Nous avons demandé à Lou Beauchesne de livrer ses secrets d'écriture aux ados qui voudraient s'y mettre à leur tour!
« Linoubliable » de Lou Beauchesne est un roman épistolaire, écrit en vers libres, abordant le deuil périnatal du point de vue d'une adolescente. Une histoire dans laquelle vie, mort, amitié et amour se côtoient avec humour et douceur.
Le roman est disponible en librairie!
Les Libraires http://bit.ly/407EsE4
Renaud-Bray https://bit.ly/42hQ1KC
Archambault http://bit.ly/3JFnc3I
la courte échelle https://bit.ly/3YTUJMh
Maman a dit oui pour le chat.
Cependant, elle trouvait ma réaction, ou plutôt mon manque de réaction, bizarre•
Elle s'attendait probablement à ce que je sois plus ébranlée et elle m'a proposé de voir un psychologue:
- C'est une épreuve difficile, ce serait peut-être bien que tu en parles avec un professionnel...
- Maman, j'aurais eu besoin d'un psychologue si toi et papa étiez restés ensemble!
(P. 84)
Il n'y a pas si longtemps, j'ai failli passer à l'action.
J'avais décidé d'en finir parce que frencher, c'est comme apprendre à nager: si tu attends trop longtemps, il y a de bonnes chances que tu ne plonges jamais, et ça ne s'apprend pas dans les livres, comme Janice me l'avait si gentiment fait remarquer.
(P. 76)
Elle s'est alors tournée vers moi :
- Une mère, ça regarde dans les yeux de son enfant,
et elle sait s'il a des trous dans ses bas.
Malgré l'âge, la maladie,
Yoyo s'inquiétait pour sa fille.
L'amour d'une mère, ça n'a pas de date d'expiration.
(P. 181)
La nuit dernière, j'ai dormi chez Janice.
On avait la maison pour nous toutes seules.
Ses parents sont partis au Club Med pour la semaine,
et sa sœur passait la soirée je ne sais où avec son chum.
Au début, Janice, je l'enviais.
Elle avait des airs de Fifi Brindacier, de l'argent plein les poches, et des parents qui la laissaient libre comme le vent.
Je n'avais jamais rencontré une fille de mon âge aussi indépendante.
Mais aujourd'hui, je ne l'envie plus.
Janice a beau vivre dans une immense maison, chez elle,
il n'y a pas de place pour les câlins, les mots doux et les sourires.
(P 55)
Quand Olivio a déclaré qu'il devait rentrer, on a tous pris nos cells pour échanger nos numéros.
Je n'arrête pas de regarder celui d'Olivio pour m'assurer
que je l'ai toujours en mémoire.
C'est la plus belle suite de chiffres que j'ai vue de toute ma vie.
Ça surpasse de loin le nombre pi.
(P. 144)
Parfois, les parents prennent leurs enfants pour des casques de bain.
On n’est pas dupes,
on sait bien que si nos parents se séparent ce n’est pas parce qu’ils nagent dans le bonheur.
On le sait parce qu’on le vit.