La raison a- t-elle toujours à voir avec l'intelligence ? ...Non...mais quelquefois.
l'intelligence doit elle toujours avoir une raison ?... Non.
La raison se soumet elle ? Oui
L'intelligence ? Non
L'intelligence est universelle. La raison est partisane.
Raison morale, raison économique, raison d'état ...
La raison est affaire de choix et donc d'éthique.
L'intelligence ne connaît pas de choix et donc pas de loi.
L'intelligence admet la valeur de ce qui est dans l'avenir de ce qu'il deviendra.
La raison enfonce le plus souvent la valeur de ce qui est dans le passé qui l'a porté.
L'intelligence explore au-delà des lieux où la raison obéit.
Sans foi ni loi, ainsi est elle la chose connue la plus puissante, et donc la plus destructrice ou la plus constructive au monde.
Il n'y a de mauvaise raison que lorsque l'intelligence s'absente partiellement ou, dans un cas plus grave, en totalité.
De là provient l'injustice, le mensonge, la violence, le crime , la guerre.
« qui ne connaît la vérité n'est qu'un imbécile. Mais qui la connaissant , la nomme mensonge, celui-là es un criminel »
Là où il y a bonne intelligence, c'est à dire où celle ci s'exerce librement , à savoir sans raison, c'est à dire en ne se soumettant à aucun pourvoir, là seulement peut régner la justice, la vérité, la non-violence et la paix.
Quant à savoir si le bien de tous est une raison…. Ou une intelligence ?
Disons que la pérennité de ce bien repose entièrement sur l'intelligence d'une raison.
Raison, qu'à ce jour, avouons le, nous ne connaissons pas encore...
Raison sans pouvoir, mais dont l'intelligence est toujours opérante.
Douce raison comme la nomme
Galilée.
Ainsi nous est il possible de l'apercevoir dans un nombre telle que la divine proportion que nous nommons harmonie, équilibre et qui opère sur nous comme révélateur d'esthétisme.
Car ce qui est bien est bon et ce qui est bon est beau, et cela est une règle universelle.
Avoir bonne conscience c'est chercher à asseoir une mauvaise raison. Cela relève d'un confort.
« Ceux qui ne voient le pain que sur leur table ne veulent pas savoir comment on l'a préparé ; cette racaille préfère remercier Dieu que le boulanger. Mais ceux qui font le pain comprendront que rien ne bouge si on ne le fait pas bouger ».
Oui le petit moine avait bien entendu : « c'est son sens de la beauté qui le forçait à rechercher la vérité ».
L'intelligence s'élève là où la raison se cabre.
« de là est né ce courant d'air qui soulève même les robes brodées d'or des princes et des prélats, dévoilant des jambes grasses ou maigres, des jambes comme nos jambes.Il est apparu que les cieux sont vides. Alors un rire joyeux retentit. »
Cela étant écrit, entrons à présent dans le vif de notre sujet : la Vie de
Galilée.
Pièce de
Bertolt Brecht écrite en 1938-1939 . Et c'est à la version française écrite en 1955 que nous soumettons ici notre commentaire. ( et non l'inverse, car soumettre une oeuvre à son commentaire serait faire preuve de raison et pas forcément d'intelligence, ainsi les commentaires se transforment- ils parfois en critique..).
Galilée. Mathématicien, physicien, astronome. le temps, le mouvement, les corps , l'espace.
Galileo Galilei. Né le 1564 et mort, en résidence surveillée en 1642.
« « C'est à l'intellect qu'il appartient de juger et de rendre compte des choses que le temps et l'espace éloignent de nous. » écrivait
Giordano Bruno.
Galilée lui aura donné son temps pour nous en donner les preuves.
Sciences et conscience , intelligence et raison, ordre ou liberté , les thèmes développés dans cette ouvre de
Brecht restent contemporains.
Problèmes centraux de l'ère moderne. ...Complexité de nos problèmes…
« Protégez la liberté de pensée est pour vous une bonne affaire, n'est-ce pas ? En rappelant qu'ailleurs l'Inquisition règne et brûle, vous obtenez ici à bon marché de bons professeurs .Vous vous dédommagez de cette protection contre l'Inquisition en payant les plus bas salaires »…
« libre commerce, libre recherche. Libre commerce avec la recherche, n'est-ce pas ? »
Problème de nos morales.
De bonnes raisons engendrent parfois de terribles vérités.
« La vérité est fille du temps, pas de l'Autorité ».
L'avenir a, semble-t-il, encore beaucoup d'entre nous à accueillir...
« J'aurais tendance à penser qu'en notre qualité d'hommes de science, nous n'avons pas à nous demander où peut nous mener la vérité »..
La liberté explore, ordonne, la raison parfois implore.
« le combat pour rendre le ciel mesurable est à gagné à cause du doute ; à cause de la foi, le combat de la ménagère romaine pour son lait sera encore et toujours perdu. »
Galilée….En quoi avons nous foi ?
« En l'an de grâce seize cent neuf à Padoue
La clarté du savoir jaillit d'un pauvre bouge.
Galileo Galilei calcula tout :
Ce n'est pas le soleil mais la terre qui bouge. »
« Aujourd'hui, dix janvier 1610, l'humanité inscrit dans son journal : ciel aboli. »
Mais « les villes sont étroites et les têtes le sont aussi. Peste et superstition ».
Parler de mondes lointains, multiples,innombrables, inconnus, remettre en cause les acquis, les doctrines, les croyances répondre de la place l'homme c'est questionner la place des dieux.
Voilà sa question, voilà leur problème..
« Je ne parle pas de leur ruses. Je sais qu' ils nomment l'âne un cheval quand ils le vendent et le cheval un âne quand ils veulent l'acheter.! voilà toute leur ruse. »
« il n'y a aucun sens à notre misère, la faim c'est bien ne-pas-avoir-mangé, ce n'est pas une mise à l'épreuve ; l'effort, c'est bien se courber et tirer, pas un mérite. »…
Galileo Galilei...
“ Pourquoi l'ordre dans ce pays est-il seulement l'ordre d'une huche vide, et la seule necessité , celle de travailler jusqu'à en mourir ?”
« Diable, je vois la divine patience de vos gens, mais où est leur divine colère ? »
Galileo... Galilei.
“ Moi, je soutiens que le seul but de la science consiste à soulager les peines de l'existence humaine. Quand des hommes de science intimidés par des hommes de pouvoir égoïstes se contentent d'amasser le savoir pour le savoir, la science peut s'en trouver mutilée, et vos
nouvelles machines pourraient ne signifier que des tourments nouveaux. Vous découvrirez peut-etre avec le temps tout ce q'on peut découvrir , et votre progrès cependant ne sera qu'une progression, qui vous éloignera de l'humanité.L'abîme entre elle et vous pourrait un jour devenir si grand qu'à votre cri de joie devant quelque nouvelle conquête pourrait répondre un cri d'horeur universel. Moi, en tant qu'homme de science, j'avais une possibilité unique. de mon temps l'astronimie atteignait les places publiques.Dans ces conditions tout à fait particulières, la fermeté d'un homme aurait pu provoquer de grands ébranlements. Si j'avais résisté, les physiciens aurait pu développer quelque chose comme le serment d'
Hippocrate des medecins, la promesse d'utiliser leur science uniquement pour le bien de l'humanité ! Au point où en sont les choses, le mieux que l'on puisse espérer est une lignée de nains inventifs qui loueront leurs services à n'importe quelle cause. “...
Mais
Galiléo Galilei...Tu as résisté. Tes livres ont réussi à passer la frontière.
Ils ont trouvé le chemin de la liberté.
L'oeuvre de
Brecht est interdite et brûlée par le régime nazi lors de l'autodafé du 10 mai 1933.
En 1935, le régime nazi le déchoit de sa nationalité allemande.
« Nos défaites d'aujourd'hui ne prouvent rien, si ce n'est que nous sommes trop peu dans la lutte contre l'infamie, et de ceux qui nous regardent en spectateurs, nous attendons au moins qu'ils aient honte. »
Bertolt Brecht. 1933.
Astrid Shriqui Garain