Une longue discussion autour du roman "Celle qui devint le soleil" (She who became the Sun), de Shelley Parker Chan, par la Garde de Nuit.
C'était à cause de cet amour que sa peine était aussi grande que le monde ; impossible à concevoir, sauf de l'intérieur.
Il semblait naturel que cela arrive à ce moment là, à cette heure figée entre le milieu de la nuit et le petit matin. C'était le moment où les bébés naissent et où lee gens mourraient ; où les ténèbres semblaient infinies, et où l'idée de l'aube n'était qu'un cruel fantasme auquel même un enfant ne pouvait croire.
L'opacité de l'air donnait l'impression qu'il n'existait aucun autre bâtiment que celui-ci ; il n'y avait pas de murailles ,pas de cité qui s'étendait à l'extérieur ; car le monde entier avait été effacé, à l'exception de cette blancheur qui avait été son cœur.
Elle voulait ressentir la douleur ; car les gens qui aimaient, et avaient été aimés, la ressentaient.
Deux d'entre elles portaient des armures; la troisière, une robe moirée couleur de magnolia. Les chatoiements pourpres du tissu étaient si sublimes que, l'espace d'un instant, Zhu le cru fait d'ailes de papillons.
Zhu découvrit que la vie monastique ne souffrait aucune trêve. Les corvées succédaient aux leçons. Les leçons aux corvées. Il y avait chaque soir de nouveaux caractères à retenir, et ceux de la veille à repasser. Même la pensée de partager sa nuit avec les fantômes ne pouvait l'empêcher de dormir dès qu'elle s'abandonnait à l'épuisement...
L'aube représentait un échec certain; mais elle recélait aussi, comme toutes ses semblables, la possibilité d'un jour meilleur.
Il parvenait généralement à conserver cet optimisme jusqu'au début de l'après-midi, où le retour inéluctable de la nuit commençait à l'accabler.
Il ressentit soudain un vif chagrin.
Il avait abrité, jadis, ce même intérêt pour le monde, cette même joie face à la beauté et à la nouveauté.
Il ne se souvenait même plus des sensations que lui procurait alors cette étincelle; seulement qu'elle avait disparu.
C'était le moment de la journée qu'il détestait le plus quand les ombres allongées l’empêchaient d’ignorer la perspective d'une nouvelle nuit blanche.
Elle voyait le monde des esprits..elle voyait la réalité cachée, la facette du monde qui en expliquait toutes les autres facettes ; et elle était la seule à pouvoir le faire. Elle se servait du monde des esprits, comme d'autres se servaient du monde matériel,pour obtenir ce qu'elle désirait. Elle jubilait de s'apercevoir que sa bizarrerie était un pouvoir qui la rendait plus forte, meilleure, plus à même d'atteindre ses objectifs.