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Critiques de Luca Tahtieazym (507)
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Les roses du marais

Le récit débute en 1935 en compagnie d’Agathe, une jeune femme de vingt et un ans qui rêve de pouvoir quitter son petit bled de Bourgogne. Lorsque son père parle de la marier à Achille Boisseleau, un homme qui a le double de son âge, l’enthousiasme n’est initialement pas trop au rendez-vous, jusqu’au moment où elle croit comprendre qu’il habite Venise…



La Venise dont il est question n’étant pas italienne, Luca Tahtieazym nous plonge dans les marais de Poitevin, dans un roman de terroir où les hommes cultivent la terre. Achille Boisseleau étant cultivateur de mogettes, l’auteur installe une ambiance rurale qui sent bon le travail, la sueur et la terre. L’amour et les grands voyages dont Agathe rêvait tombent donc légèrement à l’eau et le lecteur aurait facilement pu s’embourber dans cette atmosphère champêtre monotone et ennuyeuse, s’il n’avait pas été réveillé par un coup de pioche pour le moins surprenant qui permet très vite de revigorer ces roses du marais.



Luca Tahtieazym n’est donc clairement pas venu nous parler d’amour et de jardinage, mais nous livre un récit choral assez sombre qui nous parle certes d’amour, mais également de secrets, d’amitié, de solitude, de trahisons, de la guerre et voire même d’émancipation en gardant l’esprit assez large.



Si la première partie nous est contée par Agathe, l’auteur se glisse dans la peau de trois autres personnages au fil des trois chapitres suivants. Le second narrateur est un vagabond engagé par Achille, qui devient le contremaître du domaine du Grand Mazureau et son plus fidèle ami au fil des pages. Un homme rustre, mais travailleur, auquel on n’a aucun mal à s’attacher. Le troisième point de vue est plus surprenant car c’est celui du chien Monhjette, qui a certes vu tout ce qui se déroulait sur le domaine, mais dont les préoccupations canines sont assez différentes de celles des hommes, permettant assez de dévoiler certains événements sous une perspective assez originale. Après ces trois premiers chapitres livrés à la première personne, qui permettent de s’installer au plus proche des personnages, l’auteur nous abandonne en compagnie d’Achille, qui vient apporter la dernière pièce à l’édifice.



A travers la vision de ces quatre protagonistes, Luca Tahtieazym invite à suivre la vie d’Achille sur plusieurs décennies, de l’entre-deux-guerres à l’après-guerre, en passant par l’occupation. Malgré une fin que j’avais malheureusement vu venir longtemps à l’avance, j’ai passé un excellent moment de lecture en compagnie d’un auteur dont je découvre la superbe plume et dont j’ai particulièrement apprécié l’humour corrosif bien sombre.



Un roman qui baigne dans une ambiance rurale à la Franck Bouysse, saupoudré d’un humour noir digne de la série « Donjon Zénith », qui ravira les amateurs de polars et probablement même les lecteurs qui ont la main verte, l’auteur allant jusqu’à proposer quelques conseils de jardinage judicieux.



Beaucoup aimé !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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L'ombre

Il s'agit de ma troisième rencontre avec l'auteur. Luca Tahtieazym est à priori un écrivain très éclectique, trois romans et trois univers totalement différents.

Avec "L'ombre", c'est pour ce qui me concerne ce que j'ai lu de plus fort sur le thème de la schizophrénie, ou encore sur la folie, j'ai été subjugué par ce scénario et sa force narrative, il m'est rarement arrivé comme ici d'être à ce point angoissé par l'incertitude d'une intrigue et de redouter ce qui va bien pouvoir arriver.

Ce scénario est résolument machiavélique et ce voyage dans la tête de Romain est particulièrement éprouvant car tout est cohérent, tout est plausible jusqu'à un certain point. La démarche de Romain chargé de son immense culpabilité est logique à sa façon, et l'évolution biaisée et inquiétante de son raisonnement parfaitement probable si l'on est dans la tête d'un esprit dérangé.

La tenue de l'intrigue et des dialogues est pour beaucoup dans ce sentiment d'efficacité et de cohérence, personnellement, j'ai trouvé ce roman assez flippant pour ces raisons.

"La Rochelle, la nuit, dans une rue déserte. Romain, en état d’ivresse, fauche un homme qui tombe dans le coma.

Rongé par la culpabilité et l’amnésie, Romain va mener sa catharsis en volant la place de sa victime auprès de ses proches, pillant ainsi une vie qui se confond avec la sienne."

Je ne vais pas en dire plus, peut-être juste ajouter que ce roman se déroule à la Rochelle, ce qui était déjà le cas de "Bagatelle et la chamade des cœurs perdus", ce qui nous vaut ce clin d'œil de l'auteur : "Mon corps est éreinté, mais il insiste, mon cœur, lui, il ne lâche pas. Il bat la chamade et ce n'est pas une bagatelle...".

Voilà, pour conclure je mets 5 étoiles clignotantes à ce roman qui m'a captivé comme je l'ai rarement été.
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Bagatelle et la chamade des coeurs perdus

Hum, voilà un billet qu'il va m'être compliqué de rédiger, distinguer le fond de la forme n'est pas difficile en soit certes, mais tenter de deviner le dessein de l'auteur dans cette pantalonnade le sera beaucoup plus car de cela va dépendre le degré d'indulgence qui sera celui de mon ressenti.

Pour commencer il m'est impossible de répondre à la simple question de savoir si j'ai aimé ce titre et cette histoire. Si ma curiosité et mon intérêt ont été constants, mon agacement et ma consternation l'ont été tout autant pendant cette lecture.

C'est une lecture que l'on m'a vendue comme étant humoristique, et de fait j'ai bien éclaté de rire quelquefois et souri souvent, cela dit j'ai plus souvent encore été affligé par nombre de dialogues ou pensées du personnage principal (Bagatelle donc), j'en ai les yeux qui me piquent encore.

L'idée de base du scénario n'est pas originale, il s'agit de la quête du bonheur personnel. Ce qui va rendre cette histoire différente va tenir au choix du candidat, je vous présente Bagatelle !

Bagatelle est hors concours qu'on se le dise, l'empereur des beaufs, un concentré de tous les vices et travers associés à la beaufitude, à savoir : imbu de soi-même, sous sous-cultivé, homophobe, alcoolique, macho, disgracieux et bedonnant, n'aimant personne et surtout pas les gosses, petite consolation pour le lecteur, il est la cible privilégiée des pigeons de La Rochelle.

Si l'on ajoute que, de plus il se considère comme un modèle de normalité, on a une belle illustration de la définition du déni.

Bref, donc Bagatelle se rend compte que son cœur ne bat plus, littéralement. Son docteur lui conseille alors de retrouver l'envie qui fera repartir son palpitant, il en va de sa vie, la première réunion de crise a lieu au café des sport où il a ses habitudes en compagnie de ses "amis", car c'est bien connu, à plusieurs on réfléchit mieux...

L'idée de base étant posée, il reste à comprendre ce que l'auteur à voulu démontrer, car dans ce récit on va être dans l'outrance en permanence, dans la vulgarité tout le temps, et je ne parle pas que des dialogues mais aussi des situations pour le moins caricaturales voire scabreuses le plus souvent.

Côté humour, si vous aimez la finesse il faudra repasser, par contre si vous aimez le gros rouge qui tache et les quiproquos foireux c'est ici que ça se passe, rassurez vous, on arrive à rire et sourire quand même, la preuve que je suis plutôt bon public.

Il me reste à évoquer le contexte, nous sommes à la veille de la coupe du monde 1982, car notre héros est fan de foot évidemment, tout comme moi d'ailleurs, et l'histoire se déroule à La Rochelle, jolie ville moyenne de province.

Il s'agit d'une quête existentielle traitée de façon surprenante et qui casse tous les codes par son outrance, et s'il y a un message subliminal je l'ai manifestement manqué, il est possible aussi que je me pose des questions qui n'ont pas lieu d'être.

J'ai donc un ressenti plus que mitigé vous l'avez compris, j'ai cherché en vain une morale ou à défaut une justification et je cherche encore, ce n'est pas la scène finale apocalyptique qui pourra m'éclairer.
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Chaos

Je découvre Luca Tahtieazym avec ce titre, son premier livre sauf erreur.

Une histoire en blanc et noir, blanc dehors et très noir dedans, je ne crois pas avoir déjà lu une histoire aussi sombre et désespérée, ici les âmes sensibles feront bien de s'abstenir.

Il s'agit d'un récit post apocalyptique de qualité, un jour la neige est tombée abondamment, et ce dans le monde entier, amusant au début, puis franchement inquiétant après une semaine. Un an plus tard la neige tombe toujours, tous les jours, et les survivants de moins en moins nombreux sont constamment obligés de bouger sous peine d'être ensevelis en deux jours, les ressources sont rares, le froid et la faim font des ravages, et pour ne rien arranger, les loups sont devenus des prédateurs féroces.

Les loups, ceux à quatre pattes, et ceux qui marchent debout, car dans ces conditions extrêmes, l'homme est devenu un loup pour l'homme, l'instinct de survie va révéler le pire chez certains.

Le thème principal sera la paranoïa. Dans ce monde dénué de pitié, chaque rencontre est incertaine, faire confiance pouvant être fatal, l'auteur va exceller dans le traitement psychologique de ses personnages en proie à la peur permanente, car la mort peut survenir de multiples façons dans ce contexte délétère.

L'auteur va nous proposer deux parties distinctes dans ce roman noir, une première narrée à la première personne avec "Blanche neige" qui suit une quête obsessionnelle, et une deuxième partie où nous suivrons un groupe qui s'est organisé pour la survie. Ces deux parties vont se compléter à merveille, vous ne sortirez probablement pas indemnes de ces chroniques du "Blanc" qui en plus d'être dramatiques, vous poseront quelques questions intéressantes.

J'ai regardé il y a peu, un documentaire sur l'Antarctique, il y est question de cinq kilomètres d'épaisseur de neige et de glace par endroit, de quoi apporter de la crédibilité au contexte de ce roman.

En conclusion, j'ai apprécié la construction et le style de cette histoire, j'ai aimé également le rythme soutenu qui ne vous laisse pas le temps de souffler, bref, une belle première rencontre qui en appellera d'autres.
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Chaos

Chaos est un roman post-apocalyptique dans lequel le blanc a tout envahi : depuis presque une année, il n'a cessé de neiger. le monde n'est plus constitué que de quelques tribus éparses d'hommes, de femmes et d'enfants quasiment redevenus sauvages, parfois accompagnés de chiens ou équipés de traîneaux. Exit l'entraide ; Désormais seule compte la survie.

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Dans cet univers glacé, nous suivrons une femme, une survivante qui, méfiante, refusera de dire son nom à quiconque tentera de l'approcher. Nous l'appellerons donc Blanche Neige. comment a-t-elle réussi à survivre jusqu'ici toute seule ? L'était-elle au départ ? Quel est son but : va-t-elle quelque part ou rejoint-elle quelqu'un ? A-t-elle un plan pour continuer à survivre ? C'est en suivant le déroulement de ses pensées que nous guetteront les réponses à ces questions, ainsi que des bribes d'informations sur ce qui s'est passé jusqu'alors. Nous découvrons rapidement que si elle est parvenue à survivre, en étant seule, c'est avec la rage et un objectif bien précis : le tuer « lui » pour en venger un autre.

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Nous suivrons ensuite l'évolution d'un groupe de naufragés de la neige beaucoup plus nombreux. Eux aussi font face au danger de ce Nouveau Monde : le froid, les loups, les tempêtes qui empêchent d'établir un campement durablement sous peine d'être ensevelis, les avalanches et l'absence de vivre, qui conduisent les plus gentils à combattre et à devenir, pour certains, de cruels meurtriers.

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L'ambiance de ce monde immaculé, sur lequel ne ressort que le rouge du sang versé en sacrifice, de ce monde en sourdine où l'on entend seulement le frottement des anoraks, le craquement des pas dans la neige, les hurlements des loups à la mort, m'a semblée réaliste et fort réussie. L'histoire de Blanche Neige m'a intéressée, j'ai tremblé pour elle à chaque mauvaise rencontre, à chaque homme qui en voulait à sa féminité ou à sa viande de loup congelée, à sa tente, ses armes ou encore ses habits. L'auteur nous enferme plutôt bien dans l'état d'esprit des personnages, une prison glauque tapissée de blanc et de pourpre.

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Las, son histoire, trouve un terme aux alentours de la page 200 sur 300 : qu'allons-nous bien pouvoir lire les 100 dernières pages ? L'auteur fait alors le choix d'un retour en arrière, nous plaçant parmi le groupe que l'on comprend être celui que partageait Blanche Neige au départ. Ce retour en arrière, alors que l'auteur nous avait déjà donné en partie la fin de l'histoire, m'a fait l'effet d'un recommencement forcé. Ai-je vraiment envie de revivre ça même sous un autre angle : toutes les luttes et turpitudes, les inhumanités, les engelures, les morts alors que j'avais déjà entrevu une partie de la fin ?

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A ce moment-là j'ai été découragée par cette construction choisie par l'auteur, j'aurais préféré une alternance des deux histoires maintenant le suspense, en dévoilant les informations au compte-goutte mais régulièrement et chronologiquement - quitte pourquoi pas à ce que l'une ait un peu de retard sur l'autre. Là, j'étais déjà fourbue lorsqu'il m'a remise dans la neige. Cependant j'ai quand même réussi à m'attacher à certains personnages du groupe et donc à m'intéresser à leurs aventures… Et puis, j'avais envie de savoir ce qu'il pouvait me révéler que Blanche Neige m'avait obstinément refusé dans toutes les conversations et les interactions que j'avais vécu avec elle. C'est alors que j'ai compris que je ne serai, effectivement, pas déçue... et que je ne savais pas tout à propos de la fin entrevue.

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J'ai donc globalement passé un vrai bon moment avec ce roman aux multiples révélations et à l'ambiance faussement ouatée, malgré un petit coup de mou entre la page 200 et la page 250, raison pour laquelle ce n'est pas le coup de coeur que j'attendais, moi qui adore ces mondes saoulés de neige, de blanc et de silence.

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Bagatelle et la chamade des coeurs perdus

Une partition authentique de Mozart peut-elle changer une vie et faire en sorte que tout se passe le mieux du monde ?

C'est ce que pensait Bagatelle.



Bagatelle, qui, comme son nom l'indique vivait de trois fois rien, cherchait la lumière ou plutôt ne la cherchait pas puisqu'il ne savait pas qu'elle existait !

Tous les matins auraient pu commencer par un sempiternel refrain : j'ai pas envie.

Tous les soirs il se lamentait et disait à quoi bon ?

Le goût, l'envie l'avaient quitté et pire que ça ! son coeur ne battait plus…



Alors il cherche Bagatelle…. Il cherche désespérément de bonnes raisons de sourire, enfin d'être heureux quoi ! Il explore toutes les pistes d'une façon désordonnée, insolite, décalée maladroite.

Nous assistons incrédules à ce chemin de croix où, à chaque station rocambolesque Bagatelle se prend les pieds dans le tapis.

Il est plein de bonne volonté. Plus il cherche moins il trouve….Et nous rions parce qu'il n'y a que ça à faire…Pauvre Bagatelle ! il n'est pas bien fin, pas bien beau, pas bien costaud, pas bien adroit mais il y a une chose que l'on ne peut pas lui reprocher…. Il est plein de bonne volonté ! et parfois la persévérance peut payer….. Parfois, seulement ! Alors son coeur ? Il va battre , enfin ?



Le tour de force de l'auteur est d'avoir su tout le long du récit, respecter le profil de son personnage principal, en adaptant le contexte, les dialogues, les rencontres, les situations.

Bagatelle, ce franchouillard bedonnant rustre et inculte, habitué à boire des canons n'a rien d'enthousiasmant. Pas de quoi écrire un roman ! -Luca Tahtieazym nous prouve le contraire. Comme quoi à l'impossible nul n'est tenu, mai à coeur vaillant rien d'impossible….



*Un roman à lire un jour un peu couvert avec possibilité de fortes rafales. Il y a ça et là des particules très fines en suspension ne modifiant pas vraiment le sens des courants. Malgré tout le front atmosphérique provoque de nombreuses instabilités et nous voyons très nettement une ligne de grains signalant des nuages. Nous constatons tout de même que les gaz dont souffre Bagatelle risquent de modifier la couche d'ozone située dans la haute atmosphère. Pour résumer les courants ascendants peuvent se soulever à tout moment provoquant de nombreuses perturbations et une dépression caractérisée. En conclusion une réfraction significative entraîne la formation d'un arc en ciel du plus bel effet…..

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Bagatelle et la chamade des coeurs perdus

Si l'envie de rire vous prend, ne passez pas à côté de ce roman !



Deuxième livre de Luca Tahtieazym que je lis et deuxième coup de coeur !

Cette histoire se passe au début des années 80. Nous faisons la connaissance d'un personnage peu ordinaire: plutôt rustre, râleur, alcoolique, médisant et tellement cynique qu'il en devient extrêmement drôle ! Bref, un anti-héros... j'ai nommé Bagatelle !

Un grave problème perturbe sa petite routine: son coeur ne bat plus.

Il va alors devoir faire preuve d'une immense remise en question pour trouver ce qui pourrait faire repartir son coeur.

Au hasard de ses rencontres, il va être guidé vers différentes pistes comme celles de la richesse, de la gloire, de l'amour... à lui de trouver la solution... et à nous de le suivre dans son périple hilarant.



Bagatelle s'adresse directement au lecteur. Personnage très sûr de lui, il raconte son histoire avec ses idées bien arrêtées et son esprit archaïque. On ne peut pas s'empêcher de rire à ses remarques personnelles !

Au fil de ses déambulations, on découvre son univers, notamment ses potes de bistrot, Régis, Gérard et Robert.

Avec son problème de coeur qui le taraude, il a droit à leurs conseils, avis et jugements... imaginez le comique de ces dialogues ! Et c'est ainsi avec tous les gens qu'il croise au fil de l'histoire.

Il fait des rencontres en pleine rue avec des personnages hauts en couleurs. Ce qui l'entraînera à vivre des situations peu communes et à sortir de sa zone de confort. Mais fidèle à lui-même, il garde ses comportements scabreux en toute circonstance !

À ma grande surprise, je me suis tout de même attachée à cet homme revêche.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir autant ri avec un livre !

Un roman tout en relief avec des personnages secondaires aussi mémorables.

La fin est surprenante et l'histoire se termine en style tragi-comique.

J'ai adoré !



C'est un roman encore peu connu et qui mérite vraiment de voir la lumière !

J'encourage encore une fois cet auteur indépendant qui possède un incontestable et énorme talent !

À lire.
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Chaos

Brrrr !! Ce livre est totalement glaçant dans tous les sens du terme !

C'est avec mon amie Siabelle que j'ai traversé ce périlleux et sombre voyage à travers une lecture commune.



Luca Tahtieazym nous plonge dans un univers post-apocalyptique où le monde entier semble être enseveli sous des mètres de neige.

Que reste-t-il ? Un paysage blanc... du blanc partout. De la neige qui ne cesse de tomber, un froid intense qui vous glace jusqu'aux os, des meutes de loups prêtes à vous dévorer, quelques survivants la plupart du temps malintentionnés...

Qui peut continuer à vivre alors que le monde est fini?



Dans cet univers hostile, nous suivons une femme seule qui se bat corps et âme pour retrouver son groupe qu'elle a perdu. Elle n'a qu'une chose en tête : les rattraper en allant vers le sud et survivre pour se venger d'une personne.

La première partie du roman nous immerge avec elle dans ce monde sans pitié depuis que Le Blanc a tout recouvert.

On vit avec elle sa solitude, ses nombreuses peurs, ses rencontres effrayantes... j'ai beaucoup aimé ce personnage.

Les maigres biens qu'elle possède sont la convoitise de tous. Chaque objet devient indispensable, voir vital.

L'auteur décrit parfaitement bien le paradoxe concernant le contexte de l'histoire : l'horizon infini d'un paysage totalement dégagé où les contraintes quotidiennes sont absentes... on pense de suite à une grande liberté. Pourtant, dans ce même paysage on se sent oppressé, piégé et emprisonné.



Dans la deuxième partie, nous faisons connaissance avec le fameux groupe. Une trentaine d'adultes, une quinzaine d'enfants et des chiens.

Tous marchent désespérément dans un seul but : trouver une terre où le climat serait plus doux.

Certains personnages sont attachants comme Archie et Nagib. D'autres sont plus impressionnants comme Varech et Mikolaj.

Cette seconde partie nous montre cette fois la vie en communauté avec les quelques règles qui subsistent et où le rôle attribué à chaque personne à son importance. le caractère des personnages est bien développé. On vit avec eux leurs affinités et leurs désaccords.

Certains sont prêts à tout pour survivre.

Le climat de violence est quasi permanent. La faim ronge les estomacs, la nourriture se raréfie car quelques animaux seulement sont présents, mais encore faut-il réussir à chasser! La santé des survivants décline, la fatigue pèse, les psychologies basculent.

On fait face à la loi du plus fort où l'on découvre aussi le côté sombre de l'être humain.

Luca Tahtieazym nous montre bien que lorsqu'il s'agit de survie, certains instincts peuvent se réveiller. Mais rester sur ses gardes parfois ne suffit pas.

J'ai aimé le fait que l'auteur évoque certaines conséquences climatiques dues aux dérèglements et perturbations des écosystèmes. Il nous laisse réfléchir sur certains points.

Une belle transition est faite entre les deux parties du livre. Je ne m'y attendais pas! Malgré la lenteur de ce dur périple, le suspense est toujours présent. L'écriture est légère et agréable.



J'ai lu ce livre alors qu'il neigeait dernièrement à Paris et je peux dire que c'était encore plus fort avec cette ambiance!

M. Tahtieazym, je prie pour qu'un Chaos 2 voit le jour! .

La fin nous fait réfléchir et nous laisse imaginer des tas d'autres choses!

Vous l'avez compris chers amis lecteurs, ce livre est un beau coup de coeur et j'en redemande!



Je vous invite à lire la belle critique de ma chère amie Siabelle, qui complétera probablement ce que j'ai dit sur cet excellent roman.

Merci à toi Isabelle pour nos beaux échanges au cours de cette lecture et merci également de m'avoir fait découvrir cet auteur talentueux!
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Chaos

Pour un amoureux des mondes post-apocalyptiques qui retombent à l'ère glaciaire, j'ai bien été servi avec « Chaos » le livre de Luca Tahtieazym. Je l'ai découvert grâce mes amis CasusBelli et Nicolak que je tiens à remercier ici au passage.



Dans ce récit, la neige qui s'est mise à tomber soudainement, recouvre rapidement notre bonne vieille Terre. C'est le côté magique d'un monde devenu blanc qui donne l'impression de départ mais les chutes de neige interminables deviennent bien vite catastrophiques et infernales pour les survivants. Ceux-ci sont obligés de bouger sans cesse sous peine d'être ensevelis par ce linceul blanchâtre. L'économie s'arrête et les ressources s'épuisent. le froid, la faim, les prédateurs féroces que sont devenus les loups font le quotidien des derniers humains. Dans cet univers impitoyable où l'instinct de survie est poussé à l'extrême, les règles de sociabilité qui permettent la cohésion du groupe disparaissent. La loi du plus fort devient la seule norme dans ce roman noir où la mort se rencontre à chaque page du roman.



Luca Tahtieazym divise son récit en deux séquences bien distinctes. Si la première partie nous narre l'histoire d'une femme qui lutte seule pour sa survie, celle-ci s'oppose à la seconde qui nous fait découvrir un groupe d'une cinquantaine de personnes composé d'hommes, de femmes et d'enfants qui essaient de résister ensemble aux vicissitudes de ce monde autant glacé qu'inhumain. le style fluide et dynamique de l'auteur donne à l'intrigue un côté haletant qui nous pousse à ne pas interrompre notre lecture. Les personnages même s'ils sont nombreux, sont bien décrit pour rester suffisamment attachants pour les gentils et véritablement haïs pour les méchants. Luca Tahtieazym ne fait pas dans la dentelle et les âmes sensibles sont priées de passer leur chemin. Une prose percutante et un vocabulaire riche font de ce jeune écrivain un futur auteur à succès…



Une histoire qui m'a tenu en haleine du début à la fin. Un récit que j'aurais pu emporter sur mon île déserte. Une plume agréable qui peut être cassante mais qui est toujours addictive. Un auteur qui sait nous confronter à la noirceur de l'âme humaine et de sa folie. Une lecture que j'ai beaucoup appréciée et que je vous conseille à mon tour de découvrir.



Vous pouvez retrouver ce titre dans ma liste de livres «Le froid, la glace et la neige dans la littérature de science-fiction.» au lien suivant : https://www.babelio.com/liste/16875/Le-froid-la-glace-et-la-neige-dans-la-litterature-

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Elise

Je me suis plongée dans ce roman suite aux superbes avis de mes amies Angie et Sia.



Mais personnellement je n'ai pas du tout aimé ce roman. Et ce pour plusieurs raisons.



Tout d'abord je l'ai trouvé très peu crédible. Je n'arrive pas du tout à comprendre comment une gamine de 8 - 10ans, non scolarisée de plus, arrive à lire, à comprendre et à assimiler des romans tel que les piliers de la terre, le procès de Kafka ou encore la tour sombre de King. Je suis pourtant fan de SFFF et l'extraordinaire ne me fait pas peur quand on est dans cette atmosphère, par contre quand on est dans le réel, je n'arrive pas à extrapoler.

J'ai aussi émis peu de crédibilité fasse a l'évasion de Elise numéro 2.



L'histoire en générale ne m'a pas plu, d'autant que dès le deuxième chapitre j'avais cerné les tenants et les aboutissants ,même si l'auteur fait un grand détour pour revenir au même point (les relations entre les 2 Elises).



Il faut que je reconnaisse aussi que je n'aime pas les violences sexuelles dans les romans et encore moins sur enfants. De ce fait c'était déjà une évidence que l'accroche serait difficile. Il faut que je reconnaisse un point positif (il y en quand même plus d'un malgré tout) c'est que l'auteur ne rentre pas dans des descriptions détaillées de ces violences. Il reste dans une vision plus psychologique.



Il faut aussi reconnaître que l'auteur a une belle plume, mais je n'ai eu aucune empathie pour les personnages. Les Elise n'ont pas réussi à me toucher , ni même Achille a me dégouter.



Pour revenir sur la façon d'écrire, comme j'ai trouvé que l'écriture de l'auteur était agréable je pense que je lui donnerais sa chance dans un autre roman.





Ce que je trouve "marrant" et ce que démontre involontairement ce roman, c'est que même en ayant des affinités, les mêmes centre d'intérêts, nous pouvons malgré tout avoir des ressentis et des opinions différentes sur des œuvres ou sur le monde. C'est ce qui, pour moi , fait tout l'intérêt d'échanges constructifs et entre autre l'utilité des sites comme babelio.



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Chaos

Vous ne regarderez plus les vastes espaces d'une blancheur immaculée de la même manière…



Onze mois que la neige tombe sans discontinuité partout sur la terre, ensevelissant à jamais l'ancien monde. Dans ce climat de fin du monde, une femme est livrée à elle-même, aux prises avec ses pensées, ses doutes, sa solitude, sa souffrance, la faim, les blessures, les prédateurs, tout son être tendu vers la recherche du groupe, ou devrais-je dire de la horde avec qui elle vivait, là où se trouve aussi l’Autre…



J’ai trouvé qu’il y avait de faux airs à ‘la route’ de Cormac McCarthy dans la première partie, excepté que ce n'est pas la cendre qui recouvre le monde, mais la neige, le Blanc, un Blanc qui fait tache dans cet univers d'une noirceur absolue, un univers où s'arrêter équivaut à mourir, où se retourner sur le passé, c’est prendre le risque de renoncer à lutter. Notre héroïne trébuche souvent, mais elle continue d’avancer. Parviendra-t-elle à rattraper cette diable de horde? Dans ce monde, il faut s’adapter, quitte à y perdre son âme…ou mourir.



Mais tandis que l’humanité se délite sous nos yeux, on ne peut s’empêcher de tourner les pages, tenaillé par le besoin de comprendre ce qui s’est passé, entre elle, l’Autre et cette horde. Des hordes d’hommes dont l’organisation hiérarchique ressemblent à s’y méprendre à celle des loups d’ailleurs. Du loup alpha au loup oméga, chacun doit tenir son rôle. Nous plissons les yeux pour ne pas perdre de vue la petite lueur d’humanité qu’on a cru entrapercevoir. Est-ce un leurre ? Malgré quelques redondances, et quelques petits détails un peu invraisemblables, l’écriture alerte tantôt introspective, tantôt explosive met surtout en scène l’homme, ce dont il est capable quand il est soumis à des conditions extrêmes, et cet instinct de survie qui le conduit à tous les extrêmes… Ou trouver la volonté de survivre quand on a perdu ce qui nous était le plus cher, et tout ce à quoi nous croyons ? Et jusqu’où est-on prêt à aller pour survivre ? Pas toujours joli, joli…mais comment en serait-il autrement quand dans des conditions dites « normales », ou tout au moins pas encore post apocalyptiques, il est déjà capable du pire ? La construction du récit réserve aussi quelques surprises. L’auteur joue avec les parties comme une course de relai.



Un récit oppressant mais captivant, comme un étau aux mâchoires rutilantes qui se resserrent lentement... Oui mais jusqu’où ? Brrr…. Chaos est le premier roman de Luca Tahtieazym mais il en a écrit d’autres depuis. Assurément un auteur découvrir !

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Il était une fois dans le brouillard

Un jour de Septembre 2001, le monde entier se retrouve dans la purée de pois. Un brouillard à couper au couteau plonge la planète et ses habitants dans les ténèbres.

Luca Tahtieazym nous offre sa version du 11 septembre, si la chute des deux tours a impacté insidieusement toute la planète, là, cette catastrophe va toucher toute la population d'un coup entraînant de la panique, des théories du complot et une incapacité des dirigeants à régler quoi que soit.

Ce brouillard est là et c'est tout, il va devenir un révélateur pas toujours flatteur de l'humanité car c'est chacun pour soi ou presque.

Pendant quelques mois, nous allons fréquenter la vie des habitants d'un immeuble de La Rochelle, des gens comme vous et moi, qui vont faire face à une situation exceptionnelle. L'ordre et l'anonymat des habitants va laisser la place à une communauté qui doit se serrer les coudes car dehors c'est la jungle.Nous allons découvrir Agathe, jeune femme solitaire, qui va devoir s'occuper de son neveu et de sa nièce. Elle est anti-conformiste, a un coeur en or et viendra en aide à beaucoup de personnes dont un aveugle et même à un chien, Ornicar. Après viennent tous les voisins avec chacun leur caractère, un monde en miniature qui va devoir s'organiser pour survivre.

Les dialogues et les situations sont criants de vérité, on peut s'y retrouver. Quant aux personnages entre survivalist, égoïste, amoureux, clochard, grand-mère aigrie où pas, plus les morts et ls disparus car eux aussi influencent la vie de tous.

C'est un roman qui se lit d'une traite. Coup de chapeau à l'auteur, pour la fin de l'histoire et merci pour ce SP.
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Chaos

Les mondes post-apocalyptiques nous sont devenus familiers par les films. De l'action, des survivants qui traversent de terribles épreuves, peu de place pour la réflexion, normal… c'est du cinéma. En ouvrant ce livre, publié en autoédition sous le pseudonyme de Luca Tahtieazym, je n'espérais pas seulement découvrir une dystopie avec paysages de toundra, tempêtes de neige, glaciers qui s'avancent ou villes fossilisées par le givre, j'attendais plus encore du romancier : de la sensibilité, de l'introspection, que son imagination me montre ce qui arrive à des êtres ayant vu s'écrouler tout ce qui faisait leur raison d'être et qui doivent accepter une existence dévaluée, réduite à la lutte pour la survie.

On apprend pour commencer que la neige a recouvert les terres émergées et qu'elle ne cesse de tomber. Un univers blanc, presque plat, à perte de vue. Pour les paysages, on repassera ; inutile de renâcler, on a embarqué et c'est l'auteur qui conduit le traineau. Que croise-t-on dans ce monde à part la faim ou le froid ? Eh bien, des humains et des loups qui s'entre-dévorent, à quoi s'ajoutent quelques lapins et autres rongeurs qui jouent les utilités. J'ai tenté de m'intéresser aux caractères des personnages, mais force est de constater que leur psychologie n'est guère plus épaisse qu'une pellicule de glace. Une pensée importante qui anime le personnage principal, c'est la loi de Murphy, "le pire finit toujours par arriver". Quand les protagonistes regrettent le passé, c'est surtout le confort matériel qui est mentionné. Et à l'instant où un loup menace d'attaquer, est-il opportun d'évoquer la pensée de Nietzsche ? Cela étant, une fois admis qu'il s'agit d'un roman d'aventures, les considérations psychologiques deviennent secondaires, et même si je reste sur ma faim, je peux survivre.

Les événements s'enchaînent : fuite des rescapés vers le sud, tentative de viol, meurtres, batailles et autres carnages, émaillés de scènes de cannibalisme. J'aurais mauvaise grâce à m'en plaindre. Pénurie de ressources + loi du plus fort = tout le monde s'étripe joyeusement, c'est la recette du post-apocalyptique, âmes sensibles s'abstenir. Oserais-je tout de même une petite protestation auprès de l'auteur ? Ce cycle perpétuel d'intimidation, domination, soumission, vengeance, ça n'est pas un peu répétitif ? D'autant qu'entre les scènes d'action viennent s'intercaler des dialogues où les personnages s'interrogent lourdement sur les causes divines ou thermiques du dérèglement climatique, ce qui peut se résumer ainsi : "Ben, on sait pas". Une réponse aussi brève n'est pas vraiment satisfaisante, j'en conviens, mais imaginez la version longue... Risquerais-je une seconde remarque ? Je n'ai pu faire autrement que de relever nombre d'incohérences dans le récit. Juste un exemple : les êtres humains se nourrissent en piégeant les lapins ; or, la terre est recouverte par des centaines de mètres de neige, diable ! pas de chaîne alimentaire, mais que les lapins mangent-ils donc ? L'auteur lui-même pose la question à plusieurs reprises, mais le procédé est un peu facile. A chaque invraisemblance, le lecteur dérape, c'est comme patiner sur une rivière gelée dont la surface serait parsemée de branches et débris divers pris dans la glace, forcément on bute régulièrement.

J'aurais encore une critique à propos du style qui me paraît pour le moins hétéroclite. J'en tremble d'avance car j'entends déjà l'exclamation agacée de l'auteur, "Mais c'est un thriller, vous n'espériez pas du Chateaubriand tout de même !". Non, non, pas quand même, je m'en voudrais d'une telle exigence, j'aurais seulement préféré que le style se fasse un peu oublier. Je comprends que n'ayant bénéficié d'aucune révision éditoriale, l'écriture puisse contenir quelques incorrections*, mais pourquoi charrier d'autres moraines sous forme de ces métaphores hasardeuses** qui sont légion ou de ces termes rares et précieux*** qui détonnent dans le texte, sans parler de ces "j'eusse été", "j'eusse pu" ou "j'eusse voulu" qui reviennent si fréquemment. On a l'impression chaque fois de recevoir dans la figure une boule de neige pleine de gravier, je vous assure, c'est violent.

Des gens qui se perdent dans une nuit hivernale, une lecture pesante comme une longue marche dans une neige épaisse, soudain je me demande quel serait le plus horrible, périr de froid ou d'ennui à travers les bourrasques d'un blizzard littéraire trop vite rédigé ? Mais je m'égare... Je m'étais juré de ne jamais écrire de critique négative, et voilà, c'est raté. Je m'empresse de préciser que sur les onze commentaires de ce roman déjà présents sur Babelio, tous sont favorables et même enthousiastes pour la plupart. Je suis le douzième, ouf, j'ai évité la place de Juda. Je sens bien que je dois faire un effort, aussi finirai-je sur une note positive en soulignant le fort potentiel de cette fiction barbare. Il est hors de doute qu'elle fournirait un scénario d'excellente facture à une mauvaise série B dont les péripéties surgelées raviraient les connaisseurs.



*Léthargie anesthésiante, volonté inexpugnable, une fournaise attisait la surface, des explications avaient été arguées. **La nuit tombait à coups de rayons noirs et le froid qui l'accompagnait invariablement déposerait sur les muscles ses caresses paralysantes d'ici peu de temps. Les flocons de neige voltigeaient. Ils étaient emportés avec une telle frénésie qu'ils devenaient aussi puissants que des projectiles catapultés par un lance-pierre. ***Alacrité, inane, tædium vitæ, etc.
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Chaos

Vous est-il arrivé de perdre l'envie de lire ? de n'être tenté par aucun livre à votre disposition ?

Sûrement, mais c'est tout de même une drôle de sensation, surtout si, comme moi, vous ne pouvez laisser passer une journée sans lire.

Pour choisir la lecture idéale en ces temps de fatigue et de morosité, je me suis fixée un objectif : retrouver le plaisir de prendre un livre, de l'ouvrir, de me plonger dedans. Pour cela, j'avais besoin d'une lecture pas trop longue, dépaysante et distrayante, agréable et sans complexité. J'avais aussi envie d'une intrigue addictive, pleine de rebondissements.



En regardant ma pal, mon regard s'est posé sur ce roman repéré suite au billet de Nicola (@NicolaK) et relu il y a peu. Je ne regrette pas mon choix, « Chaos » a été tout cela à la fois. Dès les premières lignes, le talent de narrateur de Luca Tahtieazym m'a emportée dans ce monde implacable qui s'est figé peu à peu dans le froid et la neige. L'ambiance est étrange, glauque, violente, changeante : apaisante et silencieuse, elle est l'instant d'après d'une extrême violence, plongeant les lecteurs dans un véritable chaos.



*

Pour une raison inconnue, sans doute le dérèglement climatique, le ciel s'est assombri de nuages épais et sinistres, il y a de cela un an déjà. Les températures ont chuté brusquement, puis les flocons de neige se sont mis à tomber sans discontinuer, de manière drue, même sur des régions du monde où il n'avait jamais neigé auparavant.



Une femme, seule, marche dans la neige, animée par la volonté farouche de rattraper le groupe de rescapés dont elle faisait partie. Elle tiendra debout jusqu'au bout, pour se venger d'un de ses membres, l'Autre. Nous n'en savons guère plus au départ. Même son prénom nous est inconnu, elle se fait appeler de manière assez cynique, Blanche-Neige.



« La vie est devenue une torture. »



*

J'ai aimé cette première partie dans laquelle il y a peu de personnages.

Luca Tahtieazym se concentre sur cette femme. Sans nom, sans vraiment de passé très clairement défini, elle a conservé pour moi une aura de mystère. Mais, malgré cela, ses émotions et ses sentiments nous la rendent proche.



« À présent, ne subsistait plus que deux catégories d'êtres : les prédateurs et les proies. On n'était pas un prédateur à vie. Une proie en revanche, si, parfois ; souvent. J'étais une proie qui refusait gauchement sa condition. »



A travers ses pensées, on fait connaissance avec ce monde anormal et monochrome, ce Blanc cauchemardesque qui aspire la vie, qui laisse les loups pulluler et s'attaquer aux hommes qu'ils ne craignent plus.

Les paysages immaculés s'étendent à l'infini et pourtant leur aspect livide diffuse insidieusement un sentiment d'oppression, de captivité, de claustrophobie. Dans cette ambiance chaotique, hostile et blafarde, les hommes vivent, survivent, endurent, souffrent, meurent, pleurent.



*

Si je vous parle d'une première partie, c'est que l'auteur m'a prise au dépourvue par une sorte de « fin » abrupte en plein milieu du roman.

On comprend très vite que cette deuxième partie nous entraîne maintenant à l'intérieur du groupe que la femme poursuit. Mais à quel moment de l'intrigue sommes-nous ? La femme est-elle présente au milieu de ces individus, l'auteur nous ayant propulsé dans le passé afin que nous comprenions l'origine de cette haine ? Est-on dans le présent et va-t-on assister à la confrontation entre la femme et l'Autre sous un autre regard ? Est-on dans le futur et alors il nous manque un morceau du puzzle pour tout reconstituer ?



J'ai aimé être bousculée par la narration, ne pas pouvoir anticiper les revirements de l'intrigue. Les personnages sont beaucoup plus nombreux dans la deuxième partie mais l'auteur les décrit suffisamment bien pour nous les rendre attachants ou odieux. L'écriture est simple, très fluide, efficace.



*

L'auteur a retenu mon attention par une bonne caractérisation des personnages : les évènements, l'absence de droit et de règles, le désordre social vont révéler leur vraie nature.



« Nous étions la lie de l'ancienne humanité, des croisements félons entre rats et hyènes. »



Dans cette atmosphère glaciale, brutale et écrasante, c'est la loi du plus fort qui prédomine, l'homme devient un loup pour l'homme. Pour survivre à la neige et au froid, à la faim et aux maladies, aux loups et aux hommes, certains sont capables des pires horreurs.



« La paranoïa permettait de survivre, pas la crédulité. »



J'ai évoqué la place des personnages et de la nature à l'état brut parce qu'elle est l'enjeu de réflexions et de nombreux thèmes sur la survie et le dépassement de soi, sur la nature humaine et le rapport à l'autre, sur la morale et l'humanité. Il est question de solitude et de deuil, de résistance et de courage, de confiance et d'entraide, d'individualisme et de barbarie, de solidarité et de compassion, de combativité et de lâcheté, de folie ou de résilience.



« La compassion rend moins apte à survivre. »



*

Entre le roman post-apocalyptique, le récit d'anticipation et la dystopie, « Chaos » joue avec les codes avec une parfaite maîtrise de l'intrigue et des décors, ainsi qu'une réelle profondeur dans les personnages.

Un thriller psychologique prenant, sans temps mort, qui laisse le lecteur indécis jusqu'à la toute dernière page. A découvrir.
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Les roses du marais

Recyclage de retour écrit lors de mon arrivée sur Babelio, ce qui fait qu'il avait été vu... juste par moi. J'ai trouvé ça dommage, non pas car j'estime être une chroniqueuse hors du commun, mais pour que d'autres découvrent ce livre.

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Il est des auteurs dont il devrait suffire de citer le nom pour que tout le monde comprenne qu'on va avoir quelque chose de très spécial entre les mains. Luca Tahtieazym en fait partie.

Alors que nous a-t-il concocté cette fois ? Dans ce roman choral, Luca nous parle d'amour et de jardinage. Ne vous méprenez pas, l'engrais particulier imaginé par l'auteur ne vous donnera pas la courgette gagnante à la foire du village, non, autant faire une croix là-dessus. Par contre, si vous rêvez d'une roseraie hors du commun, suivez scrupuleusement les conseils prodigués dans Les Roses du Marais. OK, on s'en doutait un peu au vu du titre, me direz-vous.

Alors, nous avons donc notre Achille qui a besoin qu'on l'aime. Il a tout pour lui, pourtant... mais il doit être né sous une mauvaise étoile, les femmes de sa vie s'ennuient dans ce marais.

Pourtant, les descriptions qu'en fait Luca donnent vraiment une forte envie d'aller y faire un tour. Quant à y passer le reste de sa vie, ce n'est pas le rêve de tout un chacun, ou une chacune, devrais-je dire. Et alors ça, Achille ne le comprend pas, ne l'admet pas.

Autre personnage auquel on s'attache, Angus, l'ami fidèle, le frère, le compagnon, celui qui ne vous trahira jamais... probablement. Un peu brut de décoffrage à côté de notre Achille, mais le duo fonctionne à merveille.

Et puis évidemment, il y a le chien... qui sait tout mais ne dira rien. Mais il pense très très fort, par contre.

Seule chose que j'ai regrettée dans ce roman, c'est qu'Achille manque à l'appel parmi les narrateurs. Mais au final il est assez prévisible et les autres sont assez locaces à son sujet pour qu'on puisse s'en passer.

Pour résumer, j'ai adoré cette balade dans le marais poitevin. Encore un très bon roman de Luca Tahtieazym, ne vous en privez pas.
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Chaos

Happée dès les premières pages, j'ai été emportée par le récit tout au long de ma lecture.

Aucun temps mort, l'auteur nous tient en haleine au fil des mots et des pages qu'on tourne inlassablement. C'est le genre de livre dont on brûle de connaître la fin, tout en souhaitant qu'il dure encore et encore.

Le roman est divisé en deux parties. Pour la première une femme seule qui tente de survivre vaille que vaille, malgré la neige, le manque de nourriture, les loups qui guettent, et puis cet enfant qui surgit de nulle part et elle, la sauvage, la méfiante, va s'y attacher.

On sait qu'elle veut se venger, mais de qui, de quoi ? Il faudra attendre la fin du livre pour le savoir.

Arrivée à la fin de la première partie du livre, je me suis demandé comment l'auteur allait bien pouvoir rebondir, mais c'était bien mal connaître Luca Tahtieazym que penser qu'il éprouverait des difficultés.

Et effectivement, la seconde partie démarre sur les chapeaux de roues aussi et on se retrouve cette fois avec un groupe de survivants, des adultes accompagnés d'enfants. Dans ledit groupe, il y a une sorte de hiérarchie, c'est ainsi que fonctionnent les humains, n'est-ce pas. Mais chacun a son rôle à tenir et sa tâche attribuée, et cette suite du roman est captivante et ne nous laisse aucun répit. Des personnages attachants (pas tous, n'abusons pas, y a des pourris), tous décrits avec méticulosité, si bien qu'en peu de temps c'est comme s'ils faisaient partie de nos proches. Enfin disons qu'on se glisse bien dans leur peau et qu'on a l'impression de les connaître.

La fluidité du style associée á la richesse du vocabulaire font de ce bijou un incontournable. Je me jette derechef sur les suivants.
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Il était une fois dans le brouillard

« Il suffit parfois de fermer les yeux pour mieux voir. »



> Avec un incipit si puissant, qui, en dix mots seulement, imprègne d'entrée notre esprit, donne de suite l'envie de s'arrêter ne serait-ce qu'un court instant, histoire de ressentir l'implication de ce que cela signifie ; 10 mots, qui portent déjà - tacitement - le lecteur à une profonde réflexion, à une réelle introspection - comme l'entièreté du récit par ailleurs.

Rien de surprenant pour autant (perso s'entend) : si je n'ai - à mon grand dam - pas encore lu l'intégralité de l'oeuvre " Tahtieazyiènne ", j'en ai quand même quelques-uns à mon actif... et aucun n'a réussi à me décevoir jusqu'à présent (!), ce, quoi que j'en ai pensé au final.

Tous recèlent au coeur de leurs pages (de leurs âmes), au fin fond des mots (de leurs corps), cette intelligence inhérente aux hommes qui pensent plus loin que le bout de leur nez. Quelque chose qui nous force à sortir de notre petit confort, pour réfléchir profondément au sens intrinsèque du texte, presque comme un message qui nous serait personnellement adressé.

(Enfin... je sais pas vous, mais moi c'est l'effet que ça m'a fait.)





• Il était une fois...

Luca Tahtieazym ;



Écrivain - probablement "extra-terrien", bien qu'aucune preuve tangible n'existe à ce jour - au pseudonyme quelque peu compliqué à retenir (...au début du moins), ce grand bonhomme à l'allure dégingandée et pittoresque (c'est un compliment hein !), tire ses origines du Sud de la France et de la Rochelle où il vit actuellement - généralement, c’est également là qu’il situe l’action ses histoires.

Papa de neuf romans parus à ce jour, l'auteur est doté d'une plume instinctive, vive, pleine et riche. Avec Il était une fois dans le brouillard, Luca nous plonge dans un monde post-apocalyptique brumeux, où sortir dehors rime avec terreur intime et parfois funestes rencontres.



• Il était une fois...

mon engouement pour cet être étrange si talentueux ;



Quand on commence à lire (à dévorer, littéralement) les livres de cet indé au style unique, corrosif et à la fois poétique, au vocabulaire atypique reconnaissable ; quand on se laisse embarquer dans son monde - réellement embarquer - ; quand enfin, l'on se soustrait nous-mêmes à ses paroles tout en restant acteur de notre lecture ; lorsque l'on vogue à même son imagination, bercés que nous sommes par ses envolées lyriques inimitables, ses coups de gueule impitoyables..., paradoxalement intrigués par ses attachants personnages - Presque toujours récurrents sans être les mêmes pour autant (oui je sais : lire plusieurs Tahtiemachin pour comprendre) - , hé bien fatalement, à chaque nouveauté, on vibre. Du moins moi, je vibre et je n'ai pas peur de le dire ! - je ne saurais pas l'exprimer autrement.

La magie opère systématiquement (même s'il n'en est nullement question ici, de magie... — Quoique (^^).)





• Il était une fois...

dans le brouillard ;



— J'ouvre une ch'tite parenthèse,

...pour la petite anecdote : une fois le bouquin refermé (il était tard et la nuit venait de tomber sur ma ville, quand je suis sortie de chez moi [je devais encore promener mes toutous avant de m'abandonner aux bras de Morphée], et donc, dehors, il y avait... - je vous le donne en mille (!) - ...du brouillard !!! - On y voyait goutte à cinq-six mètres, ce qui, en comparaison à notre histoire était encore largement supportable hein! - N'empêche, autant vous dire franchement, je n'en menais pas large du tout ce soir-là...

Quelle idée aussi de compulser pareil titre en hiver ^^

— fin de la parenthèse.



~ Maintenant, un petit RÉSUMÉ, que je me suis permis de créer en quelques citations choisies... ~



« Un crépuscule grisâtre s'est posé un jour d'automne, comme un voile se déposant sournoisement sur les regards angoissés, et plus rien n'a été pareil. Il y a encore de beaux décors, mais le brouillard les dissimule. Les couleurs sont mortes ; il n'y a pas que les plantes qui s'étiolent quand ils n'y a pas de lumière.

[...]

C'est par un laid matin de septembre 2001 que tout a basculé, lorsqu'en se réveillant, ils ont découvert que les ténèbres cendrées s'étaient abattus... »

[...]

Le phénomène touchait la planète. Toute la planète. »

.....



• Il était une fois...

mon ressenti final ;



Si j'ai réellement adoré lire Il était une fois dans le brouillard, vivre pleinement l'aventure brumeuse avec ces protagonistes que je ne suis pas du tout près d'oublier, je n'irai pourtant pas jusqu'à dire que c'est un coup de coeur (bien que, ce soit assez proche de ça tout de même !).

J'ai été relativement surprise par la tournure que l'histoire prend sur la fin, que j'avais imaginé légèrement différente... (mais ça, je le dois sans doute à mon esprit tordu et paranoïaque ; à force de trop nombreux thrillers lus dernièrement). Et d'ailleurs, cela ne signifie absolument pas que je ne l'ai pas appréciée, bien au contraire.

Mais je ne veux pas en dire davantage... Il était une fois dans le brouillard est une expérience que vous devez tester par et pour vous-même.





• Il était une fois... (donc)

... Si vous l'osez,



Votre tour de plonger dans le brouillard aux côtés Luca Tahtieazym (!)





Brumeuses lectures à tous et toutes...



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Sénescence

Est-ce une coïncidence ou Luca Tahtiezam inspiré par les démélés des chinois face au covid-19 a-t-il vu son imagination s'enflammer ?

En effet, Sénescence est une histoire fantastique, bien ficelée, qui nous oblige à considérer notre peur de la vieillesse, de la fuite du temps et de la mort avec cerise sur le gâteau l'impuissance des scientifiques à trouver une solution.

Nous suivons l'évolution d'une famille avec ceux d'avant la mutation qui voient leur espérance de vie diminuer et ceux nés après la mutation qui ont vingt ans à vivre pour les plus chanceux et deviennent parents à partir de cinq ans.

Les quatre personnages sont :

_ Élisabeth, scientifique de grande renommée, incapable de s'occuper de son enfant . Elle va rejoindre une cellule de crise et passera la fin de sa vie dans un laboratoire à chercher une solution.

_ Lilian, pas très malin, va vivre de menus larcins pour avoir de l'argent facile, puis partira pour Katmandou ou il rachètera ses erreurs sur la fin de sa vie

_ Élise raconte sa vie à son canard, passionnée de lecture et surtout de mythologie, dont elle tire son mode de vie. Elle connaîtra une grande passion tragique avec Romain.

_ Puis vient Lili qui veut gravir l'Everest pour y mourir,tout les moyens sont bons pour y arriver mais une fois là-haut finalement...

Comme d'habitude c'est un roman avec une grande qualité d'écriture, de l'humour, des personnages formidables mais c'est Luca Tahtiezam et il ne saurait en être autrement. Une mention spéciale pour cette histoire d'ascension de Sagarmatha, on s'y croirait avec le MAM, les avalanches, les chutes. Après il y la fin de cette histoire qui n'en est pas une car il subsiste de l'espoir mais ce que j'ai particulièrement apprécié c'est la façon dont tous ces personnages trouvent chacun une solution face à la mutation et finissent par trouver un sens à leur vie. Une histoire à méditer surtout par les temps qui courent.

Et un grand, grand merci à Luca Tahtiezam pour ce SP.
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La forêt

Un roman fantastique qui n'est pas sans me rappeler "Lost" ou "Deux ans de vacances".

En 1958, lors d'une sortie scolaire, sept enfants : Élise, Claire, Simon,Romain, Achille, Nagib et Buddy Louis vont s'éloigner du groupe et se perdre dans la forêt, trois d'entre eux vont y mourir, quant aux autres après de nombreuses tentatives infructueuses pour s'échapper, ils vont s'installer tant bien que mal car à douze ans et sans adultes, ils n'ont que peu de connaissances. Ils sont prisonniers de la forêt et quelle que soit la direction prise reviennent à la même clairière où se trouve une cabane. Des animaux apparaissent et disparaissent, un clochard viendra et partira, par où passent-ils ? Cette question les hantera longtemps...

Deux d'entre eux en sortiront, peut-être parce qu'ils veulent qu'il y ait un passage ou parce qu'ils ont décidé de ne pas faire ce que l'Autre, personnage sensé diriger leur vie, et se comporter de façon inattendue, ne plus fuir mais faire face,se dire que parfois il n'y pas de coïncidences, pas de raisons, pas d'être supérieur juste nous et nos limites. Un petit peu déprimant car l'on s'aperçoit quel que soit l'endroit où nous nous retrouvons il y a toujours une prison acceptée ou pas...

Un grand bravo au personnage d'Élise, petite bonne femme prête à se pendre mais qui au final se dit que repousser d'une heure pour voir n'est pas plus mal : une sacrée bouffée d'espoir.

Luca Tathieazym nous emporte dans cette histoire fantastique avec brio, c'est une belle plume. Ce que j'aime beaucoup chez cet auteur c'est cette fin qui nous laisse rêveurs libre à nous d'imaginer, d'interpréter, de comprendre, tout est possible. Dimanche prochain je me promènerai autour de la forêt mais je n'y entrerai pas. Je vous conseille d'en faire autant.
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Bagatelle et la chamade des coeurs perdus

Pour les quarantenaires comme moi, ce retour sur l'ambiance des années 80 souffle comme un vent de nostalgie grâce à de nombreux petits rappels sur la vie quotidienne de l'époque qui passent par les Renault 12, les petits clins d’œil à l'actualité sociale et politique ou encore à la mode et à la musique. Car l'action se situe dans le début des années 1980 et on ne peut pas l'oublier.

Dans ce contexte nous évoluons avec des personnages en déshérence dont la vie consiste à picoler au café des sports toute la journée en se gorgeant d'idées reçues et de misogynie. Parmi ceux-ci Bagatelle, notre anti-héro.



Un jour chez le médecin on lui annonce que son cœur ne bat plus. Pris d'inquiétude, il se met en tête de trouver le moyen de le faire repartir, l'idée le prenant qu'il pourrait en mourir. D'où la question du sens de la vie comme fil rouge du roman. Qu'est ce qui fait battre le coeur des Hommes? L'argent? la gloire?



Même si la trame est un peu téléphonée il y a quelques passages assez cocasses qui donnent envie de continuer à suivre Bagatelle dans ses rencontres qui prennent des tournures délirantes et improbables jusqu'à la dernière ligne. On finirait presque par se prendre d'amitié pour ce gars pathétique qui semble être passé à côté de tout, figé dans ses stéréotypes (je parle pas des types avec leur walkman hein), mais qui se débat avec le sentiment quasi inconscient de faire mauvaise route sans vraiment vouloir l'admettre. Courage Bagatelle la réponse n'est pas si compliquée.

Une lecture distrayante sans prise de tête!

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