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Citations de Olivier Adam (2120)


Je hais le lundi. À cause de l'école. Du week-end enfui avant même qu'on l'ait vu commencer. Dès le dimanche matin, j'y pense et ça me colle une boule dans le ventre, ça me serre la gorge. Je ne peux pas m'en empêcher, toute la journée, j'y pense. Du coup, je hais le dimanche aussi.
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J'avais finalement retenu ceci: on est ce qu'on peut. On a certes le devoir de l'être de son mieux mais enfin, on est ce qu'on peut. (…) Mais de le savoir, rien ne nous console..
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Les courants d’air dans une maison, c’était le mal absolu. Et ça faisait partie des nombreux points sur lesquels mon père et elle étaient d’accord. Au même chapitre, il faudrait ajouter la question des volets. Mes parents les fermaient sitôt la nuit tombée, et parfois même en journée, l’été, par forte chaleur. J’avais l’impression de vivre dans un caveau. J’avais l’impression qu’on m’enterrait vivante.
(page 21)
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L'écriture de l'alcool, l'exaltation et l'abattement, le doute, la solitude et l'absence total de soutien. Il traînait dans des bars fréquentés par des artistes branchés, de jeunes écrivains dont on parlait dans les journaux, des aspirants prenant la pose, pestait contre leur inculture, l'imposture de leur vie. « Tu comprends, me disait-il, ce sont des fils de bourges qui jouent au rebelle de la famille et se prennent pour des écrivains parce qu'ils ont lu trois Fante et deux Bukowski : ils se bourrent la gueule, passent plus de temps en soirée qu'à leur bureau, écrivent comme ils pissent, se relisent à peine, se trouvent du génie et pensent que ça suffit.
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Je n'ai rien d'excentrique. Peu de traits saillants. Je prends rarement la parole, ne donne jamais mon avis. Je me contente d'être au milieu des autres. Je regarde, j'écoute. Un sourire me monte aux lèvres après un ou deux verres, la musique me grise. La joie qui m'entoure, la chaleur, les rires, tout me réchauffe et me console. Si peu me suffit. Je suis cette fille qui n'a pas besoin d'exister pour vivre.
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Je pensais, elle va mourir. Je pensais ça et j'aurais voulu la prendre dans mes bras, la serrer et sentir le parfum de sa peau. J'aurais voulu ça mais je ne faisais rien, j'ai jamais su faire ça, ces gestes, ce genre de gestes. Je n'ai jamais su, je ne sais pas. Je ne saurai jamais.
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Jacques m'a assuré qu'il se sentait suffisamment en forme pour assumer deux jours seul à la librairie...Je ne voyais pas très bien ce qui l'empêchait de simplement tirer le rideau. Je lui en ai fait la remarque.....Il a secoué la tête. À ses yeux la chose était purement inenvisageable. C'était comme commettre une obstruction. S'opposer volontairement à la nécessité de lire. La nier en un sens. Déjà qu'il n'encaissait pas de devoir fermer le dimanche, au motif que la librairie ne figurait pas au rang des commerces de première nécessité. Quand on voit le niveau de connerie ambiante, grommelait-il, on sent bien à quel point c'en est un, de foutu produit de première nécessité.
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Cette sensation de tomber en poussiere soudain, de devenir liquide et de disparaitre, d`etre comme mangee de l`interieur, tordue, machee, etranglee, essoree, videe. Cette impression que tout devenait noir et froid tout a coup.
La certitude que j`ai eu d`etre vraiment seule au monde cette fois, abandonnee incapable et morte a l`interieur.
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P67: "Claire ne prend pas ses cachets. Sa peau est blanche, presque violette. Ses pommettes sont pointures. Elle parle de moins en moins. Elle est allongée. C'est le matin. elle pense à mourir. Elle entend la voiture, se lève, voit le facteur. Elle tend l'oreille, comme tous les matins. Sa mère est sortie, a ouvert la boîte. La porte claque. La voix d'Irène s'élève. Il y a une lettre pour toi, Claire. Claire dévale les escaliers. Elle ouvre. Elle éclate. On ne sait pas exactement de quoi. Elle rit, elle pleure en même temps. C'est Loïc, elle crie, c'est Loïc. Il va bien. Il est en Bretagne. Il va bien. Il pense à moi. Il va bien."
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On ne mesure jamais vraiment combien la mort de ceux qu’on aime nous laisse exsangues, sans force, anesthésiés. Les cris, les sanglots, à certains moments, c’est hors d’atteinte. Ça demande encore trop d’énergie.
(page 136)
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Je n’avais jamais rêvé d’une autre vie que la mienne. Je n’avais jamais eu d’ambition particulière, sinon celle d’aimer et d’être aimée.
(page 100)
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Où que j’aille j’ai toujours l’impression qu’on me regarde de travers et qu’on me juge pour ce que je suis. Une loque d’à peine dix-huit ans, à moitié défoncée la plupart du temps, qui squatte chez ses parents en attendant la fin du monde. Un mec en chute libre. Même si je ne suis jamais monté bien haut.
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De jeunes hommes au crâne rasé y font face à un prêtre, reçoivent un enseignement dont je ne saisis rien, il émane de leur personne un calme rayonnant dont je ne parviens à savoir s'il est joué ou s'il provient d'une quelconque paix intérieure, d'un quelconque apaisement, constant, durable, minéral. Parfois je me dis que je suis devenue la cliente idéale pour une secte, quiconque me promettrait le repos, la paix intérieure me verrait rappliquer et lui baiser les mains de gratitude.
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Je les regarde baiser dans la nuit devenue fraîche, je les regarde jusqu'au bout, aimantée, fascinée. J'ignore ce qui me retient ainsi. Je crois que je trouve ça beau. Quand elle gémit on dirait qu'elle a mal, on ne sait pas si elle souffre ou elle jouit, elle ne bouge presque pas, seul son visage se crispe, se plisse et se détend par spasmes. Il se dégage de leur étreinte quelque chose d'incroyablement lumineux, tendu et net. On croirait une danse.
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J'aime cette liberté et ces jours imprévisibles. J'aime me tenir en retrait et observer ces gens qui me tolèrent comme si j'étais la fille des voisins. Une fille un peu trop curieuse qui s'incruste sans qu'on lui ait rien demandé. Une espionne. Un chat errant. Un chien perdu sans collier.
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Claire feuillette les albums. Elle entend juste sa grand-mère émettre des acquiescements étouffés, puis raccrocher. Claire la voit manquer de tomber, s'accrocher à la table, le visage livide. Ça ne va pas ? Non, ce n'est rien. Juste un vertige. Ça m'arrive très souvent ces temps-ci. Je vieillis tu sais.
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Infiniment nous cherchons un abri. Un lieu où le vent siffle moins fort. Un endroit où aller. Et cet abri est un visage, et ce visage nous suffit.
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Je me suis levé et j'ai rejoint Manon dans sa chambre. Au passage, j'ai aperçu le lit où je dormais encore six mois plus tôt. Sur la table de chevet s'empilaient des bouquins que j'aurais pu lire, avec Sarah nous avions toujours aimé les mêmes romans, les mêmes films, les mêmes disques, les mêmes photos. Nous étions les meilleurs amis du monde. C'est ce qu'elle m'avait dit un jour. C'est ce que nous étions devenus selon elle. Des amis qui vivaient sous le même toit. Je n'étais pas d'accord bien sûr, ce genre de conneries me semblait tout juste digne d'un magazine à la noix et je ne comprenais pas qu'une femme aussi intelligente qu'elle puisse se complaire dans ce genre de catégorisation des êtres et des sentiments, alors que c'était précisément une chose qu'elle me reprochait régulièrement, mais ça ne servait à rien de discuter, elle ne m'aimait plus c'était tout, elle avait besoin d'air, elle avait besoin d'être libre, elle n'en pouvait plus de me porter à bout de bras depuis tant d'années, elle avait assez avec ses petits patients à l'hôpital. Eux étaient vraiment malades. Eux réclamaient de vrais soins. Eux auraient eu de vraies raisons de se plaindre, quand je n'étais qu'un enfant gâté inapte au bonheur et à la légèreté, un type à qui la vie avait tout donné, de l'amour des enfants merveilleux une vie sans contrainte et vouée à l'écriture, et qui n'avait jamais su être à la hauteur de ce qu'on lui offrait.
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Un écrivain dans une famille, c’est la mort de cette famille, disait Philippe Roth. Ben c’est pareil pour les cinéastes et les metteurs en scène, m’avait-il asséné un jour.
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C'est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui vous va.
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