Je suis entrée dans une autre dimension. La dimension du flétrissement. Ce n’est pas grave en soi. C’est un état que connaissent bien les fleurs. C’est juste désolant de ne plus connaître de nouvelle floraison. Aucune nouvelle tige ne poussera au bout de mes doigts. La sève fraîche n’envahira plus mon sang. Je partirai, je l’espère, sans me soucier de ce corps qui a fini son évolution des quatre saisons.
D’autres encore aiment profondément les gens d’un autre temps. Ils leur rappellent un être chéri, aimé. Une être trop vite perdu ou pas assez souvent rencontré. Une enfance, un baiser, une chanson, un regard, une main, une fête de famille dont il ne reste que des diapos et des photos aux contours dentelés. Une odeur de confiture, de crêpes mal rattrapées, de gâteaux moelleux et dégoulinants de tendresse et de bonté.