Père et manque, une pièce de Pascale Lécosse. Mise en scène d'Olivier Macé.
Avec Véronique Jannot, Frédéric Van Den Driessche, Estelle Vincent et César Van Den Driessche.
Un des plus beaux présents que la nature puisse faire à un comédien, c’est la mémoire : si elle lui est infidèle, le personnage qu’il représente disparaît ; on ne voit plus que l’acteur.
Ses petites phrases, répliques qui font mouche, trempées de lucidité comme des flèches empoisonnées, me bouleversent plus encore que ses excès de démence.
L’alerte sur mon Iphone 13 m’a indiqué qu’une Mercedes noire classe E de la G7 m’attendait en bas de chez moi. J’ai déposé un baiser sur le front de Julia. Elle a baisé la paume de mes mains, ça m’a bouleversé. Dans le taxi qui me conduisait à Orly Ouest, je regardai le boulevard périphérique dévorer la perspective. Le chauffeur m’a demandé si je souhaitais écouter France Info ? J’ai dit oui, comme j’aurais dit non. J’ai reposé ma nuque sur l’appui-tête, j’ai fermé les yeux. La radio annonçait des rafales de vent à plus de 120 km/ h sur les Hauts de France. Le Monsieur météo appelait les autochtones à la prudence. J’ai pensé que depuis le retour de Jul, j’étais en alerte orange et que je ne tarderai pas à passer en alerte rouge.
J'ai dans la tête un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile. Une saleté qui fait de moi une autre. Je voudrais l'espérance. Les mots me quittent un peu plus chaque jour sans que je puisse les retenir.
Elle (Mina) est mon alibi, ma confidente, et je suis son amie. Elle est aussi brune que je suis blonde, ses yeux rapprochés sont irisés de vert.
Bon sang, ce que ça peut être pénible ! Par moments, tout est facile, le nom des gens, celui des rues, et puis il y a les autres jours, les jours nus.
J'ai dans la tête un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile. Une saleté qui fait de moi une autre. Je voudrais l’espérance. Les mots me quittent un peu plus chaque jour sans que je puisse les retenir.
« Ce que j’aimais faire, je ne m’en souviens pas ; ce que l’on attend de moi, je n’en ai pas la moindre idée. Je voudrais avoir la chance de recommencer (…) ».
Un des plus beaux présents que la nature puisse faire à un comédien, c'est la mémoire : si elle lui est infidèle, le personnage qu'il représente disparaît ; on ne voit plus que l'acteur. (Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit Dazincourt 1747 - 1809)
Un des plus beaux présents que la nature puisse faire à un comédien, c'est la mémoire : si elle lui est infidèle, le personnage qu'il représente disparaît ; on ne voit plus que l'acteur. (Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit Dazincourt 1747 - 1809)
Ce que j'aimais faire, je ne m'en souviens pas ; ce que l'on attend de moi, je n'en ai pas la moindre idée. Je voudrais avoir la chance de recommencer, pour ne plus tout faire de travers.
- si j’imagine qu’il y a des gens quand il n’y en a pas, c’est que j’ai des présences, pas des absences. (p69)