Une découverte plutôt intéressante des éditions Mirobole que je ne connaissais pas!
L'histoire est celle d'un garçon prénommé
Nami : abandonné par sa mère, il est élevé par ses grands parents, et livré au "président" quand ils meurent... il deviendra maltraité et esclave avant de prendre la fuite vers la "capitale" pour retrouver sa mère.
J'ai été très largement épatée par le style de la première partie où en quelques pages, on passe d'un
Nami de 4 ans à une jeune garçon puis à un ado d'une façon incroyable, fluide, sans formules toutes faites du genre "4 ans plus tard", non, on sait juste que l'enfant a grandi par ses actions et ses dialogues.
Le style est donc très particulier et pas forcément accrocheur, ne connaissant pas non plus le pays je ne sais s'il s'agit de lieux inventés ou non, idem pour le contexte politique et social : je me doute bien que l'exploitation de l'eau à outrance est véridique (le lac pollué et de plus en plus asséché est au coeur du roman), même chose pour les "classes" de la société qui ici comme ailleurs sont très marquées.
Le voyage de
Nami relève du désespoir plus que du courage selon moi (c'est la 4ème de couverture qui parle de "roman d'initiation autour du courage et du destin") mais aussi de l'absence de choix ; certes
Nami aurait pu se résigner après le viol par les russes de son amoureuse mais c'est là qu'il préfère partir : était-ce un choix ou plutôt l'impossibilité de survivre à ce réel?
En bref,
Nami reviendra à la fin du récit au village qu'il a quitté, la boucle sera bouclée. Mais qu'y aura-t-il gagné vraiment? Il aura été au bout de sa quête pour finalement se rendre compte que ce n'était pas ce qui allait le faire exister vraiment... La légitimité de son existence, il ne la devra qu'à lui-même et la fin est aussi une forme de résignation.
C'est un roman que je n'ai pas "adoré" mais qui questionne pas mal ; assez noir en fait.