Vilo [corriger]

Ce livre que j’avais oublié m’avait pourtant été offert il y a plus de dix ans par une amie Babeliote aujourd’hui disparue des radars.



Quel oubli stupide.



Issu d’un concours organisé par Japan airline en 1990, voici un recueil de haïku d’enfants – le plus jeune a sept ans -, du monde entier – vingt-sept pays et dix-neuf langues - et Illustré par les auteurs.

Il est d’une fraîcheur insensée qui m’avait totalement échappée en feuilletant l’ouvrage, comme ça, plusieurs fois, par curiosité.



Alors bien sûr les règles strictes de composition de ces courts poèmes, évoluant entre poésie et méditation ne sont pas suivies à la lettre – je crois que c’est cela qui m’avait fait repousser la lecture – mais l’esprit y est bien.

Trois vers : un court, un long et un court et surtout cette âme qui s’y loge et qui fait deviner, plus qu’elle n’impose. Là est le mystère du haïku.



Finalement, j’ai été souvent époustouflé par le lien unissant l’extrême jeunesse des auteurs et leur talent de suggérer un sentiment ou une émotion ou plus simplement une scène.

J’ai même été estomaqué en réalisant que de si jeunes enfants pouvaient ressentir le mystère, le beau, l’harmonie, la puissance de la nature, des émotions autres que les simples joie et tristesse.



En réalité, chargé d’apriori, je ne connais pas les enfants. J’ai oublié quelle était la fraîcheur de mes propres enfants, aujourd’hui adultes et parents. J’ai oublié quel était mon esprit lorsque j’avais dix ans. C’est triste…



Mais j’ai un secret espoir : Mes petits-enfants sont encore un peu jeunes, il va falloir que je patiente. Mais sous peu je tâcherai de les entrainer avec moi dans ce monde merveilleux du haïku et, peut-être, armé de plus de sagesse, saurai-je sentir cette innocence poétique qui m’a échappé.



Merci mon amie de m’avoir offert ce livre. Tu vois, lui aussi a dû patienter avant de se révéler à moi.

Islande, un nom qui porte en ses trois syllabes un programme, celui de la terre des glaces ou encore de l'île des landes. Un nom qui fait à lui seul le titre de ce beau livre où les photographies de Ragnar Th. Sigurosson valorisent parfaitement ces belles terres noires ainsi que le feu de la terre omniprésent, aussi bien dans les volcans que dans les sources chaudes ou les geysers.



Le livre offre une vision féerique de l'île par les photographies des paysages, de la mer, de la neige, des volcans en éruption, mais aussi des habitants, pêcheurs, enfants aux visages angélique.



J'aime particulièrement celle des doubles pages 130-131 présentant en premier plan un magnifique cheval devant les berges de Faskrudsfjordur. avec un arrière-plan montagneux où subsistent quelques névés. Et aussi celle de ce pêcheur islandais en tenue rouge brandissant une morue énorme.



Le texte de Christine Masson porte une image poétique de ces terres, il en présente brièvement l'histoire, développe également la situation économique et, surtout, commente à travers les paysages ce mariage improbable mais réussi entre l'eau et le feu.

Un beau livre illustré par Granville, illustrateur et caricaturiste né à Nancy et célèbre au 19è siècle. 52 planches sont consacrées à toutes sortes de fleurs des champs ou des jardins souvent représentées par des jeunes femmes évoquant des symboles, des attributs de qualités...Un texte plus accessoire en face des dessins colorés donne une sorte de contexte ou raconte une légende, un conte traditionnel.

Oeuvre empreinte de poésie, de grâce, de légéreté et d'humour aussi.

Bientôt pour les collectionneurs de livres rares !