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EAN : 9782336415345
84 pages
Editions L'Harmattan (02/11/2023)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Quand les hommes en fureur répandent leurs poubelles sur la ville et que toute la cité devient une montagne puante, les souverains du monde souterrain y voient un signe de dévotion. Après les avoir chassés pendant des siècles, les hommes dressent désormais des montagnes d’offrandes divinement infectes à leur seule gloire. Les rats maintenant le savent, ils ont été choisis, ils sont le peuple élu. Et l’un d’entre eux est sacré roi. Il est temps pour ces deux peuples ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Comme le laissent présager ces 2 étoiles, je n'ai pas été captivée, ni convaincue par ma lecture ; ceci dit je vais tout de même commencer par des compliments pour...la maison d'éditions. J'ai beaucoup apprécié le texte de présentation de la collection Miroirs du réel, fondée en 2019 et dirigée par B. Macquart pour l ‘Harmattan.
Miroir grossissant, déformant de notre société, pour la confronter à ses travers de façon indirecte mais non moins avisée, voilà bien le sens et l'intérêt des lectures que j'affectionne, tout comme les créateurs de cette collection dont je trouve l'intitulé si juste et dont je savoure l'introduction «  Loin d'un fantasme de divertissement dans lequel nous pourrions nous réfugier pour fuir les réalités du monde, [cette collection] nous montre au contraire, à travers ses textes, que l'imaginaire doit être perçu comme une extension du réel à des horizons plus vastes que ce à quoi le quotidien nous habitue ». du petit lait :)
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Mention positive également aux couvertures, dont l'image est cernée dans une sorte de hublot métallique circulaire, que j'ai interprété à la fois comme un miroir, ou comme une fenêtre sur le monde.
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Derniers compliments avant de devoir justifier ma piètre note : après les premières pages de présentation de la collection, la couv, je termine mon tour de livre en saluant la 4ème de couv qui a suffisamment piqué ma curiosité pour en faire mon chouchou de sélection masse critique mauvais genre d'octobre. « Quand les hommes en fureur répandent leurs poubelles sur la ville et que toute la cité devient une montagne puante, les souverains du monde souterrain y voient un signe de dévotion.
Après les avoir chassés pendant des siècles, les hommes dressent désormais des montagnes d'offrandes divinement infectes à leur gloire.
Les rats maintenant le savent, ils ont été choisis, ils sont le peuple élu. Et l'un d'entre eux est sacré roi. Il est temps pour ces deux peuples de se réunir et de vivre enfin ensemble. »
J'ai beaucoup aimé l'idée que ce que nous rejetons puisse paraître à d'autres une offrande, et même si ces autres sont de notre point de vue méprisables et sales, il ne s'agit que de notre point de vue. J'ai beaucoup aimé l'idée que l'imaginaire nous prête à concevoir le monde d'un point de vue tout à fait unique : celui des rats : quel monde allait nous donner à voir l'auteur ? Enfin ma curiosité fut tout à fait attisée par la question de la possibilité d'une nouvelle ère, où il y aurait eu un échange entre peuple des rats et peuple des hommes.
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Mon principal problème aura été que le texte de Jeremy Niels Circus ne va pas au-delà de la curiosité générée par la 4ème de couv. Comme si son texte en était une version littéraire, illustrative, mais n'allant guère plus loin que ce soit en terme de développement romanesque ou de sens critique. Là n'est finalement pas le propos, j'ai dû me tromper de hublot.
Qu'ai je vu finalement par le hublot ? Hé bien ce n'est pas très clair...Un conte qui tâche d'être poétique ? Une allégorie qu'il m'a semblé ardue de déterminer ? Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas ce que je m'attendais à voir, et que cela ne m'a pas passionnée, j'ai d'ailleurs lu en deux fois les maigres pages de cette nouvelle.
Un rat qui se croit élevé au rang divin par les hommes car les poubelles qu'il interprète comme des offrandes s'amoncellent dans la ville. Mais dès la première ligne, je constate que ce rat ne l'est pas au premier degré « Ce matin une odeur inhabituelle envahit ma chambre. » Est-ce ainsi que s'exprimerait un rat ? Dans un conte de Perrault peut-être, mais ce rat là est plus difficile à cerner. Et je comprends que la clairvoyance du propos, le miroir humain/ses rebuts ne va pas vraiment dans le sens attendu.
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Allégorie des laissés pour compte ?
Un rat qui semble parfois avoir figure misérable et solitaire, de ceux qui vivent en marge de la société « Affamé, le ventre hurlant, j'allais sur mon lit et m'enveloppais dans mon drap sale. Dans ce drap je me suis blotti quand j'étais malade, et m'y suis enroulé comme dans les bras de ma mère. Plus d'une nuit glaciale j'ai cru qu'il serait mon linceul quand la mort chuchotait à mon oreille. » p57.
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Allégorie christique ?
Les parallèles à la Bible sont nombreux, le rat étant l'élu de son peuple (à moins qu'il ne soit auto-proclamé? Comment? Pourquoi?) , le livre apparaît parfois comme une relecture des écritures saintes, sauce allégée rat. « L'agneau parfait siège à la droite du trône du père. Il m'enveloppe de son parfum de myrrhe et d'encens. A ses pieds la nature divine m'offre son herbe verte et ses arbres où poussent les fruits du paradis retrouvé. Ici vit un peuple dont je suis le serviteur dévoué. » p74. Cela aurait pu être une idée savoureuse mais, comme l'ensemble, cela manque de tenant et d'aboutissant.
Je me suis perdue dans les dédales des égouts et du paradis, avec ce rat, ou je n'ai peut-être pas du tout compris cette nouvelle. A gros efforts je l'ai lue deux fois pour pouvoir la commenter, mais la lecture ne doit pas ressembler à un chemin de croix.
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[ je ne peux rédiger cette critique, sans faire un clin d'oeil à mon regretté petit rat, le bien nommé "KIRÉJOUI", qui m'avait été offert pour mon départ, après une semaine joyeusement passée dans un squat keupon à Dijon, au début des années 90.
Kiréjoui, était le nom du vin avec lequel nous nous étions abreuvés pendant cette semaine de communion :-)
Tu vois p'tit pote, je te t'oublie pas ! ]

_"Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon."
____la sainte bible__hebreux_9:22.

En vérité je vous le dis, cette lecture joue avec notre esprit...
Qu'il en soit ainsi...
On ne peut effectivement pas lire cette nouvelle, sans en chercher des sens religieux, philosophiques, y voir des allégories, tisser des liens avec des fables ; tant les références bibliques, voir des allusions à des moments clés de notre monde d'aujourd'hui, sont ici présentent.
( le problème, c'est que quand on cherche......bah...on trouve.)

Cette collection, des éditions : L'Harmattan, se nomment : "miroirs du réel" (classée : science-fiction).
Et c'est bien de ça qu'il s'agit, la promesse est tenue... Un évènement réel, à savoir, la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, (en fin d'ouvrage, une photo prise par l'auteur, des poubelles envahissant les trottoirs Parisien en cette année 2023, nous confirme que c'est bel et bien, la trame du récit), autour duquel viennent se greffer un monde imaginaire, ici, le peuple rat, guidé par son roi.
Roi qui en voyant tous ces déchets alléchants s'accumuler, croit à une offrande venue des hommes, en signe de paix entre les deux peuples...

"_ce matin, une odeur inhabituelle envahit ma chambre.
Mon corps est transporté par ce parfum...
Je me dirige vers les portes de ma demeure pour découvrir l'offrande de ce monde...
Tout est réel. Des offrandes disposées devant les logis de mes frères et soeurs...
Les hommes nous témoignent leur désir de paix et nous demandent pardon....
Remercions les pour toutes ces poubelles..."

Mais nous ne sommes pas dans un conte de fée... vous vous en doutiez !?... La réalité ne s'est pas totalement envolée...
Le miroir du réel a fonctionné !
J'y ai vu des images de guerres ; j'y ai vu le messie ; j'y ai vu des ombres vivant dans des caves, cachées, terrorisées, affamées ; j'y ai vu un génocide ; j'ai entendu scander "A mort Macron !!!" ; J'ai cru entendre parler Zelensky à son peuple, j'ai vu des tours de Babel ; j'ai senti l'odeur de la gloire, celle des montagnes de détritus, ces vomissures merveilleuses ; j'ai vu des torches enflammées ......
J'en ai vu trop !!!
Le miroir à fonctionné et il est teinté rouge et noir.

Mais les murs de la ville sont faits pour tomber. Une autre histoire continuera, plus belle, plus ensoleillée, sans larmes.

Je remercie toute l'équipe Babelio pour ce cadeau ainsi que les éditions L'Harmattan (l'éditeur toujours à l'heure 🤫) et un grand bravo à l'auteur pour avoir si bien joué avec mon imagination.

_" Dans un espoir fou, j'ai cru en la bonté de l'homme. Mais de sa main droite il a signé le pacte de sa propre fin, il est devenu l'esclave de la bête, et a délaissé la nature et les cieux.
Qu'il en soit ainsi."
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Un livre proposé par masse critique début novembre et livré aujourd'hui donc un mois et trois semaines pour avoir accès à 81 pages, table comprise !
Une première de couverture qui m'avait séduit style steampunk avec des couleurs terre et grisâtres, comme fond apparemment un hublot (du Nautilus?) et à l'intérieur un rat en or derrière une couronne de lauriers aussi en or et un titre dans un encadré d'un joli jaune orangé. Couverture rigide glacée du plus bel effet. Voilà pour le coté agréable du bouquin !
81 pages de lecture, table comprise mais si on ramène cela à un texte on parvient difficilement à la vingtaine de pages écrites: c'est peu et même très peu
Catalogue par l'éditeur de science fiction on est plutôt dans une fable à accent fortement religieux
En début de chaque chapitre introduction d'un apophtegme tiré de la bible ; apocalypse, proverbes, lévitique, livre des apôtres; Luc, Marc, il y a même essayé « Eli, Eli, lama sabachthani» mais en français pour se mettre dans l'ambiance et ça fait plus sérieux, un tantinet péteux quand même. le ridicule ne tue pas c'est l'essentiel. Un style pompeux mais sans relief, une mise en page très aérée et police de même, beaucoup de pages blanches et de papier en général pour pas grand-chose! Une honte pour la forêt et pour l'éditeur d'avoir publié ça !
Pour la narration proprement dite c'est l'histoire d'un rat qui a prit le melon. Un certain nombre de termes ou expression qui font penser à la culture juive. Tout d'abord on parle de génocide de rats au moyen de flammes, d'extermination, de bourreaux, on parle de «justes» on parle de «rat errant» Parfois on pense «rat des villes et au rat de champs» De La Fontaine, un auteur en manque d'inspiration?
Alors cette narration est-elle une fable sur les juifs, une allégorie de la Shoah ou alors est-ce que cela a un sens plus large et Truc Chouette nous parle de l'homme qui détruit sa planète?
Allez savoir!
Bref ça na vaut pas un pet de rat! Un mois et demi d'attente et une lecture de dix minutes, franchement. Circus prend-il le lecteur pour un imbécile ? Et quel scandale cette débauche de papier pour ça!
Je viens de recevoir «laudate deum» ça va me changer
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J'ai terminé ce court roman que j'ai perçu comme une jolie fable moderne et je remercie son auteur Jeremy Niels Circus
pour sa confiance.

Ce récit dont on appréciera la référence de son titre à une autre oeuvre littéraire "Le Rat des villes, le Rat des champs", est écrit d'une façon très poétique, presque onirique.
Il plonge le lecteur dans le royaume de ces "âmes grises" qui peuplent les bas fonds de nos villes et survivent au milieu des humains.
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le regard que pose l animal sur sa cohabitation avec les Hommes, ces créatures étranges qui aiment régner dans le faste et la surconsommation et jettent par leurs fenêtres des richesses insoupçonnées.

Le récit est ponctué de références bibliques récurrentes, donnant à l' histoire sa dimension mystique.
L Homme est ici déifié, il jonche ses trottoirs de détritus sans accorder un regard aux petits êtres qu'il honore finalement sans le savoir, telle l'obole au mendiant.
L'excès et la surabondance sont ici des symboles du pouvoir et de la puissance des hommes.

Mais l'Homme est aussi cruel car il reprend sans vergogne ce qu'il a donné.
Les deux espèces vivent en parallèle sans jamais vraiment se croiser, l' une étant aveugle et sourde à l'autre. Et pourtant l'une est essentielle à l'autre.

Enfin, comme dans toute fable, la morale du Roi des villes vous enseignera que la métropole n' est pas l'exemple de civilisation et d abondance que l'on croit.
Que parfois, il faut se recentrer sur l' essentiel et qu'une vie simple, loin du faste des villes vaut mieux qu'une survie où l on ne veut pas de nous.
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Après le Rat de ville et le Rat des champs, place à le Roi des villes !

J'ai été assez surprise par cette nouvelle, cette fable moderne qui place littéralement au sommet de la pyramide les rats. Une ère de faste commence, et l'un d'eux en profite pour s'autoproclamer roi, un roi divin qui se pense adulé par les humains qui ne cessent de lui apporter des offrandes. Pourquoi pas ? J'adore les rongeurs, ça me fait toujours plaisir de les voir être mis en avant. C'est très original, le regard qu'il pose sur sa cohabitation avec l'Homme est intéressante.

Les multiples références à la bible confèrent à cette courte histoire une certaine dimension mystique, on s'attend à ce que différents préceptes s'en dégagent. On peut s'interroger sur le manque d'attention portée par l'Homme à ce qui l'entoure, la surconsommation, l'excès de confiance qu'on peut avoir quand tout nous souri au point d'en oublier de remercier ceux qui nous ont poussés dans la bonne voie.

Ce n'est pas mon genre de prédilection, mais c'était une lecture intéressante, atypique. Elle fait réfléchir, mais elle est un peu trop courte à mon goût.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Inexorablement, la bête avance, elle envahit notre cité pour l'embraser.

" Mes frères et sœurs, un vent d'agonie va souffler sur notre monde et tout va disparaitre. La fin des temps est proche. Courez vous réfugier dans nos abris. Vers les égouts, les caves et les greniers. Je ne quitterai pas notre navire. Je resterai ici. Je resterai votre roi."

Plus la bête approche, plus je discerne ses traits.
Ce sont les hommes.
Ils avancent sur nous. Ils sont là par milliers. Ne formant qu'un amas flottant sur l'étang de feu. Je ne reconnais pas leurs visages, déformés par la haine.
Ils mettent le feu au monde et détruisent tout sur leur passage.
Je ne comprends pas ce qu'ils disent, les explosions couvrent leurs mots.
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Ce matin une odeur inhabituelle envahit ma chambre. Mes tempes cognent, ma bouche est sèche, le long de mon échine, des gouttes de sueur perlent. Tout mon corps est transporté par ce parfum. Qui a laissé entrer une flamme dans l’obscurité ? Quelque chose s’est infiltré durant la nuit, insidieusement, délicatement, délicieusement. D’ordinaire, je ne sens que l’humidité glaciale du vide. Mais aujourd’hui les senteurs d’un festin ont traversé les murs pour m’offrir le parfum du paradis perdu. Celui d’une cène.
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Ce matin je me lève et je perçois des chants célestes célébrant un nouveau roi. C'est le jour de ma renaissance. je suis mort durant la nuit et j'ai ressuscité au lever du jour. Aujourd'hui je vous le dis, plus rien ne sera comme avant. Car je suis devenu Roi. Tous ces chants divins annoncent mon avènement. Avec force et fracas, j'ouvre les portes de mon palais. Face à moi se dresse la montagne sacrée de détritus. Le roi se fait pèlerin. je serais le premier et le dernier à gravir la plus haute cime du monde. j'escalade le mont d'ordures que les hommes m'ont élevé. Je me hisse entre les plus et les courbes. Arrivé au sommet, je réalise qu'ils m'ont bâti un empire.
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