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La fille Élisa

Après la mort de son frère, Edmond de Goncourt poursuit le travail entamé avec lui et publie un roman dressant le portrait d’une prostituée. Fille de sage-femme, Elisa veut fuir sa mère et s’éloigner des souvenirs de son enfance.



Elle rencontre une prostituée qui loge parfois chez sa mère. Cette femme fait basculer son destin. A son contact, elle imagine que le métier de prostituée sera source d’épanouissement et de liberté. Elle saisit cette opportunité pour prendre la fuite et suit cette femme dans un petit village de province.



Finalement, elle décide de poursuivre sa route jusqu’à Paris mais son caractère ne lui permet pas de trouver véritablement sa place. Indolente, elle erre entre les maisons de prostitution et s’étiole jour après jour. Quand elle est condamnée pour le meurtre d’un homme, sa déchéance devient implacable. Jusqu’où cette descente aux enfers la conduira-t-elle ?



Si le personnage d’Elisa n’est pas flamboyant mais plutôt apathique, j’ai apprécié cependant la description du milieu carcéral de l’époque. Au-delà de dépeindre la destinée d’une femme et sa lente décadence, Edmond de Goncourt expose un véritable manifeste contre la cruauté pénitentiaire qui demeure intéressant.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Armand

Et hop ! Un nouveau loser Bovien vient de rejoindre ses camarades dans ma bibliothèque. Ils y ont une place particulière.

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S'il eût fallu que je critiquasse ce roman dans un temps approprié, c'est bien au subjonctif imparfait que j'eusse du m'y employer.

Pop,pop,pop! Je n'en ferai rien... voir :" j'en f'rai rien" en bon Normand que'j'chui...



Parût en 1926, c'est à dire, deux ans après l'excellent : 'mes amis' ; Armand est le deuxième roman d'Emmanuel Bove.

Je peux donc affirmer sans prendre trop de risques, que chez Bove, le talent n'a pas attendu le nombre des années.

Était-il nécessaire que je le précisasse ? ...Aaarrgh!!!

~~~

Armand est un jeune homme sans éclat, qui auparavant, vivotait dans une grande précarité. Puis vint la guerre ; celle de 14, et enfin, la démobilisation.

Suite à celle-ci, Armand rencontre Jeanne, une veuve de guerre plus âgée que lui, mais surtout, beaucoup plus aisée. Parfait ! Maintenant Armand va pouvoir continuer à vivoter, mais l'esprit libéré des tracas financiers et sans avoir à faire des plans pour l'avenir.

Quand un jour, il recroise la route de Lucien, un ancien ami qui lui, n'est pas sorti de sa pauvreté, c'est son passé, son image, qui lui reviennent en pleine poire.

Lucien, c'est son miroir des mauvais jours...



{ je suivais une rue si étroite, que les fouets des voitures me touchaient en passant, lorsqu'une main se posa sur mon épaule.

Je la regardai, puis me tournai.

C'était Lucien. Au lieu de m'appeler, il avait voulu faire la plaisanterie de me toucher dans la rue comme l'eût osé un inconnu.

Je ne l'avais pas vu depuis un an. Il portait le même pardessus, une autre cravate, le même chapeau. Il n'avait pas grossi ni maigri. Pourtant il était différent. Il vivait dans mon souvenir sans rides, sans coupures, sans cette fossette du menton trop profonde pour qu'il pût la raser.

Je m'arrêtai. Notre haleine dans le froid, s'échappait à contretemps...

... Nous étions embarrassés, Lucien de m'avoir accosté familièrement, moi d'en paraître importuné. Nous demeurions immobiles. J'attendais qu'il parlât. De le voir si pauvrement vêtu, les années malheureuses que j'avais vécues repassèrent devant mes yeux. Je les avaient oubliées petit à petit. Maintenant, elles étaient aussi nettes que si aucun intervalle ne m'en eût séparé... }



Que faire ? L'inviter ? L'ignorer ?

Mais voilà... Lucien a une sœur. Marguerite. Et là.....



{ Plusieurs fois dans l'après-midi, j'avais songé à Marguerite, et éprouvé une gêne à respirer lorsque mon attention, après s'être portée ailleurs, était revenu sur elle...

...en marchant, j'essayais d'imaginer la chambre de Marguerite. Elle m'apparaissait tantôt grande, tantôt petite. Parce que j'étais certain que ni les unes ni les autres ne ressemblaient à la réalité, je m'en représentait toujours de nouvelles pour que, parmi toutes ces chambres, il s'en trouvât au moins une qui approcha de celle de la sœur de Lucien... }

~~~

Armand, c'est la confusion des sentiments (eh oui, Mr Zweig), c'est un esprit torturé par tant de contradictions.

Il se cherche, il se compare, il se ment, il s'invente, il aime, il renie, il trahi, il se perd, il s'excuse...

De quelle classe appartient-il ? Qui est-il ? Que vaut-il ?

Armand, c'est aussi un roman de la solitude. ils me semblent bien seul ces quatres personnages : Jeanne, la veuve ; Lucien, l'ancien pote, Marguerite, la jeune fille en fleur (eh oui, Mr Proust), Armand, le dénominateur commun à tous.

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Une fois de plus, Emmanuel Bove signe un texte de toute beauté et riche en psychologie.

Ici, point d'action, l'auteur prend tout son temps en nous détaillant chaque faits et gestes...la météo, la course des nuages, les heures qui passent, les vêtements, les corps, les regards, la rue...on pourrait presque ajouter...les silences, les pensées et le malaise qui s'installe.

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Je me suis une fois de plus régalé de cette ambiance Bovienne.

J'en redemande... encore... encore...



















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Les Fausses Mesures

Le récit est original et captivant. Une fois débuté, il sera difficile de faire une pause. Quelques sombres traits humains sont dépeints de telle sorte que l'on est bousculé. Une réussite sur ce plan. Sur la forme, c'est parfois un peu pénible, le style simple et dépouillé, ce n'est pas inintéressant, encore faut-il ne pas en abuser. Si vous vous amusez à compter les phrases de certains chapitres (le 11 à titre d'exemple), vous noterez que quatre à cinq phrases par page débutent par "il", c'est à dire une sur deux. Asphyxiant. En conclusion, un livre à lire sans hésiter et sans craindre de le regretter.
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