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EAN : 9782253193999
Le Livre de Poche (06/06/2018)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Se tournant vers son enfance, un homme voit renaître une Espagne révolue où les rues sentaient la mer, où l'insouciance s'alliait aux mystères du désir naissant, à l'orée des rites initiatiques immémoriaux, dans les suavités d'une vie peuplée de personnages truculents, les tantes jacasseuses, les oncles buveurs de cidre, les cousins de Madrid, et les cousines aussi, qui sont des sottes, sauf Helena. Helena, douce et chaude respiration du soleil, mélancolie d'un mond... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le Bonheur.
Il est ou, le bonheur, il est ou?
Il se promene sur les plages de Gijon, en mer Cantabrique (c'est son nom en Espagne. En France on l'appelle aussi mer de Biscaye?): “Mais ce qu'il y avait de mieux c'etait le bain de l'apres-midi, quand le soleil declinait, qu'il etait grand et de plus en plus rouge, et que la mer etait verte d'abord, puis d'un vert plus sombre, et puis bleue, et puis indigo, et puis presque noire. L'eau etait chaude, chaude, et des bancs de tout petits poisons nageaient entre les algues rougeatres”.

Il se cache dans le jardin de la tante Honorina, a l'heure des repas: “Et les ronds de lumiere – les grands poursuivant les petits – couraient sur la nappe pleine de taches violettes de vin, pleine de miettes [...] et les hommes avaient la figure et les joues et le nez brillants”.

Meme la nuit peut etre porteuse de bonheur: “C'etait la grande bataille de Verdun, une bataille sauvage, archimysterieuse. Il fallait entrer dans la chambre des filles en balancant des coups de polochon...”.

Le bonheur c'est l'ete. L'ete de l'enfance insouciante et heureuse. Et surtout le deuxieme ete. Quand l'homme qui se rememore ces instants de bonheur est devenu adolescent et connait son premier amour, lumineux et etincelant comme la plage, comme le bon cidre dore qu'on deguste et qui rafraichit. Lumineux comme des peintures de Sorolla, ces meveilleux tableaux de plage ou les bleus et les verts de la mer s'illuminent par le scintillement de l'ecume, des vagues langoureuses; ou s'epanouissent les cuivres et l'or des corps des enfants, et en contrepoint les blancs eblouissants des robes des dames. le bonheur est lumineux.

Entre ces deux etes il y a l'hiver. En hiver le diable attaque. La chair est faible et cause de lourds problemes de conscience. Mais meme l'hiver finit en apaisement, aux sons de l'orgue d'un moine caritatif dans une chapelle d'internat.

Il est ou, le bonheur, il est ou?
Il est, pour le lecteur, dans la douceur des mots d'Ayesta. Dans ses pages, ou tout y est ordre et beaute.
Certains l'ont attaque pour cela. Chanter l'ordre et la beaute d'une enfance bourgeoise a la veille de la guerre civile? Chanter l'innocence dans un monde qui l'a perdu depuis longtemps? Chanter les merveilles d'un pays de soleil alors que la misère y est beaucoup plus penible qu'ailleurs? Mais Ayesta n'en a eu cure. C'est un oiseau bizarre, singulier, atypique, dans les lettres espagnoles. C'est son unique roman, et il est tout mince. Publie en 1952, il ne fut pas tres bien recu a l'epoque puis a ete oublie jusqu'a sa reedition, de nos jours, quand on s'est enfin plu a feter sa prose. Ayesta lui-meme est atypique: phalangiste dans sa jeunesse, il s'est plus tard oppose a Franco et sa carriere diplomatique en a pati. de cela non plus Ayesta n'en a eu cure.

En fait il nous a laisse un bel exercice de style. de petits tableaux impressionnistes pleins de lumiere, de couleurs, d'odeurs et de saveurs. Une debauche de sensations. C'est tres bucolique. Enchanteur. 70 ans apres sa publication, ce livre n'a pas vieilli. Il reste un livre-enfant, ravissant, ensorcelant. On ne peut que se laisser seduire.

Il est ou, le bonheur, il est ou?
Il est la, le bonheur, il est la. Venez faire naugrage sur cette plage ensoleillee. C'est bientot l'hiver? Venez quand meme faire naufrage sur cette plage desertee.
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Un joli et court roman, tout en couleurs, avec des pastels comparables à ceux du peintre Sorolla dont le détail d'une oeuvre séduit dès la première de couverture.

C'est un roman d'enfance, de rêve, bucolique avec des références à Virgile, qui emporte le lecteur au creux des vagues, dans le sable, dans les prairies, les fougères, et lui offre un regard cartographique vers les nuages, les "merveilleux nuages" de Baudelaire.

Helena est le fantasme absolu de l'auteur, la postface de Xavier Mauméjean l'explique assez clairement. Cependant, Julian Ayesta ne souhaitait pas commenter son oeuvre, il la voyait comme un roman pointilliste et c'est bien ce qui en fait tout le charme.

Trois étoiles seulement car le chapitre sur "L'allégresse de Dieu", disproportionné dans sa longueur par rapport à l'ensemble m'a moins accroché même s'il comporte quelques belles références. Cette notion de péché, qui imprégnait certainement beaucoup trop profondément les consciences catholiques à l'époque -- roman écrit en 1952 mais situant l'action bien plus tôt -- reflète une perception qui me paraît éloignée de l'allégresse énoncée dans le titre du chapitre.

Ce roman m'a donné envie de plonger dans d'autres oeuvres de Julian Ayesta et de retrouver certainement la troublante et belle Helena, la femme enfant qui incarne une sensualité que l'on peut percevoir d'ailleurs dans certaines toiles de Joaquim Sorolla.
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J'ai tout de suite été attirée par la couverture de ce petit livre. Un morceau d'un tableau de Joaquim Sorolla que j'apprécie tout particulièrement. La couverture est très bien trouvée, bravo à l'éditeur.
Dans Helena ou la mer en été, le narrateur se souvient avec nostalgie de son enfance où chaque année, il se retrouve au bord de mer chez ses oncles et tantes et c'est là qu'il va découvrir sa belle cousine Helena. le désir et la sensualité vont alors naitre.
Le récit de ce petit livre est frais, teinté de nostalgie, de souvenirs doux, de sensualité, d'images visuelles et olfactives. C'est un petit livre qui se lit doucement, qui se savoure comme lorsque l'on regarde un album photos de notre enfance.
La postface est très intéressante et éclaire une lecture qui peut , peut-être paraître, à première vue, un peu légère, cette postface est donc un vrai plus.

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Helena ou la mer en été est une histoire autobiographique dans laquelle l'auteur raconte ses souvenirs de son enfance/adolescence.

Ce sont des souvenirs de vacances chez la famille au bord de la mer. C'est aussi l'histoire des premiers émois d'un adolescent pour sa cousine Helena…

Un petit roman empreint de nostalgie et de beaux souvenirs. On se laisse emporter un peu…

Challenge Multi-défis
Challenge Riquiqui
Challenge XXème siècle 2023 : LES COULEURS DU TEMPS


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un court poème en prose.
L' auteur raconte ses souvenirs d' enfance, à Gijon, dans les Asturies. Mémoire éparpillée où, à chaque page, éclatent les couleurs, couleurs bleues et vertes de l' été, au bord de la mer, couleurs grises et sombres de l' hiver, dans les couloirs glacials d. un collège, couleurs rouges et or de l' amour , dans la chaleur d' un printemps d' adolescent.
Le style est vif et percutant, l' écriture cinématographique.
Un tableau aux tons chauds où l' ambiance espagnole affleure à chaque page.
Une agréable lecture mais, pour moi, pas le chef-d'oeuvre encensé par les critiques.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Nous étions ensemble, seuls, dans le silence du crépuscule. Nous étions seuls dans le silence du monde. Seuls dans le silence du temps. Seuls à jamais. Ensemble et seuls, cheminant ensemble et seuls dans le silence du monde et de la mer et du monde, cheminant, cheminant. Tout était comme une grande arcade, et nous la franchissions, de l'autre côté était notre monde et notre temps et notre soleil et notre lumière et notre nuit et des étoiles et des montagnes et des oiseaux et toujours...
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Mais ce qu'il y avait de mieux c'était le bain de l'après-midi, quand le soleil déclinait, qu'il était grand et de plus en plus rouge, et que la mer était verte d'abord, puis d'un vert plus sombre, et puis bleue, et puis indigo, et puis presque noire. L'eau était chaude, chaude, et des bancs de tout petits poissons nageaient entre les algues rougeâtres.
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Et voilà qu'apparaissait une Hawaïenne toute nue, rien qu'avec un collier de grandes fleurs blanches aussi sur la tête et de chaque côté du front, les dents très blanches, extraordinairement blanches, souriante, le corps dur et brillant, et sans rien dire, pas un mot, rien que souriant, elle s'allongeait près de vous, et vous vous contentiez de lui caresser les cheveux.
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La salle à manger était dans la pénombre et, de l'obscurité, on entendait les cigales et les grillons qui chantaient au soleil, et le ronron du soleil sur les prairies vert-jaune et la rumeur si fraîche des chênes lorsque soufflait une rafale de brise bleue et salée qui venait de la mer.
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L'air est plein de fils d'araignées extrêmement fins, à chaque pas il faut les écarter du visage. Mais, malgré tout, le bois est une pure merveille. Dans les rais de lumière qui se glissent entre les chênes montent et descendent des milliers d'insectes brillants, bleus et verts...
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