Mimie Mathy et
Gilles Legardinier annoncent la parution de leur livre "Vaut-il mieux être toute petite ou abandonné à la naissance ?" à paraître aux éditions Belfond le 11 mai 2017. Une approche joyeuse et vivante de la différence, qu'elle soit visible ou invisible.
Bienvenue au c?ur d?un échange exceptionnel où chacun veut découvrir les pires problèmes de l?autre !
Tu ne peux pas comprendre le chemin que j'ai fait et moi je ne peux ni comprendre ni ressentir le tien. C'est justement pour cela que cet ouvrage est intéressant : on ne peut échanger ni nos peurs ni nos différences. En revanche, on peut se dire ce que nous avons appris. Il est possible d'en parler et de trouver des chemins au-delà de la définition même de la différence pour mettre au jour le mécanisme, le regard que cela déclenche. Ce n'est pas tant la différence qui compte que la façon de la vivre.
C'est en découvrant mon dossier que je me suis aperçu que les trois prénoms qui m'avaient servi d'identité jusqu'à ce que je prenne le nom de mes parents correspondaient à ceux des trois meilleurs amis que j'ai eus dans cette vie. Magnifique hasard. J'y ai vu un joli clin d'oeil du destin, un cadeau de la vie.
Parfois, ceux qui font les enfants ne sont pas les mêmes que ceux qui les aiment.
Certains acceptent de vivre dans ce monde en se disant qu’il est le leur et qu’ils peuvent s’y structurer. C’est ce que j’ai choisi de faire. J’ai refusé de rester enfermée dans une case qui me résumerait à ma taille. On ne va pas créer une association sous prétexte qu’on n’atteint pas les yaourts qui sont sur la troisième étagère du rayon du supermarché ! Nous sommes tous différents. J’ai toujours considéré qu’être de petite taille n’est pas un handicap mais juste une caractéristique, une particularité à gérer. C’est une autre façon de vivre la différence.
A une époque où les contraceptifs sont largement accessibles et les avortements possibles, le fait d'avoir un enfant doit, sauf accident ou exception bien sûr, relever d'un choix un tant soit peu réfléchi.
Mimie dit
"Parfois, je me dis que si la connerie est proportionnelle à la taille, je suis contente de ne pas avoir dépassé un mètre trente-deux !"
On érige parfois soi-même les barrières qui nous enferment ou les épreuves qui nous épuisent.
« Parfois, ceux qui font les enfants ne sont pas les mêmes que ceux qui les aiment. » Cette formule m’a marqué. Elle ne résume en rien les milliers de cas différents qui peuvent exister mais, dans la tête du gamin que j’étais, elle a été une clé. À mon frère adoptif et à moi, ma mère a toujours expliqué que, pour élever des enfants que l’on n’a pas faits, il faut encore plus d’amour. Et le fait est qu’on en a reçu des tonnes !
« Avant de penser à me faire du mal, pensez à me faire du bien ! » La même chose se passe avec les filles qui font rire. Les garçons se méfient en général des filles qui ont de l’humour car elles sont souvent plus fortes à beaucoup de niveaux. N’ayant pas confiance en eux, ils préfèrent s’approcher des filles qui ne fonctionnent qu’aux hormones plutôt que de quelqu’un capable de les déchiffrer parfaitement.
Gilles : Je ne crois pas que l'on puisse quantifier les emmerdes ou les hiérarchiser; par contre, on peut mesurer ou constater l'aptitude de chacun à s'en sortir. Si on continue, si on est toujours debout, si on avance encore, c'est qu'on a réussi à se relever ! Un problème dont on triomphe était forcément à notre taille. Ce ne sont pas les épreuves qu'il faut évaluer, mais notre faculté à les dépasser.