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Citations de Pia Petersen (114)


"Ce n'était pas son roman, c'était le roman des autres. Le roman ne lui parlait plus." (p. 71)
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« Ne parle surtout pas d’écriture. On s’en fout de ça. » (p. 48)
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« Il s’interroge trop. Elle s’arrête pour y penser. [...] les mots s’agrippent à son cerveau, elle a beau secouer la tête, ils s’agrippent et elle n’arrive plus à s’en débarrasser des pensées et des questions affluent malgré elle. Elle trouve insupportable cette intrusion qu’elle ne contrôle pas et qui ne correspond pas à ce qu’elle désire. Un roman qui s’impose de cette manière ne marchera jamais. Un livre doit être rapide, il ne faut surtout pas s’arrêter pour réfléchir ou revenir en arrière, il faut foncer droit devant, il faut le lire vite pour être sûr de ne pas perdre le fil. Un livre doit être consommé avec impatience. »
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Gary retourne sa chaise et contemple la feuille vide devant lui. Il se tâte pour écrire mais à quoi bon ? Ça ne sert plus à rien. Le monde sombre dans l’ignorance, dans la déshumanisation, dans le totalitarisme, dans l’obsession de la sécurité, dans le profit, les hommes sont réduits à n’être plus que des vecteurs économiques, il y a trop d’hommes et ils ne comptent plus du tout, l’esprit critique n’est plus possible, remplacé par j’aime, je partage et lui, il se demande si ça sert encore à quelque chose d’écrire.
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« L’homme ordinaire était le nouveau héros, le type même de la téléréalité. C’était lui maintenant qui définissait la norme de ce qui était bien ou mal. Obéissant, il disait toujours oui, il était l’homme positif, celui qui pouvait être sympa tout en était lâche. L’acceptation était hissée au rang de l’héroïsme. Dire non poussait au débat, dire non condamnait à la marge, dire non excluait de la norme, dire non était négatif. »
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Gary retourne sa chaise et contemple la feuille vide devant lui. Il se tâte pour écrire mais à quoi bon? Ca ne sert plus à rien. Le monde sombre dans l'ignorance, la déshumanisation dans le totalitarisme dans l'obsession de la sécurité dans le profit, les hommes sont réduits à n'être plus que des vecteurs économiques; il y a trop d'hommes et ils ne comptent plus du tout, l'esprit critique n'est plus possible, remplacé par "j'aime, je partage", et lui, il se demande si ça sert encore à quelque chose d'écrire. A une époque, il pensait que la littérature contribuait à la construction de la société, qu'elle apportait une vision des choses. Elle était cet intervalle où il était encore possible de penser en continu, avec un fil conducteur.
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Elle pensait que la vie est un drôle de truc,comme une marche vers la mort et puisqu'on arrivait forcément à sa destination ultime,autant y aller le coeur léger et le désir satisfait.
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Il aurait pourtant du être heureux, oui, pourquoi est-ce qu'il n'était pas heureux alors qu'il avait réussi tout ce qu'il avait entrepris et pourquoi est-ce qu'il se sentait déstabilisé et amer, en colère?
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La semaine suivante, tout s’accéléra et la maison de Ruth et Gary devint un immense champ de bataille. Une assistante et deux caméramans débarquèrent avec beaucoup de matériel et commencèrent l’installation des caméras vidéo dans toutes les pièces. Une camionnette prit place devant la maison. La régie, expliqua l ’assistante. Tout est là-dedans. Cette effervescence excitait Gary, il suivait l’assistante et posait des questions et prit des notes. On ne sait jamais, lui confia-t-il. Ça peut donner lieu à un roman. Il travaillait toujours comme ça, il prenait des notes partout et en faisait des décors pour ses romans. Puis l’excitation muta.
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Le quai du métro de Highland Park est désert, à part un adolescent qui joue sur son smartphone. Je me demande si le gamin est conscient qu’il donne les clefs de sa vie privée à des multinationales. La Silicon Valley est l’un des endroits les plus riches de la planète et peut-être le plus dangereux. Les nouveaux seigneurs du monde ne possèdent pas seulement l’économie mais ils nous insufflent aussi la perception de la société selon laquelle nous vivons tous, et ils en font ce qu’ils veulent. D’après ce que je vois et crois comprendre, la Silicon Valley est dirigée par une bande de gamins immatures devenus des adultes immatures. Leur bible ? Le Seigneur des anneaux de Tolkien. Et les travaux d’Ayn Rand, une philosophe et romancière américaine d’origine russe qui défend une philosophie objectiviste. Elle est la mère du libertarianisme et la référence absolue des dirigeants de la Silicon Valley. Elle a su s’imposer par le biais de nombreux essais philosophiques dont La vertu d’égoïsme et deux romans, La Grève et La Source vive et elle est fascinante et effrayante. Rand prône l’idée de ne jamais se sacrifier pour les autres pour vivre dans un excès d’égoïsme et d’individualisme. L’égoïsme rationnel, un égoïsme considéré comme fondamental dans une société disruptive, est appliqué mot pour mot par des entrepreneurs qui se considèrent comme esclaves d’un système d’État totalitaire et otages d’un altruisme d’État qui les empêche de travailler et de se développer.
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Un livre sur la derive
La solitude
et la perte d'estime de soi
Sans style
Sans force
on peut .. Passer ....son chemin
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Il est hors de question de vivre avec des regrets rien que pour rassurer des gens qui n'ont pas le culot de vivre.
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Cette nuit il a regardé une émission de téléréalité durant huit heures, il ne voulait plus éteindre la télévision, il ne voulait pas dormir, il voulait juste rester là à regarder vivre ces gens, il se sentait bien en regardant ces histoires si ordinaires, il se sentiment si rassuré, moins seul, comme s'il vivait avec ces gens-là et il se dit que finalement sa vie n'était pas si vide de sens que ça.
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Gary avait l'impression d'exploser en mille morceaux ou fragments, il y avait ces choses auxquelles il ne voulait pas penser qui l'envahissaient malgré lui, le regret d'une vie, la trahison envers lui-même, ses lecteurs et subitement il se haït, lui et sa vie parce qu'il était un imposteur, voilà ce qu'il était et il savait bien que rien ne pouvait changer ça, jamais et personne ne pourrait comprendre pourquoi cela était insupportable.
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Figueroa Street à Highland Park est animée comme toujours. Des voitures stationnent en double file, un SDF est adossé à un mur, les yeux fermés, des Mexicains jouent aux cartes près d’un muret, ou font la queue devant l’un des nombreux food trucks de tapas garés le long du trottoir, un chat assis sur un conteneur poubelle observe le monde, sceptique, et les bobos entrent et sortent des magasins alternatifs mais chics qui s’installent en transformant le quartier. Je marche le plus vite possible vers le métro. Mon vol est dans deux heures et je suis en retard.
Mon nom est Emma et je suis artiste. Je suis également blanche, j’ai des cheveux frisés, des yeux pers et je peins des portraits des stars de la Silicon Valley. Dans certains milieux, mon nom évoque la réussite. Les maîtres de la technologie veulent tous un portrait portant ma signature. Je suis française, plus ou moins, rien n’est encore officiel. Nordique et européenne, je n’ai jamais demandé la nationalité française. Je suis claustrophobe et ne supporte pas l’idée d’être liée à un seul pays. Je me considère comme citoyenne du monde. Pourquoi se limiter à un seul pays, accepter le contrat initial sans négociation. Une nationalité, c’est un mariage forcé en pire. On a rarement le choix de sa nationalité. Moi, je préfère me voir comme une visiteuse. Ou une sorte de touriste permanente. La vie sans limites, à part celles que je m’impose à moi-même.
Je n’ai jamais aimé les racines ni les origines. Elles n’ont aucune importance. On finit tous par mourir, peu importe nos origines. En attendant, faisons au mieux. Et justement…
Quelques fleurs mauves poussent au pied des arbres. La vie est mon terrain de découverte. Rien n’est plus émouvant qu’une fleur, ou un oiseau, et j’ai besoin du réel pour penser.
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Quand il s'assoit en face d'elle, la terre bouge, elle est sûre qu'elle bouge, le Big One monte en elle et prise d'etourdissement elle s'agrippe à la table et quand il lui sourit, elle sait qu'il a vu ce qu'elle traverse en sa présence et elle sourit niaisement.
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Et les femmes qui pensent accéder à un niveau supérieur en enfantant, en quoi est-ce désintéressé ? Cette générosité à laquelle tous font référence est bidon puisqu'elle est fondée sur une obligation, un devoir, une absence de choix ou un but comme prolonger sa propre enfance, ou laisser une trace de soi dans le monde, ou sauver un mariage, ou donner du sens à sa vie. L'enfant en paye simplement le prix.
Mais on le dit encore, ne pas enfanter est un acte d'égoïsme. [...]
Je suppose que c'est la raison pour laquelle les femmes se sentent supérieures puisqu'elles seules accèdent à la générosité absolue. Elles le disent d'ailleurs, qu'une femme qui n'a pas d'enfant ne peut pas en parler puisqu'elle ne sait pas, elle ne l'a pas vécu. Moi, je trouve que cela ressemble à un régime totalitaire.
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Je leur dis que non, je n'allais pas le regretter puisque j'avais suivi mes exigences et que le paquet enfant/mari ne figurait pas en haut sur ma liste, toujours pas.
Si elles voulaient me voir en tant que mégère manquant d'amour parce que je n'avais pas eu d'enfant alors elles devraient attendre puisque je ne manquais de rien et je leur dis que j'étais une femme, soit, mais que je me définissais en tant qu'être humain et non pas en femme/reproductrice et qu'il était grand temps que la femme arrive au stade l'être humain, au lieu d'être toujours coincée dans ses instincts primaires. p.58
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J'ai probablement eu tort en n'abordant jamais la question mais je n'acceptais plus ce droit de propriété induit et bétonné par le contrat de mariage où l'on appartient entièrement à quelqu'un, où l'on est dépossédé de soi et de sa liberté élémentaire.
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Il existe une nouvelle forme de politiquement correct féminin qu’il ne faut pas contredire, surtout pas et elle est redoutable. La fierté d’être mère est désormais la suprême mission, sacrée qui plus est, de la femme et cette mère là a tous les droits. p.69
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