Le 25 octobre 2015 Urmila Chaudhary monte à la tribune de l'Unesco à Paris et raconte son histoire. Elle a 6 ans, son père, malade, n'a pas les moyens de se soigner. Alors ses parents la vendent à de riches propriétaires népalais qu'elle sert comme esclave domestique. Une Kalamari...
Cette bio dessinée est le roman graphique d'une histoire vraie. Un destin personnel qui embrasse celui de nombreuses autres jeunes filles. L'histoire est terrible : on y touche du doigt, du coeur et de la raison ce fléau cruel et inhumain qu'on appelle esclavage et qui existe encore.
Le récit digne, émouvant, profondément sensible et pénétrant de
Nicolas Antona révèle toute la détresse et les vides d'une enfance aliénée et volée - violée aussi - par l'esclavage.
Urmula est aujourd'hui ambassadrice pour, déjà, faire respecter la loi qui interdit la traite d'enfants au Népal depuis 2006. Pour que les mains se lèvent contre ce fléau, y compris et surtout parmi les
kamalari elles-mêmes. Et pour tenter de combler les manques qui ont percé leur enfance : les souffrances physiques et morales, l'absence d'éducation, de droits, de famille et d'affection...
Une grande tendresse pour celles qui ont le même destin qu'elle, une grande volonté et belle énergie pour les voir se relever, se dégage de ce roman. le récit parfait et le découpage sensible, le dessin faussement naïf - comme le regard d'un enfant trop vite retiré à l'enfance - et le ton des couleurs y sont pour beaucoup.
Engagement, pudeur et détermination : la belle couverture de
Kamalari est à la hauteur de ce qu'on y trouve, et de la lutte menée par l'héroïne pour y mettre fin.