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EAN : 9791090724327
480 pages
Monsieur Toussaint Louverture (18/05/2017)
4.21/5   358 notes
Résumé :
De San-Francisco au Canada, de trains de marchandises en fumeries d’opium, d’arnaques en perçages de coffres, du désespoir à l’euphorie, Jack Black est un bandit: parfois derrière les barreaux, toujours en fuite. Avec ironie, sagesse et compassion, il nous entraîne sur la route au tournant du XXe siècle. Personne ne gagne est un hymne à une existence affranchie des conventions. Qu’il soit hors-la-loi, opiomane ou source d’inspiration pour Kerouac et Burroughs, qu’im... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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À l'instar d'un Jack London qui sillonnait les routes avec sa soif de liberté en bandoulière, Jack Black, lui aussi, sillonne le pays, mais d'une manière différente. Véritable truand, casseur de coffre-fort, cambriolage, tout est bon à prendre pour cet homme assoiffé d'aventure et d'adrénaline.

Autobiographie d'une vie mouvementée et intrépide, Black ne tient pas en place, lui aussi veut toucher le dur, il veut le brûler jusqu'à la moelle. À côtoyer les bas-fonds, les vieux tripots, les fumeries d'opium, les parties de cartes endiablées, Jack fait de sa vie une épouse violente et insatiable, toujours en quête du plus, jamais du moins.

Enivré dès l'enfance par des récits d'aventures, en passant de Dumas à Dickens, cet homme a injecté la sève venimeuse du risque dans sa peau. Première incarcération. Suivie de tant d'autres. Première confrontation avec les sévices du milieu carcéral, camisole, fouet, diète forcée.

D'anecdotes en anecdotes, Black nous raconte ses déboires, le sourire aux lèvres, à la manière d'un bon vieux pote qu'on n'aurait pas vu depuis des lustres et qui, pendant notre absence, en aurait profité pour faire les quatre cents coups.

Pourtant, cet homme aux mille et une vies dégage une certaine probité dans ses larcins, un respect pour celui qu'il vole, une loyauté sans failles pour ses compagnons de route. C'est un bandit pas tout à fait comme les autres et qui sait que, quoiqu'il advienne, personne ne gagne jamais réellement.
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Qui aurait pu dire que derrière ce paisible archiviste de San Francisco
se cachait un personnage au parcours romanesque qui a vécu une vie de vagabond, de voleur de grands chemins, de casseur de coffres, filant dans les trains de marchandises et les fumeries d'opium...
Le travail des honnêtes gens, ce n'était pas son truc, c'est ce que Jack Black (rien à voir avec l'acteur de kung Fu Panda) raconte dans ses mémoires qui m'ont scotchées de bout en bout. Entre ses multiples arnaques, ses braquages , ses allers en retour en prison et ses évasions des plus grands pénitenciers d'Amérique et du Canada, on est plongé en plein western. Un coup dans la jungle des hobos et des Jacksons, des vagabonds au grand coeur, de l'autre dans le film Papillon avec sa grande évasion de la prison de Folsom. (J'ai la musique de Johnny Cash dans la tête).
Dans sa vie de cavale, il a fait la connaissance de plus de 500 hors la loi, ce qui lui donne une petite idée du système carcéral qu'il relate.
Personne ne gagne est devenu le livre de chevet, oups de chemin de l'autre Jack ...Kerouac. Et l'on comprend pourquoi.
Cette biographie se lit comme un grand livre d'aventure,
un peu comme le Vaurien de Jim Thompson.
Galopez pour l'acheter ou volez le !
Moi, je l'ai emprunté...
Ce Jack Black, c'est mon Jackpot !
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Titre : Personne ne gagne
Auteur : Jack Black
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Année : 2017
Résumé : Jack Black est un bandit, un cambrioleur, un perceur de coffres forts. Il partage sa vie entre trains de marchandises, prisons, fumeries d'opium et saloons miteux. Toujours à l'affut, souvent en fuite, le jeune homme fait partie de la communauté des yeggs, ces voleurs qui sillonnent l'Amérique en cette fin de XIX ème siècle. 
Mon humble avis : Auréolé d'une réputation élogieuse ce livre de Thomas Callaghan alias Jack black a fortement influencé les écrivains de la Beat Generation, (Burroughs notamment). Plus qu'un roman personne ne gagne est un témoignage sur la vie des hobos , ces marginaux se déplaçant de ville en ville cachés dans des trains de marchandises. Bandit avec un solide code de l'honneur, Black passera la moitié de sa vie en prison, il en tire une réflexion pertinente sur le système judiciaire et carcérale américain mais aussi canadien puisqu'il commettra des méfaits des deux côtés de la frontière. Avide de liberté, mal à l'aise avec les codes qui régissent la société, l'auteur choisit sciemment une vie en marge, une existence affranchie des obligations quitte à en payer le prix fort. Plus qu'un roman nous avons affaire ici à un témoignage sur le quotidien d'un homme au destin chaotique. C'est précis, énergique,puissant et jamais larmoyant même dans les moments les plus durs de l'existence de Callaghan. Emprisonné, roué de coup, torturé, notre héros assumera ses choix jusqu'à la rédemption finale sans éprouver de ressentiment envers une société qui n'a eu de cesse de le réprimer. Ecrit d'une plume précise ce témoignage nous révèle un héros contradictoire tout à la fois bandit de grand chemin et homme de parole dont la droiture fera l'admiration de ses condisciples. Au-delà de ses aventures parfois rocambolesques Personne ne gagne est surtout le portrait d'un homme complexe, réfléchi, un homme passionnant ayant choisi un destin ô combien marginal. Si d'aucun pourront regretter l'aspect parfois répétitif des pérégrinations de Black ( repérage, cambriolage, fuite, arrestation, prison) il se dégage de ce texte un charme indéniable, peut-être celui de l'Amérique à l'aube du XX ème siècle. Une lecture marquante et un excellent roman d'aventure.
J'achète ? : Oui indéniablement, ce roman brasse de nombreux thèmes: de l'addiction à l'opium à la soif de liberté, d'une critique froide des sociétés répressives au quotidien des laissés pour compte du rêve américain, un vrai plaisir de lecture.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Si Personne ne gagne était un roman, je vous dirais : bof, sans plus. le style n'a rien d'exceptionnel, l'action est plutôt répétitive et linéaire (un vagabond vole, se fait arrêter, va en prison, est libéré, vole à nouveau, retourne en prison, s'évade, etc etc etc.)

SAUF QUE ! Ce n'est PAS un roman ! Et là, ça devient bigrement intéressant, carrément géant même ! Parce qu'un gars qui vous raconte une vie pareille (avec un certain talent de conteur quand même), ça ne se trouve pas à chaque coin de rue, d'autant plus que Jack Black a vécu au début du vingtième siècle aux Etats-Unis. L'époque dont il parle est complètement révolue, à part à Hollywood.

Et vu sous cet angle, il se passe quelque chose d'extraordinaire pendant la lecture. Comme le dit Thomas Vinau dans la préface, on redevient un gosse qui s'assied et écoute avec la bouche ouverte et les yeux comme des soucoupes. 

Alors, si gamin, vous aviez un faible pour Jessie James, les bandits de grand chemin, les voleurs de bijoux, les perceurs de coffre-fort, vous allez forcément vous immerger dans cette aventure. Vous allez vous mettre à la place de ce gamin de 15 ans, orphelin de mère, délaissé par son père et qui devient voleur, simplement par goût de l'aventure, de la liberté sans avoir conscience que voler, c'est mal. 

Personnellement, comme j'avais un intérêt moyen pour les jeux de cow boy étant petite, j'ai plutôt été marquée par l'honnêteté intellectuelle de son récit, le recul qu'il a par rapport aux événements, sa manière humble de se raconter et son combat pour l'amélioration des conditions de détention.

Merci à celle qui m'a offert ce bel objet pour Noël et je vais encore me répéter .... merci aux Editions Monsieur Toussaint Louverture pour leur magnifique et "aventureuse publication". J'adore toujours autant qu'un éditeur marque un "merci" à côté du prix et du code-barres. ça me donne envie de lui faire plaisir.
Lien : https://belettedusud.wixsite..
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L'époque où le voleur était loyal et avait des valeurs (si, si). Autobiographie d'un ‘hobo' comme il ne se fait plus (écrit en 1926). Jack Black (de son vrai nom Thomas Callaghan) a parcouru les Etats-Unis et le Canada à la recherche de coffres-forts, trains et autres, passant une partie de sa vie en prison. Des détails croustillants sur le vol qui devait faire usage de manuel technique pour ceux, qui comme lui, étaient hors-la-loi. L'écriture donne l'impression d'avoir le bonhomme à côté de soi et qu'il nous confie ses aventures. Alors on est subjugué, en totale immersion sans voir le temps qui passe. Il correspond aux écrivains qui me touchent : sincère et libre, loin du marketing qui les font devenir tous pareils. En plus de nous offrir des pépites, l'objet est beau et soigné. Félicitations aux éditions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE
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critiques presse (2)
LePoint
10 juillet 2017
Sous le titre "Personne ne gagne", les Mémoires du hors-la-loi Jack Black, livre-culte de la Beat generation, sont réédités en français.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
01 juillet 2017
Personne ne gagne ? Pas sûr. Car, par sa liberté de ton, sa lucidité, son enchaînement de péripéties couplés à une narration trépidante, la littérature sort ici bel et bien triomphante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Je laisse aux scientifiques et aux enquêteurs le soin d expliquer pourquoi untel devient pasteur alors que son voisin, parti avec les mêmes chances, finit au pénitencier. Ça me dépasse. Je sais que je n'ai jamais eu le sens de l'argent et que je ne l'aurai jamais. Béni ou maudit, si j'avais eu ces appétits là, j'aurais aujourd'hui plus d' honnêtes dollars que je n'ai jamais possédé de cents douteux. En vingt ans, pourvu qu'il travaille un tant soit peu à son affaire, un homme peut gagner son indépendance. En vingt ans, un bon mécanicien verra passer entre ses mains plus d'argent qu'un bon cambrioleur, il aura aussi une maison, une famille et un compte en banque, alors que le plus efficace, consciencieux et rapiat des voleurs pourra s'estimer heureux s'il a sa liberté. Il est trop vieux pour apprendre un métier, trop vieux et trop usé pour travailler dur. Personne ne lui donnera sa chance. Hanté par les horreurs des pénitenciers, il se contente de menus larcins et passe le reste de sa vie à purger de courtes peines dans de petites prisons. En de rares occasions, le voleur brisé trouve des amis sympathiques, complaisants, prêts à l'aider. Des mains puissantes et bienveillantes le soutiennent, lui font passer les moments difficiles avec douceur et le guident à travers le monde vers un endroit où il sera utile. Certains saisissent cette chance et remontent le courant en y mettant tout leur coeur ; d'autres ne la voient pas ou ny arrivent pas, et comme les poissons morts ils dérivent et disparaissent à jamais.
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J’avais tort. Je savais que j’avais tort et pourtant je persistais dans mon erreur. Je ne vois qu'une explication à ça : depuis le jour où j’ai quitté mon père, je n’avais pas passé une seule heure en compagnie d’une personne honnête. J’avais vécu dans une ambiance de larcins, de vols et de crimes. Le vol était devenu ma manière de penser. Les maisons étaient faites pour être cambriolées, les citoyens pour être volés, la police pour être évitée et haïe, les mouchards châtiés, les voleurs pour être soutenus et protégés. C'était là mon code de conduite et celui de mes compagnons. C’était l’air que je respirai. « Si tu vis au milieu des loups, tu apprendras à hurler. »
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“ Aujourd'hui, je suis archiviste au San Francisco Call. On ne peut pas dire que j'ai la tête de l'emploi. Je pivote sur ma chaise pour me regarder dans le miroir et ce n'est pas le visage d'un archiviste que je vois. Pas de front haut, pâle, lisse. On est loin de la figure calme, posée, placide d'un homme studieux. Mon front n'est pas spécialement bas, mais les rides qui le barrent sont comme des cicatrices de coups de couteau. Les deux plis que j'ai entre les sourcils me donnent sans cesse l'air renfrogné. Mes yeux ne sont ni petits ni trop rapprochés mais durs et calculateurs. Ils sont d'un bleu sans chaleur. Mon nez n'est ni long ni pointu, pourtant c'est un nez inquisiteur. Ma bouche est large ; l'un des coins est plus haut que l'autre, ce qui donne l'impression que je souris tout le temps. Je ne suis pas renfrogné, je ne souris pas. Quelque chose dans mon visage fait que les gens hésitent toujours à me demander le chemin de l'église. Je n'ai pas le souvenir qu'une femme, jeune ou vieille, m'ait jamais abordé dans la rue parce qu'elle était perdue. A la rigueur, il peut arriver qu'un poivrot titube jusqu'à moi pour savoir comment rejoindre "le carrefour d'la 29e et d'Mission". Si je fixe le miroir assez longtemps en me concentrant, mon vieux visage disparaît et un autre surgit, celui d'un écolier : radieux, lumineux, innocent. Je vois une tignasse blonde, des yeux bleus et, déjà un nez inquisiteur. Je me trouve devant une entrée imposante, celle d'un pensionnat. J'ai quatorze ans et après trois années chez les soeurs je m'apprête à retourner chez mon père, avant de partir pour une école réservée aux "grands".
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J'ai toujours considéré qu'à partir du moment où j'avais fait main basse sur l'argent ou les objets de valeur de quelqu'un, il avait assez souffert. Quel intérêt de détruire ses papiers personnels, de garder des souvenirs de famille qui n'ont de valeur que pour lui, ou de lui causer n'importe quelle autre perte qui ne me rapporterait rien ?
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Mais l’idée de travailler m’était aussi étrangère que l’idée de cambrioler le serait à un plombier ou un imprimeur installé depuis dix ans. Je n’étais ni paresseux ni indolent. Je savais qu’il existait des moyens plus sûrs et plus simples de gagner sa vie mais c’était ce que faisaient les autres, ces gens que je ne connaissais ni ne comprenais, et pour lesquels je n’avais pas la moindre curiosité. Je ne les traitais pas de « pigeons » ou de « péquenauds » sous prétexte qu’ils travaillaient pour gagner leur vie. Ils représentaient la société. La société, cela voulait dire la loi, l’ordre, la discipline, le châtiment. La société était une machine complexe conçue pour me réduire en miettes. La société c’était l’ennemi. Un mur très haut nous séparait, la société et moi.
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