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    MathildeSBabelio le 02 janvier 2024
    Bonjour !

    Ce défi est le dernier que je vous propose, avant l'arrivée de Nathanaëlle, la prochaine stagiaire, qui vous lira et sera chargée d'annoncer le ou la gagnante du mois. Ce fut un plaisir de vous accompagner ces quelques mois et de vous lire !

    Pour inaugurer l'année, le thème est : "1+1=?"
    Les mathématiques ont leur secret, leur perfection et leur évidente complexité. Tout est logique, tout reste à démontrer : appliquées au réel, cependant, la plus simple des équations, un plus un, pourrait cependant en perdre son latin... Une formule peut-être pas si évidente, à remettre en question ?
    Petit rappel des règles pour ce défi du mois de janvier : il prendra fin le 31 janvier à minuit, la taille et le format de vos écrits sont libres et nous ne prendrons en compte que le premier texte que vous publierez ci-dessous. Le gagnant ou la gagnante remportera un livre.

    Bon courage et à vos plumes !

    Mathilde

    KotolineBastacosi le 02 janvier 2024
    Bonjour Mathilde !
    excellent défi.
    peut-on écrire en chiffres plutôt qu’en lettres ?
    Snoopythecat le 02 janvier 2024
    J'ai peu d'aptitudes pour les mathématiques. 😭😭😭😭
    franceflamboyant le 03 janvier 2024
    Merci Mathilde pour ce sujet intrigant qui va entraîner de multiples propositions et belle entrée dans cette année nouvelle !
    GaLim le 03 janvier 2024
    Snoopythecat  Les mathématiques, c'est facile, il suffit de rendre les chiffres concrets. Par exemple :
    1 chocolat 🍫+ 1 chocolat 🍫= 2 chocolats ! 😉😂


    Sinon on peut aussi poser l'opération suivante : 

    1 Mathilde sur le départ + 1 Nathanaëlle sur le point d'arrivée = le défi d'écriture du mois de janvier sur Babelio 😁 ! 

    Bon courage à tous 💪
    KotolineBastacosi le 03 janvier 2024
    1 chocolat🍫 + 1 chocolat🍫 = 1 crise de foie 💊
    Verteflamme le 03 janvier 2024
    Ce thème m’inspire ! Merci d’organiser ces défis !
    franceflamboyant le 03 janvier 2024
    Il y a déjà deux textes 👏
    Moi pour le un plus un, je cherche...
    Verteflamme le 03 janvier 2024

    Rebonjour tout le monde, je soumets mon texte. 

    Trivial 


    Mlle Nôme, étudiante, fronçait un rigoureux sourcil sur ses problèmes de maths. Elle achevait un poly que son prof lui avait donné (pour bien démarrer l'année). Evidemment il avait dit : "voici un vous, Polly." Haha oui, elle s'appelait Polly Nôme. Apparemment son nom, déjà jeu de mot, ne suffisait pas au prof, il fallait qu'il en rajoute. Enfin, elle concluait la feuille. Tali, sa petite sœur, dessinait des ronds et des carrés (c'était là son travail), car elle était en Moyenne Section de maternelle. L'avant veille Tali avait demandé : c'est quoi un rond ? D'accord, je sais ce que c'est, mais c'est quoi l'idée d'un rond ? Polly avait souri, lui avait montré sa machine à rond, un compas, et lui avait expliqué l'ensemble de points à la même distance d'un autre point. La veille, elle avait demandé : l'infini moins l'infini, ça fait combien ? Polly avait froncé les sourcils : comment expliquer les formes indéterminées à sa sœur de quatre ans ? Elle avait finalement tenté, sans trop savoir si l'explication avait germé ou le ferait dans quelques années. Ce jour-là, jamais deux sans trois, Tali posa la nouvelle question : 1+1 ? Quelle déconfiture ! Polly était furieuse. "Trivial". Et elle claqua la porte. 

    ***
    Trivial. Un ballon tri-colore a trois couleurs, un trident a trois dents, la maîtresse avait dit que tri voulait dire trois, alors pourquoi trivial voulait dire deux ? Polly, la grande sœur, avait dû faire une erreur de calcul. Mais non. Quand on est dans une école à cinq syllabes, U-ni-ver-si-té, on ne fait pas d'erreur. On sait presque tout et après le Diplôme, on sait tout. Donc Polly n'a pas fait d'erreur. 
    ***
    "Des synonymes", dit la maîtresse. Bicyclette et vélo en sont un exemple. C'était donc ça ! se dit Tali, et une ampoule s'éclaira au dessus de sa tête. "Deux" et "trivial" étaient donc des synonymes, c'est-à-dire deux mots qui voulaient dire la même chose. 

    ***
    "Un cheval, des chevaux", dit la maîtresse. Alors Tali comprit une nouvelle chose. On disait "triviaux". Par exemple, ses yeux étaient triviaux. Avec Simon, son Namoureux, ils étaient triviaux. Polly et Tali sont triviaux. 

    ***

    Plus tard, Tali alla au collège et au lycée. Polly fut vite ridée du front à force de froncer les sourcils. Elle fut si ridée qu'elle devint docteure avec une thèse sur des questions de topologie. Et Polly comprit. Sa soeur avait cru toute sa scolarité que "trivialité" était synonyme de "dualité", et trivial de "deux". Alors elle décida de la laisser mariner un peu. Polly avait épousé Simon (le mari de Polly portait le même prénom que le namoureux de Tali en maternelle) et faisait une grossesse gémellaire. Et naturellement, elle dit à sa sœur cadette que sa grossesse était une trivialité. Et puis Tali lut qu'en breton, il y avait le singulier, le pluriel et le trivial (au lieu du duel). Elle expliqua que le Double de Dostoïevski était une œuvre sur la trivialité. 

    Le jour de ses dix huit ans, elle fut prise à part par Polly qui lui expliqua la méprise. Alors Tali éclata de rire. Elle s'était trompée tout ce temps ! 
    -Qu'est ce que c'est bête, quand même. 
    -C'est même trivial ! 
    -Haha Polly Nôme, vraiment c'est débile."
    Les deux sœurs rirent un bon coup, puis Tali passa à autre chose. 

    Carolina78 le 04 janvier 2024
    Verteflamme  Bravo d’ouvrir le ban ! J’aime beaucoup ta proposition espiègle, originale et bien menée. Un polynôme c’est pas trivial ?
    Verteflamme le 04 janvier 2024
    Merci Carolina ! Haha j'ouvre souvent le bal car en général j'écris en un jet. Espiègle et original, c'était le but, bien menée, tant mieux. Et les polynômes ne sont pas toujours triviaux, enfin tout dépend du degré. J'en avais souffert en Première S alors qu'il n'y avait là rien de bien sorcier.
    GaLim le 06 janvier 2024
    Bonjour 👋 !

    En ce 06 janvier, je viens vous offrir une petite douceur sucrée mais avant cela, je rappelle la règle pour le roi ou la reine :

    1 part de galette + 1 fève = je repaye une tournée de galettes 🍘😉!

    Bonne dégustation 😋

    mfrance le 06 janvier 2024
    Je m'en fiche de la fève, ce que je veux, moi, c'est la galette, elle a l'air bougrement bonne. Je  peux prendre cette part ?   merci d'avance !
    GaLim le 06 janvier 2024
    mfrance  Cette part est déjà réservée 😢 mais je peux vous en couper une autre 😁 ! Sinon j'ai aussi une version brioche avec fruits confits en stock. C'est comme il vous plaira 😉.

    Verteflamme  Bravo pour cette inspiration précoce et ce premier texte, tant les autres se font attendre... 🥴 Pour ma part, les polynômes ont été beaucoup moins douloureux que le logarithme népérien et ses fichues courbes sur calculatrice aux 36 mille boutons 😤😠 ! En tout cas, réussir à faire des jeux de mots (donc littéraires) avec des mathématiques : 👍. 😁
    Verteflamme le 07 janvier 2024
    GaLim  Merci de ton appréciation ! Haha j'aime les jeux de mots de toute sorte. Un jeu de mot de chimie : il est réducteur de ne parler que de l'Occident (oxydoréduction hahaha). Et sinon, j'ai hâte de lire les autres propositions sur ce sujet, je me demande ce que ça inspirera aux autres. Statistiquement moins il y en a plus j'ai de chance de gagner :P mais aussi moins j'ai l'occasion de lire de beaux textes, alors j'espère quand même que beaucoup écriront. Et je suis d'accord pour le logarithme, j'ai arrêté les maths en Terminale S (et ai fait un peu de stats dans le cadre de la linguistique:) ).
    ChristianDecroze le 08 janvier 2024
    Hou lôlô, attention les yeux, c'est du lourd, le défi ce mois-ci !
    Tous à vos calculettes, chères(ers) camarades.
    Quoi qu'il en soit, je vous souhaite une excellente année à toutes(ous), de bonnes lectures et beaucoup d'inspiration.
    A bientôt !
    franceflamboyant le 09 janvier 2024
    Bonjour, l'anecdote qui est centrale dans mon texte n'est pas imaginaire. Le pêcheur australien qui s'est trouvé, le 31 décembre au soir, face à un crocodile d'une taille monstrueuse, est vraie. Je l'ai trouvée dans GEO. Le reste est de ma façon...
    franceflamboyant le 09 janvier 2024
    UN PLUS UN

    BABELIO JANVIER 2024

     

    Il y a longtemps que j’habite Mackay, une jolie ville située sur la côte orientale du Queensland, en Australie. Pour ceux que ça intéresse, c’est à neuf cent kilomètres de Brisbane. Ma ville est connue pour sa production sucrière et aussi pour son industrie minière. Je l’aime bien car ce n’est pas une très grande ville. Le climat est agréable et les touristes ne viennent guère ; ça me plaît. Je suis un peu sauvage.

    Je m’appelle Richard Brookman, j’ai soixante-deux ans et je ne travaille plus depuis deux ans. Mon enfance a été heureuse. Mes parents, mon frère et moi étions déjà dans le Queensland, mais ailleurs. Mary, ma mère a été la personne la plus importante de mon enfance et dans ma vie, elle reste fondamentale. Mon père travaillait dans une ferme. Il était robuste, peu rieur et distant. Un jour, il s’est volatilisé. On ne l’a jamais revu. Mon frère aîné avec qui j’avais une telle différence d’âge que ma mère avait cru ne jamais avoir un second enfant, est parti lui aussi. Il était bon élève, c’était sa chance.  Nous appartenions à une association protestante et il a décroché grâce à elle une bourse d’études pour le collège, le lycée puis l’université. Il est revenu nous voir au début mais depuis longtemps, on ne se côtoie plus. Sa vie est trop différente de la mienne.  Ma mère m’a donné un grand sentiment d’unité : il y avait elle, et il y avait moi. Cela faisait un plus un. C’était magique. Elle m’adorait. Je l’adorais. Cette entente que nous avions, je l’ai reconduite. Je me suis marié très jeune et cela a fait un plus un. Julia et Richard. Notre couple a eu une vraie force. Je tenais un petit commerce, elle s’occupait d’un restaurant. Le soir, nos mains s’entrelaçaient, nous étions unis. Avec Ann, ma fille, puis avec Alex, mon garçon, ça a été un peu différent. Ann était fusionnelle avec moi et j’ai retrouvé ce un plus un qui rend si fort ! Pour ce qui concerne notre fils, c’était plus difficile. Il était beaucoup plus fermé. Nous ne nous disputions pas mais il y avait comme une gêne, une incompréhension. Adolescent, il a fait comme mon frère. Il était non élève et adorait le sport. Il a décroché une bourse lui aussi. Il vit à Sydney désormais ; c’est le bout du monde. Ann, elle, était sage et paisible. C’est avec elle que Julia et moi avons commencé nos escapades. Oh, nous n’allions pas très loin ! Nous allions à Dolphin Harbor, à Black Beach, à Mackay Harbor et à East Point ; et bien plus loin quelquefois.  On se promenait, on partait en excursion, on mangeait des glaces, on dormait parfois dans un petit hôtel. Et puis moi, j’allais pêcher et j’entraînais mon monde. Bizarrement, Alex a tout de suite déclaré forfait. Il s’ennuyait à mourir. Marry et Ann, elles, ont suivi. Mon épouse était craintive. La rivière Jane Creek était poissonneuse, elle voulait bien le croire, et nous ne rentrions jamais bredouille ; mais il y avait des crocodiles. Pendant longtemps, on n’en a jamais croisé un seul puis un jour, elle s’est raidie et s’est mise à trembler. Deux yeux jaunes venaient d’apparaître à la surface de l’eau : ils la scrutaient. Elle a hurlé. Il n’y avait aucun danger, je le savais, et la partie de pêche s’est bien terminée. De retour d’excursion, j’ai ressenti cette proximité que j’avais avec elle : un plus un ! Seulement, à quelques temps de là, on a appris qu’un type était tombé d’un bateau quasiment là où nous étions allés. On ne le retrouvait pas. Les crocodiles avaient dû le rencontrer. Marry a été formelle : toutes sortes d’excursion mais pas de partie de pêche. Ann a tenu bon quelques temps puis un jour, elle aussi a pris peur. J’avais une bonne pêche quand un jeune crocodile est passé près du bateau. Elle en avait déjà vu mais je ne sais pourquoi, celui-là l’a effrayé. Dès que nous avons été de retour, elle a été formelle : elle ne viendrait plus. J’ai fait mine de comprendre car je voulais rester proche d’elle. Le père et la fille pendant du couple mari et femme ! Ah, ce un plus un !
    franceflamboyant le 09 janvier 2024
    UN PLUS UN

    La vie réserve de sales surprises. Il y a cinq ans, ma Marry a eu une attaque. On avait des problèmes de cœur dans sa famille. Elle menait une vie rangée, avait changé de travail pour éviter les longues soirées qu’un emploi dans la restauration rend inévitables et travaillait dans un salon de thé. Ann vivait ailleurs et travaillait dans une banque. Elle est arrivée tout de suite quand je l’ai informée du décès de sa mère et le fils aussi a fait le déplacement. Avec elle, ça a été enchanteur mais pas avec lui. Il était très lointain.

    Je me suis mis à vivre seul et comme je ne travaillais plus, je me suis laissé aller à ma passion pour la pêche. J’ai acheté une meilleure embarcation et poussé plus loin mes investigations. Suivant où on se trouve sur la rivière Jane Creek, les crocodiles sont rares ou abondent. Je me sentais un peu perdu comme si je ne pouvais plus m’additionner à quiconque pour former cette association solide et profonde que j’affectionnais. Je savais que ma femme m’avait aimé et qu’elle pensait à moi dans les cieux et qu’aucun de mes enfants (même le fils) n’aurait le cœur de me tourner le dos, mais je n’avais plus le cœur à rien. On a commencé à me parler d’un crocodile d’une taille phénoménale ; il faisait tant de dégâts qu’on pensait à l’éliminer. Une bête immense, presque mythique ! Voilà que ça me travaillait. Je pensais que s’il apparaissait, je serais sans doute en mauvaise posture. Serait-ce un mal ou  un bien ? Ma vie me semblait triste et monotone mais si j’étais soudain face à un danger incommensurable, n’en verrais je pas le prix ?

    Je ne croyais pas si bien dire. Le 31 décembre dernier, j’étais sur la rivière. Il était vingt deux heures et je pêchais au filet depuis quatre heures quand j’ai eu ce sentiment étrange que quelque chose m'observait. J'ai allumé le phare et j'ai regardé vers le ruisseau et des yeux ( les siens ) se dirigeaient droit vers moi". Je ne suis pas inquiété car j’étais expérimenté et avais l'habitude des crocodiles. De loin, je ne me rendais pas compte de la taille du reptile. Ce n'est que lorsque les yeux de l'animal se sont alignés avec les miens que j'ai vu à quel point il était grand. Il devait mesurer quatre mètres de long environ alors que son embarcation ne mesure que trois mètres. Et là, j’ai compris ! C’était ce monstre dont on me parlait. Il a fallu calculer vite ! Pour une fois un plus un c’était la force brutale et sanguinaire contre mon ingéniosité d’humain ! Je me suis déplacé à l’arrière du bateau afin d’allumer le moteur et j’ai pensé : pose ta candidature pour un film catastrophe, toi, et arrive à l’heure pour les essais ! Je pensais bien m’en tirer mais je faisais erreur. Le crocodile a bondi hors de l’eau et s’est écrasé dans ma barque ! J’étais sans voix. Terrifié, je n’ai pu que sauter sur l’horrible bête pour atteindre la proue du bateau et récupérer l’ancre mais le monstre a pivoté ! J’ai vu ma mort ! Heureusement, il s’est déséquilibré et est tombé à l’eau. Je n’ai plus eu qu’à mettre le moteur en marche et à repartir. Arrivé à bon port, j’ai prévenu les autorités. J’étais entier et seul, mais la leçon a porté. Me plaindre de ma vie, moi ? Comme j’étais tout de même choqué, Ann est venue et m’a emmené avec elle. Un plus un. Elle m’a expliqué qu’il serait pathétique de ma part de ne compter que sur elle ; pourquoi ne pas chercher une compagne ? J’ai déjà mon plan ! A celles que je rencontrerais, je parlerais de cet énorme crocodile. Elles me trouveront courageux, héroïque même et en redemanderont ! Quoi, une telle épreuve à une telle date ! S’opposer à mains nues à un monstre tandis qu’on festoie partout ailleurs !  L’une d’elle voudra en savoir plus que les autres. Je la sens arriver. Un plus un.
    Verteflamme le 09 janvier 2024
    Quelle frayeur franceflamboyant  ! J'ai beaucoup apprécié votre nouvelle. Ce un plus un des relations est comme un leitmotiv, et le style est agréable. C'est aussi un texte sur l'héroïsme, la rencontre avec le monstre est fortuite mais le "héros" (qui n'a pas combattu à main nu, et il serait mort si c'était le cas) a quand même su garder son sang froid.





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