La croyance est un phénomène difficile à déraciner, si ce n'est indéracinable. Toutefois, le rôle de la formation et de l'éducation des individus est fondamental. L'école peut permettre d'interroger les idées que l'on tient pour vraies. Si la raison scientifique n'est pas contagieuse, elle apprend aux individus à prendre une distance critique, avant de se tuer entre eux. La pratique de la critique (retourner à la racine, comprendre les enjeux avoués et inavoués d'un système) donne des citoyens plus conscients de la vie, de leur responsabilité, de leur conduite (Maurice Godelier, anthropologue, p.29).
car on est jamais autant soi-même que lorsqu'on s'ouvre aux autres (Michel Agier, anthropologue, p. 52)
Or, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, les villes sont les principales responsables des émissions de gaz à effet de serre qui menacent leur avenir : 70 % de ces émissions leur sont en effet imputables. D'après Christophe Ménézo, les villes souffrent d'un véritable "dérèglement métabolique". Elles consomment des quantités pharamineuses d'énergie et autres ressources et n'en produisent qu'une part négligeable. Pire encore, une grande partie de cette énergie est gaspillée de la manière la plus irrationnelle : bouchons quotidiens, bâtiments mal isolés, éclairage excessif, climatisation 24 heures sur 24 de locaux déserts, utilisation de matériaux qui absorbent la chaleur, etc. Pour le chercheur, les villes doivent apprendre la frugalité.
Il faut s'y résoudre : toutes les théories sont fausses et c'est là une bien réjouissante affaire. (Aurélien Barrau)