Que dire, si ce n'est que ces chants sont un régal! le lecteur ne sait plus où donner de la tête entre les épopées mythologiques et les exploits de conquêtes de "l'Illustre Capitaine". On revit toute l'Histoire du Portugal des temps antiques aux premiers rois, des premiers rois à la dédicace du poète à D. Sébastien et avant
Galilée (Camoes croit aux théories des péripatéticiens comme le montrent les strophes 84,85,86 au chant X). On voyage comme jamais aux côtés des Lusitaniens vers les contrées d'Afrique, d'Inde, d'Amérique. La sensibilité de Camoes jaillit comme une fontaine à travers les récits valeureux, frustré de voir l'Art, dont le sien, mourir "sans profits, sans lauriers" (chant IX).
Je suis tombée en pâmoison à la lecture de son ode à Vénus au chant II dont les vers me reviennent en boucle:
"Sa chevelure d'or s'étale ruisselante
Sur son col gracieux, que la neige eût sali,
Voile et montre à la fois sa gorge palpitante;
Nid d'albâtre où l'amour invisible est blotti [...]"