Sabine Melchior Bonnet vous présente son ouvrage "
Les revers de l'amour : une histoire de la rupture" aux éditions PUF. Rentrée Sciences humaines Septembre 2019.
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Il faut aimer la solitude où on meurt au monde quelque peu de temps, pour y apprendre à mourir pour toujours.
Entre 1711, l'année de tous les espoirs, et 1712, l'année de tous les deuils,s'écoulent quelques mois d'activité fébrile où Fénelon travaille avec la rapidité et la ferveur que réclame la succession imprévue des événements.
L'affection qu'il porte au père et à la duchesse de Chevreuse son épouse, Fénelon la reporte sur la tête du fils, le vidame d'Amiens qui deviendra duc de Chaulnes: leur correspondance commence au moment du mariage du jeune home, en 1704, mariage pour lequel Chevreuse avait consulté Fénelon dès 1701; elle s'achève avec la mort de l'archevêque.
Diane de Poitiers, certes, tient son pouvoir de l'amour que lui porte le roi Henri II, mais elle n'est pas une "prêtresse du plaisir". Elle personnifie pour des générations la beauté inaltérable et la longévité de l'amour, et elle réussit avec maîtrise à conserver sa dignité. Un jeune roi qui pourrait être son fils lui dédie sa vie, lui écrit des lettres enflammées, veux tout ce qu'elle veut, la traite en plus que Rennes. Elle n'éprouve ni vertige, ni enivrement, ni même joie frivole. Aucune lettre–et elle a pourtant beaucoup écrit–ne livre son cœur. Faut-il y voir de l'héroïsme ? Une carence des sources historiques ? Ou tout simplement prudence et respect des conventions ? Dans le peloton de tête des maîtresses royales, Diane de Poitiers invente un modèle de décence et de respectabilité. Elle n'est pas une courtisane ni une p..., comme le diront ses ennemis, mais la grande Sénéchale de Normandie, duchesse de Valentinois, l'héritière d'une très vieille noble famille.
Cette joie de l’enfant, et la gaieté qui l’accompagne, n’a pas besoin de
justification : elle puise directement son insouciance et sa candeur dans le
rapport rassurant à la mère, immersion assez intime pour que le jeu de
cache-cache et d’escamotage fasse disparaître et réapparaître le visage
maternel sans angoisse. Baudelaire, dans son article sur « L’essence du
rire », distingue du rire adulte ce rire de l’enfance – le comique absolu – qui
ne se soucie pas d’un masque social, ne comprend pas la caricature et
ressemble à un bien être et un contentement proches du végétal ou de
l’animal : « Le rire des enfants est comme un épanouissement de fleur, c’est
la joie de recevoir, la joie de respirer, la joie de s’ouvrir, la joie de
contempler, de vivre et de grandir, une joie de plante. »
Même si les plus récentes études ont montré que le bébé élabore tôt un
jeu rieur pour masquer ses désirs et même si le rire est déjà une stratégie de
« mise à bonne distance de l’altérité », l’idée d’un regard critique, satirique
sur le monde lui est étrangère.
Tout rire participe de près ou de loin à cette euphorie primitive,
décharge psychique qui représente une forme de régression du côté de
l’infantile, du familial et du domestique associés à la protection maternelle :
ce dont l’adulte jouit, homme ou femme, c’est de son droit au plaisir dont il
a souvent abdiqué en vieillissant, un droit en relation avec le monde
pulsionnel et en retrait de l’ordre social. Le rire triomphal du fils est « celui
de l’enfant blotti dans les plis d’une robe divine, qui fait des grimaces à
l’ennemi ». La figure parentale, et plus particulièrement celle dominante
de la divinité maternelle, y demeure étroitement associée.
Si la joie de la Bible s’exprime plus souvent par des
larmes – ces larmes de joie qui impliquent à la fois l’espérance du salut et
les épreuves de l’homme sur terre –, le motif d’un rire léger et l’ironie
affleurent sporadiquement dans l’univers spirituel de l’Ancien Testament,
ressort d’une stratégie divine qui utiliserait les vertus pédagogiques du
sourire pour faire saisir à l’homme l’incertitude des choses et sa propre
fragilité aux dépens de son orgueil : dans ce terreau puiseront le rire de la
littérature rabbinique et l’humour de la diaspora juive.
Jeanne Guyon, née Bouvier de La Motte, fille du deuxième mariage d'un haut magistrat de noblesse provinciale, a passé sa petite enfance à Montargis; elle est très jolie, intelligente, d'une nervosité excessive, souvent malade. On l'élève dans un climat de piété fervente, et son père La confie successivement à plusieurs institutions religieuses, Ursulines, puis bénédictines et enfin dominicaines; l'enfant, imaginative, se voit en enfer au moindre manquement, vanité, coquetterie, goût des lectures romanesques,, fautes qu'elle expié par toutes sortes de pénitences et beaucoup de larmes.
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La patrie 'un cochon se trouve partout ou' il y'a un gland .