Salut !
Allez je me prête au jeu.
GaLim : j’espère que ce nom plaira à ta chamane.
Bonne lecture !
Enquête en forêt :
En ce dimanche ensoleillé de mi-mai, le lieutenant Nick Talope et sa femme Aurore avaient décidé d'aller faire un tour de vélo en forêt. Depuis l'affaire de la petite reine, il avait repris goût pour cet instrument de remise en forme, qu'avant il considérait comme un engin de torture.
Au détour de leur flânerie, ils croisèrent un léporidé plutôt lubrique ; un arbre qui semblait bien seul malgré tous ses congénères qui l'entouraient ; un piaf assez kamikaze ; une gamine ou un gamin, ils n'y prêtèrent pas plus d'attention, apparemment perdu(e ?) ; un insecte qui les interpela, alors qu'il était tout ce qu'il y a de plus banal ; et, une hache sur l'épaule et une tronçonneuse faisant balancier au bout de l'autre bras, le bucheron Laurent Dubois.
Sur la radio qu'avait emportée le lieutenant passait un vieux tube de Marie Laforêt
Vers les midi, ils décidèrent de s’installer dans une petite clairière pour piqueniquer. Ils ne l'avaient pas choisi pour sa beauté, mais pour sa luminosité. Effectivement, Aurore, depuis qu'elle avait passé une nuit seule dans le noir, avait du mal à supporter les endroits sombres.
Sur le chemin passèrent alors les deux jumeaux Francis et François Pignon. En voyant le lieutenant, ils eurent l'air peu heureux de cette rencontre, et, à peine un bonjour soufflé du bout des lèvres, ils accélérèrent le pas. Décidément, ces deux-là n'ont pas l'air très nets, se pensa Nick.
Peu de temps après ce fut Vincent Volt qui se présenta en boitillant à l'entrée du chemin, mais dans le sens opposé à celui des deux roux. Lorsqu'il aperçut le flic et sa femme, il fit demi-tour. Bizarre ! se dit Talope.
Enfin, ce fut autour d'Adèle Menti de passer devant la clairière, l'air tout aussi troublé d'y trouver le lieutenant et sa femme.
"Il se passe quelque chose, dans ces bois, et ça n'a pas l'air très catholique, réfléchi à voix basse Nick."
Dans le poste se faisait entendre Maxime Le Forestier.
Après un bon déjeuner et une digestion bien méritée, ils ré-enfourchèrent leurs bécanes et reprirent leur balade, profitant de la poésie des lieux. Du moins madame en profitait, car le lieutenant lui n'arrêtait pas de penser aux drôles de comportements de ceux qu'ils avaient croisés dans cette forêt pourtant peu fréquentée d'habitude.
L'une, absorbée dans ses rêveries, l'autre dans ses réflexions, ils ne virent, ni l'un ni l'autre, que le chemin se divisait en deux, et qu'ils prenaient la mauvaise fourche.
Plus ils s'enfonçaient au cœur de la forêt et plus ils rencontraient d'étranges personnes qui apparemment habitaient les lieux.
Ce fut d’abord une petite fille pâlotte qui fredonnait gaiement, un panier plein d’œufs à la main.
Puis, devant une petite maison charmante, une femme, à l'étrange prénom qui ne voulait rien dire de Olena, les interpella l'air complètement halluciné :
"Ça y est, ces fous ont fait sauter la centrale nucléaire. On va tous mourir !"
À n'en pas douter, elle était complètement folle.
Plus loin, ils eurent à peine le temps de voir se cachant dans la végétation, un enfant sauvage. Ils apprirent plus tard qu'il se nommait Victor
Et pour finir, au plus profond de la forêt, au bout du chemin, ils tombèrent sur une bicoque sans âge où habitait une femme à l'air tout aussi vieille.
En sortirent alors l'enfant non genré et le bucheron Dubois qui, semblait-il, étaient père et fils ou fille, on ne le saura jamais. Eux aussi eurent l'air peu en joie de voir débarquer le lieutenant Talope et sa chère et tendre.
Il s’avérât que la femme était en fait une chamane, Abuelita Bruja, et que si tous ces gens croisés avaient l'air ennuyé, c’était parce que grâce à des décotions à base de plantes, elle soignait leurs petits bobos, alors que cela était interdit. C'était Mehdi Khaman, le pharmacien, qui n'aurait pas été contant s’il avait su cela. Mais il ne l'apprit jamais, car Aurore, qui souffrait de migraines chroniques, trouva là un remède qui lui calma ses douleurs comme aucun médicament n'avait réussi à le faire jusqu'à présent. Puis le lieutenant rappela que l'on était dimanche, et que le dimanche il ne travaillait pas.
Nos deux cyclistes amateurs s'en repartirent donc, promettant de ne rien dire sur toute cette sorcellerie, sauf cette conclusion sans queue ni tête que fit le lieutenant Nick Talope :
"Quelle aventure foutraque que cette balade à vélo en forêt. On y a croisé d'étranges animaux, des gens louches et d'autres qui n'avaient pas la lumière à tous les étages, mais au moins à la fin, tu as trouvé un remède pour ta migraine. Comme quoi, quoi que l'on fasse, 1+1+ ça ne fait pas toujours deux."
Sur les ondes, une chanson de Robert Charlebois arrivait à son terme.
Fin !
S.Flagg !!
A+ !!