Une de mes premières pensées en découvrant @Philiations de @
Gwen de Bonneval a été pour le LUCIEN de @
Franck Margerin ! Ah ok ? Un plan à la
Margerin ! Okay! J'en ai été la première étonnée. Lucien et Gwen ont le même nez ? Peut-être… Cela m'a bien fait sourire parce que Lucien a été un de mes meilleurs « potes » d'adolescence mais en creusant un peu, j'ai compris qu'il s'agissait juste d'une identification évidente à @
Gwen de Bonneval que j'ai ressentie tout au long de son livre.
Quand nous devenons parents, le monde dans lequel nous vivons n'est plus une abstraction mais il devient le monde de nos enfants, celui dans lequel ils vont vivre. Et dès lors, cela change la donne et forcément aussi en termes de responsabilité. le monde terrestre devient une réalité dont nous devons nous soucier, dont nous sommes responsables et @
Gwen de Bonneval croise, par la force des choses, ce monde-là avec notre monde intérieur, notre monde de l'enfance, nos mondes, notre vérité fantasmée. C'est ce vers quoi @
Gwen de Bonneval tend et c'est cela qui est passionnant.
Ses questionnements sont universels. Et peut-être est-ce là l'expérience qu'il veut partager ? L'auteur, anxieux par nature et « sur-anxieux » depuis sa paternité, a besoin de faire le tri, de comprendre, de cerner le réel en le distinguant de la mémoire, défaillante à cause de l'âge ou pour ne pas devenir fou à certains moments de notre vie.
Mais c'est là tout un monde qui tombe sur @
Gwen de Bonneval. La culpabilité l'écrase. Par son travail, il sait que la terre est proche de l'effondrement. Il a rencontré des collapsologues, comme
Pablo Servigne. Cela ne donne pas le moral. Les chiffres parlent mais avant la naissance de Philémon, son fils, l'auteur pensait que nous étions encore loin de la catastrophe annoncée. « Encore un instant, monsieur le bourreau ! »
J'ai aimé la plongée de @
Gwen de Bonneval dans son enfance et la façon dont il parvient, en faisant des va-et-vient, à faire le lien entre l'homme qu'il est aujourd'hui et l'enfant qu'il a été dans un contexte difficile. J'ai eu, à ce sujet, des fous rires nerveux, parce que vraiment, je m'identifiais au petit garçon qu'il était et aux mensonges et effondrements qu'il vivait. Je n'ai pas réalisé tout de suite. Il est bon de se poser des questions.
Au début de @Philiations, c'est une sacrée pagaille dans la tête de @
Gwen de Bonneval et pour comprendre, il lui faut trier, défaire les noeuds de sa pelote de « bouts de lui-même », moments fondateurs de sa personnalité.
J'ai aimé l'expression graphique de l'auteur qui dessine et transmet tout cela mieux qu'il ne pourrait l'écrire. J'ai aimé son style, le choix de n'utiliser qu'une couleur par « chapitre ». J'ai aimé l'impression qu'il m'a donnée de retourner dans les années 70. J'ai aimé l'expressivité qu'il donne à ses personnages. J'ai aimé sa relation avec sa soeur, leurs conversations qui soulagent et donnent de la clarté à ce qu'ils ont vécu. J'ai aimé les quelques dessins « pleine page » qui donnent une âme à la ville. Une âme.
Oui, j'ai trouvé que @Philiations avait une âme. @
Gwen de Bonneval ne craint pas de dire sa peur et il se met totalement à nu. J'ai regretté que les choix politiques au sujet des enjeux environnementaux ne soient jamais mentionnés. J'ai aimé la franchise avec laquelle l'auteur nous dit que son enfant a changé sa vie et l'a rendue plus tangible. Et le désir qu'il a de la rendre « moins pire ». J'ai aimé @Philiations de @
Gwen de Bonneval.
Merci infiniment à @
Gwen de Bonneval, aux éditions Aire libre et bien sûr à @nicolasbabelio et toute l'équipe BABELIO.