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4,05

sur 778 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À la mort de sa grand-mère, qu'elle n'aura vu que trois fois dans sa vie, Anaïs Barbeau-Lavalette s'interroge sur cette femme insaisissable, inconnue, fuyante, intrigante, presque détestée. En vidant son appartement, elle tombe sur des photos, des lettres, des coupures de journaux. Pour essayer de la rattraper avant que celle-ci ne lui échappe complètement, l'auteure fait appel à une détective privée. Ainsi en apprendra-t-elle davantage sur elle. Sur sa vie, son mari, ses enfants, sa poésie, sa peinture, sa révolte...

Dans une longue lettre qu'elle lui adresse directement, l'auteure tente de dépeindre la vie de sa grand-mère, Suzanne Meloche. En de courts chapitres, Suzanne se dessine peu à peu. Artiste dans l'âme, ayant côtoyé Paul-Émile Borduas (auteur du refus Global), Claude Gauvreau, Jean Paul Riopelle, Muriel Guilbault ou encore Marcel Barbeau (avec qui elle se mariera et aura deux enfants, François et Manon, surnommée Mousse), Suzanne nous apparaît comme une femme libre et libérée, frivole, vivante, rebelle. Désireuse de vivre, penser, agir comme elle l'entend, elle ira jusqu'à abandonner ses deux enfants, quitter le Canada, changer de métier.
L'on peine, malgré tout, à s'attacher à cette femme nous apparaissant finalement peu sympathique et empathique, parfois égoïste malgré sa vie exceptionnelle. Avec ce récit, Anaïs Barbeau-Lavalette ne la juge jamais malgré la douleur infligée à sa propre mère, ne s'apitoie pas. Et ne l'excuse pas pour autant. Ses mots en sont d'autant plus puissants et certainement salutaires.
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Je referme ce superbe roman, l'auteur dans un style, une force d'écriture envoutante, directe, nous conte l'histoire de sa grand-mère qu'elle n'a pas connue, une grand-mère artiste, une grand-mère amoureuse, une grand-mère contestataire, une grand-mère abandonnant ses enfants.
Un magnifique portrait d'une femme qui toute sa vie n'a pas voulu se poser, revenir sur ses pas en faisant des choix irréversibles pour étancher sa soif de liberté.
Je remercie cette libraire de Montréal qui m'a conseillé ce roman bouleversant, puissant, remarquable et n'a pas eu un grand écho en France.
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Suzanne Meloche est née en 1926 au Canada.
Elle a abandonné sa fille de trois ans.
Des années plus tard, sa petite-fille, Anaïs Barbeau-Lavalette retrace sa vie.
C'est une femme extravagante et libre.
Avant-gardiste, elle participe au Québec au mouvement automatiste.
Elle écrit des poèmes.
Elle peint des toiles dont une est exposée au musée d'art contemporain de Québec.
Anaïs s'adresse directement à sa grand-mère.
Pendant une bonne partie du livre, j'ai été gênée par l'emploi du « tu ».
Et puis, une fois l'idée admise et l'habitude prise, je me suis vraiment prise d'intérêt pour cette femme et son tempérament exceptionnel.
Gagnée aussi par l'émotion, non pas pour Suzanne qui a vécu sa vie très égoïstement, mais pour sa fille et sa petite-fille chez qui l'abandon de Suzanne a laissé de fortes séquelles.
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Une lecture particulière, assez déroutante avec l'emploi du 'Tu" pour la narration, ça donne un ton comme haché au récit. le début m'avait semblé, très froid, sec, avec des phrases très courtes puis le Tu a fini de casser le tout. Et pourtant il se dégage de ce récit, une poésie, une puissance aussi, une douleur intense. C'est étrange de ressentir à travers ces lignes ce besoin de retrouver cette femme, de savoir, de comprendre cette fuite en avant durant sa vie.
Le récit est donc basé sur la vie de la grand-mère de l'auteure. On découvre une femme qui a soif de s'envoler, une artiste atypique, qui fuit la stabilité, abandonnant ses enfants pour vivre sa passion, non sans déchirements.
Comment comprendre ses choix, c'est en lisant le portrait de cette femme qu'on peut tenter de savoir, difficilement pour ma part, mais ne jugeons pas, lisons plutôt ce récit atypique pour une femme originale.
Je ne connaissais pas cette auteure, même si la narration m'a gênée, j'ai aimé son originalité, ses pointes de poésie. La découverte du Canada également s'étalant sur une longue période et des lois quelques peu surprenantes notamment sur l'art. (mettre en prison une statue d'un nu, avouez qu'on ne voit pas ça souvent) .
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Je viens de terminer "La femme qui fuit" d'Anaïs BARBEAU-LAVALETTE, dans des circonstances personnelles particulières et cette histoire m'a particulièrement touchée.
L'auteur n'a pas connu sa grand-mère maternelle, qui a abandonné ses deux enfants – dont sa mère – très tôt. Mais de cette inconnue, Anaïs va faire une héroïne de roman. Sans que l'on puisse vraiment démêler le vrai du faux, ses recherches lui permettent de se confronter à une femme hors du commun. En effet, cette dernière a côtoyé les signataires du refus global qui remet en question l'immobilisme de la société québécoise, a été la conjointe du peintre Marcel Barbeau. Elle a choisi de vivre sa vie telle qu'elle le désirait, malgré les conséquences.
J'ai beaucoup aimé ce roman magnifique, l'écriture particulière, les phrases courtes, saccadées parfois telle une respiration difficile. J'ai aimé aussi l'empathie de l'auteur pour son personnage, son absence de jugement, la progression dans son désir de comprendre. J'ai aimé ce récit empli de sensibilité, fort, généreux qui transforme le manque en pardon.
Le livre refermé, il me reste une petite musique dans la tête, une petite douleur dans le coeur et de belles images dans les yeux. C'est bon signe !
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C'est toujours difficile de faire la critique d'un livre qui a été primé et maintes fois encensé. On y entre avec beaucoup d'attentes et une certaine méfiance. J'avais lu Je voudrais qu'on m'efface et j'ai retrouvé dans La femme qui fuit les mêmes thèmes: l'abandon, les enfances gâchées, les errances, les blessures irréparables... J'ai retrouvé aussi le même style littéraire. Il nous fait entrer de plain-pied dans un univers intime — ici, celui de la grand-mère de l'auteure, une célèbre inconnue, éprise d'une liberté qu'elle n'aura jamais pu goûter sans dommages colatéraux. Ce style, un peu dérangeant — l'utilisation du "tu" quelque peu accusateur s'adresse aussi au lecteur — sert bien le propos. Le livre qui n'est ni vraiment une biographie ni vraiment un roman, s'il n'arrive pas complètement à réhabiliter cette femme que fut la poète quasiment oubliée, Suzanne Meloche, permet au moins de lui redonner une place dans l'histoire de l'art au Québec ainsi qu'une place dans la vie personnelle de ses descendants. C'est finalement un tour de force qu'Anaïs Barbeau-Lavalette a réalisé en nous amenant dans sa sphère familiale intime et douloureuse pour en faire une oeuvre littéraire à part entière — un livre, en résumé, qui mérite qu'on s'y plonge.
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J'ai lu avidement ce récit biographique, succès d'estime et populaire de la jeune auteure et cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette. Un récit incarné et touchant de Suzanne Meloche, peintre et poétesse dans les années 1940 et 1950 dans un Québec englué dans les bondieuseries et sous l'emprise politique de l'autoritaire chef de gouvernement, Maurice Duplessis. Une époque hostile aux libertés d'expression (censure du clergé et mise à l'index d'une certaine littérature) et à l'émancipation de la femme, dont le seul rôle social acceptable est celui d'épouse et de mère. Suzanne Meloche, c'est aussi la grand-mère d'Anaïs, et la conjointe de Marcel Barbeau, peintre automatiste, de qui elle a eu deux enfants qu'elle a tôt fait d'abandonner en bas âge, convainquant du même souffle le père de déchoir de sa paternité. Drame terrible aux conséquences désastreuses pour tous. Anaïs Barbeau-Lavalette trace un portrait sensible d'une femme coincée dans une situation maritale qu'elle jugeait étouffante et contraire à sa nature profonde d'artiste bohême, perturbée de son geste d'abandon, errante sur terre et jusqu'à la fin de sa vie, incapable de fournir un début d'explication à ses enfants. Très belle écriture envoûtante, évocatrice et poignante.
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Un livre d'exorcisme d'une petite fille sur sa grand-mère. Tout en finesse, nuances et émotions. Suzanne Méloche a abandonné ses enfants pour vivre sa vie, pour fuir l'obscurantisme religieux, pour affronter l'étroitesse sclérosée d'une morale étouffante. Mais le prix de cette liberté est un égoïsme forcené, un manque d'amour et de don de soi, une fuite en avant dans une solitude délétère. Une vie pleine de blessures mal cicatrisées qui finit dans un désert intime qui masque une culpabilité jamais assumée. Un beau livre, très québécois, très personnel, tés émouvant.
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Une heureuse surprise.
Ce livre m'a été passé par ma mère et j'ai parfois une certaine méfiance pour ses lectures. Les thématiques ont tout pour me plaire (la famille, l'art, le couple) mais j'ai eu du mal à rentrer dans le style des chapitres très courts, un peu brutaux et la langue trop familière. Je trouve que l'approche manque un peu de finesse. Certes l'héroïne est la grand-mère de l'écrivain mais d'une manière globale l'usage du 'tu' m'a semblé poussif, intrusif et quelque peu exagéré (ce n'est que mon avis.)
Après j'avoue avoir beaucoup aimé découvrir ce personnage atypique de femme forte en décalage avec son époque et le rôle qu'elle est sensée y jouer : celui de mère, d'épouse et de fille. Les 100 dernières pages m'ont notamment tenu en haleine. Bref une lecture rapide et au final intéressante.
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"La femme qui fuit"
Une mère qui abandonne ses deux enfants et son mari pour courir le monde...
1948, "le refus global", manifeste paru à Montréal.
Je découvre un pan de l'histoire qui m'était inconnu.
C'est une petite partie du livre de Anaïs Barbeau- Lavalette, qui nous raconte l'histoire de sa grand mère qu'elle a très peu connu mais elle s'est documenté sur sa vie. Pour comprendre? pour savoir d'où elle vient, pourquoi cette femme a fait du mal à sa propre maman?

On ressent toute la puissance mais aussi toute la souffrance de l'auteure qui écrit à sa grand-mère directement durant tout le livre.

WHAW j'ai envie de lire d'autres livres d'elle. Et vous?

Lisez-le!

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