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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ah la culpabilité vous rattrape toujours un jour ou l'autre d'une manière ou d'une autre ! Entre horreur pure et poésie, les petits mondes d'Edgar Poe prennent vie devant la caméra de Roger Corman avec un bonheur moyen. Un cinéma lancinant qui n'en finit pas de me fasciner. Un metteur en scène qu'on ne présente plus, qui a fait son chemin sereinement entre plusieurs séries B agréables et qui a toujours tenu à son indépendance, poussé par une ingénieuse folie imaginative, alternant des récits étranges, cruels et vindicatifs mettant en scène des personnages baroques à souhait. Il y a le sommet de cet iceberg avec « La chute de la maison Usher » et encore « La chambre des tortures » à revoir absolument. On nage dans un univers sombre et effrayant bien analysé dans ce livre au rythme lent, calqué sur chaque long métrage.
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Des films très inégaux, mais qui restent du Poe. Il y a une ambiance a nulle autre pareille, avec de la brume qui colle au sol, des vieilles maisons, des personnages à moitié-timbrés, une malédiction qui plane et quelques morts sournoises. Si ça ne fait pas littéralement peur, les personnages décrit sont tous plus fous (voire psychopathes) les uns que les autres. Je n'ai pas souvent été happé comme cela par des descriptions d'un comportement. On ne se lasse pas du talent d'Edgar Allan Poe à explorer les tréfonds de l'âme humaine, à mettre sous forme de brèves histoires voir de petits contes les tortures que peut subir l'esprit humain. L'auteur américain nous parle du sentiment de culpabilité qui peut amener les meurtriers à se dénoncer, ce même sous une forme détournée, même en tentant de se berner eux-mêmes.
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Les nouvelles de Poe n'ont rien à voir ou si peu avec ce que Roger Corman en a fait. Disons qu'il y a l'oeuvre du poète et celle du cinéaste, avec peu de points de concomitance. A part « La chute de la maison Usher » et « le masque de la mort rouge », on peut parler de trahison. Que dire de « La chambre des tortures », qui ose se référer à « le puits et le pendule » et à « le corbeau » qui a été transformé en long métrage burlesque ? Roger Corman n'a jamais été un grand réalisateur et cela se sent. Avec un sens drastique de l'économie, il a bricolé des films que le public a applaudi. ‘'Edgar Poe revisité par le cinéma de Roger Corman ‘' est un livre qui revient sur cette aventure et qui plonge au coeur de chaque récit pour en expliquer les tenants et les aboutissants. Il est à noter que Daniel Bastié ne porte aucun jugement de valeur et se contente d'exposer ce qui doit l'être avec un recul d'une rare neutralité. A la lecture de cet ouvrage, vous deviendrez un expert en matière Poe. Beau travail d'exhumation de Poe et de … Corman !
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Au début des sixties, Roger Corman a décidé d'adapter pour la première fois Edgar Allan Poe à l'écran avec La Chute de la maison Usher. Cette adaptation d'une célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe, la première d'un « cycle Poe » qui doit beaucoup au scénariste Richard Matheson et au directeur artistique Daniel Haller, a marqué un tournant dans la carrière de Roger Corman et une rupture de son esthétique. Alors que les nombreux films à petit budget tournés par le cinéaste depuis 1955 avaient du mal à dissimuler leur pauvreté, leur manque d'ambition et la rapidité de leur exécution, La Chute de la maison Usher, malgré son décor unique et pas plus de quatre comédiens, est parvenu à créer l'illusion du luxe et de l'opulence grâce à une utilisation spectaculaire du Cinémascope et des décors de studio. Les couleurs criardes et les fumigènes sont ici utilisés de façon symbolique par Corman qui a simplifié l'oeuvre de Poe, mais a réalisé un film fantastique neuf et original. Corman a trouvé en Vincent Price son acteur idéal, au point de bientôt une star de l'épouvante, A cela, le nom de Poe a offert une caution culturelle à ces productions destinées aux publics adolescents, estudiantins et populaires, même si les scénarios s'éloignent souvent des nouvelles de l'écrivain et proposent des histoires originales, avec leur lot d'ingrédients sadiques, morbides et sexuels. Corman a exhibé ici une ambition artistique plus évidente que dans ses autres films, et il a souhaité moderniser le cinéma gothique en l'éclairant de sa propre lecture psychanalytique, sommaire mais cohérente. Cette série constitue un ensemble de sept films. Daniel Bastié revient sur cet ensemble en collant aux scenarii et en reprenant quelques extraits de textes pour les mettre en valeur et faire comprendre an lecteur de quelle manière le cinéma a transposé l'oeuvre d'un génial poète et nouvelliste en le travestissant et en le trahissant à de nombreuses reprises. Poe version Corman c'est avant tout des films commerciaux, un peu prétentieux, mais relativement agréables si on parvient à adhérer aux propos tenus par le cinéaste. Sans jamais formuler un avis positif ou négatif, Daniel Bastié se contente d'exposer, de narrer et de comparer. Personnellement, j'aime beaucoup l'idée de mettre en parallèle les nouvelles et ce que le réalisateur en a fait. de même, je trouve intéressant de voir exposé d'autres versions de ces récits pour le 7e art.
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Ce livre n'en apprendra pas beaucoup à ceux qui suivent tout ce qui s'écrit sur Poe depuis plus d'un siècle. Si on passe ici rapidement sur la vie de cette figure du romantisme, le but est naturellement ailleurs. L'idée consiste à cerner un tant soi peu les films qui ont été adaptés de ses écrits par Roger Corman passé à la couleur et au summum de sa forme. Bien sûr, le cinéaste voue une profonde admiration pour l'écrivain, même s'il se permet des digressions pour le moins fantaisistes. D'emblée, on peut l'affirmer, Corman ne respecte pas l'oeuvre littéraire et en fait une succession de longs métrages scellés par le sceau de la terreur. Ceux-ci possèdent toutefois le mérite de susciter l'envie de relire ces livres dont l'étrangeté et le fantastique sont parties intégrantes. Daniel Bastié propose un ouvrage relativement complet qui oppose les produits cinématographiques aux nouvelles originales. Des comparaisons indispensables pour bien comprendre la manière dont Richard Matheson a tordu les récits pour en faire des scripts sur mesure qui ont fait hurler de terreur toute une génération d'amateurs d'horreur en 2D.
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Poe et le cinéma ont fait office de maldonne. Malgré des efforts répétés, le septième art a rarement bénéficié à Poe, n'ajoutant peu ou prou de lustre à sa réputation d'enfant terrible et de chrétien non pratiquant, perverti par des addictions dangereuses. A sa manière, Roger Corman a enclavé l'écrivain dans une série de poncifs pour engendrer des chocs visuels, passant de personnages décadents à la matérialisation d'angoisses métaphysiques, sans omettre le motif iconique du chat noir. D'une façon réductrice, on peut également retenir que le cinéaste a joué avec le thème de la culpabilité pour justifier les agissements de ses protagonistes, ramenant du coup le récit à un niveau de compréhension beaucoup plus accessible que l'apparition de Morella ou de Ligeia dont on-ne-sait-pas-trop-où ? Avec son cycle de sept longs métrages, Roger Corman s'est targué de devenir l'ambassadeur de l'écrivain et il est vrai qu'il a réussi à sceller d'une pierre blanche le souvenir de ce dernier dans la mémoire collective, en poussant le public à découvrir chacune de ses réalisations et à attendre la suivante. Ni mieux réalisés ni moins bien mis en chantier que la production ordinaire des sixties, « La chute de la maison Usher », « La chambre des tortures », « L'enterré vivant », « L'empire de la terreur », « le corbeau », « le masque de la Mort rouge » et « La tombe de Ligeia » s'inscrivent dans le circuit commercial, ayant tout un temps réussi à épouser les attentes des spectateurs avant de resserrer son périmètre. Au demeurant, des longs métrages qu'on revoit avec nostalgie. Ah, le cinéma de papa !
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Roger Corman a tiré des livres de Poe une inspiration bienvenue. L'occasion pour lui de passer à la couleur et de doubler le budget alloué à la mise en scène. le public ne s'y est pas trompé et l'a suivi dans ses variations infidèles de l'oeuvre originale. Puis, Corman s'est mis à tirer sur la ficelle jusqu'à la rompre. En fait, davantage que du Poe, il faisait du Corman, avec des astuces de bric et de broque, des effets redondants, des redondances dans les scripts et un chronomètre dans la main pour ne jamais perdre un temps précieux qui valait de l'argent. Cette étude revient sur cette curieuse saga, tout en la jalonnant d'anecdotes qui aident à comprendre en quoi ces longs métrages se sont révélas fédérateurs avant d'être délaissés par le public.
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On m'a proposé ce livre en même que le livre-confession de Roger Corman, intitulé « Comment j'ai fait 100 films sans perdre un centime ». Il s'agit d'une prolongation de ce dernier en quelque sorte. Une étude qui revient sur cinq années de création avec la saga désormais connue sous l'étiquette Cycle Poe. Flairant matière à attirer les spectateurs, Corman a eu l'intuition de s'emparer de l'oeuvre d'Edgar Poe (libre de droits et donc financièrement intéressante) pour réaliser une série de longs métrages qui s'emparent des codes du cinéma gothique façon Hammer et Mario Bava. Depuis le milieu des années 50, le genre avait connu un revival en Europe. Ayant toujours un oeil sur ce qui fonctionne ailleurs, il ne pouvait pas rester à la traîne. Aidé par Richard Matheson, il a proposé sa vision personnelle des univers lugubres de l'écrivain maudit, engageant Vincent Price pour matérialiser à l'écran les effrois et les perversités de personnages décadents, sortis de cauchemars tragiques. Une analyse rigoureuse qui revient sur un homme qui a toujours été fidèle à ses idées, qui n'a jamais joué dans la cour des grands et qui possédait un véritable métier, présent à tous les niveaux de la création d'un film. Des titres devenus au fil du temps des classiques et que les cinémathèques remettent régulièrement à leur programme. Un seul bémol : aucune illustration pour émailler le texte. Quelques photos auraient permis de se replonger totalement dans les récits évoqués et de les replacer visuellement dans leur contexte.
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Le premier film de ce qui est maintenant convenu d'appeler le CYCLE POE a été «The House of Usher», sorti en 1960. Roger Corman a convaincu le studio de pouvoir user de la couleur et en CinemaScope. Avec des décors atmosphériques et des mouvements de caméra rapides, le film semblait coûter beaucoup plus cher que son prix modique. Corman a également choisi Vincent Price, un acteur aristocratique et cultivé avec une voix grave, pour le rôle. Il était le choix idéal pour projeter un sentiment de sérieux et de classe dans le film et l'acteur avait déjà une réputation dans le cinéma d'horreur. le succès du long métrage a fait que Corman a continué à exploiter le répertoire de Poe durant cinq longues années. Ce livre revient sur cette saga peu ordinaire et nous livre une analyse fine de tournages rapides et montés avec un vrai souci d'économies budgétaires.
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Trainé dans la boue, présenté comme un alcoolique, voire un opiomane, au goût morbide, la réputation d'Edgar Poe est toujours entachée par de nombreuses légendes. Mais il a lui-même largement contribué à l'édification de ce malentendu, en réinventant constamment sa propre histoire. Orphelin à trois ans, recueilli dans une famille bourgeoise de Virginie, il croira jusqu'à ses 17 ans faire partie de ce monde aisé, avant que son père adoptif ne l'amène à quitter la maison familiale. Dès lors, il va tenter de se faire une place dans le monde des lettres. Poésie, nouvelles ou courts romans, Poe se sert des genres à la mode, ne cachant pas son intention de séduire le public le plus large. Critique littéraire, il impose ses choix, sûr de son goût, s'attaquant sans relâche à l'intelligentsia new-yorkaise. Mais l'écrivain n'arrive pas à se faire éditer et subit les contre-attaques de ceux qu'il vilipende. Crevant la dalle, il n'arrivera jamais à subvenir décemment à ses besoins ni à ceux de sa famille, vivant toujours dans une extrême précarité. Il meurt dans des circonstances non élucidées, au cours d'un voyage dont personne n'a su reconstituer le périple. Reste l'oeuvre, immense et l'impact qu'il a eu sur le cinéma ! Il est celui qui a inventé la modernité, dépassant le genre pour créer une littérature hantée par les figures de la disparition et du double. Mal connus, les films qui se sont inspiré de son travail restent malheureusement marginaux et rares sont aujourd'hui les cinéastes qui s'emparent de ses mondes. Cet ouvrage revient à la fois sur l'écrivain, le réalisateur Roger Corman et la filmographie née de leur collaborateur à plus d'un siècle de distance. Instructif et jamais rédhibitoire !
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