Difficile de poser une note sur ce livre sans arrière-pensée.
Impossible de passer sous silence les qualités de style. La précision voire la clairvoyance dans le choix des mots avec lesquels J.B joue volontiers (elle-même, bien sur, analysée, conquise, acquise à l'analyse !), les alternances du rythme, le phrasé tour à tour fluide ou haché, tout témoigne d'une belle maîtrise et c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'au bout.
Mais impossible aussi de me sentir touché par cette éclosion de lucidité chez un homme que j'ai du mal à estimer, un analyste saturé d'écoute qui veut se retrouver en sautant dans un avion pour un ailleurs, un "bobo" auquel je ne réussis pas à m'identifier. Non, je n'ai pas vraiment été touché par la plongée dans son monde intérieur, touché par sa démarche vers un dépaysement surement très friqué, vers un ésotérisme raffiné, un au-delà des mots (puisqu'il part au japon sans parler la langue) que j'ai trouvé peu crédible...
Bon. Nager avec une raie Manta est surement jouissif. Je ne sais si JB en a fait l'expérience, mais si elle en "parlécrit" plutôt bien, ça n'a pas suffi à susciter mon enthousiasme inconditionnel...
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La quête de Simon le conduit au bout du monde, dans la forêt impénétrable d'une île peu connue de l'archipel japonais. Confronté au dépaysement, il ressasse des souvenirs anciens, à la recherche de blessures enfouies.
L'évocation du kintsugi et de la teinture naturelle aurait pu faire de ce roman une belle quête poétique de la présence au monde. Mais...
Mais le narrateur est psychanalyste, entouré d'autres psychanalystes, d'analysés ou de férus de cette pratique. Si bien que les interprétations psychanalytiques de son parcours prennent le pas sur toute autre approche et qu'elles sont formulées, dans un langage proche du jargon, comme d'indiscutables vérités.
Quelques exemples que je cite de mémoire : "Maintenant il avait compris, il s'avait" ou "il avait toujours pris soin de sa vie privée. Privée ? Il prête attention aux mots. Privée de quoi ?" Ajoutez-y des développements sur le "chez soi", etc.
Bref, j'ai regretté que tout ce fatras linguistique, ainsi que l'obsession de la blessure ancienne qui empêche d'avancer tant qu'on ne l'a pas fait ressurgir, occupent tant de place dans ce récit. Aller au bout du monde pour y contempler son nombril...
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Heureusement que ce livre n était pas trop long. Je me suis ennuyée et à chaque page, j avais l impression de m enfoncer dans une histoire sans consistance.
Bref je n ai pas du tout adhéré ni à l écriture ni à l introspection menée par ce psychiatre ni au décor
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