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Expert bande dessinée

Cet insigne distingue les amoureux des planches et des strips, des bulles et des cases. Des classiques aux comics, du roman graphique au franco-belge, le neuvième art n'a pas de secret pour eux.
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Les aventures de Buck Danny, tome 4 : Tigre..

Charlier dans ce quatrième opus des aventures de Buck Danny nous livre un album dense, dans lequel les membres de l'escadrille vont tenter de démasques le réseau de taupes japonaises qui sévit au royaume de Siam.



On retrouve aussi le personnage de Susan qui apparaissait dans l'album précédent. Cette dernière s'occupe d'enfants en Chine, pris dans les bombardements et les assauts de l'armée japonaise.



Face à cette situation, une opération de secours est menée rondement avant que Susan ne soit utilisée avec Buck pour ramener les plans d'attaque de Calcutta.



LE scénario est donc plutôt bon avec de multiples rebondissements dans l'affaire d'espionnage en fonction des stratégies mises en oeuvre par un camp puis l'autre. LE graphisme n'est pas mauvais, avec une mise en couleur parfois dans des teintes assez criardes qui donnent son âge à cet album.



C'est une BD pour les nostalgiques de grands classiques, mais avec un scénario qui n'a pas perdu de son intérêt.
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La Diplomatie du ping-pong: 1971. Un hippie..

Les relations diplomatiques sont gelées entre les État-Unis et la Chine et ce depuis la guerre de Corée dans les années 50. La Chine, dirigée par Mao Zedong, est isolée sur la scène internationale. Plus aucun américain n'avait mis les pieds là-bas depuis une vingtaine d'années. 



Une rencontre improbable va déclencher un rapprochement inespéré entre les 2 pays ! Ni plus ni moins, un joueur hippie, Glenn Cowan, va se lier d'amitié avec le numéro 1 mondial de l'époque, Zhuang Zedong lors des championnats du monde de tennis de table au Japon. 



Ce rapprochement ultra médiatisé va inciter Mao à initier un rapprochement avec le pays de l’Oncle Sam, en invitant l’équipe des USA lors d'un match amical. Ce sport devient alors un outil diplomatique qui aboutit à la visite de Nixon en terre chinoise ainsi qu’à la réintégration de la Chine à l’ONU. L'inverse se produira également puisqu’une rencontre retour se passera également en terre États-Unienne. 





Tout d'abord, merci à Didier Alcante d'avoir transposé ce récit. Tout comme moi, c'est un joueur de ping et ça se voit directement. En effet, il sait de quoi il parle. Cela se voit également dans les détails illustrés par Alain Mounier. Le récit est prenant et bien rythmé entre rencontres sportives et aspects géopolitiques. C'est dynamique, réaliste et surtout très intéressant. La diplomatie du ping pong retranscrit brillamment un épisode de la guerre froide. Le tout est fourni avec un dossier fort intéressant qui explique les quelques libertés prises mais aussi ce que sont devenus les protagonistes. Indéniablement un véritable coup de cœur ! 

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Hexed Omnibus





Luci Jennifer Ignacio Das Neves alias LUCIFER est une voleuse professionnelle d'artefacts magiques. Dans le domaine, il n'y a pas mieux car elle a de multiples talents. 

Un jour elle va aller trop en effectuant la mission de trop. Son passé va lui revenir en pleine figure et va lui causer bien des ennuis… 





Cet omnibus propose l'intégralité du récit écrit par Michael Alan Nelson. Il est divisé en deux parties. La première comporte 4 chapitres. Cette section présente les personnages et pose les bases d'un très bon récit qui va suivre ensuite. Le dessin d’Emma Rios est plutôt brouillon avec une majorité de gros plans, néanmoins réaliste. Pas bien grave car vient ensuite le clou du spectacle avec Dan Mora (Klaus) qui va œuvrer sur les 12 chapitres suivants, une véritable claque visuelle accompagnée d'une mise en couleurs aux petits oignons par Gabriel Cassata. 



L'univers magique développé dans cet album est dense avec des personnages attachants. Cela peut paraître complexe au premier abord mais cela s'enchaîne à une vitesse folle dans la seconde partie malgré la partie d'echec entre les divers protagonistes. Il est facile de s'immerger dans ce récit car les divers mondes rencontrés ont chacun leur ambiance particulière. 



Hexed est une réussite scénariste originale et non manichéenne. 

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Cécité Malaga

Depuis des années, j'adore le travail de Benjamin Lacombe, et j'étais ravie de découvrir un nouvel album, qu'il avait cette fois écrit et illustré.



Dans cette histoire, nous faisons la connaissance de Cécité Malaga, une jeune funambule aveugle et adulée du public. Elle ne se souvient pas de son passé et est devenue aveugle après un événement terrible.



Cet album est un véritable objet-livre parce qu'il est absolument magnifique. Son format a été complètement pensé pour l'histoire, et c'est très réussi. Nous avons un jeu d'ombres et de lumières et les calques noirs qui cachent en partie les illustrations permettent de mettre les lecteur·rices à la place de Cécité.



C'est une histoire assez triste et aux illustrations assez sombres qui collent bien avec le récit. Mais il y a aussi de la lumière, de l'espoir. L'univers du cirque est magnifiquement représenté, au travers de ce personnage gracile qui est aveugle. Les explications à la fin de l'ouvrage m'ont beaucoup plu et intéressée. C'est un bel album qui traite de la cécité et de l'amnésie !
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L'ordre de chaos, Tome 1 : Jérôme Bosch

L'ordre du chaos est une série de de 6 tomes. Les scénaristes Sophie Ricaume et Damien Perez proposent une histoire complexe. Ils prennent pour thème un complot mondial se déroulant au fil des siècles avec des veilleurs cherchant à éviter la domination de l'empire du Mal mais aussi de celui du Bien. Ils choisissent 6 personnages représentent le Mal et vont leur opposer ceux qu'ils appellent les conte-rouages.





Les contre-rouages en sont pas choisi au hasard. Ce sont des personnages ambigus ayant marqué leur époque mais ayant aussi une grande part d'ombre. Pour le premier tome, Sophie Ricaume et Damien, s'attaque au peintre Jérôme Bosch ayant vécu entre 1460 et 1516). Peintre reconnu pour son génie mais aussi pour l'étrangeté de certaines de ses créations comme son jugement dernier. Bosch était-il un visionnaire, un fou, avait-il visité les enfers ? Ce mystère va être utilisé par les auteurs pour broder leur histoire ésotérique.



Les auteurs vont introduire des personnages historiques mais aussi des personnages faussement secondaires. L'histoire est très ésotérique et peut s'adresser aux amateurs du grand complot international dans la lignée du Da Vinci Code. On navigue entre réel et imaginaire : on a l'impression d'être dans la tête de Bosch et dans sa folie. Qui sont ces veilleurs parfois protecteurs, parfois destructeurs ? Quelles sont les dissensions au sein de la communauté des veilleurs ?



Géto propose un graphisme complètement adapté à l'histoire. C'est un graphisme ... frisant la folie ou cherchant à mettre en évidence la prétendue folie de Bosch ou l'idée que l'on peu s'en faire. C'est très particulier mais cela colle parfaitement au thème choisi. Les personnages sont monstrueux de cruauté et de réalisme. Les auteurs prennent un malin plaisir à nous plonger dans un monde parallèle.



Pour moi l'intérêt a été de me donner l'envie de m'intéresser à Jérôme Bosch et à son œuvre. Il est vrai que certaines de ses création sont en total décalage avec le classicisme de son époque. Son Jugement Dernier (même s'il semblerait que ce ne soit pas l'exemplaire original) est plus que troublant. Est-ce l'œuvre d'un visionnaire ou celle d'un fou ? Chacun pourra se faire son avis.



Le cahier final donne des informations sur le peintre et ses créations.



La trame est posée pour les épisodes suivants. Donc à lire pour moi.



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Je suis leur silence

Eva, une psy très borderline, est en consultation chez son propre psy afin que ce dernier détermine si elle peut continuer à pratiquer sa profession. Il lui demande de raconter sa semaine...on peut dire que celle-ci a été très mouvementée.

En effet, notre héroïne qui est guidée dans son quotidien par les voix de trois femmes de sa famille, a été sollicitée par une de ses patientes, Pénélope, pour servir de conseil lors de l'ouverture-de son vivant- de sa grand-mère.

Mais l'histoire tourne évidemment très mal avec, entre-autres, le meurtre de l'oncle de Pénélope...

Eva mène l'enquête afin de dénouer les fils de l'enquête.

Je suis un peu restée sur le quai.

L'histoire est alambiquée, décousue. La narration n'est pas toujours claire avec des bons dans le temps, des flash-back, des apartés.

En fait, toute l'histoire est en fait une mise en avant de Eva. Chaque ressaut de l'histoire est en fait conçu pour mettre son caractère effronté en avant.

Et ça fait long, finalement, 112 pages consacrés à des réparties cinglantes d'une femme de caractère.

Je passerai donc sur toutes les incohérences que cela entraine (genre : elle fait des prélèvements sur un cadavre sans être légiste...genre un avocat vous fait sauter ça en une seule objection) pour en venir à une final qui tombe à plat.

Le dessin de Jordi Lafebre est égal à ce qu'il fait toujours et finalement, même si c'est beau, me lasse finalement. Les visages tous ronds, les sourires malicieux et les grands yeux me laissent un peu de marbre.

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Fables nautiques

Tel un film ou un récit d'horreur, le récit commence dans un cimetière, un cimetière pour animaux. Une petite fille vient poser une carotte sur la tombe de feu son petit lapin, Moutte.

Bon conséquent dans le temps, le cimetière a été remplacé par Nautiland, un immense parc aquatique où s'ébat tout un univers peuplé de joueurs de Water Polo, d'adeptes d'aquagym ou de natation synchronisées, de maitres nageurs, d'une petite vieille qui lance des carottes et de trois mamies de Jacuzzi.

Ce récit, onirique et très riche est addictif et rondement narré. Les personnages, qui restent finalement fort mystérieux, n'en sont pas moins attachants.

Toutefois, si j'ai vraiment aimé cette lecture qui ressemble à une fable ou à un récit initiatique, je dois dire que je suis restée assez hermétique à la finalité de cette quête.

J'ai bien saisi certaines clés et quelques références mythologiques mais j'ai l'impression de ne pas avoir trouvé la bonne clé de lecture.

Le dessin est efficace et dynamique mais parfois un peu trop inégal.
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Pigalle, 1950

Pour quelqu’un comme moi, née en 1951, ayant vécu pendant trente ans dans les quartiers populaires de Paris … que vous dire ?

Nostalgie … revoir ces vues de Paris dans de superbes planches en noir et blanc, très précises, avec des jeux d’ombres remarquables mettant en valeur les Grands Boulevards, les cabarets, les entrepôts le long de la Seine, les bistrots et les bougnats, les hôtels de passe (ou pas) plutôt sordides, le parc des Buttes Chaumont … le Paris de mon enfance !

Je retrouve « l’atmosphère » avec ces jeux d’ombres et de lumières qui a fait les beaux jours du cinéma des années d’après guerre.

Les dessins mettent aussi en valeur, les personnages qui sans être de simples caricatures laissent deviner leurs personnalités, le beauté du corps des filles. Tout est élégant, vivant, détaillé tout en restant simple au travers du mélange du blanc et du noir.

À l’opposé, le scénario s’englue dans un pseudo roman noir laissant peu de chance à un homme simple et naïf dans ce milieu de la nuit. Le clin d’œil final redonne tout de même un peu de saveur à l’histoire.

Les dessins auraient mérité d’accompagner un scénario plus travaillé !

Merci monsieur Arroyo pour ces portraits.

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Les Philanthropes aux poches percées

Club N°53 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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BD basée sur le livre de Robert Tressell de 1914, presque autobiographique, sur la société Anglaise au début du 20eme siècle, les inégalités entre classe, les problèmes du Capitalisme et la nécessite de l'émergence du Socialisme.



L'adaptation n'est malheureusement visuellement pas passionnante, et le passage au format graphique n'apporte finalement pas grand-chose à l'oeuvre, voire la dessert.



La fragmentation en de nombreuses cases inutiles si ce n'est permettre un morcellement du texte, une typo peu aguichante et l'utilisation du gras régulière, rendent la lecture assez pénible.



J'ai arrêté à la moitié, et je conseille largement de lire le livre original plutôt que cette adaptation.



Greg

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Adaptation d'un ouvrage politique anglais : la classe ouvrière s'exprime, la faim, l'injustice, ...



Xel

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Le Réseau Papillon, tome 1 : Aux arts, citoye..

1939. Face à l'arrivée potentielle des allemands, des conservateurs décident de protéger des œuvres d'art, patrimoine de la France et du monde et de les éloigner des musées parisiens.



1940, petit village de Normandie occupé par les allemands. Un groupe d'enfants décident de résister à sa manière. Ils sont dans un petit village paisible qui subi l'occupation. Les adultes semblent résigner et subissent parfois en silence. D'autres s'adaptent et commercent avec l'occupant.



Gaston, dit Chef, et sa bande, Bouboule, Doc et Élise vivent en marge de ce monde. Ils ne comprennent pas toujours l'attitude passive de leurs parents ni la rudesse de ceux-ci à leur égard.



Par le plus grand des hasards, ils apprennent que des allemands envisagent de mettre la main sur un train transportant des œuvres d'art. La bande à un contact dans la Résistance et ils vont l’alerter. Ce contact n'est autre que le frère de Gaston. Tout va être fait pour sauver ce train.



Cette BD mélange allègrement réalité et fiction. Réalité pour l'occupation, pour la passion des nazis pour posséder les plus beaux témoignages de la culture dans le monde, passion de Adolf Hitler mais aussi celle de Maréchal Goëring. Ces deux personnages sont croqués de manière caricaturale dans cette histoire.



Sont aussi évoqués des personnages réels comme Jacques Jaujard et Rose Valland, résistants et protecteurs des symboles de la culture et de la civilisation.



Cette BD s'adresse à des jeunes adolescents tant par le scénario que par le graphisme mais aussi pour la composition des planches. Nicolas Otéro propose un graphisme simple avec un élément principal par case. Peu de détails autour des personnages. Les cases sont grandes, non cernées. Les ex pressions des visages sont données par quelques traits. Otéro alterne la taille des cases jouant sur les formes et les tailles. Peu de cases par planches, donc lecture facile.



Il y a cependant un certain nombre d'incohérences dans ce récit et sur lez rôle de ses enfants. Nous en sommes pas au niveau des Enfants de la Résistance. Mais cette BD se laisse lire et il faut avoir en tête le public visé et le fait de vouloir le sensibiliser sur un sujet historique. Je lirai les autres tomes pour connaître l'évolution de l'intrigue mais aussi celle des personnages.



Le cahier final est intéressant et donne des pistes de recherche et de réflexion.



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La ferme Petit Pois : Pomme d'amour

Jen, toujours à la ferme, va devoir se rendre au pire endroit du monde... Le collège.



Le premier tome était déjà une grande réussite et l'autrice renouvelle l'exploit d'offrir à ses lecteurs un second volet tout aussi touchant et abouti que le précédent.

Ici, les émotions de Jen sont palpables, les scènes intensément réalistes et les personnages terriblement attachants.

On dévore les pages et on a qu'une hâte au dénouement : s'emparer prochainement du tome 3.

En attendant, un petit bonus en fin d'ouvrage fait découvrir la vie de l'autrice et les lecteurs ne pourront que se réjouir de connaître quelques infos supplémentaires sur la vie de Jen/Lucy.

Voilà donc une série à ne surtout pas manquer !
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L'expert

Les histoires de médecin légiste ont actuellement la côte. Encore une de plus qui situe l'action en 1977 en République Fédérale d'Allemagne au moment de sa lutte contre les fractions de l'Armée Rouge.



Pour rappel, la RAF est une organisation terroriste d'extrême gauche qui a opéré en RFA de 1968 à 1998 dans un climat de terreur et de paranoïa. Si on creuse un peu plus profondément, on s'aperçoit que c'est un mouvement contestataire né parmi les étudiants contre les injustices de ce monde.



En Allemagne, cela a pris l'accent d'une nouvelle génération qui demandait des comptes à l'ancienne. On se souviendra par exemple de ce président de la Dresdner Bank qui est assassiné par un commando dont fait partie sa filleule. Oui, l'heure des comptes a sonné.



Oui, notre héros est certes un expert en son domaine mais il fut un jeune soldat de 18 ans enrôlé dans l'armée du führer. Beaucoup d'anciens soldats occupent des postes à responsabilité dans cette nouvelle Allemagne. C'est véritablement le choc des générations. Voilà pour le contexte général dans lequel s'inscrit ce récit aux accents véridiques.



Certes, la thématique est assez particulière mais l’auteur l’aborde de façon beaucoup trop contemplative sans apporter le souffle nécessaire.



Pour le rester, je n'ai pas trop aimé le graphisme qui n'est pas un de mes préférés. Quant au récit, il est parfois alambiqué bien qu'on puisse en comprendre les grandes lignes. On se rendra compte que les puissants de ce monde peuvent encore tout faire et tout maquiller pour cacher leurs méfaits.



Au final, une œuvre à découvrir mais surtout pour son contexte assez intéressant.

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Saint-Elme, tome 5 : Les Thermopyles

La paix. C'est ce qu'il y a de plus difficile.

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Ce tome fait suite à Saint-Elme, tome 4 : L'oeil dans le dos (2023) qu’il faut impérativement avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour suivre l’intrigue ; il s’agit du dernier tome de la série. Son édition originale date de 2024. Il a été réalisé par Serge Lehman pour le scénario, et par Frederik Peeters pour les dessins et la mise en couleurs. Il compte quatre-vingt-six pages de bande dessinée. Ces deux auteurs avaient déjà collaboré pour L’homme gribouillé, paru en 2018. Il commence par quatre paragraphes de résumé assez denses.



Les tuyauteries du luxueux chalet de la famille Sax. Un chien et un chiot jouent dans la cour. Une grenouille se tient sur le rebord de la grande fenêtre à l’étage. Béatrice Maleterre, la maire de Saint-Elme, commente le cadastre : toute cette zone est préemptée, ça simplifie les choses. Gregor Mazur estime que non car c’est là que les gens de Baleïev veulent construire leur entrepôt. Maleterre propose du côté de l’ancien débarcadère. Réponse de son interlocuteur : un parking à bateaux est déjà prévu, et le casino sera là, près de la rocade. Tania Sax insiste : il va leur falloir plus de terrains. Le portable de Mazur sonne, il met la réunion en pause. Victor, un de ses sbires, l’informe de la discussion qui a eu lieu à l’hôpital avec Kémi. Mazur avise la grenouille sur le rebord de fenêtre, ouvre cette dernière, saisit le batracien par une patte et la jette vers le bas, celle-ci terminant dans la gueule du chien. Mazur continue sa conversation : il fait confirmer à Victor qu’avant de retrouver Morba, il lui avait bien dit qu’il l’avait fait surveiller son appartement. Mais est-ce qu’il l’a fait fouiller ? La réponse étant négative, il lui ordonne de s’en occuper avec Sacha et les guignols, car Morba avait forcément une idée en tête quand il a embarqué cette fille. Il veut savoir ce que c’est. Il raccroche et s’adresse à Béatrice Maleterre, Vic Sax et Tania Sax : il croyait que le problème des grenouilles était réglé.



À l’auberge de La vache brûlée, le cuisinier Chen accroche la pancarte Fermé sur la porte et se rend dans la grande salle. Franck Sangaré est assis à une table avec monsieur Mertens, Philippe Sangaré se tenant debout avec Madame Dombre, Arthur Spielmann et le fermier Jacob. Franck confirme à Mertens qu’il peut voir son épouse Hélène : elle est assise juste-là, devant lui. L’époux ne sait pas ce qu’elle veut : le détective explique qu’elle dit qu’elle a été tuée par des hommes de Gregor Mazur. Spielmann indique qu’il s’agit du patron des eaux de Saint-Elme, autant dire le patron de la ville, et il est arrivé hier. Hélène raconte son histoire à Franck : elle était juge d’instruction. Il y a quatre ans, elle enquêtait sur un trafic d’êtres humains le long de la frontière. Elle avait réussi à identifier l’organisateur, un certain Vassili Glinka, mais il a fui avant qu’elle ne puisse l’arrêter. Et c’est là qu’elle a découvert l’implication de Mazur : Glinka était salarié d’une de ses sociétés.



Album de conclusion et de dénouement de cette série à la saveur unique : les attentes du lecteur se situent très haut, à la fois pour des explications totales, et l’aboutissement de l’intrigue, ou plutôt de l’entrelac d’intrigues, avec une narration visuelle pleine de souffle. Sur ce dernier point, il est rassuré dès la première page, dès la première case : des tuyauteries courant le long d’un mur, une forme d’ouverture récurrente pour chaque album, une image descriptive qui ne se rattache pas directement à la séquence, un signal chargé de sens, un symbole dont la signification n’est pas explicite, c’est-à-dire une autre attente de révélation dans ce tome. Les deux cases suivantes représentent des animaux, d’abord les deux chiens puis la grenouille. Le lecteur guette alors d’autres présences animales : un chat sur le rebord d’une fenêtre en planche vingt-et-un, le Volkh sur la banquette arrière en planche vingt-six, des vaches en planche vingt-neuf, une floppée de grenouilles dans les quatre planches suivantes, le Volkh à plusieurs reprises lors de l’assaut du chalet. L’artiste sait rendre les différences entre chaque espèce : les chiens domestiqués, les vaches paisibles à l’étable, les grenouilles incongrues, le Volkh sauvage. Le chat est aperçu de loin, le temps d’une unique case, simple présence en passant tout en étant bien là. Comme pour beaucoup d’autres éléments, le lecteur voit dans la présence animale, un signe, certainement un phénomène constituant un ingrédient narratif significatif… mais de quoi ?



Peu importe le sens caché ou crypté, la narration visuelle fait son effet et emporte le lecteur. La mise en couleur participe de choix toujours aussi affirmés : avec un fond naturaliste, l’installation d’ambiance, le soulignement du relief de chaque surface, et aussi des couleurs expressionnistes ou conceptuelles, comme des variations autour de teint taupe, des éclairages artificiels saugrenus (le vert dans la cuisine de l’appartement de Félix Morba), le rouge de la violence, le bleu clair et le violet de la nuit. Cette palette de couleurs donne une identité visuelle unique à la série, et immédiatement reconnaissable. L’artiste réalise également des planches muettes, ou uniquement sonorisées par des onomatopées pour des bruits (en particulier les coups de feu), elles sont au nombre de douze dans ce tome. Le lecteur se surprend à retenir son souffle lors de ces passages, en particulier parce qu’ils se déroulent pendant la prise d’assaut du chalet de Simon Leer par les hommes de Gregor Mazur qui ont pour objectif de réduire au silence les frères Sangaré et leurs alliés. La mise en scène est remarquable en tout point : les plans de prises de vue pour leur efficacité, leur clarté, leur tension, leur description sèche de la violence.



Le lecteur retrouve également avec grand plaisir cette galerie de personnages si particulier. Franck Sangaré redevient inquiétant car ses bandages et ses lunettes de soleil laissent apparaître une partie de son visage. Romane Mertens en impose par ses convictions, en particulier sa répugnance à utiliser une arme à feu, mais aussi son courage et sa détermination pragmatique face à chef Jansky. Gregor Mazur, homme d’une bonne soixante d’années, effraie par l’assurance que lui donne son argent, une pratique longue de plusieurs décennies de donner des ordres y compris de tuer. Stan Sax provoque un mélange d’agacement pour sa stupidité et de mépris pour sa suffisance, tout en émouvant le lecteur car il ne méritait quand même pas un sort aussi horrible. De fait, le lecteur se rend compte qu’il retrouve chaque personnage avec plaisir, qu’il soit du côté des bons ou des méchants. Il se surprend à sourire en voyant Arno Cavaliéri se donner du courage en prenant un psychotrope puissant, son regard devenant encore plus fou que d’habitude, et son comportement rapide et téméraire montrant comment il a acquis le surnom de Derviche.



Après une séquence du clan Mazur et Sax qui établit les enjeux à moyen terme, une autre ayant le même effet pour les frères Sangaré et leurs alliés (avec en plus une explication de l’état d’Hélène Mertens), il apparaît que le déroulement de ce tome va se jouer au chalet de Simon Leer, le groupe Sangaré subissant l’assaut des hommes de Mazur. Le lecteur se retrouve un peu décontenancé car il gardait en tête des enjeux à moyen et long termes, comme Saint-Elme 2.0, la santé de Paco, l’épiphanie de Franck Sangaré, les tatouages d’Arthur Spielmann, bref ces nombreux ingrédients présents dans le récit qui contiennent autant de promesses. D’un autre côté, les auteurs sont fidèles à la forme de leur série : des mystères et de l’action. Ils racontent cet assaut contre le chalet avec une verve épatante, à la fois pour le rythme, la survenance des événements et leur enchaînement, un divertissement de très haute qualité. Le lecteur savoure aussi bien les surprises visuelles que les rebondissements. Il remarque des rapprochements comme cette case de la largeur de la page avec Madame Dombre conduisant, Philippe Sangaré sur le siège passager et Franck Sangaré au centre de la banquette arrière, un plan identique dans une autre case de la largeur de la page, avec Piotr au volant, Gregor Mazur et le Volkh sur la banquette arrière. Il se trouve contenté d’en apprendre un peu plus sur Arno Cavaliéri en particulier sur ses mouvements dansants. Il sourit en voyant une forme d’écho quand le Derviche se retrouve enfermé à l’arrière d’une camionnette comme dans le tome un.



En fonction de ses attentes pour ce tome, le lecteur peut se retrouver parfois un peu décontenancé. Certaines réponses très attendues sont bien présentes : la signification de l’œil sur le dos de Katyé et la raison de son enlèvement. Et d’autres se font désirer, voire ne seront pas données, comme l’intention des auteurs sur la signification à donner sur les images de tuyauteries. De même, l’équilibre entre travail de détective et surnaturel penche cette fois-ci sur une de ces deux composantes, au détriment de l’autre. Il ne s’agit pas de désinvolture, mais plutôt d’une forme de recul des auteurs qui le soulignent à deux reprises. La première fois quand le derviche demande en page soixante-cinq : Qui tire les ficelles de tout ça ? La seconde fois quand un personnage fait observer qu’une explication (un logo repiqué sur la pochette d’un vieux vinyle de jazz), c’est n’importe quoi. Dans le même temps, le lecteur ressent quelques thèmes très sous-jacents comme celui du rapport à la nature, au travers de l’animisme mystique de Franck, l’importance du rôle des femmes dans la société (la discussion entre Tania Sax, Vik Sax et Béatrice Maleterre, Vik indiquant qu’on peut encore faire quelque chose de cette ville, quelque chose d’autre), la possibilité pour l’individu de se débarrasser de ses chaînes (une scène très symbolique où Piotr retire le collier du Volkh, puis retire sa cravate et la jette).



Un tome de fin qui ne se déroule pas comme le lecteur pouvait l’attendre, et en même temps une conclusion dans la droite lignée de la série. La narration visuelle combine évidence et virtuosité ayant l’élégance de la simplicité. Le scénario mène à bien l’intrigue de manière satisfaisante dans une confrontation pleine de suspense au déroulement fluide et chorégraphié. Les attentes du lecteur sont comblées, et en même temps il croise les doigts pour qu’une deuxième saison voit le jour.
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Traquemage, tome 3 : Entre l'espoir et le f..

Pistolin est le nouveau traquemage et il se dirige vers Graavos en futur esclave et doit être vendu là bas à la même période que le rassemblement des grands mages, une très belle opportunité pour le jeune berger d accomplir sa vengeance. Encore une fois ce dernier croisera la route de nombreux personnages dont Dieu.

Ce dernier tome reste dynamique et plein d humour pour une série agréable, se lisant très rapidement.
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Une enquête de l'inspecteur Canardo, tome 4 :..

On s'écarte du schéma enquête. Canardo est confronté à un ennemi qu'il pensait disparu. Raspoutine est toujours là. Même aveugle, il suppure la haine et la vengeance. Il se nourrit de sang auprès de la fille du propriétaire du cirque qui l'a accueilli. Puis il passe chez les loups, toujours dans une quête de sang et de vengeance.



Un tome très tendu, haletant. Le dessin est dur, très sombre. Cela cadre bien avec le propos et apporte une noirceur supplémentaire. Je reste quand même un peu dubitatif. L'affrontement Canardo - Raspoutine n'est pas mon ressort d'aventures préféré dans la série des Canardo.
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