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EAN : 9791097222031
181 pages
Magic Mirror éditions (07/09/2017)
3.55/5   39 notes
Résumé :
L’histoire de la sirène qui aimait l’homme n’a pas d’âge, l’impossibilité de cette pulsion se noue à la manière des grandes tragédies et étouffe inexorablement l’héroïne. Pourtant, quand Galathée aperçoit Yvon, solitaire sur son bateau à voiles, l’amour la foudroie et la pousse à toutes les folies. Eperdue, désespérée, animée par un espoir aveugle, elle parvient à se faire une place dans la vie du jeune marin, mais qu’en est-il de son coeur?
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 39 notes
La dernière fille du roi des océans rêve de la surface et de la terre des hommes. Désobéissant à son père et aux règles immuables de la mer, elle se lance à la recherche de l'homme qu'elle a aperçu sur son bateau. Ce navigateur, c'est Yvon : il a entrepris un tour du monde sur les eaux. À son retour en Vendée, meurtri par la mort d'un camarade qu'il n'a pas pu sauver, il n'a plus goût à rien. Aussi, quand il découvre la sirène sur la plage, dotée d'une paire de jambes obtenue contre sa voix, il retrouve le goût de vivre. « Que faire quand on ramasse une inconnue sur une plage ? » (p. 70) Mais entre la créature marine et l'homme, le silence et l'incompréhension compliquent tout. L'amour, pourtant évident, ne se déclare pas et ronge les coeurs muets, jusqu'à la terrible issue.

J'ai tant de reproches à adresser à ce texte ! Il s'agit d'un premier roman et, hélas, tout est convenu et attendu dans l'intrigue. On a la jeune fille superbement belle qui fuit une existence dorée en se moquant des mises en garde, l'amour au premier regard (non, personne, jamais) ou encore le récit a posteriori très amer, débordant de regrets. « J'aurais dû me contenter de regarder éclore mon jardin. J'aurais dû rester là. Ne jamais monter à la surface. » (p. 13) Gros point noir : le style grandiloquent qui rend la lecture pénible. C'est toujours maladroit et ça prouve que l'autrice en fait trop pour nous convaincre de son talent et de la richesse de son univers. Je n'ai pas besoin de phrases inutilement pompeuses pour cela : il est possible de faire simple et de produire un texte éminemment profond. À cela s'ajoutent les prétéritions qui alimentent un suspense artificiel : allez, Claire, raconte ton histoire, arrête avec les effets d'annonce !

Autre point pénible, le vocabulaire technique/scientifique très précis utilisé dans les descriptions. L'autrice nous présente tout le bestiaire marin, de la faune à la flore, sans explication. On rencontre donc des dizaines d'espèces sans en savoir plus sur elles : ce catalogue n'a aucune plus-value. Et quand je dois poser mon livre plus de 3 fois pour chercher un mot que je ne connais pas ou que je ne peux pas comprendre d'après le contexte, ça me sort « un peu » de ma lecture. On a aussi le lexique de la navigation, précis jusqu'à l'abstraction. Utiliser les termes exacts n'est pas le problème, mais il faut penser aux lecteur·ices qui ne sont jamais montés sur un bateau et donc adapter le vocabulaire, insérer des notes de bas de page ou au moins expliciter les termes. « J'ai dû monter en tête de mât et balancer une garcette lestée de boulon. » (p. 25) Personnellement, j'aurais mis « boulons » au pluriel, mais ce n'est qu'une des nombreuses fautes du roman. le problème ici, c'est que je n'ai pas la moindre idée de ce qu'Yvon vient de faire et de la raison/conséquence de son action. Souci suivant, j'ai nommé les ruptures de style. Elles sont acceptables quand elles sont incarnées dans des personnages différents. Or là, 3 lignes après cette explication très technique, Yvon se lance dans un lyrisme décomplexé. « Le bateau va bien. Il s'ébroue dans les vagues comme un jeune étalon. Quand il part en surf, je me gorge de cette sensation unique de vitesse, de légèreté et de puissance. C'est un bon bateau. Il me communique sa force. » (p. 25) Il est très difficile d'avoir de l'empathie pour un personnage et de s'intéresser à son histoire quand sa caractérisation est aussi schizophrénique.

Ce roman est une parfaite démonstration des conséquences du manque de communication. La sirène est folle d'amour et elle ne comprend pas pourquoi Yvon ne la « chasse » pas (c'est le terme utilisé…), mais elle ne fait rien pour l'encourager. Yvon est fou d'amour pour la sirène (même s'il ne connaît d'elle que son physique, basiquement, puisqu'elle ne parle pas…), mais il ne se déclare pas. « J'avais fait tout ce chemin jusqu'à lui. Mes yeux le suppliaient de faire le dernier pas. Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre. » (p. 108) Finalement, personne ne dit rien et rien ne se passe. Dans toute relation, il est ridicule d'espérer une réponse si aucune question n'est posée ou si aucune demande n'est présentée. Personne ne peut deviner ce que pense ou attend autrui, d'où l'intérêt de communiquer ! Résultat tragique de l'histoire : Yvon croit qu'il n'intéresse pas la sirène et se rapproche d'une autre femme ; folle de jalousie et d'amertume, la sirène tue Yvon et retourne à la mer. Cette réécriture du conte d'Andersen est un désastre ! Dans l'histoire danoise, la sirène pourrait tuer le prince pour retrouver sa voix, sa queue et sa place dans le royaume des eaux : elle choisit de ne pas le faire par amour. Ici, la sirène tue l'homme parce qu'elle ne peut pas l'avoir. le message est radicalement différent et il banalise/légitime les crimes faits, soi-disant, par amour. Il est dangereux de romantiser à ce point la mort au nom de la déception amoureuse. À la fin du roman, la sirène règne en maîtresse despotique sur l'océan. Conclusion ? On ne guérit jamais d'une peine de coeur et ça rend mauvais·e ? Quel affreux sous-texte à présenter aux jeunes lecteur·ices à qui s'adresse ce roman !
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Les éditions Magic Mirror se sont spécialisées dans la réécriture de contes de fées et dans le merveilleux. le premier titre publié – Ronces blanches et Roses rouges – m'avait convaincue mais avec cette deuxième proposition, le niveau est monté d'un cran. Si j'avais pu regretter une légère froideur chez Laetitia Arnould, j'ai en revanche trouvé beaucoup d'émotions et d'empathie dans l'histoire de Claire Carabas ; quelle belle surprise !

Ce que murmure la mer est une adaptation moderne du célèbre conte de Hans Christian Andersen, La petite Sirène. Très librement adaptée – et édulcorée – par les studios Disney, cette histoire continue à fasciner. le choc entre deux mondes qui ne sont pas faits pour cohabiter, une histoire d'amour impossible, la violence des sentiments et la tragédie qui ne manque pas d'arriver. Un Roméo et Juliette sous/sur l'eau, l'affrontement des familles ennemies en moins.
Parce que oui, contrairement à la version proposée par Disney, le dénouement originel n'est pas joyeux, loin de là. Et chez Claire Carabas, point de crabe chanteur ou de cuisinier fou mais bel et bien un royaume englouti sous les eaux et une terrible sorcière sous-marine qui ne manque pas de proposer son pacte sans retour.

Mais alors, où est donc l'originalité de cette réécriture ? Dans l'écriture justement. Claire Carabas choisit d'offrir la parole à ses deux héros : la jolie sirène et l'humain duquel elle s'éprend. S'alternent donc des chapitres aux points de vue différents qui font avancer l'histoire, l'un semblant répondre à l'autre, le journal du marin semblant répondre aux questionnements et doutes de l'héroïne… pour le lecteur du moins, la sirène n'ayant jamais accès aux écrits de son « prince charmant ».
Entrer dans les pensés des deux héros – grâce à l'utilisation de la première personne du singulier – apporte une assez grande proximité avec les narrateurs et donc une empathie plus grande. C'est donc tout naturellement que les émotions sont apparues lors de ma lecture, touchée que j'étais par le désarroi de Galathée et par les incompréhensions qui grandissent entre Yvon et elle.
Il ne manquait pourtant pas grand chose pour que tout fonctionne parfaitement, plusieurs fois ils sont à un geste de la félicité mais par pudeur, par peur, par doute et par manque de discernement, le bonheur s'effrite, la distance s'installe. A croire que les deux mondes sont incompatibles, que l'union est définitivement impossible. Quelle tristesse !

L'émotion créée par la relation entre les deux héros est accentuée par l'intervention régulière d'autres personnages secondaires qui font partie du contexte modernisé offert par Claire Carabas. Dans cette réécriture, la petite sirène, toujours aussi atemporelle, ne change pas tellement de la version d'origine ; en revanche, Yvon n'est plus prince mais marin. Il navigue en solitaire sur son voilier et c'est lors d'une course que Galathée l'aperçoit. Lorsqu'il rentre au port, ce n'est pas un château et des serviteurs qu'il retrouve mais une modeste maison et un meilleur ami médecin et une amie spécialisée dans l'accueil de nouveaux arrivants sur le territoire.
Sans le savoir ou du moins sans vraiment le vouloir, la présence et les actes de ces deux-là, pourtant plein de bons sentiments, seront décisifs. Alors l'Amour est-il voué à être corrompu par tout ce qui est extérieur au couple ? Si les proches de nos héros n'avaient pas existé, le dénouement aurait-il été similaire ? Ou leur appartenance à deux mondes différents et la fatalité sont-elles derrière tout ça ?
Quelle que soit la réponse à cette question, assister à l'évolution de la relation entre Galathée et Yvon, de leur première rencontre à leur déchirement, en passant par leur apprivoisement mutuel jusqu'à toucher du doigt le bonheur, a été pour moi source d'une belle émotion. J'ai été transportée.

Vous avez chanté avec Ariel lorsque vous étiez enfant ? Vous avez été marquée par la froideur du conte d'Andersen ? Claire Carabas vous propose ici sa version à elle de l'histoire. Quand deux mondes se rencontrent, quand la parole manque, quand l'extérieur s'immisce dans la relation, qu'advient-il de la passion et de l'Amour pur… sont-ils plus forts que tout ? Un concentré d'émotions, plein de modernité et de crédibilité.

A noter que, comme dans le premier titre publié par Magic Mirror Editions, le conte d'origine est disponible en fin d'ouvrage, l'occasion de comparer les deux versions et d'y trouver plus ou moins de similitudes.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Encore une fois, les éditions Magic Mirror nous font découvrir un objet livre absolument sublime et je les remercie pour l'envoi de Ce que murmure la mer qui a été une excellente lecture, une réécriture de conte moderne, actuelle et plutôt sombre que j'ai énormément aimé. de plus, La petite sirène est une de mes histoires préférées alors ce fut un réel plaisir de la redécouvrir sous un autre aspect.

Je connaissais le conte de la petite sirène de Hans Christian Andersen dans les grandes lignes sans vraiment connaître le texte original. Les éditions Magic Mirror prennent toujours soin d'inclure le conte à la fin de leurs romans et une fois de plus, j'ai adoré cette attention qui permet de mieux comprendre comment l'auteure s'en est inspiré pour créer son propre récit. le conte de la petite sirène n'a rien à voir avec la version Disney que la plupart d'entre nous connaissons. Non, c'est bien plus sombre, bien plus cruel. Claire Carabas a bien su, elle aussi, inclure cette part d'ombre dans son histoire. J'ai beaucoup aimé la façon dont elle a transformé le conte afin d'en faire quelque-chose de très terre à terre bien qu'il s'agisse de l'histoire d'une sirène. Car une fois sur terre, Galathée sera confrontée à des situations difficiles de la vie réelle. C'est la désillusion. L'auteure ne donne pas une vision de l'amour complètement idyllique, au contraire.

Au début de son histoire, l'auteure nous présente le personnage de la petite sirène, renommée Galathée au cours du récit. J'ai adoré les premiers chapitres surtout grâce aux descriptions qui nous sont faites du monde marin et sous marin. J'étais vraiment plongée sous l'océan avec elle et je découvrais l'univers merveilleux des fonds marins et de leurs habitants. C'était réellement immersif et très plaisant à lire. C'était dépaysant.

En ce qui concerne les personnages, nous en suivons deux tout au long du livre. Galathée, forcément, ainsi que l'homme dont-elle tombe amoureuse dès lors qu'elle l'aperçoit sur son bateau, il s'agit d'Yvon. J'ai bien aimé Galathée bien qu'elle soit très naïve et qu'elle idéalise l'amour de manière très innocente. Par amour, elle subira des choses très violentes, très cruelles et elle sera plus en souffrance qu'autre chose tout au long de l'histoire. Un retour très dur à la réalité mais qui fait toute l'originalité de l'histoire.

Quant à Yvon, je suis restée assez insensible à ce personnage étrangement. Complètement émerveillé par la beauté de Galathée au départ, il changera de comportement au fur et à mesure des pages et m'a laissée de marbre, malheureusement. Les personnages secondaires apportent énormément au récit de Claire Carabas, je vous laisse les découvrir par vous-mêmes. J'attendais beaucoup de la sorcière des mers et j'avais hâte de voir comment elle serait décrite dans cette histoire. Je n'ai pas été déçue !

Pour conclure je dirai que j'ai passé un très très bon moment en compagnie de Ce que murmure la mer. Redécouvrir La petite sirène de cette manière a été un véritable plaisir et les descriptions sous marines me resteront en tête. La fin est surprenante et c'est un énorme point positif. On sort complètement de ce que l'on connaît de cette histoire. Je vous conseille ce livre !
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Après la belle surprise que j'avais eu avec Ronces Blanches et Roses Rouges, il me tardait de découvrir une nouvelle publication chez Magic Mirror Editions. Et soyons honnêtes, Claire Carabas m'a totalement convaincue avec sa revisite de « La Petite Sirène », Ce que murmure la mer.

"Ce que j'ai donné : mes jambes, et ma voix, et l'estime des miens, n'est-ce rien tout cela ?"

La sirène de Ce que murmure la mer n'est pas tout à fait différente du conte d'Andersen et son personnage se reconnaît de suite. Elle apparaît déterminée dans son envie première de rejoindre l'homme qu'elle aime au premier coup d'oeil, mais garde aussi ce côté naïf et immature (malgré son âge dans l'histoire). Elle sait être têtue, du moment qu'elle ne se retrouve pas face aux problèmes, car dans ces moments-là, sa timidité et son manque d'expérience prennent le dessus. Yvon, quant à lui, le jeune homme dont tombe éperdument amoureuse la sirène, se montre avant tout généreux, mais aussi torturé par ses mésaventures en mer. Manquant de confiance en lui et se sentant différent du reste du monde, il entreprend peu et laisse la vie se faire d'elle-même. Mais une chose est sûre, l'existence de Galathée et de son coup de foudre vont se retrouver ébranlée dans leur rencontre.

Si vous avez déjà lu le conte d'Andersen, vous n'êtes pas sans savoir qu'il est bien loin de l'adaptation qu'en a fait Disney. Ainsi, Claire Carabas signe une revisite du conte de la Petite Sirène bien plus proche de l'original. Ne vous attendez donc pas à une histoire merveilleuse et magnifique, les deux héros y subissent de nombreuses épreuves. Comme pour leur première parution, les éditions Magic Mirror vous proposent d'ailleurs de retrouver le conte d'Hans Christian Andersen en fin de livre. Mais l'auteure ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'elle nous permet également, à travers son journal, de découvrir le point de vue d'Yvon, le coup de coeur de la sirène. Et quel plaisir ! Car, c'est grâce à ce nouvel aspect que le récit prend toute son ampleur, et même, une nouvelle signification. Et c'est bien là toute la profondeur de l'histoire dont on ne peut imaginer l'issue avant de l'avoir lue.

"Je n'ai connu ton nom qu'après avoir perdu ma voix. Mais longtemps, sans même le connaitre, je l'ai porté au fond des eaux."

Dans Ce que murmure la mer, Claire Carabas fait autant preuve d'imagination que de respect envers l'oeuvre originale. C'est ainsi que sans dater son récit, elle l'adapte à la société et aux technologies actuelles, tout en gardant des aspects, dans les personnalités de ses deux héros et dans les moeurs sur terre et sous l'eau, plus rétrogrades. Seul bémol, le milieu de l'histoire perd en intensité. Ainsi, le rythme faiblit et c'est avant tout dans le psychologique que tout se passe, au détriment de l'action. Heureusement, la nouvelle dimension qu'apporte l'auteure et sa plume descriptive donnent un coup de fouet aux autres versions. Une fois encore, la couverture magnifique de Mina M et la mise en page de la numérotation illustrent à la perfection la revisite de ce conte. Et bien sûr, pour finir, la morale à la fois amère, sincère et cruelle, marque plus que tout et ne laisse définitivement pas indifférent.

"Je sais que sur terre, personne ne me croira. Mais à moi-même, je ne peux pas mentir : j'ai vu un visage de femme."

Ce que murmure la mer, avec ses côtés vrais et tristes, se rapproche grandement du conte original, mais Claire Carabas a su innover, notamment avec le point de vue du coup de coeur de la sirène, qui apporte une nouvelle dimension à l'histoire.
Lien : http://laura-passage.com/ce-..
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Une nouvelle version de ce conte, enchanteur et tragique
Notre jeune héroïne est une sirène qui tourne en rond dans son palais. Elle rêve de voir le monde, elle rêve de voir la surface, la terre et les humains qui la peuplent. Échappant à la vigilance de son père, elle nage tout en haut de l'océan, là où le soleil peut lui chauffer le dos et elle le voit.
Yvon est un navigateur vendéen, qui, en pleine participation à une course change de cap pour essayer de revoir la sirène qu'il a aperçu. Enfin, le lamantin qui avant une figure qui ressemblait à un humain. N'est-ce pas ? Parce que... les sirènes, ça n'existe pas, enfin, à priori.

A partir du jour où elle l'aperçoit, notre petite sirène n'a plus qu'un objectif : le revoir. C'est le premier humain qu'elle voit et il devient une véritable obsession. Elle est prête à tout pour vivre une de ces histoires d'amour dont elle a tant écouté les histoires. Elle ira sur terre, elle trouvera un moyen, quelqu'en soit le prix, quitte à y laisser sa voix...

J'ai beaucoup aimé la narration de ce roman. On alterne les points du vue, tantôt dans la tête de celle qu'Yvon va appeler Galathée, tantôt entre les pages du journal de bord du navigateur. On avance dans le récit en découvrant l'histoire selon l'un ou l'autre, ou on repart en arrière pour revoir un passage sous un autre angle. Nos personnages sont plein de douceur, d'espoir.
Les phrases sont assez courtes, ce qui donne beaucoup de rythme à une histoire qui n'a pas tant d'action que ça. En effet, une fois que nos héros se sont retrouvés, tout est axé sur la découverte de l'autre, comme une longue séance d'apprivoisement. Galathée et Yvon vont faire connaissance à leur manière, et se découvrir une petite forme de routine. Malheureusement, malgré la fascination et l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre, leur relation tient plus de la colocation que de la vie de couple et plus les pages défilent, plus on sent venir le dénouement tragique...

Ce conte est connu et reconnu. Que ce soit par sa version originale ou celle, plus idyllique de Disney...
Claire Carabas nous apporte une autre version. Une version avec une sirène certes éperdument amoureuse mais qui ne se laisse pas abattre. Une sirène désespérée dont la colère va apporter de la noirceur. J'a trouvé cet aspect vraiment pertinent et intéressant.

Ce que murmure la mer, c'est l'histoire d'une sirène et d'un humain, qui tombent fous amoureux et qui ne savent pas se l'avouer. C'est une histoire tragique mais si belle. Je l'ai terminée les yeux remplis de larmes et pourtant, j'ai vraiment aimé la manière dont l'auteure a tourné sa fin.
Magic Mirror a, une nouvelle fois, su me charmer avec une réécriture de conte. Je suis impatiente de découvrir quelle sera leur prochaine publication.
Lien : http://ibelieveinpixiedust.b..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Quel choix me restait-il ? Retourner au fond de la mer et implorer le pardon de mon père. Et si je n'étais pas bannie, reconnaître que le monde des hommes n'était pas pour moi et que j'avais eu tort d'aller à sa rencontre. Le renier ? Effacer ? Non je ne pouvais pas. Je ne voulais pas effacer ce qui me faisait vivante. Même décadenassée, ma chambre ressemblerait toujours à une prison. Me contenter de rêver au mélange si léger que font l'eau et l'air ? Raconter la clarté du jour à des petites sirènes qui ne la verraient jamais ? Continuer cette course entre le bateau et moi seulement dans mes rêves ? Ne plus rire ? Ce destin me semblait fatal. Alors ?
Quelle envie me restait-il ? L'envie de le suivre sur terre. L'envie de braver ces barrières comme il avait su, lui, braver la tempête. C'était ça, l'intuition primitive, enfermée et polie, depuis des années, au fond de moi, comme la perle d'une huître. C'était un sort qui m'était jeté depuis que j'étais petite. Je savais comment faire.
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Son sang éclaboussa mes jambes. Ma peau devint collante, mes muscles se soudèrent. Je tombai sur le pont. Pas de douleur cette fois mais un flux de puissance alors que mes jambes se muaient en une nouvelle queue. Une queue longue, noire et épaisse, une queue de murène, pareille à celle que j'avais vue à la sorcière des mers. Une once de glace ondula sous ma peau et la douleur, dans mon coeur, s'engourdit un peu.
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Depuis la nuit des temps, les légendes de ma glorieuse famille fascinent tous ceux qui les écoutent. Personne, même sur la terre, ne peut ignorer notre nom. Notre puissance s'étend jusqu'aux profondeurs qui vous resteront à jamais inconnues et sur des immensités que vous ne savez pas imaginer. Je garde les clefs de ces mondes. J'en connais les secrets. Je veille sur tous les trésors qui y ont sombré. Je nage au-dessus de mers de pierreries, de perles et d'or.
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Je suis le roi des océans. Je règne sur toutes les étendues connues. Jusque dans les plus grandes failles, on respecte mon nom. Ma puissance s'étend dans les moindres crevasses mais au-delà des mers s'achève ma protection. J'ai compris que tu t'entichais des légendes de la terre. J'aurais dû plus tôt étouffer cette inclination. La terre est dangereuse. Tu ne dois pas y aller. Tu ne dois pas chercher à rencontrer les hommes.
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Il y a, sur chaque côte de la terre, une femme qui chante et qui pleure l'absent. Ce chant m'attire, irrépressiblement. Je m'approche des femmes. Je n'ai pas peur qu'elles me voient. Elles sont toutes à leur chant. Rien ne les distrait de leur peine. Ni le soleil qui sautille sur les vagues, ni la nuit qui les berce dans son velours, ni même les sirènes. Leurs larmes se déversent dans la mer. Moi, j'ai tant pleuré déjà ! Alors, gare à moi si je les écoute trop. La nostalgie me prend. Je me sens presque humaine.
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