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Frénésies

En ouvrant les pages de cette pièce de théâtre, je ne m’attendais pas à y découvrir un road trip rendant hommage au poète et écrivain Jack Kerouac et à son roman « Sur la route ».

La préface de Josée Kamoun, plutôt longue au regard de l’épaisseur de la pièce (53 pages), fait le lien entre le personnage, l’écrivain, avec son œuvre et la pièce jouée par Florient Jousse.

Sur le fond, j’aime beaucoup l’intention des metteurs en scène, et ce qu’ils ont pu vivre avec cette pièce (raconté à la fin) est semblable à ce que décrit le texte, ce devait être très jouissif.



L’histoire nous emmène aux côtés de Thomas et Bilal. Ils vivent sur l’île de la Réunion et l’un et l’autre rêvent plus grand, d’un ailleurs insaisissable mais qui se saisit par le moment vécu pour y parvenir. Nous les suivons donc sur la route des États-Unis d’Amérique. Thomas est le narrateur et comme un lecteur devant l’œuvre de Kerouac, il est fasciné par la personnalité, le caractère, l’impulsivité de son ami Bilal, plus vieux de quelques années. Ce dernier m’a fait penser à Neal Cassady, lui aussi poète et écrivain, qui a inspiré à Kerouac son personnage de Dean Moriarty.

Les comparaisons sont visibles et logiques, compte tenu de l’intention initiale de faire de la pièce une adaptation, mais ce projet « Frénésies » qu’apporte-t-il de nouveau dans sa forme et dans cette société du XXIe s. ?

Je n’ai hélas pas réussi à saisir tout ce que Florient Jousse défendait sur les planches.



C’est, selon moi, avant tout une pièce de théâtre à voir et à écouter plutôt qu’un texte à lire, c’est une expérience orale qui nécessite un interprète et l’accompagnement musical prévu avec.

En lisant ce texte on sent tout le respect pour Kerouac, à l’image de Bilal qui fait du roman « Sur la route » son livre de chevet, voire sa bible tellement il lui dicte sa pensée, sa conduite.

Le pouls de la « beat generation » rythme le voyage, une épopée qui traverse les EUA du sud vers le nord, puis de l’est vers l’ouest, à la découverte du jazz. Oui, car ici le jazz, accompagné par l’interprétation du saxophoniste Jah Pinpin, est également le fil conducteur. Je suis surprise que dans la retranscription littéraire il y ait si peu fait mention.



De la « Beat Generation », pas assez de place est donnée aux grands espaces, à l’opposition aux politiques guerrières, il reste le sentiment de liberté, des kilomètres au compteur et une consommation de drogues, à peine questionnée. Comme le veut l’expression, « dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours », or ici le chemin décrit est si réduit, on a à peine le temps de saisir la profondeur des personnages que les voilà arrivés à destination. J’ai terminé ma lecture avec une pointe de frustration, car j’aurais aimé plus de péripéties, plus de poids et conséquences dans les choix réalisés.



Sur la forme, la voix narrateur est prépondérante, peu de dialogues, mais quand ils surgissent les personnages vivent le moment à fond, le cri est libérateur, cela se voit par les nombreuses onomatopées. Sinon la mise en page assez libre n’use pas tous les codes du théâtre. Il y a assez peu de didascalies, la norme typographique est parfois malmenée, notamment les œuvres citées tout au long du livre ne sont pas en italique, les paroles de chanson mises en rang et hachées de slash « / », en plus de ponctuations et d’espacements parfois fautifs.



Pour finir, j’ai beaucoup aimé l’illustration de couverture d’Hippolyte avec ce caractère sauvage, chamanique. Ainsi que les illustrations intérieures qui séquencent les chapitres, les étapes du voyage. Il y a également quelques photos des protagonistes sur la scène et sur la route, elles donnent à voir un peu mieux l’ambiance de la pièce.

Enfin, sur la 4e de couverture l’ouvrage est indiqué comme un théâtre jeunesse, à partir de 14 ans, et j’avoue être un peu dubitative. Oui, la préface peut aider le jeune lectorat à mieux cerner l’œuvre qui va suivre, certes le niveau de langage est moderne avec plusieurs abréviations, ce qui peut en séduire certains, mais au regard des sujets et de la référence à « Sur la route » je pense que c’est plus un théâtre qui s’adresse aux adultes et qui peut être accessible à des jeunes de 16 ans. Ces derniers auront pu lire en classes Kerouac, Burroughs ou étudier de manière plus large le mouvement de la « Beat Generation ».



Pour répondre à Calou-Mae qui a aussi chroniqué le livre, j’ai regardé à la dernière page les mentions légales : il est bien précisé « loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse », mais aucune indication sur la date de dépôt spécifique auprès de la CSCPJ, ni de date de dépôt légal à la BNF.
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Le parfum d'Edmond

Merci aux équipes de Babelio pour m'avoir envoyé ce livre. Le parfum d'Edmond est avant tout un voyage sur cette magnifique île de la Réunion en compagnie de deux amies d'enfance Nora et Fred. L'une est devenue parfumeuse et l'autre écrivain. Ensembles elles m'ont entraîné dans une aventure aux milles parfums, aux milles couleurs afin de revenir sur des souvenirs d'enfance pour fabriquer LE parfum qui rappellerait à Nora l'odeur de sa grand-mère, une création unique de son grand-mère Edmond.

Mais c'est aussi l'histoire de l'île, l'histoire de la vanille, l'histoire d'Edmond Albius...J'ai beaucoup aimé cette histoire, j'ai appris pleins de choses, dommage que ce fut trop court car je serais bien resté avec Fred et Nora sur cette île...ça m'a donné des envie de voyage ^^ En plus moi qui ne suis pas trop adepte du format théâtre, là j'avoue que c'est passé tout seul, c'était vraiment une belle lecture.
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Le parfum d'Edmond

Nora et Fred sont deux amies qui vont faire le tour de l'île de la Réunion. Elles veulent fabriquer un parfum, celui de leur grand-mère. C'est leur madeleine de Proust et elles veulent retrouver ce parfum qui leur rappelle cette chère grand-mère.



L’assemblage du parfum est le prétexte choisi par l'auteur, Laurent Contamin, pour nous faire découvrir cette île et ses différentes richesses. Mais c'est aussi l'occasion d'évoquer la vie d'un jeune esclave, Edmond Albius, qui a fait la richesse de la région en réussissant à féconder les fleurs de vanille.



Laurent Contamin nous propose une pièce de théâtre, à l'attention d'un jeune public. Il donne la parole à deux adolescentes et il va revisiter l'histoire de l'île. pour cela, il donnera, à travers ses deux héroïnes, la parole à des symboles de la Réunion : un oiseau, un arbre centenaire et une fleur de vanillier... Laurent Contamin va nous faire voyager dans le temps et dans l'espace réunionnais.



Fred et Nora vont évoquer la vie d'Edmond Albius, jeune esclave au XIXème siècle. Il sera affranchi le 20 décembre 1848. Edmond est celui qui a trouvé la solution pour féconder les fleurs de vanille.



Les deux amies partagent la même passion pour leur île. Elles vont nous entraîner dans la création d'un parfum, les mots nous apportant les odeurs, les senteurs.



Le texte de Laurent Contamin est facile à lire, on imagine facilement ce qu'il doit donner sur scène.



Je remercie Babelio et les Editions Zebulo pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de Masse Critique. C'était une jolie lecture qui m'a permis de m'évader et donne envie de découvrir davantage de cette île , ancienne île Bourbon.



Pour celles et ceux qui voudraient mieux connaitre l'histoire d'Edmond Albius, je recommande la lecture de la BD "Vingt-décembre : Chroniques de l'abolition" de Appolo et Téhem.



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