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Patrick Imbert (Traducteur)
EAN : 9782073050298
752 pages
Gallimard (11/01/2024)
3.78/5   27 notes
Résumé :
Sur Terre, la situation est critique : le climat se détériore inexorablement et les tensions politiques s'accroissent.
Une coalition internationale espère envoyer le plus de gens possible sur Mars avant que la planète bleue ne devienne inhabitable, mais il est évident que tout le monde ne pourra pas partir. Les manifestations contre le projet de conquête spatiale virent à l'émeute et des tentatives de sabotage des fusées sont mises au jour.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après « Vers les étoiles » et « Vers Mars », Mary Robinette Kowal nous livre avec « Sur la Lune » un troisième roman s'inscrivant dans la série « Lady astronaute » tout en rompant manifestement avec les précédents volumes. Principal changement, et de taille, l'héroïne mise en scène ici n'est plus Elma York, celle-ci étant pour plusieurs années à bord d'un vaisseau en partance pour Mars. Place désormais à une autre des « astronettes », ce groupe constitué des premières femmes à avoir été sélectionnées pour devenir astronautes. C'est donc Nicole Wargin qui prend le relais, une femme s'approchant de la cinquantaine, mariée à un homme politique en pleine ascension et qui rêve, comme beaucoup d'autres, de pouvoir piloter un jour elle-même une fusée à destination de l'espace. Seulement rares sont les femmes à occuper un rôle aussi important lors des lancements, et cela ne risque visiblement pas de s'arranger compte tenu de l'aggravation des tensions sur Terre qui viennent mettre en péril l'intégralité du programme spatial. Pour rappel, l'uchronie telle qu'imaginée par Mary Robinette Kowal repose sur la destruction d'une partie du monde (et notamment de la partie est des États-Unis) par une météorite dont l'impact est amenée à entraîner un réchauffement irréversible du climat et, à terme, la destruction de la vie sur notre planète. C'est avec cette menace en tête que l'ensemble des nations ont opté, dans un premier temps, pour une coopération internationale visant à développer un programme spatiale ambitieux avec pour objectif d'évacuer une partie de la population mondiale dans l'espace. La conquête spatiale se déroule par conséquent avec un peu d'avance par rapport à notre réalité et la dépasse même complètement puisqu'une colonie a d'ores et déjà été installée sur la Lune, et qu'un groupe d'astronautes est en route pour tenter de poser les bases d'une seconde sur Mars. Seulement le programme spatiale a de nombreux détracteurs qui craignent (à raison, d'ailleurs) que cette migration humaine vers l'espace ne s'adresse qu'à une élite bien ciblée et ne laisse de côté une grande partie de la population terrestre. Un groupuscule en particulier, baptisé Earth First, se révèle de plus en plus actif et n'hésite pas à utiliser la violence dans le but de nuire au programme spatiale internationale. La multiplication des actes de sabotage entraîne peu à peu l'instauration d'un climat de suspicion permanent et fait peser une lourde menace sur la dernière expédition en date sur la Lune. Expédition à laquelle a justement pris par notre héroïne…

Le roman est long (plus de sept cents pages) et, s'il se révèle globalement satisfaisant, il faut admettre que son démarrage est beaucoup trop laborieux. le départ de Nicole pour la Lune n'arrive en effet qu'au bout d'une bonne centaine de pages, or celles-ci sont loin d'être captivantes. Certes, il était nécessaire pour la compréhension des enjeux de contextualiser la période en rappelant les menaces pesant sur le programme spatiale et la radicalisation de ce mouvement « Earth First », mais l'héroïne a tendance à se perdre dans des considérations personnelles qui sont bien moins intéressantes. Souligner le sexisme qui règne encore dans le milieu et les stéréotypes auxquels elle se retrouve confrontée d'accord, et c'était déjà le coeur des précédents tomes mettant en scène Elma York. le problème, c'est que le personnage ne cesse d'insister lourdement sur le fait qu'elle accorde une importance primordiale à soigner son image, ce qui lui donne (dans un premier temps) une apparence non seulement superficielle mais aussi très hautaine. Il faut dire que l'on a affaire ici à une héroïne qui, indépendamment de sa carrière d'astronaute, appartient à l'élite de la bonne société américaine et jouit donc de quantité de privilèges qui n'aident pas le lecteur à s'identifier à elle. Ses tentatives de se détacher de ce mode de vie bourgeois, ou du moins de se montrer critique envers lui, sonnent d'ailleurs assez faux, dans la mesure où elle passe plus de temps à s'inquiéter de son image et des répercutions de tel ou tel événement sur sa carrière ou celle de son mari qu'à s'alarmer des problèmes rencontrés par ses contemporains en raison du réchauffement climatique. Fort heureusement, cette impression là finit, non pas par disparaître totalement, mais par s'atténuer. Une fois la Terre et les obligations mondaines de l'héroïne reléguées à l'arrière-plan, l'intrigue prend en effet un tour plus excitant et adopte même des allures de huis-clos. En effet, il apparaît vite évident qu'un membre de la colonie lunaire est de mèche avec les activistes d'Earh First et qu'un traître se cache donc parmi eux. Chargée d'enquêter sur cette potentielle taupe, Nicole Wargin se voit dans l'obligation de suspecter tout le monde, ce qui rend le lecteur un brin paranoïaque mais a aussi le mérite de le maintenir dans un état de vigilance permanent. Cela influe évidemment sur le rythme de lecture qui se fait de plus en plus frénétique à mesure que l'intrigue évolue, même si quelques longueurs persistent ici ou là.

Une fois la longue phase d'introduction passée, le roman est donc rythmé par une multitude de petits rebondissements qui prennent généralement la forme de la découverte d'un nouveau sabotage mettant en péril la survie des colons, ou bien d'une révélation concernant tel ou tel habitant de la Lune qui passe alors en tête de la liste des suspects. Cette liste évolue ainsi en permanence et il faut reconnaître que le côté « polar » est plutôt bien maîtrisé, l'autrice s'amusant à multiplier les fausses pistes pour mieux tenir en haleine le lecteur. On prend donc plaisir à suivre les investigations de l'héroïne, même si cette dernière peut encore par moments se révéler agaçante par son arrogance et sa volonté de tout gérer seule. Les personnages qui gravitent autour d'elle sont particulièrement indulgents avec elle et auraient mérité, pour certains, d'être bien plus mis en avant. du côté des thématiques traitées, on retrouve bien évidemment beaucoup de sujets déjà évoqués dans les précédents tomes, dont certains intimement liés au contexte géo-politique de l'époque. le racisme dont sont victimes les personnes noires est ainsi de nouveau évoqué à de multiples reprises, ce qui permet à Mary Robinette Kowal de revenir brièvement sur la lutte pour les droits civiques aux États-Unis mais aussi de rappeler que l'Afrique du Sud est alors régi selon le régime de l'apartheid. le sexisme, et plus largement les difficultés que peuvent rencontrer les femmes dans leur carrière ou leur vie professionnelle, figurent eux aussi parmi les thèmes de prédilection de l'autrice, même s'il est ici un peu moins souligné que dans les précédents volumes (l'anorexie dont souffre la protagoniste est notamment traitée avec sensibilité et réalisme). En revanche, la question de la légitimité de la conquête spatiale et du choix de diriger l'essentiel des ressources de tous les états du monde vers ce but est omniprésente dans la mesure où l'essentiel de l'intrigue tourne autour des actions violentes engagées par le groupuscule Earth First qui souhaiterait que le projet de migration d'une partie de la population mondiale dans l'espace soit abandonné au profit d'un plan pour sauver la Terre et l'ensemble de ses habitants qui voient justement leurs conditions de vie se dégrader de plus en plus. Cette préoccupation fait évidemment échos à des questions que nous pouvons nous poser aujourd'hui, ce qui est toujours intéressant, néanmoins l'autrice se contente de poser le problème de façon un peu trop superficielle.

« Sur la Lune » est un roman de science-fiction perfectible mais intéressant, surtout lorsque qu'il flirte avec le thriller avec cette chasse à l'espion dans une colonie lunaire où tout imprévu peut être synonyme de mort. L'ouvrage reste toutefois en deçà des précédents volumes, notamment à cause de son héroïne qui, bien que capable d'émouvoir le lecteur, se révèle tout de même bien moins attachante que sa prédécesseuse.
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Pffff, bof, bof, bof.

Bon, avant toute chose : je voulais juste finir la série. Je n'attendais rien de ce tome. Parce que dès le tome 2, Vers Mars, je trouvais que c'était moins bon que Vers les étoiles. Qui restera mon favori et selon moi franchement super, notamment dans sa structuration et son côté inédit (en tout cas dans sa manière d'aborder certains aspects).

Donc, bof. Pourquoi bof ?
Parce que j'ai eu la sensation d'une redite. Déjà le tome 2 m'avait fait cet effet. On allait certes sur Mars, mais Elma se retrouvait encore et toujours confrontée à ses angoisses, et aux institutions/ordre des choses/époque/individus misogynes/société..., sexistes, racistes etc. Je n'y avais pas vu grand-chose de nouveau à part la vie à bord du vaisseau (et j'avais compris à ce moment qu'on s'y ennuyait pas mal).

Selon moi, Sur la Lune c'est la même chose. Pourtant, autre lieux et autres personnages. Moui, enfin autre personnage... Si Nicole n'est pas Elma, elle est tout aussi pénible à mon goût (j'avais fini par trouver Elma particulièrement enquiquinante). Et affublée elle aussi de maux psychologiques, qui lui tordent les entrailles (c'est une manie, les persos féminins aux intestins pourris, dans cette saga ?). Bref, le vomi ça va bien un tome, mais au 3e j'en ai un peu marre.
Autre lieu : certes, la Lune; mais soyons honnêtes : ce n'est pas l'éclate, la Lune. Alors quand en plus, il y a des coupures de courant tout le temps, des intoxications alimentaires (décidément, c'est une manie) et la polio partout, c'est franchement peu reluisant.

Ensuite, quel ennuiiiiiiiiii. Il faut attendre le bon dernier tiers pour qu'enfin, enfin, les choses s'emballent et deviennent intéressantes.
Jusque-là, ce n'est que petit sabotage par là (- Hum, c'est louche. - Mais noooon Nicole), petit sabotage par ici (- Là je vous le dis, c'est vraiment préoccupant. - Nicole, cessez cette hystérie) et vilain gros sabotage là (Je vous l'avais dit que c'était pas normal. - Oui, bon, ça va ! Occupez-vous de ce merdier, Nicole).
Mais effectivement, le dernier tiers est plus captivant, avec des rebondissements, des événements inattendus, etc.
Mais ça fait long, 700 pages pour un roman dont le scénario tient en deux lignes et le nombre d'événements notables, collés les uns aux autres, en 150 pages.
Quant à la fin, la toute fin m'a semblé inutile. Pas très friande de ce type d'épilogues « quelques années plus tard ». Mais ça m'a un peu fait penser à un personnage de For all Mankind (et je n'ai pas vérifié les dates pour savoir qui vient avant quoi du livre ou de la série mais c'est un peu copié-collé sur le développement du personnage).

Enfin, je n'ai pas trouvé que le parallèle avec Vers Mars était super bien exploité (les deux tomes se déroulent en même temps). Ça n'apporte pas grand-chose à l'histoire, à part un bis repetita de certains événements qui se sont déroulés dans le tome précédent.

Le reste pour moi oscille entre redite (misogynie etc. etc. Avec vers les étoiles c'était bien, c'était le côté 1re fois; là c'est du réchauffé, on connait la chanson, merci), ennui (à l'image de Nicole qui avec son bras cassé ne peut pas faire grand-chose mais qui quand même est bien dégourdie et maligne et maîtresse d'elle-même - j'ai trouvé là un manque de crédibilité dans ce personnage, d'ailleurs) et remplissage.

Alors ça se lit tout seul, et cela ne demande aucun effort intellectuel. Et ça, c'est très bien aussi, parfois : on peut le lire en même temps qu'un autre sans problème, ou alors le caser après une grosse lecture qui nous a remué un peu trop les méninges : repos garanti avant de repartir pour un tour.
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Troisième année, troisième aventure des femmes de Mary Robinette Kowal avec leur passion pour l'espace. Cette fois, l'autrice nous offre un tome qui lâche sa chère Lady Astronaut pour s'intéresser à une de ses compatriotes, un changement de cap sympathique mais auquel il manque un peu le feu de l'engagement.

J'ai été surprise de découvrir que nous ne suivrions pas Elma dans ce tome mais Nicole Wargin, pilote d'essai elle-aussi, membre des WASP et astronaute, mais également épouse d'un candidat à la gouvernance. Femme d'action et femme politique, celle-ci va nous montrer comment elle conjugue les deux dans une histoire à la fois pleine d'action et d'émotion, mais peut-être avec moins de revendications que ses aînées.

Si la lecture fut on ne peut plus plaisante grâce à la plume très addictive de Mary Robinette Kowal qui offre ici un vrai page turner plein de tension, il faut reconnaître aussi que celle-ci est tombée dans le piège de ce genre de série en n'offrant presque que du divertissement et bien moins de réflexions et de messages engagés que lors de ses précédents opus. C'est un peu dommage même si ça reste très chouette de suivre les aventures de femmes astronautes dans un monde uchronique où une météorite est tombée et où l'écologie de la planète est menacée.

Avec Nicole, nous allons donc nous rendre sur la Lune et y vivre sous le poids des menaces d'Earth First, ses activistes contre la conquête spatiale et pour l'utilisation des fonds afin de sauver notre planète en danger. Avec elle, l'autrice nous offre de bout en bout une intrigue sous tension. En effet, de part sa position de femme, de WASP, d'astronaute et de femme du futur Gouverneur Wargin, Nicole est une cible de choix et surtout, elle se retrouve toujours dans les lieux où quelque chose peu se produire. Cela sera l'occasion pour le lecteur de se régaler à l'aide de tentatives d'empoisonnement, d'accidents, de sabotages, d'épidémie et j'en passe, le tout aussi bien sur Terre, à bord de la navette les emmenant sur la Lune que dans le module de vie sur celle-ci, créant une tension et des rebondissements incessants. J'ai beaucoup aimé.

L'autrice nous embarque dans une classique chasse aux espions et saboteurs mais que ce fut prenant à lire. Il ne se passe pas un chapitre sans qu'il arrive quelque chose et la nouvelle héroïne que l'on suit, Nicole, est de suite l'une de ses femmes que j'aime voir évoluer. J'ai adoré celle-ci, qui contrairement à Elma, n'est pas passive dans son couple et vit une relation plutôt équilibrée malgré les contraintes de l'époque. Je l'ai trouvée intéressante en tant qu'individu avec ses problèmes d'anorexie (après l'anxiété d'Elma...), son intelligence pratique de pilote et son charisme ; et encore plus intéressante en tant qu'épouse dans ce couple où ils n'ont pas pu avoir d'enfant, où elle a un vrai rôle de conseillère assumée auprès de son mari, un Kenneth dont j'ai apprécié la compréhension envers ses rêves et son caractère différent du sien. Leur duo et son histoire fut l'un des gros atouts de cette lecture.

Mais on cherche un peu les messages forts sur le féminisme, le racisme ou l'homophobie auxquels nous a habité l'autrice. Ici, on a certes des pages magnifiquement sensibles sur les troubles alimentaires et le poids du deuil, ainsi que des revendications éco-terroristes mais qui se perdent dans les incipits des chapitres, mais c'est à peu près tout. Ça m'a manqué. J'ai eu plus l'impression de suivre un tome de divertissement que de revendication, ce qui n'était pas le cas des précédents. Alors je ne nierais pas que j'ai apprécié l'aventure. C'était chouette de suivre la préparation de la mission et ses complications à terre, puis de vivre le voyage à bord et son alunissage compliqué, et enfin de me retrouver dans les couloirs et différents modules de la base lunaire à chercher ce qui se passait et qui était derrière ces sabotages pour ensuite l'arrêter. L'autrice a su composer une intrigue palpitante où enquête et histoire personnelle se mélange à merveille, avec en prime les troubles qui ont lieu sur Terre, le tout en parallèle de la mission sur Mars qu'on connaît grâce au tome 2, mais il m'a manqué quelque chose. 

Petit coup de gueule aussi côté écriture : j'en ai ras-le-bol de ces acronymes dont on nous met la signification qu'une fois en bas de page et qui reviennent sans cesse. C'est insupportable ! Serait-ce trop dur de mettre un glossaire à la fin du tome ?

Tome addictif, tome divertissant, mais tome un peu léger aussi. L'autrice nous offre de chouettes développements sur les actions concrètes d'un éco-terrorisme en faveur de la Terre et contre la conquête spatiale, mais elle oublie les messages plus intimes qu'elle avait développé dans ces premiers tomes autour de la place de la femme, du racisme et de l'homophobie. Cela donne une lecture sympathique, rythmée, avec une belle héroïne très charismatique, mais qui vire plus au récit d'espionnage qu'au roman coup de poing. Toujours très sympathique mais en-dessous de mes attentes.
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce troisième et dernier opus de « Lady Astronaute » (changement de personnage, on passe d'Elma, une mathématicienne, à Nicole, une pilote/astronaute/(...)/femme mariée à un homme politique « présidentiable »). Mais une fois ce changement accepté, on retrouve le talent littéraire de l'autrice et on dévore à nouveau le récit. Il émane des textes de Mary Robinette Kowal une sorte de « bienveillance », très reposante, qui ne nuit en rien à la narration très « cinématographique », avec des fins de chapitre en suspense (cliffhanger). Pour conclure donc, j'ai lu avec grand plaisir cette trilogie.
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Le troisième opus de la saga Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal : Sur la Lune, nous permet de replonger dans ce passé alternatif des années 1960 où le monde n'est pas tout à fait le même que celui que l'on connait.

Ce dernier volume en date est un peu différent des deux précédents. D'une part, Elma York laisse sa place à Nicole Wargin comme personnage principal, une autre Lady Astronaute, une autre héroïne tout aussi tourmentée si ce n'est plus que sa prédécesseuse. D'autre part, l'action se déroule au sein de la base lunaire où différents "problèmes" amènent certains résidents à jouer les Sherlock Holmes afin de démasquer les personnels responsables des aléas plus ou moins dramatiques qui mettent la base en péril et les habitants en danger.
Mary Robinette Kowal conserve la même recette, reprenant les ingrédients rétrofuturistes de ses précédents romans, à savoir une misogynie et un patriarcat exacerbés, un racisme étatique et la volonté d'une partie de la population de faire bouger les choses, le tout sur fond de crises sociales et climatiques. On pourra d'ailleurs reprocher à l'autrice de ne pas sortir de sa zone de confort, de ne prendre que peu de risques dans sa narration. La seule nouveauté se trouve du côté de l'intrigue qui penche un peu plus vers le thriller avec la mise en place d'un huis clos oppressant.

Sur la Lune est également beaucoup plus long, probablement trop. Tout est lent, que ce soient les mises en place des différentes intrigues ou la présentation des protagonistes, chaque action est décrite avec moult détails, les redites sont fréquentes mais le talent de l'autrice permet de passer outre. Ce n'est jamais ennuyeux, on savoure, on se délecte de toutes ces petites informations et répétitions qui créent une atmosphère bien particulière, une tension palpable voire une certaine angoisse.

Même si Sur La Lune est indépendant des autres romans, son action se déroulant pendant le voyage d'Elma York vers Mars, il est conseillé de commencer la série par le premier opus. En effet certains personnages sont récurrents et les épisodes précédents sont constamment évoqués. Et surtout, les premières histoires permettent de mettre en perspective tout ce qui se passe ici, tout étant intimement lié.
Pour conclure, Sur la Lune est un roman lent parfois contemplatif mais très prenant. On se laisse bercer par cette nouvelle histoire, on est projeté sur la base lunaire sous ce sixième de G, on souffre, on pleure et on rit avec ces explorateurs de demain. On s'agace toujours de cette misogynie ambiante, de ce racisme omniprésent, ou encore de ce patriarcat de bon aloi. L'écriture fluide, simple et efficace de Mary Robinette Kowal nous projette sur la Lune pour une longue immersion qu'on aimerait poursuivre encore un peu.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le fait que Kenneth me range, encore et toujours, dans la case de l’anorexie mentale me mettait hors de moi.
Parce qu’il avait raison. Parce que mon emploi du temps m’avait largement laissé la possibilité de manger. Parce que j’étais juste assez occupée pour prétexter la nécessité de sauter un repas. Parce que j’avais été hospitalisée pour ça à deux reprises depuis notre mariage. Parce qu’à chaque fois que je rentrais de la Lune, je me sentais lourde – ce qui, je le sais, n’était qu’une manifestation de la gravité, mais mon corps refusait de l’entendre et je devais me battre pour avoir un peu d’appétit.
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Le problème quand on s’entoure de gens intelligents, c’est qu’ils comprennent tout aussi bien que nous, mais Emmett ne voyait pas les choses comme moi. Quand le météore s’était abattu, j’étais en sécurité, au milieu du pays. Lui vivait dans un quartier de New York que les autorités avaient « oublié » d’évacuer. Il avait survécu, non seulement à l’explosion initiale, mais aussi aux pluies acides, au froid, aux mois de pénurie.
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Depuis que j’avais parlé à Helen et aux Lindholm, je me sentais… plus légère, et pas seulement parce que nous étions sortis de la centrifugeuse. Nous avions un plan. Nous avions parlé, travaillé sur le problème, délégué comme une putain d’équipe doit le faire.
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Maggie s'est précipitée vers moi en se frottant contre mes jambes. Sa fourrure évoquait un nuage d'orage et, comme me l'avait assuré Kenneth, ses yeux étaient iridescents. C'était la plus mignonne des chattes, et elle miaulait comme un mouton agonisant."Miaaaaaah."
Je me suis accroupie pour la saluer : "Eh bien, bonjour ma belle."
Elle a encore bêlé, puis s'est enroulée autour de moi.
"Oui, je sais. L'état du monde est inquiétant." Je l'ai prise dans mes bras. Que devrions-nous faire ?
- Mah. Mrah. Ma-a-a-aaah." Elle s'est mise sur le dos dans mes bras, me laissant frotter le doux duvet de son ventre. Contrairement à tous les chats que j'avais connus, elle s'est étirée pour m'offrir un meilleur accès, puis s'est laissée aller.
"C'est une très bonne idée." J'ai frotté le duvet gris plus clair de son ventre pendant que ses yeux bleu-vert se plissaient
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Combien d’endroits appelez-vous « foyer » ? Chez moi, c’est sans doute la maison de mes parents, à Détroit. Ou la résidence officielle du gouverneur que je partage avec mon mari, Kenneth. Ou ma couchette sur la colonie lunaire. Mais j’ai juste appris à ne pas demander aux autres où se trouve leur foyer. A cause du météore, beaucoup d’entre eux en ont été privés.
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