Toi, tu es ma jeunesse...Et c’est toujours vers le printemps et sa jeunesse que l’on se retourne à l’automne de sa vie.
On ne nait pas noble, on le devient.
Jan Huss réfléchit longuement. Son regard ironique allait de l'un à l'autre des deux hommes. Il s'arrêta sur Cosimo:
-Et vous?
-Moi? dit Cosimo, étonné. Que puis-je pour vous?
-Rien. Mais j'aimerais connaître votre pensée.
-Ah! Vous voulez savoir si j'approuve votre combat? Mon Dieu! Quel homme sensé ne vous soutiendrait pas? Bien entendu,moi aussi je souhaiterais que l'Eglise ne se mêlât que du spirituel et laissât le temporel aux hommes. Moi aussi je trouve que la place de l'Eglise n'est pas à la guerre, et l'acquisition effrénée de richesses n'est pas de son ressort. Je le dis souvent, je le clame parfois et me fais des ennemis puissants. Mais je suis Médicis. J'appartiens à une république et je suis un homme libre. Contre moi on ne peut rien. Ma fortune peut tenir tête à celle de l'Eglise et l'on me craint. Vous, maître Huss, vous n'avez rien. Rien! Que votre foi.
- N'est-ce pas suffisant?
- Elle vous conduira au bûcher. Comme hérétique...
J'aurai préféré plus d'histoire et moins de romance,mais il est tout de même intéressant de se ballader dans la Florence du XV siècle avec son lot de corruption,le pouvoir des grandes familles...
Alors, soudain, ce fut l'apothéose. Lorenzo apparut et la foule debout hurla sa joie, son amour, son enthousiasme pour ce jeune homme si laid et si rayonnant. Il était l'élu, le bien-aimé, le maître attendu et choisi, le fils de Cosimo donc le Fils de Dieu.
Il se tenait très droit sur son cheval blanc, ne perdant pas un pouce de sa haute taille flexible. Sa laideur puissante, presque magnétique, s'adoucissait d'un sourire joyeux et comme étonné des acclamations qui le saluaient.
Voyez-vous , il est déplorable de constater que , malgré toutes les révolutions , les grands de ce monde , pour peu qu'ils en aient le pouvoir et la fortune , échapperont toujours à la justice des hommes .
....Cela ressemble à la mort .C'est cela l amour ...On se perd, on se noie dans la vie de l autre ...on n existe plus ...on est envahi par la pensée, par la vie de l autre...
Tous disparus, sans laisser d’autres traces que dans la mémoire de ceux qui les avaient aimés et connus, et qui disparaîtraient tout à fait lorsque ceux-là même qui se souvenaient allaient disparaître à leur tour. Elle serait comme eux. Un souvenir impalpable, imprécis dans une mémoire de plus en plus défaillante. Qui donc se souviendrait combien, elle était belle en ses quinze ans, le jour de son mariage en 1415 ?...
Beaucoup plus que la course de chevaux, ce qui intéressait les trois jeunes personnes était les bals populaires qui se formaient spontanément après la remise du Palio. Chacune, en son for intérieur, espérait, à l’instar de toutes les jeunes Florentines en mal d’amour, échapper à la vigilance maternelle et s’égarer dans les rues en liesse de Florence.
Florence s’éveillait dans une illusoire fraîcheur tout à fait momentanée. En cette matinée ensoleillée, toute carillonnant de centaines de cloches des campaniles avoisinants, dans sa chambre obscurcie par les rideaux cramoisis encore fermés, Adriana de Bardi pensait qu’elle avait tout lieu d’être fière et heureuse.