Editions Belin [corriger]

Il s'avère que la Corse, proportionnellement à son nombre d'habitants, fut le département français qui paya le plus lourd tribut lors de la Première Guerre Mondiale. Ce livre rend hommage aux corses morts pour la patrie. Mais surtout il s'insinue dans les destins individuels et essaie aussi de comprendre les causes de cet hécatombe.

Ce livre était cité par Ponthus dans son livre A la ligne et par curiosité j’ai regardé sur internet ce qu’était ce livre de lecture et il s’est avéré qu’il est en réserve dans mon réseau de médiathèques.

Alors oui, c’est désuet et orienté puisque c’est un livre d’école et qu’il transmet des messages de moral et d’éducation civique teintés du contexte sociétal de l’époque, écrit en 1877, l’histoire se passe en 1871, la conclusion en 1904. Mais, en étant averti, il est quand même très intéressant ce livre et certaines valeurs sont toujours d’actualité comme la rigueur dans son travail, la ponctualité, la politesse, l’ honnêteté, la propreté, ne pas céder à ses émotions, être persévérant. Je laisse de côté le patriotisme de l’époque, le racisme -l’esclavage, est aboli et c’est considéré comme une bonne chose mais il y a encore du chemin à parcourir-. On y parle également d’association d’intérêts et de coopération, c’est pas mal. Quant au bien-être animal il faut bien évidemment le lire en termes de rentabilité pour l’agriculteur.

Le deuxième intérêt du livre est que les deux orphelins, André et Julien, Alsaciens, vont traverser la France et avec eux nous allons parler géographie, terroir, bonnes habitudes morales et d’hygiène, grands hommes (et une grande femme, Jeanne d’Arc), avancées de la science et de l’industrie, plantes et animaux. Avec force dessins, cartes et reproductions de gravures et peintures. Et ça, c’est très intéressant. Lier la lecture à la découverte de sujets qui touchent les enfants, la lecture qui sert de ciment culturel commun, c’est une riche idée. Un adulte dit même qu’il ne sert à rien de lire si on ne comprend pas ce qu’on lit. Je ne peux qu’être d’accord.

L’auteure dit s’être inspirée du travail du pédagogue Jean Macé, fondateur de La Ligue de l’enseignement, promouvant l’éducation populaire.

J’aurais bien voulu avoir un tel livre de lecture au fil de l’année quand j’étais à l’école.

Voilà un titre qui reflète parfaitement le contenu de cet ouvrage : un livre scientifique (et technologique) sur les comportements, les faiblesses et la résistance des humains envoyés sur le terrain en temps de guerre. Ca pourrait sembler aride et sordide… et ça l’est parfois.



Mais il y a un autre mot dans le titre : drôle. Et ça change tout : l'écrivaine scientifique américaine Mary Roach, si elle est rigoureuse dans son enquête, a également un sacré sens de l’humour (noir). Elle parvient ainsi à rendre instructifs et distrayants les sujets que sont la guerre, les traumatismes et la mort.



Partie sur le terrain, elle a réussi à se faire inviter partout - y compris dans un sous-marin en opérations - et à rencontrer de nombreux intervenants militaires (notamment chercheurs, techniciens et médecins). On est plongé avec elle sur le terrain et la triste réalité militaire, des routes minées aux déserts surchauffés et bien sûr aux blocs chirurgicaux et aux morgues. Elle nous décrit les recherches et avancées scientifiques pour protéger/sauver les soldats à travers 14 chapitres thématiques : les tenues, la chirurgie, les sous-marins, le bruit et la chaleur ou même… la diarrhée (qui peut faire perdre une guerre si elle affecte les soldats en nombre).



Mary Roach (ainsi que ses intervenants) a le chic pour rendre tout cela plus léger, sans jamais oublier de nous apprendre beaucoup de choses sur l'état des avancées scientifiques et techniques. C’est distrayant et c’est surtout passionnant, bravo !