Qu’est-ce que j’ai à donner ou à recevoir ? Sur le vélo, coup d’œil complice aux machines qui continuent le travail. Je monte une garde détachée mais attentive. Vieux fond d'une conscience dont la plupart se foutent comme de leur première histoire d’amour. Je n’ai pas encore oublié la mienne.
On parle travail. Ce qui pour l essentiel occupe nos existences. Un peu du mien. Beaucoup du sien. Elle l aime son boulot. Transmettre le savoir. Dit que ca donne un sens a sa vie. Foutaises. Pour moi la vie n en a aucun.
Les étoiles ont des portes
quelques fenêtres aussi
pour regarder à travers
les saisons égarées
les vieux clochers silencieux
toujours postés
dans le lointain des paysages.
Le père, la mère en ont fini avec la fatigue qui dessèche l'existence. Celle de l'usine. Ce mouroir confortable. Rassurant. Que l'on prend le matin par la main. Que l'on dépose le soir avec de retrouver le sommeil.
Je traverse l'existence en anonyme. Je n'aurai compté pour rien. Aucune importance. Suis pas un héroïque. Le peu ce conscience qu'il me reste, par paresse ou désinvolture, j'arrive plus à mettre la main dessus.
Elle a des yeux gris d’éclaircie
tendres immenses et fermés
quand dehors le jour tente
de grimper aux fenêtres
elle a des yeux gris d’éclaircie
petits ouverts inconsolés
quand la nuit frappe
derrière les portes
restées fermées.