Pour tout drogué du comics, il est important de se procurer de l'héroïne de qualité. Avec la Wonder Woman de
Brian Azzarello, nous pouvons dire que nous tombons sur de la bonne !
Le troisième tome de la série Wonder Woman, version « New 52 » ou «
DC Renaissance », est l'occasion de poursuivre notre chemin initiatique dans les pas de la princesse Diana, dernière Amazone et figure mythologique faisant partie intégrante du panthéon olympien. Difficile de caractériser le personnage de Wonder Woman sans spoiler les événements des deux premiers tomes parus depuis la
DC Renaissance, mais il est important de se rappeler que la super-héroïne est là dans une phase de jeunesse, complètement à part des autres histoires comme celles de la Justice League même si elle appartient à la même continuité.
Brian Azzarello se fait ainsi plaisir en créant une intrigue au long cours, mettant en scène de très nombreux personnages parfaitement caractérisés et quasiment tous issus de la mythologie grecque la plus connue. Les fans de l'Antiquité grecque ne seront donc pas perdus pour une obole, bien au contraire, ils auront plaisir à retrouver un Arès vieillissant, une Éris terriblement agaçante, un Poséidon des plus puissants ou bien une Aphrodite particulièrement envoûtante.
Brian Azzarello avance, qui plus est, des éléments d'intrigue plus particuliers. Il forme dans ces pages (épisodes #0 et #13 à #18) l'avènement de l'Avorton, le premier-Né de Zeus et Héra, destiné à succéder à son père à la tête de l'Olympe, contre la volonté de ces divins oncles. le scénariste, malgré toutes ses bonnes idées, introduit également Orion et les New Gods, mais ce d'une manière tellement rapide et peu intéressante, qu'il sera facile de décrocher à cette partie de l'histoire. Espérons soit que ça n'ira pas plus loin, soit que cela devienne utile à l'histoire de Wonder Woman qui tient pourtant largement l'histoire sur ses épaules costaudes. le personnage est toujours aussi fort et convaincant, malgré quelques répliques un peu mal trouvées de temps en temps.
Pour autant, le véritable point noir est la trop grande variété des dessins. Ce tome-ci voit toujours
Cliff Chiang officier dans la plupart des épisodes. Mais
Tony Akins vient, une nouvelle fois, soutenir la cadence imposée aux dessinateurs. Toutefois, dès qu'on s'est enfin habitué à son trait (et encore, il tente de se rapprocher au plus de
Cliff Chiang, ça se sent), on retombe sur d'autres dessinateurs dont les styles dénotent encore beaucoup : Amilcar Pinna et
Goran Sudzuka leur prêtent main forte, mais le mal est fait. Les styles graphiques varient beaucoup trop pour totalement apprécier l'historie à sa juste valeur, Wonder Woman passant même d'une apparente icône féminine et combattante à, parfois, une pouffe bas-du-front au charisme évanoui.
Le troisième tome de Wonder Woman version « New 52 » poursuit son petit bonhomme de chemin tranquillement, il gagne beaucoup en profondeur grâce à la continuité de
Brian Azzarello au scénario mais pâtit ô combien de la multiplication des dessinateurs sur le titre. Heureusement que le personnage écrit par ce scénariste est bien assez fort et iconique pour soutenir la comparaison face aux autres titres-phares de DC Comics et
Urban Comics ne s'y trompe pas en le publiant toujours avant les Batman, Superman et autres Green Lantern.