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Expert biographie

Cet insigne distingue les membres qui veulent tout savoir de la vie des grandes figures de l'Histoire, des personnalités les plus célèbres ou encore de leurs artistes préférés.
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Emmett Till : Derniers jours d'une courte vie

“Emmett Till : Derniers jours d'une courte vie” nous fait le récit d’un crime raciste qui eut lieu dans l'État du Mississippi en 1955, les assassins furent gracié, ce qui déclencha la colère des noirs et des antiracistes, ce crime est considéré comme un accélérateur du mouvement américain des droits civiques.



Le graphisme est assez classique, réaliste, avec une pointe de colorisation vintage, il parvient à nous immerger dans le Mississippi profond des années 50.



Le sujet est intéressant, mais j’ai trouvé la manière de l’aborder un peu légère, le récit se contente de raconter les faits, centré autour de la personnalité d’Emmett Till. C’est un sujet révoltant, une révolte que je n’ai pas ressenti en lisant ce livre, l’intérêt de l’histoire, ce n’est pas le fait divers en soi, mais plutôt comment un fait divers devient un fait de société.

Pour moi, cette bande dessinée passe à côté de l’essentiel, mon état d’esprit après cette lecture reste neutre, alors qu’il n’aurait pas dû.



C'est bien fait, édifiant, bien raconté, mais pas assez engagé, presque timoré.
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Briser la glace

J’ai trouvé deux bonnes raisons pour emprunter ce court ouvrage à la médiathèque : tout d’abord, j’avais beaucoup aimé Touriste où l’auteur raconte ses « pathologies géographiques » et décrit de nombreux endroits du monde où ce besoin d’évasion l’a conduit. Ensuite, puisqu’il s’agit d’un voyage en bateau, bien évidemment, je l’ai immédiatement adopté pour le Booktrip en mer de Fanja.

Tout commence dans la zone de transit d’un aéroport du Groenland, face à des cartes postales d’ours polaires. Après quelques incursions dans les bars les plus proches, parce que ce qui intéresse Julien Blanc-Gras, ce sont les rencontres et les discussions, quand la barrière de la langue le permet, il va rapidement rejoindre l’Atka, un voilier. En plus du « Capitaine » et du « Second » qui le pilotent, se trouvent deux passagers, le « Peintre » et lui-même. Une sorte de résidence d’artistes flottante, pour quelques semaines le long de la côte ouest du Groenland, du côté d’Aasiaat, Ilulissat, Disko…



Bien que n’ayant, comme le montre l’extrait ci-dessus, aucune expérience des bateaux à voile, l’auteur se montre plein de bonne volonté, et nous fait profiter de son humour et de son autodérision, toujours les bienvenus. Il m’a ravie lorsqu’il fait partager la beauté des paysages, le navigation dans les baies constellées d’iceberg, les mouillages qui peuvent s’avérer dangereux lorsqu’un morceau de glacier se décroche et chute dans la mer.

Si le ton semble parfois un peu léger pour parler des conditions de vie des Inuits, pas des plus faciles depuis que le chômage et l’alcoolisme règnent en maîtres, ce n’est finalement qu’une manière élégante de rendre hommage à leur accueil presque unanimement sympathique, et à leurs belles traditions, malheureusement en voie de disparition.

Une lecture qui fait voyager par un auteur qui ne se prend pas au sérieux, comme ça fait du bien !
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Assise, debout, couchée

"Je n'ai rien contre les hommes, je veux juste ne plus coucher avec. "

Ovidie, le 18/03/23.



L'auteure qui a du chien, préfère d'autres compagnons (Brünnhilde, Freyja et Alaska: un dogue de Bordeaux chocolat, présenté comme une « brute épaisse » et « misandre », un « clown » de bulldog anglais et un griffon acariâtre )



Appâté par son "Assise, debout, couchée", j'ai frétillé de la... euh, tout au long de son essai. Ovidie ou l'Art d'aimer ( ses chiens!)



Les chiens qui protègent de toute agression verbale et sexuelle, dans la rue ' (81% des femmes en ont été victimes) à cause de petits roquets qui se prennent pour des ...cadors!

- "Mais avec Ribella à mes côtés, aucun homme n'osait s'approcher ou me regarder de façon déplacée. Je me suis sentie libre de vagabonder dans les rues de Paris."



De plus, "chienne de vie", le chien protège la femme de toutes violences conjugales, car c'est lui qui en fait les frais...



Au pays du patriacat, la femme est réduite à un objet sexuel ( Allez couchée, donne la papatte...) et la chienne peut devenir un objet décoratif, avec la chirurgie esthétique: mutilation des oreilles ou de la ...queue !

Sans parler des manipulations, pour les rendre "plus beaux " au mépris de leur santé.

- Oui, tu auras des croquettes( ou des bijoux et des câlins ma belle!)



Féminicides et canicides?

Meurtres de chiens errants dans Paris, New-York ou Istanbul,( on a déporté des sans-abris pour les J.O 2024 pour une belle image de carte postale.)

Macron avait fixé un objectif "Zéro SDF ."



Ce sont les féministes qui dénoncèrent ces tueries de chiens, fin du XIXe siècle. En 1893, au débuts de la psychiatrie, selon le "Guide pratique des maladies mentales:

'L'affection exagérée pour un animal relève de la maladie mentale!"

Et même aujourd'hui, celles qui défendent la cause animale, sont considérées comme des sottes!



Un livre qui déboule comme un chien fou dans un jeu de quilles. Je garde un chien de ma chienne, à ceux qui traitent une femme ou un animal comme un chien... Et je ne fais que...rapporter le bâton pour me faire battre, comme le corniaud que je suis...
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Au loin, quelques chevaux, deux plumes...

Au tournant du XXe siècle, ne subsistent plus en Amérique du Nord que quelques dizaines de milliers d’Indiens. Ils étaient plus d’un million cent ans plus tôt. Soucieux de conserver une trace mémorielle de leurs cultures et traditions, un homme, le photographe Edward Sheriff Curtis, se lance alors dans une véritable course contre le temps. Il sillonne l’Amérique vingt-cinq ans durant et devient le premier photographe-ethnologue des Amérindiens. Ce roman au titre doucement nostalgique imagine la naissance de sa vocation, au coeur d’une agonie tristement orchestrée.





1900. Autodidacte d’origine modeste parvenu à la trentaine, Curtis pourrait se contenter de vivre bourgeoisement, auprès de son épouse et de ses enfants, des portraits guindés pour lesquels ses clients aiment à prendre la pose dans son studio de Seattle. Qui sait, la célébrité pourrait même lui sourire, pour peu que l’une ou l’autre de ses plaques de verre finisse par fixer l’image de quelque personnalité influente. Mais notre homme, curieux des photographies en milieu naturel, a la bougeotte. Le voilà qui, après une expédition en Alaska qui lui a permis d’immortaliser les découvertes de son ami l’anthropologue Georges Grinell, récidive pour une nouvelle aventure, ornithologique cette fois, qui doit les mener dans une réserve indienne du nord du Montana, à plusieurs milliers de dangereux kilomètres.





En route pour son lointain rendez-vous, Curtis est dévalisé et laissé pour mort par des bandits de grand chemin. Son destin semble sur le point de tourner court, quand, changeant mystérieusement d’intention à cause d’une image trouvée dans la poche du blessé, l’un de ses assaillants entreprend de le sauver. Leurré par son prénom Henry et par sa tenue de cow-boy, Curtis est alors loin de réaliser que son nouveau compagnon de route est en vérité un Indien métis et que, bientôt liés d’amitié par les péripéties qui les attendent, les deux hommes auront bien d’autres sujets de préoccupation que les vols d’étourneaux dans le Montana.





De fait, c’est vers le Dakota du Sud qu’ils se dirigent désormais, là où, expulsés du Minnesota après la guerre des Sioux et la pendaison collective de trente-huit Dakotas – la plus grande exécution de masse de l’histoire des Etats-Unis – en 1862, les Indiens ont été contraints de se rassembler dans la « Grande Réserve Sioux ». Tandis qu’Henry, ou plus exactement Mika Ohiteka, espère autant qu’il le redoute y retrouver les siens, Curtis y découvre à ses côtés les misérables conditions de vie imposées aux Indiens, ainsi que la politique d’assimilation à toute force qui, entre sédentarisation, christianisation et isolement des enfants dans d’impitoyables pensionnats, si maltraitants que leurs cimetières débordent, entend effacer jusqu’à la mémoire de leur peuple.





A la fois roman historique et récit d’aventure aux accents de western, cette biographie romancée est l’histoire d’une rencontre, celle de deux hommes que tout oppose, mais qui, à mesure qu’insensiblement se tissent entre eux des liens d’estime et d’amitié, va ouvrir les yeux d’un Blanc sur l’entreprise d’effacement de tout un peuple et d’une culture ancestrale. Toujours juste dans son empathie, la sonorité de ses dialogues et sa précision toute cinématographique, l’écrivain scénariste réussit une fresque passionnante, où à la triste impuissance face au désastre répond la détermination de faire savoir et d’interdire l’invisibilisation et l’oubli. Un hommage flamboyant aux Amérindiens et une formidable invitation à découvrir, au-delà de l’image de couverture empruntée à Curtis, une œuvre photographique exceptionnelle, à valeur autant mémorielle qu’artistique. Coup de coeur.


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Explications

Pierre Guyotat, avec "Tombeau pour 500 000 soldats", fait partie des auteurs qui m'ont bouleversé. Tout comme Sade, Cioran, Huysmans, Houellebecq... entre autres. Des auteurs qui m'ont amené à me questionner sur l'humain, sur moi-même, sur ma vie. A prendre conscience de mon côté sombre, de ma part d'ombre. Guyotat est de ceux là. Sa vision mêlée de réalisme et d'imaginaire sordide de la guerre d'Algérie, dans un style à la fois poétique et percutant reste pour moi inoubliable. C'est également son souci d'authenticité et d'honnêteté qui me l'on fait apprécier. Même si j'ai moins été séduit par ses autres livres. J'avais déjà lu un livre d'entretiens, il y a quelques années, qui m'avait bien plu. "Explications" est également un livre d'entretiens qui a été publié en 2000, suite à la parution de son livre "Progénitures", que je n'ai pas lu. Beaucoup de questions font référence à ce livre mais pas seulement. Guyotat répond aux questions de Marianne Alfant sur plusieurs thèmes : sa façon d'écrire, la langue française, sa jeunesse, son oeuvre, son service militaire en Algérie, sa dépression...

A chaque fois, Guyotat prend le temps de répondre en élargissant le propos avec le soucis du détail. A travers ses points de vue, on apprend plein de petites choses qui nous permettent de réfléchir sur notre époque, sur la société. Un regard sur soi. A l'opposé de la plupart des écrivains actuels, en France, cet auteur vit à travers son écriture, pour son écriture. Il se remet en permanence en question. C'est pour ça que j'aime le lire. Il n'hésite pas à dire ce qu'il pense dans ses livres. C'est ce côté écorché vif qui me plait. En dehors de tout soucis commercial. D'ailleurs ses livres ne sont pas très connus. Il est mort en 2020.

Ce livre d'entretiens n'intéressera certainement pas grand monde, même sur Babelio. Et ce n'est peut-être pas par celui-là qu'il faut commencer pour avoir une idée de l'auteur.
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Mémoires

Une biographie intéressante qui se voudrait sincère, beaucoup d'anecdotes qui révèlent ce que fut cette femme, cette impératrice et son œuvre en Iran quand le shah était au pouvoir.

Si on sait ce qu'est devenu ce pays et son peuple, depuis lors, notamment la situation des femmes, ce livre ne dit pas assez ce qu'était l'oppression à cette époque.
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Mourir au crépuscule

Je suis fan de true crime, je pense que vous le commencez à le savoir, avec mes avis posés sur des livres. C’est donc tout naturellement que je me suis dit que j’allais lire tous les livres d’Ann Rule qui racontent des histoires vraies. Ceci est donc le premier que lis. Rule nous raconte les l’histoire de cette femme qui a fait la rencontre d’un homme toxique. Tout d’abord charmant, il se révèle enfin être un quelqu’un d’ignoble, qui a besoin de l’emprise sur l’autre pour se sentir vivant. Cheryl l’a appris à ses dépens, et elle en est morte. Mais toujours Brad a réussi à passer dans les mailles du filet. Jusqu’au jour où l’étau se resserre. C’est donc ce récit que fais Rule. La descente aux Enfers de Brad. Et tant mieux, j’ai envie de dire. Les personnages sont bien campés, et nous permette de très bien comprendre la dynamique des relations toxiques. Et puis, il y a l’enquête, à proprement parlé. Et puis le procès au civil, et ensuite au criminel. Qui mène à la conclusion que nous espérions tous. Une excellente lecture, et j’ai bien hâte de me plonger dans le prochain bouquin.
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Les Métamorphoses de Kafka

Excellente présentation de Kafka, l'homme et l'écrivain, dans cette collection illustrée (photos, dessins, documents). Claude Thiebaut a su retenir les moments importants et les faire vivre, ce qui est un exploit dans ce format restreint. Pour qui veut s'amuser, on discerne avec tendresse au milieu des autres la minuscule maison accolée au mur d'enceinte du Château de Prague dans laquelle Kafka se réfugia pour écrire en 1917.

Ce petit digest est indispensable pour qui veut avoir sous la main un pense-bête assez complet sous un volume restreint.
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L'Arrestation

Dan Franck est un fameux romancier, un écrivain recherché qui a prêté sa plume pour rédiger des biographies, mettre au point des scénarios, écrire pour des journaux, des magazines. Son père avait été rédacteur en chef de L’os à moelle.

C’est son engagement politique contre toute oppression et sa lutte pour préserver la liberté qui l’ont entraîné dans cette spirale qu’il reconstitue avec précision et émotion, en écrivant L’arrestation.

Comme j’avais apprécié cet écrivain dans Les champs de bataille, je n’ai pas hésité pour le lire à nouveau et cela commence par l’évocation de sa fiche Wikipédia qui rappelle les quarante jours passés en prison, en 1984. Cette détention préventive impossible à effacer est liée au groupuscule terroriste Action directe dont L’arrestation tente d’expliquer les liens et les mouvements.

Le fait que Dan Franck utilise des pseudos comme Le Garçon, Blond-Blond, le cousin ou encore le Bordelais ne facilite pas la compréhension de l’histoire mais j’en admets la nécessité. Afin de bien saisir les relations de Dan Franck avec les mouvements contestataires, il faut revenir en arrière, à mai 68, période qui a fortement marqué celles et ceux qui l’ont vécue. Dan Franck n’avait que quinze ans et regardait les plus grands mener le mouvement à Paris où il vit. Plus tard, il gagne sa vie en écrivant pour lui et pour d’autres. En 1979, il anime la collecte de fonds pour Pierre Goldman et il est profondément bouleversé lorsqu’il apprend son assassinat par un commando d’extrême-droite, quelques mois après son acquittement.

Dan Franck ne le sait pas mais la police le file depuis huit mois. Son arrestation est causée par une lettre anonyme dont l’explication n’arrive qu’à la fin du livre… suspense bien maîtrisé.

Les écoutes téléphoniques permettent de suivre tous les contacts entre les membres d’Action directe. Une première garde à vue montre que l’étau se resserre mais c’est l’attentat de la rue Trudaine, le 31 mai 1983, qui fait s’emballer l’enquête : deux policiers sont tués et un troisième grièvement blessé. S’ajoutent à cela des braquages permettant de financer le mouvement.

Dan Franck raconte alors ces mois difficiles, explique son souci de ne rien balancer, préférant mentir plutôt que de compromettre des personnes qu’il considérait, à tort, comme des amis et qui se servaient de lui pour se loger afin de préparer leurs actions.

Tout cela est remis en scène de façon vivante, animée, précise, détaillée sans la moindre condescendance. Lorsqu’il est incarcéré, à l’isolement, dans la prison de la Santé, il se rend bien vite compte de ce que ressent un être humain en prison alors qu’il n’a rien à y faire.

C’est dans sa cellule, sur une petite table scellée au mur, qu’il écrit, qu’il ne peut s’empêcher d’écrire et que cela le sauve de la folie alors qu’autour de lui, on hurle, on manipule les serrures, les targettes, les verrous, sans ménagement afin de bien rappeler à ceux qui sont enfermés, leur privation de liberté. Il n’oublie pas de mentionner aussi cette forte lampe qui l’éblouit à plusieurs reprises au cours de la nuit, surveillance oblige.

Les événements, les péripéties ne manquent pas dans ce récit. Dan Franck cite tous les amis qui lui apportent un soutien infiniment précieux. Ces lettres venues de l’extérieur sont indispensables au moral de celui qui ne comprend pas pourquoi il doit subir une chose pareille !

L’écriture a permis à Dan Franck de sortir de ce cauchemar, même si on n’en émerge jamais complètement indemne. Longtemps après, il a cherché à comprendre, à retrouver celle et ceux qui l’avaient impliqué malgré lui dans cette mouvance terroriste. Il a même rencontré ce policier qu’il appelle le Bordelais et cela permet de mettre fin au suspense, révélant enfin la source de L’arrestation.


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Une semaine sur deux - Intégrale

On se souvient de la vague de bande dessinée sur les blogs. Margaux Motin a fait ces débuts avec ces publications "girly". Elle parlait de sa vie de nana et de sujets très personnels. C'est un peu grâce à ça qu'elle a rencontré Pacco d'ailleurs qui est devenu son compagnon. Lui s'est emparé de ce champs personnel pour évoquer sa vie de papa à mi-temps. Un champ très peu exploré par les hommes. Et quand il y en a, il prône le guide du mauvais père avec des références à la SFFF. Lui aborde son quotidien avec beaucoup d'humour et de passion. Sa fille, il l'aime de tout son coeur. le fait qu'elle soit une tornade assez irrespectueuse l'a rend plus attachante. A grâce à elle, le bédéaste a de quoi écrire sur sa vie. Il a trouvé le juste équilibre entre parentalité, amitié et vie professionnelle. Son immaturité contribue à son charme et à le rendre attachant. Son style fait parti de la mouvance actuelle : pas de case, pas de décors inutile, pas de surplus. Les personnages, une zone de couleurs et des bulles et tout y est. Les dessins sont très réalistes et précis. On passe un bon moment avec cette lignée pleine d'amour sincère communicatif et amusant. Malgré quelques propos misogyne, le bédéaste montre son ouverture d'esprit grâce à son éducation féministe donnée par sa mère. Il l'évoque dans l'interview de fin.
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Journal d'un prof à la gomme

Fred a travaillé de nombreuses années dans la pub mais se retrouve licencié du jour au lendemain juste avant la pandémie de Covid. Il est en pleine réflexion sur ce qu'il pourrait faire quand survient l'assassinat de Samuel Paty. Il s'intéresse aux postes de professeurs de la ville de Paris en école élémentaire, qui concernent l'art plastique, la musique et le sport. Il a l'impression que sa vie aurait plus de sens dans ce métier et s'inscrit au concours, section art plastique. Il le réussit en arrivant dernier, ce qui ne lui laisse pas le choix du lieu du poste ; il se retrouve dans le XIIIe arrondissement, loin de chez lui, au milieu d'élèves turbulents et parfois violents. ● C'est une très bonne surprise que ce récit graphique qui cerne bien toutes les difficultés du professeur débutant, que ce soit du côté des élèves ou dans ses rapports avec l'institution, qui le lâche sans formation au milieu des élèves. Fred n'avait aucune idée de ce qu'il allait trouver dans ces classes primaires, et aucun outil pour l'appréhender. ● Il a bien des référents, une tutrice, quelques heures de formation, mais il les découvre alors qu'il est déjà censé faire cours, et ce qu'il peut en tirer reste maigre. Certes, une partie du métier s'acquiert sur le tas, mais une formation préalable serait très utile, indispensable même. ● D'une façon plus générale, le récit graphique donne à voir la gabegie généralisée qu'est devenue l'Education nationale depuis cette chimère pédagogiste de l'élève « au centre » qui en fait en réalité un petit roitelet à qui tout est permis. C'est bien triste de voir combien les pédagogistes ont noyauté le système, syndicats compris. ● Je recommande ce récit graphique. ● Je remercie #NetGalleyFrance et #LaBoîteABulles de m'avoir permis de le lire.
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La Propagandiste

L’historienne Cécile Desprairies a choisi la fiction pour parler de sa famille, des collabos des second et troisièmes cercles. Elle a su mêler avec subtilité le témoignage et la fiction, changeant les noms des personnages et les lieux pour respecter les morts.

De son enfance dans une fratrie de quatre enfants, il lui reste une grande incompréhension de ce qui s’est joué quelques années avant sa naissance. Sa mère Lucie parle de façon codée de ce bon vieux temps. L’auteure se souvient, lorsqu’elle était enfant, de ces réunions familiales, ce gynécée, qui se retrouvait tous les matins chez Lucie pour évoquer à mots couverts ce passé trouble qu’elles regrettaient.



« Dans l’appartement familial, les femmes menaient leur commedia d’ell arte avec ses composantes de ruse mise en œuvre par ma tante et d’ingéniosité incarnée par ma mère…A l’évidence, elles avaient eu leur moment de gloire, de triomphe, même ; Elles ne s’en vantaient pas hors du petit cercle, mais je le percevais sans en connaitre les détails. »



Dans cette famille pleine de secrets, il y a les oncles, l’un s’occupe de propagande au journal Signal et l’autre trempe dans la spoliation des biens juifs. Il y aussi la grand-mère accro à la morphine, la tante vénale, les cousines et les amies, et ce premier mari mort dans des conditions mystérieuses et dont Lucie vénère la mémoire. Le personnage principal est bien Lucie, cette mère intelligente, autoritaire, manipulatrice et énigmatique. Elle a embrassé le national socialiste avec ferveur, comme on adhère à une religion.



« De toute façon, avec Hitler, c’était tout ou rien... Ce sera donc tout, y compris la fausseté, les petits arrangements avec l’honnêteté, les écrans de fumée, la méchanceté parfois et quelques bonnes mises en scènes saupoudrées de propagande. Qui n’adhère pas à son système est à mettre aux encombrants. »



Ce roman est aussi une formidable reconstitution de la France collabo pendant l’occupation. On y découvre les petits arrangements entre soi, les mensonges et les tours de passe-passe pour ressortir « blanc Persil » et cet antisémitisme qui perdurera après la guerre.

Le style est fluide, non dénué d’humour, où les questions sont nombreuses. Ce n’est pas le procès d’une famille trouble, mais bien un travail de recherche pour mieux comprendre la genèse d’un choix.

Il a fallu sans doute beaucoup de courage à Cécile Desprairies pour aborder l’histoire de cette famille et démasquer leurs pitoyables arrangements. Où se situe la vérité ? Quelle est la part de fiction ? On ne le saura pas mais qu’importe. Ce roman magistral nous emporte dans la France de la collaboration et on en sort un peu groggy.



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La chambre de la Stella

Roman autobiographique qui raconte une histoire familiale en utilisant comme support la maison. Sur un total de 20 chapitres, 9 décrivent l'habitat et son ordonnancement :

- La maison de Dun

- La chambre d'Arthur

- La salle à manger

- La chambre des grands-parents

- L'escalier

- Le grenier

- La cuisine

- La chambre de la grand-mère

- La chambre de la Stella



Cette maison est située à Dun-le-Palestel, petit village de la Creuse. L'auteur évoque un secret de famille, qui est tut pendant presque toute la durée du 20 ème siècle.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, l'histoire étant racontée d'une façon très pudique. Bien sûr il y a beaucoup de nostalgie dans le récit, des interrogations et des situations émouvantes, mais le style de l'auteur est élégant et ne laisse pas de place au pathos.

Très beau texte.

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Kessel : La Naissance du lion

J'ai particulièrement apprécié cette BD consacrée à Kessel, qui eu, il faut bien le reconnaitre une vie incroyable. D'où le choix, très judicieux, de raconter cela de manière un peu décousue, par chapitres non chronologiques, qui nous montrent particulièrement bien la richesse et le caractère hors-norme d'un homme hors-norme. Gros fumeur, gros buveur, grand voyageur, journaliste hors paire, résistant, noceur, écrivain remarquable, grand amoureux... Une vie "de ouf" serait-on tenté d'écrire, mais l'on se retient en pensant que tout de même c'est pour Babelio ! Il y a de quoi donner le tournis.

J'ai aimé en particulier le scénario et les dessins de cette BD très esthétique, qui propose parfois des dessins pleine page grand format que l'on pourrait découper et encadrer tant ils sont beaux.

Un livre qui m'a ravi comme il ravira tout passionné d'histoire, de littérature et de voyages, ce qui commence à faire du monde.
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Limonov

Ce qui m’a donné envie de lire ce roman, repéré depuis bien longtemps, c’est qu’un film en a été tiré, du réalisateur russe dissident Kirill Serebrennikov, film qui a été projeté au festival de Cannes 2024, avec Ben Wishaw dans le rôle titre.

Emmanuel Carrère a depuis toujours un intérêt certain pour la Russie, une partie de sa famille vient de l’ex-URSS, sa mère est historienne, spécialiste de la Russie, et l’auteur a rencontré, quoique furtivement, Limonov à deux ou trois reprises lorsqu’il décide d’écrire sur lui, fasciné qu’il est par sa vie aventureuse aux quatre coins du monde, et, même si certains aspects, beaucoup d’aspects même, en sont critiquables, il s’efforcera de les raconter en toute objectivité.

Ce livre est donc une biographie d’Edouard Savenko dit Edouard Limonov, qui semble, c’est un cliché d’écrire ça, mais un cliché qui lui va bien, avoir vécu mille vies, entre l’Ukraine, Moscou, Paris, New York, la Yougoslavie, de poète à voyou, de SDF à majordome de milliardaire, d’écrivain à fondateur du parti « national-bolchevik ».



Le ton Carrère, on le reconnaît très vite, après quelques paragraphes, avec cette façon de mêler au récit, même si c’est de manière dérisoire, et peu avantageuse pour l’auteur, des épisodes de sa propre vie, et de ponctuer discrètement par des commentaires personnels le récit de la vie d’un autre. J’aime toujours beaucoup son style, même si je ne le lis pas souvent (Le royaume en 2017, D’autres vies que la mienne en 2010, La classe de neige et L’adversaire, pfff, bien longtemps avant…)

Limonov n’a rien d’un héros positif, il a beaucoup de côtés sombres, voire moralement répréhensibles, ce qui n’empêche pas l’auteur, puis les lecteurs, de s’intéresser à sa vie aventureuse autant qu’à l’histoire de l’URSS qu’il a quittée, puis de la Russie où il est revenu. Un livre des plus intéressants, qui se lit facilement, à ressortir de vos étagères ou à emprunter à la bibliothèque !
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