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EAN : 9782266196659
404 pages
Pocket (04/11/2010)
4.05/5   22 notes
Résumé :

A destinée exceptionnelle livre exceptionnel ! En écrivant à la première personne du singulier, l'auteur nous invite à nous glisser dans la peau d'Hannibal Barca (247-183 av. J.-C.), le plus grand stratège de tous les temps. Enfance à Carthage, adolescence en Espagne, traversée des Alpes, victoire de Cannes, défaite de Zama, exil..., rien n'échappe à la plume experte du Professeur Brizzi, qui réu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Du grand Hannibal Barka, on ne retient souvent que l'épisode du passage des Alpes par son armée et surtout par ses éléphants lors de la deuxième guerre punique opposant Carthage à Rome...
Avec Moi, Hannibal..., Giovanni Brizzi imagine et s'approprie la personnalité d'Hannibal à la fin de sa vie, replongeant dans son passé, analysant sa formation - son éducation à la fois grecque et punique avec ses deux mentors Sosylos, le spartiate qui lui enseigne la rigueur et l'ascétisme, et Silenos, le sicilien qui lui transmet la métis - la ruse qu'il mettra en oeuvre dans ses tactiques militaires. De ses références - Alexandre le Grand il reprend la volonté de conquête du pouvoir, de son père Hamilcar, il hérite de l'intelligence dans la gestion et le respect des hommes.
A la mort de son père, Il forge le projet de rétablir Carthage dans sa puissance politique, malgré l'opposition d'une classe dirigeante frileuse empêtrée dans des scandales financiers et des fraudes fiscales, plus intéressée par le commerce, les rentes agricoles, que par la conquête politique de nouveaux territoires.
Mais ce qui motive Hannibal, pour Giovanni Brizzi c'est, au delà du rétablissement de la grandeur de Carthage, de juguler l'hégémonie de Rome, dont l'influence à l'époque (200 av JC) n'était pourtant pas si flagrante.
En évaluant les forces en présence, Hannibal prend bien conscience que, face à une armée presque infinie, le talon d'Achille de Rome c'est la lourdeur et la désuétude des tactiques militaires, la fragilité de son système politique, miné par des rivalités entre grandes familles dont les intérêts divergent et un ciment entre les peuples soumis, qu'il estime largement effrité...
Son action sera donc double : d'une part reconquérir des territoires en utilisant la stratégie, la ruse, les déplacement rapides de petites troupes, développant des tactiques nouvelles, face à une armée romaine nombreuse mais lente dans ses déplacements, qui privilégie l'esprit chevaleresque jusqu'à sacrifier ses hommes, et d'autre part, saper la cohésion fragile des peuples soumis, qui n'attendent qu'une occasion pour s'affranchir de Rome et essayer de se les adjoindre.
Si le succès militaire fracassant sera au rendez-vous, le deuxième axe de sa stratégie restera inefficace, Hannibal a tout simplement sous-estimé la volonté de révolte de ses peuples qu'il n'arrivera jamais à vraiment rallier et Rome en profitera pour mettre en place et améliorer les techniques militaires d'Hannibal...pour le soumettre avec ses propres stratégies et tactiques.
Après son échec, il tente de se mettre au service de Carthage mais doit fuir la ville, accusé de malversations, s'exilant en Syrie où il souhaite mettre ses talents de stratège au service du chef régnant, sans réel succès, finissant sa vie dans la fuite et l'exil...
C'est donc un destin exceptionnel que l'on suit avec cette biographie imaginée, celle d'un grand stratège doublé d'un fin politique - qui égale largement, voire dépasse Machiavel, mais également un perdant magnifique...en défiant Rome et en le menaçant, Hannibal a donné à Rome une identité politique et une volonté de domination auxquelles elle n'avait pas pensé mais qui va naître et prospérer jusqu'à en faire un empire immense et un creuset de civilisation amené à perdurer et à marquer durablement de son empreinte l'Europe antique.

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Déception avec ce livre, cette autobiographie imaginaire écrite par Hannibal au soir de sa vie. On est bien loin du roman, et l'utilisation du « je » n'est qu'un artifice, une figure de style pour donner une patine de fiction sur un écrit universitaire, certes impressionnant et imposant, mais qui, pour ma part, m'a laissée indifférente.

Plusieurs raisons à cela. D'abord il est énormément question de tactiques de combat (plusieurs dizaines de pages, et je dois avouer que j'ai trouvé ça très pénible), de stratégie militaire (et un peu politique), … sujets qui ne me passionnent pas.

Ensuite ce recueil regorge de détails historiques et il faut un sacré bagage en histoire antique pour ne pas se sentir largué par toute cette érudition. Enfin, l'auteur mentionne des lieux, des régions, des pays, des peuples qui ont depuis longtemps disparu, sans fournir de carte ni de lexique avec un brin d'explications. Alors Utique, Hippone, Hadrumète, Leptis, Gétules, Gadès, Nasamons et tous les autres sont restés des mots, rien que des mots pour moi.

Et enfin je trouve que Giovanni Brizzi n'analyse pas vraiment les motivations profondes d'Hannibal. On comprend juste que l'homme a la haine de Rome - un peu parce que papa avait lui aussi la haine de Rome - et qu'il a envie de leur mettre une raclée. Mais bon, je trouve ça un peu court …

Je lui préfère de loin, de très loin même, le très réussi « Dans l'ombre d'Hannibal » de Paolo Rumiz.
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J'ai eu du mal à "rentrer" dans ce livre. C'est censé être les mémoires d'Hannibal mais on ne sent pas l'homme derrière le texte. C'est frustrant. Je crois que l'auteur est professeur d'histoire et j'ai eu plus l'impression de lire un livre d'histoire que des mémoires au début. A part ça, il nous donne toute la complexité politique et sociale de la situation avec laquelle Hannibal doit composer.

Un livre placé sous le signe du paradoxe :
C'est le général qui remporte les grandes victoires qui perd la guerre. Même dans la défaite à Zama, face à Scipion, il remarque combien celui-ci s'est inspiré de sa propre tactique et qu'il n'a pas l'initiative de la bataille mais ne fait que réagir aux actions d'Hannibal. Même sa défaite témoigne de son génie tactique. Quel homme! J'ai lu qu'on enseigne encore dans les écoles militaires sa victoire à Cannes.
Ce sont ses victoires qui ont créé les raisons de son échec, en enseignant à son ennemi ce qui lui manquait sur le champ de bataille, en créant les conditions politiques à Rome pour que la conquête devienne inévitable. Tacticien génial mais pas stratège ou pas au même niveau.
Brizzi fait d'Hannibal une figure tragique. 
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L'antiquité, comme si on y était...

Quand on parle d'histoire, en particulier d'antiquité, je pourrais me taper les X volumes de Tite-Live, puis recommencer la lecture au début, ce en boucle jusqu'à l'infini.
Mais je comprends que ce ne soit pas le cas pour tout le monde.

Après un constat similaire, Brizzi a du se demander comment faire pour captiver son monde, sur la vie au temps des guerres Puniques.
Et nous y intéresser, çà, il l'a très bien réussi !
Il s'est mis dans la peau d'Hannibal , et décrit de manière très plaisante, la vie en ces temps reculés. C'est envoûtant, et très bien vu de sa part.

Bien sûr dans la peau d'un guerrier. Et pas n'importe lequel. Un seigneur qui a fait trembler Rome.
Parce que Rome s'en ai mangé des mandales, à l'époque. le Tessin, la Trébie, le lac Trasimène, et surtout Cannes. Ils étaient occis. Rasées, leurs armées. Aplaties.
Et pourtant... ils se relevèrent. le début d'un empire, mais c'est une autre histoire...

Pour mémoire, les guerres Puniques, c'est l'équivalent de nos guerres mondiales de l'époque. Tous les peuples méditerranéens, et au-delà, on pris parti pour Rome ou Carthage. Ou les deux...
Il y eût des grandes figures, pas que guerrières à l'image d'Archimède, c'est extrêmement intéressant.

Lecture enrichissante donc, très agréable à bouquiner, à découvrir pour les fans et les non fans de l'antiquité.
Dans le même esprit, d'un auteur plus connu, à lire "Imperium" de Robert Harris. La vie de Cicéron, à peine romancée.
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Oulala la claque que ce livre là. Sûr que l'histoire qu'il raconte est déjà rabâchée mille fois, mais l'angle d'attaque de ce livre d'Histoire sous la forme d'une autobiographie de l'illustre général carthaginois est une réussite; un bon concentré d'intelligence en tout cas.
Comme les ouvrages de Peter Englund, il se lit bien, comme un roman. Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit bel et bien d'un livre d'Histoire. Je ne sais pas si ce qu'il a de plus remarquable c'est d'exposer des faits historiques avérés comme s'il s'agissait d'un exposé autobiographique sans que ce procédé nuise l'ombre d'un instant à la rigueur historique.

Un exercice de style très réussi en tout cas qui rend l'histoire des guerres puniques accessible à tous sans thème ni version.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dans une guerre d'usure, comme l'avait été le premier conflit avec Rome, Carthage et moi n'aurions eu aucune possibilité de victoire. Ces réserves, quasi inépuisables en matériau humain, constituaient précisément, selon moi, la vraie force de l'Etat adverse ; et c'est de cette force qu'il fallait le priver. J'avais longtemps méditer sur ce qu'il convenait de faire. Tout en m'efforçant de ne pas sous-évaluer le vaste réseau de rapports que Rome avait su tisser avec ses alliés, je pensais alors avoir saisi les faiblesses intrinsèques de l'ensemble italique, dont les membres étaient désormais divisés entre eux par des intérêts discordants ; et je retenais, en me fondant sur ma propre expérience de carthaginois, qu'une action directement menée au cœur de l'Etat romain pouvait mettre en évidence les déséquilibres et faire exploser les discordes latentes, jusqu'à fissurer les structures mêmes de la fédération. Comme Héraclès, mon alter ego divin, avait exténué Antée en le maintenant au dessus de la Terre-Mère, source première de sa force, j'entendais moi aussi épuiser Rome en la séparant de ses précieux alliés.
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L’unique qualité indispensable a été – pour moi comme pour Alexandre – l’intelligence. Elle seule m’a libéré des schémas préétablis. Elle seule m’a permis de rester parfaitement maître de toutes les situations, m’autorisant à évaluer avec rapidité les contingences les plus diverses et à trouver les solutions les plus adéquates, souvent même en dehors des règles traditionnelles. A celui qui voudrait emboiter mes pas, je donnerais donc un seul conseil : celui de penser toujours librement.
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En bon sicilien, Silenos avait l'esprit plus pratique que le Spartiate, et surtout plus porté que lui à l'usage systématique de la métis, ce mélange de sagesse, de ruse et d'absence de scrupules qui doit être l'apanage des hommes d'Etat et des hommes de guerre.
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Le dieu tutélaire de l’expédition en Italie fut donc tour à tour le Melquart qui parlait au cœur des Puniques ou l’Héraclès grec dans ses diverses acceptations, l’Ogmios cher au monde celtique, le Makeris africain ou la figure ibérique qui lui correspondait. Quelle que fût l’identité sous laquelle je le proposai, chaque membre de mon armée finit par adopter une de ses différentes représentations, celle qui lui était la plus chère. Je pus donc régulièrement me servir de cette figure à la fois plurielle et unique comme d’une clef, capable de m’ouvrir toutes les portes.
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Le même Hamilcar qui m'a enseigné comment accroître honorablement les ressources déjà énormes de ma famille m'a aussi appris à ne jamais me laisser conditionner par elles. Mon père m'a surtout habitué à en évaluer correctement la nature : méprisables si elles représentent une fin en soi ou si elles sont recherchées uniquement pour les aises et les jouissances qu'elles peuvent procurer, les richesses constituent, au contraire, un instrument idéal pour promouvoir le bien commun ou pour exercer un pouvoir auquel l'argent assure le stimulant et le support nécessaires.
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