Citations de Muriel Mazoelys (13)
Seigneur, ses yeux possédaient la candeur de ceux d’un nourrisson. Mais son corps … De si près, elle pouvait voir ses muscles tendre le tissu de sa chemise alors que sa respiration s’était faite plus profonde.
Je peux vous signer une décharge, stipulant que si je meurs, je vous dégage de toute responsabilité. De toute façon, ma mère va me tuer quand elle verra l’état de ses poteries Art Déco…
Chercher un coupable humain ne sert qu’à repousser l’horrible réalité qui est que la vie ne tient qu’à un fil, aussi bon et pieux que vous puissiez être.
Son inconnu n’avait pas été poignardé. N’avait reçu aucune balle. N’avait subi aucun traumatisme volontaire, quel qu’il soit. N’avait pas succombé à une maladie infectieuse massive. C’est à peine s’il avait identifié une légère inflammation au niveau du nez et des yeux. Comme s’il désespérait d’avoir quelque chose à noter.
Je vous le dis : toute cette histoire est étrange. Le commandant a investi mon bureau pour me signifier qu'ils avaient trouvé un corps au pied des falaises. en aval de la rivière. Il précisa : Je vis toujours à Patigliano et c'est la première fois que quelque chose est rejetée à cet endroit. Et pourtant ce n'est pas le premier incident. Voyez vous, les courants sont peu puissants. Comment le corps aurait-il pu réapparaître après tout ce temps, alors que des dizaines de personnes draguaient la rivière et fouillaient les coteaux?
. Je n’ai jamais compris pourquoi vous autres, mâles, n’étiez capables de vous orienter que par la boussole qui se trouve dans votre pantalon.
Les émotions sont des pièges. Elles faussent les perceptions. Elles détournent les décisions de la raison.
- Vous savez mieux que quiconque que l'on peut vivre avec l'extermination des siens sur la conscience.
- Encore faut-il en avoir une.
Une rage sourde l'envahit. Insensés ! Les deux médecins mesuraient-ils l'absurdité de leur comportement ? Qu'espéraient-ils gagner à faire cavalier seuls ? Leur mort, à plus ou moins courte échéance, semblait l'unique issue possible. Privés de leur appui et de leur protection, les deux fugitifs n'étaient rien d'autre que deux novices isolés, tels deux lapins libérés en pleine forêt, à la merci d'une meute de loups affamés. Il ne leur donnait pas deux jours.
La course contre la montre débutait.
Se sentant brutalement coupable, il avait fourré les dossiers dans une enveloppe épaisse et l’avait enfermé dans son coffre-fort, bien décidé à s’en débarrasser aussi vite que possible. De préférence accompagné de ses remords.
L’éliminer se révélerait un jeu d’enfant. Il contourna le fauteuil et s'empara de sa précieuse valise. Sa boîte de Pandore. Sa pourvoyeuse aux mille supplices. Une seule goutte et le fil tissé par les Moires se briserait à jamais.
Thibault avait été conduit discrètement dans une caserne reculée de la périphérie de Lille. Aux premières lueurs de l'aube le sergent Alaric l'avait introduit dans une morgue immaculée et l'avait présenté aux occupants : le capitaine-médecin Levêque et le cadavre dont l'identité ne lui avait pas été révélée. Le toxicologue avait immédiatement noté les précautions dont il s'était entouré et adressé ses compliments à Matthew. Ce dernier avait tout de suite perçu le danger du corps...
Le docteur Comoran refermait la classique incision en Y qu'il avait utilisée pour autopsier l'inconnu d'Etretat. Ses conclusions n'étaient pas banales et le laissaient perplexes. Peut-être les analyses toxicologiques allaient-elles lui apporter quelques éclaircissements... D'après ses observations, la plupart des blessures qu'il avait constatées étaient imputables à la chute de trente mètres que l'homme avait faite. Il avait pensé à un suicide, puis était revenu sur son intuition. Aucune des blessures constatées n'étaient mortelle.