,/des miracles dans la nuit. / La lune rêve. / .
Des poèmes touchants qui arrivent à embellir la certitude implacable de la mort et à lui donner un parfum d'espérance. / Sois silencieux ! / Tous mes silences/sont emplis des bruits du monde/que nous avons vécu/jadis,/pour plus tard. /
Un grand merci à Gabrielle DANOUX pour cette découverte poétiquement lumineuse !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La lèvre flâneuse de la mort

L’amour, émotion passagère,
se cache dans le jeu hallucinant
de tant d’Ève et d’Adam,
le piège sauvage de cupide débauche.
Les relations sont devenues du troc
dans ce siècle confortable,
elles portent leurs innombrables masques
sous d’imaginaires lampadaires.
Fruits hachés et encore verts
se débattent dans des sonorités caverneuses
tandis que le temps boite
sur la lèvre flâneuse de la mort.
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A minuit

A minuit
je vais penser à toi
j'allumerai les bougies
et je promènerai ma nudité
à travers cet automne.
Je m'abandonnerai au destin,
la pierre angulaire du temps,
en lisant des versets d'amour
sur la musique de l'âme,
quand la lune, les yeux bandés,
flânera dans mes matins.
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Flammes bleues

Sous les cils, des larmes bleues
sans réponses
juste des larmes écrasées
au bord de l'impuissance.
Les bourgeons de lumière
se sont flétris,
je t'ai fait un nid parmi les souvenirs
avec l'écheveau des fils temporels.
Nous ne nous rencontrerons jamais
dans cette vie,
car la mort est la récompense
du voyage à travers la vie.
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Notre vie passe

Notre vie passe
entre les verres vides et les cendriers,
la mort ne ressemble plus à la mort.
Une odeur crue de solitude
jette à la poubelle
les années bannies aux confins du temps,
condamnées à l'oubli.
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Je ne te cherche plus

Je ne te cherche plus,
mes routes sont gelées.
Parmi les ruines de l'automne
l'hiver est arrivé
serrant sur sa poitrine
le présent à titre posthume.
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